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The Office - La série a de plus gros problèmes que le départ de Steve Carell

Pool Party: Je n’aime pas la saison 8 de The Office (parce qu’elle est nulle)

Par Ju, le 25 janvier 2012
Par Ju
Publié le
25 janvier 2012
Saison 8
Episode 12
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En plus d’être un travail laborieux et plutôt abrutissant, la mise à jour hebdomadaire de notre « Ode à Dix Ans de Séries Suivies Ensemble » a été l’occasion pour moi de me rendre compte de certaines vérités oubliées.

Parmi celles-ci, le moment mémorable du 11 mai 2006 m’a permis de me rappeler que la saison 2 de The Office fait partie des rares saisons parfaites que j’ai eu la chance de voir depuis que je regarde des séries.

Le mélange d’humour et de pathos n’a jamais été aussi impeccablement bien dosé que lors de ces 22 épisodes, le fil rouge de Jim et Pam était terriblement romantique, et sa conclusion absolument irréprochable. Tous ces adverbes signifient simplement que la saison 2 de The Office explique, à elle seule, le fait que je regarderai la série jusqu’au bout.

Ce qui m’amène au vrai sujet de cet article : la huitième saison de The Office est une belle merde.

Déceptions

Très clairement, les plus beaux jours de la série sont loin derrière nous (on peut considérer qu’elle n’a plus rien à dire depuis la fin de la cinquième saison, et la conclusion de l’excellent arc de la « Michael Scott Paper Company »). J’en suis conscient, et je ne critique absolument pas la saison actuelle sous prétexte qu’elle n’est pas à la hauteur de ses meilleurs moments.

Non, si je déteste la huitième saison, c’est parce que The Office est devenue une très mauvaise comédie, remplie de caricatures, et gâchant complètement tout le potentiel ouvert par le départ de Steve Carell en mai dernier.
J’en veux aux scénaristes, Paul Lieberstein en tête, de ne plus être drôles, de tomber systématiquement dans la facilité, mais surtout d’êtres incapables de nous amuser avec les personnages et les situations qu’ils se sont eux-mêmes imposés.

Projeté dans le rôle de « Michael Scott 2.0 », Andy est à la fois complètement inoffensif et fade. Gabe est une non-entité, qui n’a aucun rôle précis dans la série comme au sein de Dunder Mifflin. Jim et Pam sont devenus détestables. Robert California représente un gâchis monumental.

J’ai beau adorer James Spader et avoir été bluffé par son introduction dans le final de la saison 7, force est d’admettre qu’il n’a plus rien à faire dans la série maintenant que son personnage a été complètement retravaillé (en mal !) entre les deux saisons.
Il lui arrive, parfois, d’être assez drôle (j’ai beaucoup aimé la façon sobre et solennelle dont il raconte ses rêves d’orgies dans Pool Party), mais la personnalité de Robert California est bien trop changeante d’une semaine à l’autre pour laisser une impression marquante, ou nous donner envie de le connaitre un peu mieux.

Facilités

Mon seul espoir, après le départ de Michael Scott, aurait été de voir Jim le remplacer.

Cela aurait permis, à mon sens, de redéfinir efficacement son rôle dans la série (il en a bien besoin). Cela aurait aussi permis aux situations de se renouveler (là où le choix d’Andy sert à conserver le statu quo). Et enfin, cela aurait permis de jouer avec un Jim coincé entre le Robert California de fin de saison 7 (aussi perspicace que terrifiant) et la douce folie de ses collègues de bureau.

À la place, les scénaristes ont opté pour Andy (la solution de facilité), pour la transformation de California (au détriment de l’excellent Spader), et pour continuer la destruction brutale du personnage de Jim (bravo !).

Tout ça, dans une série qui ne donne plus vraiment l’impression de s’intéresser à son sujet principal : sur les douze épisodes diffusés jusqu’à maintenant, six n’ont absolument rien à voir avec la vie de bureau. On a eu la fête de Noël, la fête d’Halloween, une fête autour d’une piscine, une fête dans la ferme de Dwight, un voyage à Gettisburg, et un quizz dans un bar gay. Les épisodes se déroulant effectivement dans un cadre professionnel nous ont donné la chance de rencontrer la femme du patron (Special Guest Star Maura Tierney), ou de voir plusieurs employés jouer du blues dans le hangar.

Vive l’originalité.

Espoir ?

Voilà voilà. Je n’ai plus grand-chose à ajouter...
À part, peut-être, que j’ai plutôt bien aimé les trois derniers épisodes en date...
Grâce à Erin.

L’épisode de Noël était, pour moi, le seul épisode véritablement réussi de la saison 8, et ceci uniquement grâce au personnage d’Ellie Kemper.

Erin n’est pas un personnage évident. Elle est apparue dans The Office à la fin de l’âge d’or de la série, et comme la plupart des personnages ces trois dernières années, la façon dont elle est écrite varie énormément entre chaque épisode (voir aussi Gabe, Kevin, Stanley, et le pire de tous : Will Ferrell). Tout ce que l’on peut dire d’elle, avec une certitude absolue, c’est qu’elle est bête. Genre très, très bête.

Pas facile, dès lors, de prendre Erin au sérieux. Et c’est pour cette raison, justement, que j’ai trouvé l’épisode de Noël aussi réussi : pendant vingt minutes, Erin était le centre émotionnel qui manque tellement à la série.

Que ce soit bien clair, je n’en ai strictement rien à foutre de sa pseudo histoire d’amour réchauffée avec Andy. Mais, malgré ce détail, j’ai trouvé sa descente aux enfers au cours de la soirée de Noël aussi touchante que parfaitement crédible.
Voir Erin se saouler au milieu de ses collègues parce qu’elle était triste, c’était un moment vrai, qui sonnait juste, dans une série qui a perdu tout semblant de réalisme depuis au moins cinq ans. Cet épisode de Noël n’a pas eu peur de piocher dans une histoire bien sombre ou de rendre Robert California complètement antipathique, bref, de prendre des risques. Et ça, pour moi, c’est bien plus intéressant et prometteur que de suivre, encore et toujours, des collègues de bureau (qui ne s’apprécient pas) passer tout leur temps libre ensemble dans des situations de plus en plus ridicules.

Ju