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The Walking Dead - Critique du cinquième épisode de la série

Wildfire: Camping 3 : The Zombie Edition

Par Ju, le 30 novembre 2010
Par Ju
Publié le
30 novembre 2010
Saison 1
Episode 5
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Cette semaine, dans cette critique du cinquième épisode de The Walking Dead, je vais essayer de ne pas céder à mes instincts les plus bas. Je vais combattre ma nature la plus profonde et mes années de formation pErDUSiennes. Je ne vais pas ridiculiser la série sous prétexte qu’elle nous offre, avec Wildfire, l’épisode le plus raté de sa première saison.

Je sais, une telle maitrise de soi, c’est choquant. Presque autant que des coups de pioche à répétition dans le crâne.

L’Heure du Bilan n’a pas Sonné

La semaine prochaine, la saison 1 de The Walking Dead sera terminée, et on pourra en dresser un premier bilan, en toute connaissance de cause.

Voilà voilà. Une semaine à attendre.
Bien... Bien...
Dites, je peux déjà parler de série schizophrène et chaotique, ou il faut que j’attende ?

Vraiment ?

Bon...

Ce que je peux dire, là, tout de suite, c’est qu’à mon avis, en règle générale, The Walking Dead subit des attentes démesurées pour une série qui n’en est qu’à son cinquième épisode.
Je comprends tout à fait l’impatience que génère le projet, à cause de son thème, à cause de la qualité des autres séries de la chaine, et je fais sans doute partie des coupables. Mais ça n’en demeure pas moins injuste. C’est ce sentiment qui m’empêche de (trop) condamner la série pour ses défauts de jeunesse, indiscutables, mais pas plus que dans toute autre série à un stade similaire. Rares sont les séries qui démarrent en trombe, il faut leur laisser le temps de s’installer... sauf que dans le cas présent ça n’est pas possible.
À cause de la longueur ridiculement courte de la première saison, je ne pense pas qu’on pourra vraiment se faire une idée du potentiel réel de The Walking Dead avant la saison 2, l’an prochain, certainement en octobre 2011. Et bien après que les scénaristes aient eu le temps de voir ce qui fonctionnait ou non cette année, et d’effectuer les modifications nécessaires (sous réserve qu’ils soient assez doués pour le faire de façon efficace, ce qui reste encore à prouver).

Ceci étant dit, en lui-même, jugé sur pièce, indépendamment de toute autre considération, l’épisode de cette semaine était particulièrement chiant.

The Boring Dead

Sur le papier, c’était sans doute une bonne idée de passer un peu de temps sur les conséquences du carnage de la semaine dernière.

D’ailleurs, dans cette optique, j’ai adoré tout ce qui concernait Andrea et sa sœur. Que ce soit lorsqu’elle pointe son flingue sur Rick, ou son excellente scène avec Dale (développant particulièrement bien les deux personnages), et surtout le lent réveil d’Amy.
Sur ce dernier point, c’est tellement bien interprété, tellement bien foutu (chouette, chouette maquillage), et la tension est tellement bien maintenue que j’excuse bien volontiers les scénaristes d’avoir pondu une scène où le bon sens et l’instinct de survie n’étaient pas les bienvenus.

Le problème c’est que, à peu de choses près, c’est le seul passage vraiment engageant de tout l’épisode. À part ces séquences, on a quelques vignettes réussies, comme Rick et son talkie-walkie, le départ en voiture, ou la toute dernière scène, mais l’épisode manque tellement de cohésion qu’il m’a été quasiment impossible de rentrer dedans. On subit une quantité de scènes sans que jamais je n’aie eu l’impression que l’épisode démarrait réellement, quasiment comme si on assistait à un long pré-générique qui ne s’arrêterait qu’avec l’introduction (particulièrement grossière) du scientifique, dix minutes avant la fin.

Mais plus qu’un manque de cohésion, ce que je reproche vraiment à cette longue introduction, c’est qu’on s’y ennuie. Beaucoup. C’est joli à regarder, plutôt bien interprété (merci Laurie Holden), mais je me suis fait chier.
Alors quand, après 30 secondes sur la route, le camping-car tombe en panne, j’ai cru que j’allais jeter quelque chose sur mon écran. Enfin, c’est ce que j’aurais fait si je n’avais pas été légèrement assoupi à ce moment-là. Dans ces quelques scènes, il est impossible de ressentir quoi que ce soit pour Jim. On ne le connait pas. Sa lente agonie, on s’en fout, et l’impression de suivre une formule de films de zombies toute-faite, pas du tout engageante, n’aide pas. J’ai même eu l’impression que le seul cliché qu’on n’abordait pas ici était le coup du type qui cache à tout le monde qu’il a été mordu.

Tel Jim agonisant sur le bord de la route, j’ai moi aussi cru que j’allais mourir quand tout le monde a commencé à lui faire ses adieux. Faire la bise à un personnage dont on se fout un peu, après quasiment trente minutes d’ennui, c’était dur.

Heureusement pour moi, on arrive assez vite à Glenn qui, en tant que coréen, n’a bien sûr pas le droit à la parole, ce qui a l’avantage de couper court à ces adieux insupportables. La discrimination raciale, c’est un peu comme l’homophobie. Ça a du bon.

C’était mieux dans les livres ! [1]

Une dernière chose, avant de conclure.

J’ai rarement été aussi agacé que devant le dernier acte de l’épisode. Autant j’ai trouvé la toute dernière scène très réussie, surtout au niveau de la mise en scène, autant je ne comprends pas l’intérêt de nous avoir montré le scientifique avant la fin, histoire de bien tuer tout suspense quant à l’ouverture des portes.

C’est typiquement ce genre de choix qui me fait douter des scénaristes. On a un épisode bizarrement construit, qui ne donne jamais l’impression de démarrer. Des bouts sans cohésion. Une grosse parenthèse en plein milieu avec un nouveau personnage dans un nouveau décor pour une nouvelle intrigue. Et une fin dont on a volontairement ôté toute tension.

C’est... curieux.

Mais quand on y réfléchit, toute la saison est curieusement construite. Pour preuve, je prendrais le nombre d’intrigues encore en suspend avant le final.
Pour être bien clair, généralement c’est une bonne chose d’avoir encore beaucoup de pistes à explorer dans un season finale. Ça donne un côté imprévisible. C’est une promesse implicite d’un épisode riche... Seulement, ça, c’est vrai uniquement si toutes ces intrigues sont effectivement utilisées dans le dernier épisode. Je n’ai pas du tout l’impression que ça sera le cas. Sans trop y réfléchir, on a quand même Merle sans sa main, Morgan avec son fils, Lori et Shane, et le scientifique du CDC... soit pas mal de choses à voir, sans doute trop, et je doute que la moitié d’entre elles seront abordées.

Très clairement, ce que je reprocherai à la série si c’est effectivement le cas, c’est que, quitte à ne pas revenir sur ces intrigues au terme des six épisodes de cette première saison, il aurait sans doute été plus judicieux de ne pas leur donner autant de place cette année, voire même de ne pas du tout les introduire.

Et encore plus si la saison 2 n’est effectivement prévue que pour fin 2011. Je suis sûr que d’ici là, j’aurais oublié toutes les subtilités indispensables et merveilleusement bien écrites des rencontres furtives de Shane et Lori dans les bois.

Ju
P.S. Shane et son fusil. Vraiment ?
Notes

[1Non, toujours pas lu. Bientôt.