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Torchwood : Miracle Day - Bilan de la Saison 4 de Torchwood

The Blood Line: Quelqu’un aurait le numéro de Moffat ?

Par Conundrum, le 15 septembre 2011
Publié le
15 septembre 2011
Saison 4
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Je ne comptais plus parler de Torchwood. La série était sur ma Dunzo List ! Et puis, juste avant la claque obligée d’Octobre, j’avais décidé de céder à l’enthousiasme des nouvelles séries de Septembre. Non, il ne servait pas à grand chose de s’attarder sur ma plus grande déception estivale.

Puis, cet été, nous nous sommes attardés à la rédaction de présentation séries pour revoir notre process de tags. Et là, je me suis dit que si je disparaissais demain, la seule trace que Torchwood aura laissé sur pErDUSA est une critique un peu réservée mais enjouée.

Sous mon nom !

Alors qu’on se rappelle dans moi comme la personne qui aimait les sitcoms aux rires enregistrés, qui refuse de regarder The Wire mais qui a l’intégrale de Felicity en dvd, et qui aurait continuer à suivre V si la série avait été renouvelée juste pour Morena Baccarin, je l’accepte. Mais qu’on puisse se souvenir de moi comme le type qui aurait aimé Miracle Day, beaucoup moins.

Dis Steven, tu ne pourrais pas reprendre Torchwood, aussi ?

L’idée de base de Miracle Day est bonne. Bon, faut pas trop y réfléchir non plus, parce que si personne ne meure vraiment, qu’arrive-t-il à ceux catégorisés 1 après passage au four à micro-ondes ? Parce que si décapité ou broyé dans une bagnole, on reste quand même en vie, en cendres, il se passe quoi ?

Bref, idée bonne, pleine de potentiel, mais l’exécution, elle, est en revanche plus que bancale. Le principal problème, pour moi en tout cas, vient de Russell T. Davies. Miracle Day met en avant ce que je reproche à Davies sur la fin de l’ère Tennant : l’auteur voit trop grand et a besoin d’être canalisé. La fin de la saison 4 de Doctor Who voyait le retour d’anciens compagnons et se laissait trop porter sur les rebondissements artificiels au dépend d’une réelle intensité dramatique. Davies en fait toujours de trop. Alors avec plus de budget et une production partiellement délocalisée aux US, Miracle Day n’a plus grand-chose à voir avec Children of Earth. Surtout que des acteurs du talent Catherine Tate et David Tennant peuvent redresser la barre, Eve Myles et John Barrowman, eux, en rajoutent des tonnes sur des scénarii qui manquent de finesse.

C’est quand il a moins de moyens que j’aime la créativité de Davies : Midnight, un excellent huis-clos de Doctor Who, et bien evidemment, les cinq épisodes de Children of Earth, sont parmi mes meilleurs moments du Whoniverse pré-Moffat. Miracle Day est un gros boxon qui, malgré un redressement trop tardif, restera une énorme déception.
Davies a trop d’idées qu’il n’exploite que trop peu ou mal. Oswald Danes en est l’exemple parfait. Le personnage est totalement inconsistant. Il passe de leader controversé à gentil pédophile suicidaire lorsque Davies réalise que le meilleur aspect d’Oswald, c’est Jilly Kissinger. Les scénaristes restent bloqués avec un personnage qui ne sert plus à grand chose, et dont ils n’ont pas l’air de vouloir s’en séparer. Un comble quand on sait à quel point Torchwood aime tuer ses personnages réguliers ! Un meilleur personnage prend de l’importance, mais ni Kissinger, ni Danes n’arrivera à égaler un Frobisher de Children of Earth. D’ailleurs, le meilleur épisode de la saison, celui où on se rappelle que Gwen n’est pas l’unique personnage principal de Torchwood, est très leger en Danes/Kissinger. Ça en dit long sur leur intérêt.

Parce que, au fond, ce qui manque à Miracle Day, c’est un vrai antagoniste. Et non, un fond d’écran animé en forme d’un triangle, ça ne compte pas.

Bouh, ça fait peur.

L’idée des Trois Familles est bonne, mais encore une fois, très mal exploitée. Ne jamais les montrer de nos jours, ne pas avoir une vraie confrontation avec Jack et l’équipe était un mauvais calcul pour moi. Avoir un adversaire sans visage, pas de problèmes, mais il faut au moins nous donner un lieutenant charismatique. C’est un peu comme si on était sur le point de finir un opus de Mario Bros sans avoir la satisfaction de battre le boss final. Et de Wayne Knight à Frances Fisher, il y en aura eu des boss de fin de niveaux ! Et ils n’avaient pas l’air si formidables que cela...

Et même de ce côté, il y a des choses à redire. C’était très méchant pour Innuendo de sortir Nana Visitor de la naphtaline pour s’en débarrasser trente secondes après (au moins, il aura le plaisir de voir John DeLancie s’il regarde la série). Wayne Knight, engagé dans un rôle à contre-emploi, ne convainc pas et il a un moment dans les années 90 où Frances Fisher aurait mérité à un «  special guest star » ou au moins « and with », M. Davies ! Plus grave, j’ai déjà parlé de mon problème avec Mekhi Phifer, mais Alexa Havins n’aura pas marqué les esprits, et encore une fois, Bill Pullman servait à quoi au juste ? Au milieu de tout cela, c’est Lauren Ambrose qui s’en sort le mieux. Bon, je ne regardais pas Six Feet Under, donc pour moi, c’est juste la rousse de The Return of Jezebel James, mais surtout sur la fin de la série, elle était la bonne addition de l’américanisation de la série.

Au final, il manquait quelque chose à Miracle Day qui aurait pu ancrer la série. Une intensité dramatique qui aurait fait que le concept de base soit plus qu’une idée froide de la série. Oui, j’ai besoin d’un peu plus qu’une grosse fissure qui fait peur pour m’impliquer dans une série. Le principe d’Angelo aurait pu remplir cette fonction, il aurait permis de personnaliser un peu plus le mystère. Davies trouve le moyen de nous décevoir avec une bonne idée. Encore une fois.

Miracle Day ne répond que très peu aux attentes qu’elle génère. Elle a juste prouvé que Children Of Earth n’était qu’une anomalie dans Torchwood. Et ce n’est pas en me privant de voir la possibilité de voir Mekhi Phifer mourir dans d’atroces souffrances qu’elle me donnera envie de revenir en saison 5.

Conundrum
P.S. Pour ceux qui ne savent pas ce qu’est une Dunzo List.