The New World: The Real Walking Dead of Cardiff
Torchwood
Si vous êtes un peu réticent à plonger directement dans une série à la quatrième saison, en règle générale, une petite intégrale s’impose. Dans le cas de Torchwood, le fait que Russell T Davies, le créateur de la série, semble peu intéressé par ce qu’il s’est passé lors des premières saisons en dit long la qualité et l’intérêt des premières batteries d’épisodes.
Torchwood ne montre qu’un réel intérêt lors de sa troisième saison, une mini-série de 5 épisodes intitulée, Children of Earth. Torchwood est donc une unité qui enquête sur les phénomènes paranormaux et extra terrestre basée à Cardiff et mené par le Capitaine Jack Harkness, qui après avoir côtoyé le bon Docteur, est devenu immortel.
Avec Children Of Earth, la série est devenu un thriller bigrement efficace. Une race extra terrestre menace de libérer un virus sur Terre si on ne lui donne pas 10% de la population infantile mondiale. Avec cette idée, Torchwood devient alors un thriller éthique et politique bigrement efficace. L’idée de base n’est pas résolue avec une fin joyeuse. La conclusion de la série, qui se veut plus adulte que Doctor Who, donne de la profondeur et une noirceur à un personnage principal inédites jusque là.
L’idée de retrouver la série avec une saison 4 dans la lignée de Children of Earth est donc particulièrement enthousiasmante. Le problème ? Être agréablement surpris par une série dont on attend absolument rien, c’est déjà un exploit, mais maintenant, je veux au moins aussi bien. Et commencer par l’arrivée d’une des pires calamités qui a porté la blouse blanche du Cook County, une bande annonce qui fait mal aux oreilles avec toutes ces explosions, et le tout sur une chaine connue pour ses productions porno soft historiques, ce n’était pas la meilleure idée au monde.
Miracle Day
Tout comme Children of Earth, le postulat de base de Miracle Day est ambitieux : et si plus personne sur Terre ne mourait ? Ce miracle aurait alors des répercussions catastrophiques : les malades continueraient à souffrir, il n’y aurait plus de fin au processus de vieillissement, la population mondiale ne serait plus régulée,…
La série commence dans une prison par l’exécution de Bill Pullman qui incarne un pédophile meurtrier sans remords et par Mekhi Phifer qui, en quelques minutes à l’antenne montre qu’il incarne toujours aussi bien les connards finis, se faisant empaler. Voir un acteur d’Independance Day et le Docteur Pratt souffrir, c’est toujours fun mais malheureusement les deux survivent. Au même moment, la CIA est victime d’une attaque virtuelle par un mail ne contenant qu’un seul mot : Torchwood.
Ce premier opus montre comment Gwen et Jack sont réunis puis forcés de travailler sous les ordres de Mekhi Phifer. Le tout avec plein d’explosions, de courses poursuites, d’hommes armés masqués et un saut de fenêtres de bâtiment pour atterrir dans une fontaine/piscine qui ferait pâlir de jalousie toutes les séries des années 80.
Après ce premier épisode, force est de constater que, si le niveau est toujours largement supérieur aux deux premières saisons, The New World déçoit. Je comprends qu’il doive mettre les bases de la saison, présenter les nouveaux personnages au public qui suit la série depuis ses débuts, et à la fois introduire les héros de la série à une audience qui ne les connaît pas. Il était évident que le rythme allait être lent, en revanche, même s’il se passe des choses dans cet épisode, le tout sonnait étrangement creux.
Ce premier épisode devait remplir les mêmes fonctions que celui de Children of Earth. Sauf que Frobisher et dans une moindre mesure, Lois, étaient des personnages beaucoup plus intéressants que les deux agents de la CIA. De leurs fonctions, la dimension de conspiration politique donnait une résonance à Children of Earth. Le fait d’avoir deux nouveaux agents de la CIA dans Miracle Day nous donne juste plus d’explosions et d’armes à feu.
Lorsque l’on a annoncé que l’action se situerait à la fois aux États Unis et au Royaume Uni, je pensais que la série risquait de souffrir de bipolarité. D’un côté, on a aurait eu l’aspect bourrin avec les agents de la CIA, et de l’autre, la série que j’ai appris à aimer à Cardiff. Et ce n’est pas le cas, c’est même pire que cela. Ce premier épisode donne l’impression que l’aspect US fait ressortir les pires aspects de Gwen et Jack. Que ce soit la scène où Jack se présente dans la fontaine, ou Gwen qui tire sur un hélicoptère avec son bébé dans les bras, l’aspect fade et cartoon des personnages refait péniblement surface.
Ces deux scènes représentent tout ce que je déteste dans ces personnages. Un homme qui lutte avec les secrets de son passé et la froideur et le détachement que l’immortalité lui a laissés, c’est parfait. Captain CheesePants ? Merci, mais non merci. Au même titre, je ne veux pas d’une Gwen ultra paranoïaque qui tire sur tout ce qui bouge jouée par une Eve Myles limitée.
En revanche, la série a une révélation que j’ignorais, et qui m’a agréablement surpris. Alors que tout le monde sur Terre devient immortel, Jack, lui, devient mortel. J’espère donc que dans les neuf autres épisodes, l’impact de la mortalité de Jack sera traitée de manière aussi réussie dans Children of Earth.
En effet, malgré tous ces défauts, j’ai envie de continuer la série. Bill Pullman sera peut être le Frobisher de cet saison, nous n’avons pas passé assez de temps avec lui pour le savoir. Et le mystère de la saison reste toujours aussi captivant et peut donner lieu à un revirement dans le traitement de la série.
De toute façon, ça ne peut pas être pire que les premières saisons.
Ou que The Killing.
