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Ugly Betty - Critique de l'épisode 3 de la saison 2

Betty’s Wait Problem: Enfant, gueule de bois et tango

Par Lyssa, le 20 octobre 2007
Par Lyssa
Publié le
20 octobre 2007
Saison 2
Episode 3
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On a beau dire, avoir six mois de retard dans ses reviews avait un avantage non négligeable : je devenais une sorte de mélange de madame Soleil et Patrick Bruel devant une quinte flush. Mine de rien, je lâchais mes petites théories foireuses entrecoupées de prédictions sur l’avenir de la série, avenir passé. Des anachronismes fort utiles qui n’échappaient à personne mais qui me donnaient presque toujours raison et gonflaient ma mauvaise foi.
Tout ce qu’il faut pour être à pErDUSA, en somme.

I KNEW I WAS WRONG.

Ces temps étant terminés, contrairement à mes figures de style dignes de Jean d’Ormesson, et ce n’est pas un compliment, je me suis lamentablement ridiculisée la semaine dernière en publiant ma review du deuxième épisode sans avoir vu le troisième.
« Je n’ai pas peur que Justin veuille à tout prix ressembler à son père pour faire honneur à sa mémoire, blablabla. […] A ce sujet, le ballon de basket que Justin récupère n’est, à mon sens, pas pour aller faire quelques paniers sur le perron de la maison à 23h comme dans toutes les séries, mais pour marquer cette différence entre le père et le fils. »

Honteux. Vous savez pourquoi ? Parce que cet épisode nous donne un Justin plein de tristesse qui demande à Daniel de lui apprendre le basket… Je vous entends ricaner d’ici, je signalerai tout de même que la scène se passe en plein jour sur un terrain public.
Parce qu’à 23h, Justin est au pieu et parce qu’il habite dans le Queens, et n’a donc pas de joli panier sur un joli perron fleuri ? Que nenni, parce que j’avais raison sur ce point-là, c’est tout.

Du coup, je suis plus que sceptique sur le traitement de la mort de son père. Pas envie de voir Justin chercher un mentor du côté de Daniel, mais bien plus du côté de Marc (avec une bonne petite trahison dans dix ans, quand il choisira Whilhemihnah et Marc plutôt que sa tante). Pas envie, non plus, de le voir se remettre en question et essayer de devenir son père, qui était profondément différent de lui, alors que Justin était un jeune homme mature qui s’assumait plus ou moins, laquelle capacité à s’assumer normalisait l’homosexualité comme rarement à la télévision.
On voit bien que Justin est mauvais à cet exercice sportif, il n’empêche : l’important, c’est pas de gagner mais de tenter, qu’il paraît. Et cette tentative n’est pas vraiment fine (oui oui, j’utilise cet adjectif pour Ugly Betty).

Soyons honnêtes, il eût été bien plus intéressant de voir les scénaristes développer toute l’approche que j’avais dépliée la semaine dernière de cette situation. Ne nous voilons pas la face, j’avais tort, mais j’avais un peu raison quand même.
Maintenant que l’essentiel est dit – j’avais raison même en ayant pitoyablement tort -, passons à des storylines plus rafraîchissantes !

RACINE ÉTAIT MOINS DOUÉ QU’UGLY BETTY.

Henry (et non pas Henri, comme je l’ai écrit la semaine dernière dans mon écrasant pamphlet sur les bienfaits de la vérité dans notre société) a donc enfin compris que la vile Charlie n’est qu’une Marie couche-toi là qui s’est envoyée en l’air avec tout le voisinage, et que le bébé en question n’est peut-être pas le sien.
En arrivant chez Betty, saoul d’ivresse, il lui explique par conséquent que, pfff, rien à foutre, si c’est pas le sien, ils peuvent enfin être ensemble ! Wouh, Despe pour tout le monde !

En gros, on est dans un dilemme cornélien (ou racinien, si vous avez mauvais goût, c’est votre problème) : si l’enfant est bien de lui, impossible d’être ensemble, dans le cas contraire, c’est tango horizontal pendant trois semaines pour fêter ça.
Pour déterminer si Henry est dans un enfer sans fond (aka a des responsabilités) ou au paradis (aka reste sans grande attache avec un salaire pour lui tout seul), il a arraché deux trois cheveux au fœtus, s’est passé un coton tige sous la langue, hop au labo, ADN ô grand ADN, dis-moi si je peux entrer sur le territoire fran… sortir avec Betty la conscience tranquille.
La réponse la semaine prochaine. Pour l’heure, les deux décident de vivre dans la plus grande des frustrations, c’est toujours plus sain et ça permet de rester sur ABC.

Du côté de mini-Fey, Amanda vient de découvrir que Bradford n’est pas son père, ouf, et que Daniel et elle n’ont donc commis aucun inceste. Par contre, elle est maintenant frustrée, c’est une manie, de n’avoir aucune piste pour découvrir l’idée de son véritable père. La chasse au papa forcément riche avec un passé trouble est ouverte ! Toutéliage ou grand n’importe quoi, avec un tel potentiel, je doute que la série nous déçoive.
En attendant, on a toujours l’ignoble chien de Fey à l’écran. Et ça, c’est pire que le cocktail anti-gueule de bois d’Hilda.

On continue le tour d’horizon avec l’énorme histoire de Bradford/Claire/Whilhemihnah : d’une part, Bradford a définitivement tiré un trait sur son ex-femme. Yes ! J’aime bien la Claire, mais le propre d’Ugly Betty est de ne pas faire traîner ses intrigues en longueur. Plus vite Claire est éjectée, plus grande sera la place de Whilhemihnah dans les futurs épisodes, avec péripéties soapesques et plans machiavéliques. Et entre les deux femmes, le choix est vite fait.
D’autre part – si si, j’ai écrit un « d’une part », il est loin, il se fait de plus en plus petit, mais il est là-haut, tranquillement installé -, Whilhelhmihnah joue de Photoshop pour reconquérir l’amitié d’Alexis et trouver une place de pouvoir dans la famille Meade. Notons l’incroyable talent de Michael Urie dans cet épisode : Marc est plus über cool que jamais, avec des répliques taillées au poil. Il mérite un Emmy, ou un Oscar, je ne suis pas très compliquée.

La semaine prochaine ? Betty s’inscrit dans un cours d’écriture (Ca se passe comment, au juste ? Vous écrivez des trucs, on vous les annote, vous corrigez selon les annotations et pouf, vous devenez Pennac ?), mini-Fey cherche avec qui sa mère a bien pu fricoter dans les buissons et Henry… on s’en fout un peu, en fait.

Lyssa
P.S. Le conseil de la semaine : Oubliez la mixture d’Hilda : citrate de bétaïne, les enfants.