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The Real Jéjé of pErDUSA - À son tour, Jéjé fait ses adieux à Le Village

N°2: La France, le Village et... moi

Par Jéjé, le 4 août 2012
Par Jéjé
Publié le
4 août 2012
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Contrairement à Ju, j’avais une idée bien précise pour mon texte sur les séries "non-américaines". J’avais envie de parler de Forbrydelsen (The Killing) et de son adaptation américaine. Mais quand il a fallu se mettre à la saison 2 de cette dernière, j’ai préféré regarder un anime pour enfants, la saison 14 de Big Brother US et les sagas de l’été de la télé française. (Ah non, ça n’existe plus depuis un petit moment…)

Alors, tout bonnement, en bon pErDUSien forcément autocentré, je vais évoquer les conséquences sur ma petite personne que va causer l’arrêt du Village.

J’ai bien peur que cet événement ne modifie mon rapport à la fiction télé française contemporaine de façon assez radicale. Bon, pour tout dire, qu’il ne cesse complètement.

En effet, je ne regarde déjà que très peu de séries françaises, et pas plus d’unitaires.
Etrange, me direz-vous, pour un rédacteur d’un site dont le modo reste "de dire du mal des séries et de le penser".
On pourrait penser que la production française actuelle constituerait une mine inépuisable de matériel sur lequel exercer un regard réprobateur et amusé.

Mais contrairement aux séries américaines, elle n’offre aucune possibilité d’ "aimer détester" quoique ce soit. Puisque ce travers, à mon sens, ne peut exister qu’à côté de grandes exigences et de grandes espérances pour ce que l’on regarde. Je peux être fasciné par les errements de The Newsroom parce que je sais que je peux attendre de grandes choses d’une série d’Aaron Sorkin ou d’une série diffusée sur HBO.
Et surtout, ce n’est pas grave qu’une série américaine soit ratée ou que beaucoup d’entre elles soient insignifiantes parce que très régulièrement une réussite incontestable apparaît et que pleins d’autres continuent leur chemin à l’antenne dans une diffusion régulière. On est en confiance.

Mon gros souci résulte donc dans le fait qu’après ces dix dernières années, je n’espère plus grand chose de la fiction télé française. Oui malheureusement, chacun de mes derniers essais (hormis deux) m’a conforté dans cette position et ne m’a apporté que frustration et tristesse.

Mais, jusqu’à présent, la ligne éditoriale du Village sur le sujet m’avait empêché de claquer définitivement la porte.

Les entretiens avec les créateurs, la mise en lumière de leurs intentions et leurs points de vue sur l’envers du décor, les éditos acides et réalistes de Sullivan et surtout l’enthousiasme empreint de mesure, d’espoir et de lucidité des rédacteurs sur des productions qu’ils estimaient aller dans le bon sens, m’ont permis de continuer à croire (un) qu’une renaissance de la fiction française populaire est encore possible et (surtout ) de continuer à explorer encore un tout petit peu le terrain contemporain.
De regarder et d’adorer Les Beaux Mecs et Les Robin des Pauvres.
De regarder Pigalle, La Nuit, d’adorer tous les passages avec Catherine Mouchet [1] (pas vraiment les autres) et de suivre l’engouement de Dominique à défaut de le partager.
De savoir qu’Engrenages s’est améliorée en saison 2 et 3.
De savoir qu’il y a eu une saison 2 de Hard et que je l’ai ratée.
De connaître l’existence de Hero Corp.
Et de Bref.

Mais voilà, le Village s’arrête.
Et je me demande bien comment sans lui j’arriverai encore à faire les efforts nécessaires pour m’intéresser à la fiction télé de mon pays. (C’est un peu triste d’écrire dans la même phrase, "effort" et "fiction"…)

Il va falloir que je compte :
— sur mon chauvinisme naturel (bien stimulé en cette période de Jeux Olympiques, quoique souvent mis à mal en regard des commentaires au ras des pâquerettes du service des sports de France Télévision).
— sur l’idée essentielle (au coeur du billet formidable de Sullivan sur le divorce entre la France et la fiction) que la fiction populaire joue un rôle fondamental dans la cohésion nationale et que je ne peux me passionner pour Alexandre Dumas et les séries télé anglo-saxonnes sans suivre de plus ou moins près la production télé française.
— un certain petit oiseau bleu : même en 140 caractères, il y a intérêt d’avoir des nouvelles du front de la part de tous les Villageois…

Jéjé
P.S. Merci et bonne route aux Villageois !
Notes

[1Rhalalala, c’est l’été et Jalna me manque !