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Veronica Mars - Critique du deuxième épisode de la saison 3

My Big Fat Greek Rush Week: Et vas y que je te met en place !

Par Tigrou, le 22 octobre 2006
Par Tigrou
Publié le
22 octobre 2006
Saison 3
Episode 2
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Ce n’est un secret pour personne : à pErDUSA, je n’aime pas être dans la norme ! Je préfère regarder Brothers & Sisters et The Class plutôt que les séries « intelligentes » du moment que sont Heroes et The Nine. J’ai commencé Gilmore Girls avec 4 ans de retard sur mes collègues, et j’adore Rory. Je me suis mis à Grey’s Anatomy uniquement parce que Feyrtys et Drum en disaient du mal, et maintenant que je suis fan, je refuse de céder à la mode du « j’aime Grey’s Anatomy, mais je ne peux pas supporter Ellen Pompeo et son personnage » qui infecte notre belle rédaction. Bref, j’aime me démarquer de mes collègues !

Malheureusement pour moi, quand on reviewe Veronica Mars, les occasions de se démarquer ne brillent pas par leur omniprésence, et il est bien difficile de ne pas se plier au consensus du « c’est trop bien, Roooooob est trop brillant, par contre les Fitzpatrick j’ai rien compris, mais bon on s’en fout parce que qu’est-ce qu’elle joue bien Kirsten Bell ».

Heureusement, Rob Thomas (un ardent lecteur de mes reviews à n’en pas douter) m’a entendu ! Et il nous a enfin pondu l’épisode que j’attendais depuis longtemps : celui qui ne fait pas l’unanimité !

Beaucoup de gens ont visiblement été déçus par cet épisode. Pire : beaucoup de gens paraissent déçus par le début de saison dans son ensemble.

Un mystère principal qui ne passionne pas, un couple Logan / Veronica qui lasse déjà, une série Gilmorisée dans laquelle on ne retrouve pas l’ambiance des saisons précédentes, des intrigues moins complexes et rythmées, et des Fitzpatrick qui ne font décidément aucun effort pour qu’on les comprenne... Voilà, en gros, les critiques principales que j’ai entendues. Et, je dois le reconnaître, elles sont toutes plus ou moins justifiées !

Et pourtant... pourtant, moi, ce début de saison ne me déplait pas. Pas encore du moins. Certes, les épisodes sont un peu plus faibles et moins rythmés que ceux de l’an dernier, et il ne faudrait pas que ça dure trop. Mais je vois ça comme une mise en place. Une double mise en place même : celle de la série dans sa nouvelle chaîne avec sur sa nouvelle case horaire et son nouveau leading qui doivent lui permettre de gagner un nouvelle audience, et celle de la série dans son nouvel univers « College », avec ses nouveaux personnages et ses nouvelles intrigues. Ca fait beaucoup de nouveauté ma foi !

Je n’insisterai pas trop sur l’installation de la série sur la CW parce que j’en ai déjà beaucoup parlé la semaine dernière. Cette semaine encore, on peut être agacé par l’ambiance un peu édulcorée de l’épisode (plus dans les dialogues que dans l’intrigue qui n’offre pas de happy ending), et les enquêtes pas assez tordues (à part cette histoire de Fitzpatrick, mais le jour où on comprendra les Fitzpatrick, la série aura vraiment sauté le requin !)... C’est sûr, il ne faudrait pas que ça dure pendant 22 épisodes. Cela dit, étant donné que le stratagème fonctionne (les audiences de la série restent stables d’un épisode à l’autre, ce qui est assez miraculeux vu les performances catastrophiques de la CW, et la chaîne a déjà annulé Runaway, ce qui laisse de la place pour les séries de mi-saison...) je pense qu’on peut bien faire preuve d’un peu d’indulgence. Je préfère avoir 4 ou 5 épisodes d’introduction un peu faibles et une saison complète, plutôt qu’un excellent début sans conclusion !

Maintenant, parlons un peu de l’installation de la série dans son nouvel univers, celui de Hearst College. Veronica Mars a toujours été une série très riche en personnages secondaires, et c’est ce qui fait une grosse partie de son charme... Et pas seulement de son charme d’ailleurs, puisque cette foule de récurrents constituait aussi un vivier de suspects bien pratique pour brouiller les pistes dans les enquêtes. Le problème, bien sûr, c’est qu’en quittant le lycée de Neptune High pour entrer à l’université, la série a perdu une bonne partie de cet arrière plan qu’on avait appris à connaître et apprécier au fil des enquêtes des deux premières saisons. D’où la nécessité pour les scénaristes d’en réinstaller un petit à petit. Parce qu’il faut reconnaître que, pour l’instant, il n’y a pas encore suffisamment de suspects pour qu’on puisse être réellement surpris par l’identité du violeur ! (le prof de criminologie ou son assistant ? suspense...)

Une intrigue secondaire... de mise en place

Beaucoup de gens n’ont pas compris l’intérêt de l’intrigue de Wallace et Logan, qui participent à une expérience sociologique sur l’usage de la torture. Ils se sont même plaints que nos deux héros ne jouent que des rôles secondaires dans leur équipe.
Même si je reconnais que cette intrigue n’était pas la plus passionnante qu’on ait pu voir dans la série, elle ne m’a pas déplu pour autant, parce que je l’ai vraiment vue comme une excuse pour introduire de nouveaux personnages. Deux d’entre eux ressortent en particulier : le membre de l’équipe des tortionnaires qui se prend un peu trop facilement au jeu, et la victime facile de l’équipe des terroriste qui semble souffrir d’un beau syndrome de Stockholm (puisqu’il se lie d’amitié avec celui qui l’a maltraité pendant tout l’épisode à la fin)... Deux personnages pas particulièrement équilibrés que je ne serais pas étonné de voir impliqués dans une prochaine enquête de Veronica.
Et même en omettant l’aspect « je présente des suspects mine de rien » de cette intrigue, je ne la trouve pas plus déplaisante que ça. La complicité grandissante qui s’installe entre Logan et Wallace me plait bien, et les stratégies et astuces des deux camps pour gagner le jeu rendaient l’ensemble assez sympa à regarder.

Une intrigue principale... de mise en place

L’intrigue principale de l’épisode, bien qu’un peu plus palpitante, constitue elle aussi un alibi bien pratique pour mettre (ou remettre) en place pas mal d’éléments de la série. Suite au cliffhanger de la semaine dernière, Veronica décide de démasquer le violeur en série de Hearst en un épisode (la naïve, elle ne sait pas qu’il lui en faudra 7 pour trouver le coupable !) en allant enquêter dans la sororité la plus populaire de son université. Et, histoire de joindre l’utile à l’agréable, elle profite de son enquête pour écrire un article sur les pratiques de cette sororité dans le journal de l’université.
J’ai trouvé cette enquête plutôt bonne pour plusieurs raisons. Déjà, c’est toujours un plaisir de voir Kristen Bell « faire la blonde sous couverture » (sans mauvais jeu de mot à connotation sexuelle, on parle d’un épisode sur le viol quand même), et l’infiltration d’une sororité lui donne de multiples occasions d’exercer ce talent.
Ensuite, comme toujours dans Veronica Mars, les apparences sont trompeuses et les personnages qu’on nous présentent sont plus complexes qu’il n’y paraît. Les membres de la sororité, en particulier, ne sont pas toutes des nunuches demeurées qui font violer leurs bizuthes par la fraternité voisine. On s’en doutait (on commence à avoir l’habitude avec Rob) mais c’est toujours agréable de ne pas avoir à subir un cliché !

Mais surtout, au fil de cette enquête, la mise en place continue. Là encore on a l’occasion de faire connaissance avec pas mal de personnages, dont les féministes flippantes (Nez percé, adepte du « pas étonnant que vous vous fassiez violer aussi, si vous buvez de l’alcool et portez des jupes courtes en soirée avec des mecs ! », que Tys et moi soupçonnons d’être un hermaphrodite violeur tout droit sorti de Nip / Tuck ; et l’antipathique rédactrice en chef de Veronica) et les filles de la sororité.
Mais la mise en place la plus importante de cette intrigue, c’est celle du statut de paria de Veronica. Parce que si la série s’appelle « Veronica Mars » et pas « Veronica Mars et tous ses amis qui l’aident à résoudre des enquêtes et qui surveillent qu’on ne la viole pas quand elle a un peu trop bu », il y a une raison !
Certes, ce n’était pas fait de la manière la plus subtile possible (j’ai du mal à croire qu’avec toutes les ressources dont elle fait habituellement preuve, Veronica n’a pas trouvé un moyen d’empêcher la publication de son article) mais ça a le mérite de nous remettre directement dans le bain. Pour mieux passer aux choses sérieuses dans les prochains épisodes ? Espérons le !

Pendant ce temps là, au pays des personnages secondaires

J’aime beaucoup Mac et sa nouvelle colloc ! Mais vu qu’elles ne jouent qu’un rôle très limité dans l’épisode, je n’ai pas d’arguments pour vous dire pourquoi !

My Own Personal Deepthroat... vous explique cette histoire de Fitzpatrick

Une nouvelle rubrique indispensable viens de naître dans mes reviews : la tribune de My Own Personal Deepthroat ! Vous savez, celui grâce à qui vous aviez pu comprendre avant tout le monde le pourquoi du rat dans le bus l’an dernier, et le comment du viol du méchant Beaver.

Cette semaine, MOPD a été ambitieux : il a voulu nous expliquer cette histoire de Fitzpatrick que nous avions tous renoncés à comprendre depuis longtemps. Mais comme il est un peu flemmard aussi, il a décidé de se limiter à cet épisode. Tant pis pour ceux qui n’ont toujours pas compris leur rôle dans la Saison 2 !

« Alors, Kendall et les Fitzpatrick, c’est très simple. Kendall est amoureuse du frère Fitzpatrick, Cormac, et elle a même fait de la prison pour lui. Elle s’entend relativement bien avec sa belle famille, et elle est liée à eux.
Jusque là tout va bien. Sauf qu’avec la mort de Beaver, tout à coup, Kendall touche beaucoup d’argent ! Et les Fitzpatrick veulent leur part du gateau. Va-t-elle accepter de partager ? Bien sûr que non ! Si elle était naïve, désintéressée et ennuyeuse, elle serait interprétée par Alyson Hannigan ou America Ferrera, pas par Charisma Carpenter. Donc elle décide de se faire la belle avec le magot. Sauf que pour le transporter plus facilement, elle échange les coupures contre un tableau... C’est ce qu’elle a caché dans la mallette. Et, comme elle sait que les Fitzpatrick s’empresseront de partir à sa poursuite quand ils apprendront qu’elle a touché le jackpot, elle demande à Keith de l’aider à se cacher.
Jusque là, tout va bien. Sauf que cette idiote est encore amoureuse de Cormac et décide d’aller vivre au soleil avec lui. Elle demande donc à Keith de l’amener à elle à sa sortie de prison. Malheureusement pour elle, Cormac n’aime pas partager et « BANG ! », vous connaissez la suite... »

A-t-il raison ? A-t-il tort ? Kendall est elle vraiment morte ? Et si oui, où est le corps ? Difficile à dire, ce n’est pas comme si j’avais compris quelque chose à cette histoire !
Dans tous les cas, la résolution du cliffhanger aura été un peu décevante... Heureusement je l’avais vu comme un cliffhanger émotionnel (illustrant la séparation de Keith et Veronica) et je ne m’étais pas trituré les méninges tout l’été en me demandant ce qu’il pouvait bien y avoir dans cette fichue mallette... Mais quand même !

L’indice trop évident que Veronica elle le voit même pas

Le violeur en série est un fan d’Alien 3 ! Sinon, je ne vois pas pourquoi il raserait la tête de ses victimes ! Et comme tout le monde le sait, qui dit Alien 3 dit Science Fiction, et qui dit Science Fiction dit BSG... Oh my Gods ! I know what happened ! I know what happened !

Tigrou
P.S. L’audience de Veronica Mars se maintient... La CW à l’air plutôt satisfaite par ces résultats... Mais au vues des performances pitoyables des autres séries de la chaîne, il reste une inquiètude majeure pour tous les fans : aurons nous le temps de voir la 3eme saison dans on intégralité avant l’annulation de la CW ?