Postgame Mortem: Wallace, where are you ?
Mais il ne faut pas oublier non plus que Roooob est un mec plein de ressources. C’est vrai ça : chaque fois que la CW lui impose une nouvelle contrainte qui, cette fois, c’est sûr, va tuer sa série pour de bon, il arrive à rebondir par une pirouette et à rassurer ses fans inquiets !
Prenez, par exemple, l’épisode de cette semaine (Ici, on fait un effort d’imagination, et on prétend que cette review a été postée la semaine de la diffusion de l’épisode !).
Il arrive dans un contexte assez particulier, puisqu’on a appris, un peu plus tôt dans l’année, que non seulement la saison serait raccourcie de deux épisodes, mais qu’en plus le dernier arc serait supprimer pour céder la place à des épisodes loners.
Oui oui, vous avez bien lu : des épisodes loners. Genre des épisodes tout seuls dans leurs coins, sans liens entre eux. Genre une fin de saison 3 (voir une saison 4) où la seule chose qui avancerait d’un épisode à l’autre, ce serait l’état du couple Logan / Veronica ou la diminution du temps d’antenne de Wallace (10 secondes en moins à chaque épisode jusqu’à la kelleyrisation complète dans le Season Finale !). Genre Veronica deviendrait une sorte de Monk avec une fille blonde à la place du vieux bouclé.
Flippant non ?
Heureusement, cet épisode est là pour nous rassurer un peu. Et, connaissant Rob, je doute que ce soit une coïncidence qu’il arrive à ce moment précis de la série.
Qu’est-ce qu’il a de spécial, alors, cet épisode ? C’est très simple, et pas spécialement original : il est « to be continued ». A suivre quoi. Comme un épisode double ! D’ailleurs, c’en est un !
Et, il faut reconnaître que, à défaut d’avoir des mystères de 7 ou 8 épisodes (voire, rêvons un peu, des mystères de 22 épisodes où les gens seraient obligés de regarder la série chaque semaine pour comprendre !), le format « épisode double » fonctionne assez bien dans cette première partie.
Premier bon point, ce format permet à la série de traiter des mystères ayant un peu plus d’ampleur que « qui a volé le chat de ma voisine ? » ou « qui a truqué l’examen de mécanique ? ». Des meurtres, par exemple, comme c’est le cas cette semaine.
Que ce soit clair, j’adore le côté réaliste et léger des sujets d’enquêtes de Veronica, le fait qu’elle n’enquête pas chaque semaine sur un crime ou un viol mais se contente la plupart du temps de retrouver une ex disparue ou de démasquer un maître chanteur prépubère. Pour autant, je trouve qu’avoir en trame de fond un mystère un peu plus sombre, et savoir que Veronica affronte en aveugle un adversaire un peu plus menaçant (un assassin, un exploseur de bus, un violeur...), contribue pour beaucoup à l’ambiance et à l’intérêt de la série.
L’épisode où Veronica enquête sur les tests de pureté trafiqué restera pour moi l’un des plus réussis de la série, mais en Season Finale, je préfère la voir élucider le meurtre de sa meilleure amie !
Or un meurtre par semaine, ça fait un peu beaucoup, même à Neptune. (Joss Whedon le faisait bien à Sunnydale, mais bon, il écrit des comics maintenant donc on sait tous où ce genre de pratique mène !). Et puis, c’est quand même un peu dommage de tuer un personnage pour seulement 20 minutes d’enquête (les 20 minutes restantes étant consacrées à trouver Logan et sa ses storyline sympathique, mais inutiles, comme cette semaine où il babysitte une gamine 10 fois plus intelligente que lui).
Surtout qu’à priori, un meurtre, ça doit être un peu plus compliqué à résoudre qu’un vol de singe (Quoi que...), sinon on risque d’être déçu !
Le format « double épisode » permettrait donc, je suppose, d’insérer de temps en temps dans la série (au moment des sweeps ?) un mystère un peu plus sérieux, compliqué et intense que d’habitude. Moi je suis pour !
L’autre gros avantage de ce format, c’est qu’il permet de sauvegarder un des petits plaisirs de la série, qui semblait condamné à disparaître avec les mystères par arcs et Wallace : la possibilité de faire des théories et d’essayer de résoudre l’enquête soi même.
Bien sûr, certains me diront qu’on peut aussi faire des théories devant un loner. Mais, pour moi en tous cas, c’est quand même pas la même chose ! D’abord parce que je ne sais faire que deux choses à la fois, et que je ne peux pas suivre l’épisode, manger des bonbons et réfléchir à l’enquête en même temps !
Ensuite parce que, à moins de faire une pause au bout de 20 minutes, on peut difficilement partager ses théories avec Ju, et détruire les siennes avant la conclusion de l’enquête, pour pouvoir lui dire une semaine plus tard « J’avais raison ! ».
Et franchement, détruire les théories de Ju et le voir obligé de reconnaître qu’on avait raison, c’est quand même 50% du plaisir de Veronica Mars !
Bref, tout ça pour dire que ce nouveau format inventé pour contourner la contrainte des loners me semble assez prometteur et m’a (un peu) redonné envie de voir la fin de la saison. Même si bon, quand même, un arc de 22 épisodes, ça avait de la gueule...
Maintenant qu’on a parlé de la forme, il me reste un peu de temps pour vous parler du fond.
D’abord, la fameuse intrigue « to be continued », puisque je vous bassine avec depuis 50 lignes : rien à dire, elle est efficace et prenante, complexe juste comme il faut, elle oblige Keith et Veronica à collaborer (les enquêtes père-fille sont redevenues une habitude depuis la fin de l’arc sur les viols, et c’est tant mieux !), et le cliffhanger donne sacrément envie de voir la suite.
En parallèle, l’enquête sur la mort du Dean avance à grand pas. Keith a de moins en moins confiance en sa cliente, la « charmante » veuve Mindy. Quand il s’aperçoit qu’elle lui a menti à plusieurs reprises pour fournir un faux alibi à son amant Landry (le professeur de criminlogie de Veronica, rappellez vous), il la confronte et, scandalisée de voir qu’il la soupçonne, elle décide de lui retirer l’affaire.
Heureusement pour nous, Keith est toujours aussi cool et lui annonce qu’elle peut le virer, mais pas l’empêcher de continuer son enquête... Et là, tout de suite, on a sacrément envie de voir la suite !
Il y a quelque chose que j’apprécie beaucoup dans cette enquête, c’est qu’elle ressemble assez peu (pour l’instant) aux autres enquêtes longue durée auxquelles nous avait habitué la série. En effet, pour la mort de Lilly, l’accident de bus ou les viols en série, le schéma était à peu près le même : on avait un crime, un ou deux coupables et, entre les deux, un paquet de suspects pour brouiller les pistes au maximum.
Ici, le principe est assez différent, puisqu’on a seulement deux suspects sérieux : Mindy et Landry. J’aime assez ce concept, qui permet d’installer une dynamique très différente à l’enquête, puisqu’il ne s’agit plus de nous surprendre avec l’identité du coupable ou avec son mobile (on a déjà fait le tour des différentes possibilités dans notre tête), mais bien de nous faire hésiter, au fil de l’enquête et des témoignage, entre trois solutions : Mindy ? Landry ? Mindy et Landry ?
Le gros avantage, c’est que ce postulat de départ permet à Rob de creuser beaucoup plus que d’habitude la personnalité de ses deux suspects. Dans les enquêtes précédentes, Rob était obligé d’utiliser des détours et des astuces pour nous présenter Aaron, Beaver ou Mercer, de peur qu’une attention trop appuyée ne nous gâche la révélation finale. Ici, il peut développer tranquillement ses deux personnages, nous faire entendre leur version des faits, les confronter à Keith et Veronica...
C’est d’autant plus intéressant que les deux personnages sont bien écrits et bien interprétés, ce qui les rend assez fascinants. Landry connaît les méthodes de Keith et a une relation assez ambiguë avec Veronica (l’apprécie-t-il vraiment, ou essaye-t-il de la manipuler ?). Mindy est une excellente variation sur le thème de la femme fatale, à la fois fragile et inquiétante, qui s’intègre parfaitement à l’ambiance « noire » de la série.
Bien sûr, le risque, ce serait que, après s’être concentré sur ces deux suspects et leur relation, Rob nous tire au dernier moment un coupable surprise de son chapeau... Ce serait assez décevant, mais après tout, Rob n’a-t-il pas mérité notre confiance ?
Voilà. Pour finir, je pourrais vous parler de l’intrigue de Logan et de la gamine, et vous dire que c’était étonnement agréable à regarder malgré un postulat de départ assez inquiétant, en grande partie grâce au talent de la jeune actrice. Mais en fait, j’ai pas envie de parler du gros Logan, qui a piqué tout le temps d’antenne de Piz cette semaine. Donc je boycotte !