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Web Therapy - Avis sur la troisième saison de la série, créée pour Showtime

Bilan de la Saison 3: À l’année prochaine, Fiona !

Par Conundrum, le 26 septembre 2013
Publié le
26 septembre 2013
Saison 3
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Web Therapy est une drôle de série. A l’origine, il s’agit d’une web série reconditionnée pour une diffusion à la télévision. Bon, c’est surtout une série très frustrante par moment. Elle est capable de passer de la finesse à la lourdeur d’une rapidité impressionnante.

Lisa Kudrow est une excellente humoriste qui est très bonne dans les rôles détestables. L’intérêt de la série est de voir une femme immonde interagir avec des personnes qui ont besoin d’aide.

Le problème est que, comme l’année dernière, Kudrow et ses camarades Don Roos et Dan Bucatinsky semblent oublier qu’il y a le mot « therapy » dans le titre de leur série. Ils passe plus de la moitié de la saison à parler de la vie personnelle de Fiona Wallice au lieu de la laisser exercer ses horribles thérapie à séances à 3 minutes.

Aux débuts de la série, il était nécessaire d’utiliser le temps d’antenne supplémentaire alloué par Showtime avec du matériel inédit pour étoffer Fiona. Sa relation avec Kip, ou plutôt « son arrangement marital » avait besoin d’être exploré. Et, pour mieux expliquer la personnalité de Fiona, il fallait passer un peu de temps avec sa mère et sa sœur.
Le problème est que cela joue un peu en défaveur à la série sur le long terme. Les allusions subtiles à l’homosexualité de Kip sont devenues une intrigue lourde dont la série semble refuser de se séparer. Et même l’addition de Michael McDonald de MadTV n’y change rien : c’est toujours la partie la plus faible de la série.

Web Therapy s’en sort à peine mieux quand on voit Fiona manipuler des simples d’esprit pour son bien personnel. Ce qui était drôle il y a deux saisons peine à se renouveler. Et je n’avais vraiment pas envie de revoir Richard !
La première partie de cette saison trois a été très inégale, et très décevante. Une poignée répliques cinglantes et le court bêtisier du générique de fin ne rachètent pas la faiblesse du matériel. Mais, alors que je commençais à sérieusement m’inquiéter de l’évolution de la série, Mae Whitman est arrivée.

Fiona commence enfin à reprendre des patients et lorsqu’on s’éloigne de Kip et de ses problèmes légaux, la série nous rappelle pourquoi Web Therapy est une brillante idée. Voir Fiona Wallice manipuler la relation d’un jeune couple afin d’obtenir plus de followers sur le web ou traiter la dépendance au jeu de Matt LeBlanc de manière si cavalière étaient de grands moments de la série. Surtout que Web Therapy n’oublie pas de ré-équilibrer la balance avec des invités qui rendent la monnaie de leur pièce à Fiona. Sara Gilbert a eu un très bon arc, et malgré l’idiotie de son principe de base, la participation de Chelsea Handler a donné des échanges brillants entre les deux humoristes, le « I don’t steal babies » de Handler pardonne son personnage bancal.

Cette particularité de Web Therapy découle de son principe innovant. L’idée qu’il s’agisse d’une série d’improvisation implique que Lisa Kudrow doit avoir un partenaire de jeu au moins aussi doué qu’elle. Et la sauce ne prend pas toujours là on l’espère le plus. Nous sommes beaucoup plus clément avec des acteurs qui arrivent à nous faire rire alors qu’on n’attendait rien d’eux. Mais à l’inverse la déception est plus grande lorsqu’on l’on voit des noms qu’on apprécie vraiment au générique de la série. C’est ainsi que, aussi étrange que cela puisse paraitre, les segments de Matt LeBlanc étaient bien plus drôles que ceux de Steve Carell.

Je sais qu’on ne peux pas demander la même chose d’une web série que d’une production qui peut se permettre un budget plus conséquent. Cependant, je persiste à croire que la série pourrait bénéficier d’une plus grande rigidité scénaristique. Surtout que cette saison n’a pas été produite comme les autres.
Pour ses deux premières saisons, Web Therapy reprenait les sessions tournées pour la web série auxquelles elle ajoutaient quelques scènes pour faire un tout cohérent. Cette troisième saison a été produite directement en format en série télévisée. Certaines sessions sont disponibles en format web série, le reste est exclusif au format Showtime. Avec cette idée en tête, on était en droit d’attendre un peu plus de Web Therapy. Heureusement que la série garde ses meilleurs épisodes pour cette dernière ligne droite (malgré le retour de Kip sur la fin) pour nous laisser sur une bonne note avec un cliffhanger bien trouvé.

Et, Fiona, « Wait A While », je vais l’utiliser !

Conundrum