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Friday Night Lights

3.08 - New York, New York

Réaliser ses rêves

lundi 1er décembre 2008, par tomemoria

Après une review un poil trop longue la semaine dernière, je serai plus bref sur cet épisode que j’ai trouvé excellent. Il n’y a aucun point noir. J’ai même adoré l’histoire de Tyra. C’est dire si c’était un bon épisode. Pour la dernière fois, Jason nous fait rire, nous donne du courage et nous fait verser des dizaines de larmes… Des intrigues parallèles cette semaine, mais toutes liées par le même thème : faire de ses rêves une réalité.

Texas Forever

Je me souviens d’une fois où quelqu’un avait dit à Jason qu’il méritait quelque chose. C’était Eric qui lui disait qu’il méritait de gagner. Juste après, Jason avait son accident.
Cette fois, cela va au-delà du football. Les enjeux le dépassent de loin. Cette fois, Jason mérite le bonheur qu’on lui a arraché, deux ans plus tôt. Le bonheur ne se regagne pas facilement. Il avait tout à porté de mains il y a deux ans : une copine amoureuse, un avenir prometteur, du succès… Tout ça s’est volatilisé. Il a bien essayé de le retrouver. Il s’est accroché à son ancienne vie, en essayant de devenir coach, ou en voulant se faire opérer au Mexique. Il lui a fallu du temps pour admettre que cette vie avait disparu.
Lorsqu’Erin tombe enceinte, il trouve un nouveau sens à sa vie. Un but qui le remplit de fierté et qui comble toutes ses attentes. Il tombe amoureux d’Erin, veut l’aider dans sa vie. Alors il saisit sa chance. Il va à New York et même si la manière dont il obtient un job peut paraître irréaliste, après toute la malchance qu’il a subit, j’estime qu’il a des stocks de chances à épuiser.
Dans une scène bouleversante où il promet d’être le père qu’il faut pour ce bébé, Jason rappelle l’effet que ça fait de voir disparaître un personnage avec qui l’on a pleuré pendant deux ans et de le voir disparaître vers un avenir heureux.
Jason réalise son rêve. Celui-ci a changé de nature en cours de route, mais on le quitte avec le même regard que Tim : triste et nostalgique, mais résigné.
Voilà, je pleurs.

What do you really want ?

Tyra aussi veut réaliser ses rêves. Seulement, elle n’est plus très sûre de savoir lesquels. Quand Cash lui annonce qu’il va partir, sa première réaction est de donner la priorité aux études. C’est son but à atteindre depuis presque deux ans. Tami lui a donné confiance. Elle l’a transformée en autre chose qu’une simple texane vivant toute sa vie dans la même ville.
Tyra a cru en cet avenir glorieux dont lui parlait Tami. Seulement, en début d’année, on lui a dit que ce se serait impossible. Ensuite, elle s’est vue remporter des élections grâce à son physique. Et c’est là que Cash est arrivé. Alors qu’elle ne croit plus que les choses peuvent vraiment changer, ce garçon lui offre une autre porte de sortie. Elle est amoureuse et il lui propose de partir. Depuis toujours, Tyra veut quitter Dillon et Cash lui offre ce cadeau sur un plateau.
Elle tente pourtant de garder un esprit de sérieux. Elle va à des entretiens pour entrer dans les écoles qu’elle désire. Mais le cœur n’y est plus. Elle préfère prendre un appel de Cash au lieu de débuter immédiatement son entretien. Tout est dit. Ses priorités ne sont plus les mêmes et j’arrive à la comprendre. Elle est follement amoureuse de Cash. S’il part, leur histoire est sans doute finie. Or elle n’est même pas sûre d’obtenir l’université qui lui plaît. Elle n’est même plus sûre d’en avoir envie.
Tyra, seule avec ses songes, écrase la liste des universités qu’elle visait. Elle rejette ce futur qu’elle a fini par s’imposer. Elle se laisse aller à la spontanéité, décide de vivre dans le présent plutôt que dans un avenir hypothétique.
C’est d’autant plus juste et émouvant qu’on se doute que Tyra va droit à la catastrophe. Reste à savoir si elle gérera la suite seule, comme une grande, ou bien en appelant à l’aide.

The Eric Taylor Chronicles

Il y a beaucoup de Eric Taylor cette semaine. Donc plutôt que de diviser ça en trois intrigues, je vais être flemmard et diviser ça en trois paragraphes.

L’intrigue de la maison luxueuse n’était peut-être pas la plus intéressante de la série, mais elle traitait une nouvelle fois du couple Eric/Tami par un nouveau prisme. Cette intrigue se suffit à elle-même. Elle n’aura sans doute pas de suite, si ce n’est les problèmes financier auxquels sont confrontés le coach et sa famille.
Eric a beau être une star, tout ceci peut disparaître du jour au lendemain. Contrairement à Tyra et Jason, Eric choisit la sécurité au danger. Il préfère ne pas s’engager dans une dépense qui pourrait lui coûter cher. Il ne préfère pas prendre de risque. Pour le jeune adulte que je suis, cette comparaison me porte à questionnement. Devenir adulte, est-ce ne plus vouloir prendre de risques ? Est-ce préférer la stabilité à ses rêves ? Ne peut-on se jeter à corps perdu dans une bataille que lorsqu’on est jeune et insouciant ? C’est peut-être ce que pense Eric. Etre adulte, être parent, c’est aussi être responsable d’autres que soi.
Mais en définitive, ce que dit vraiment la série, c’est que quoiqu’il arrive, il ne faut pas ignorer ses rêves et, même s’ils ne se réaliseront pas, au moins les envisager, comme le fait Tami. Si elle avait fait taire ses envies, elle aurait peut-être pu blâmer Eric pour lui ôter la vie qu’elle désire. En discutant avec lui, en agissant en couple soudé et amoureux, ils conservent le dialogue essentiel à toutes relations. Et Tami finit par admettre que c’est le plus important : qu’au moins, elle a pu envisager son rêve et avoir son mot à dire. Au moins elle n’a pas eu à étouffer son rêve, seulement à le laisser partir.

Le rêve de Matt, lui, est de ne pas finir sa Terminale sur le banc de touche. Aussi réclame-t-il auprès d’Eric un poste de receveur dans l’équipe. La première réponse du coach était tout à fait logique. Si J.D. se blesse et que Matt est en receveur, il est foutu.
Certes…
Seulement, c’était plus ou moins le cas quand Jason s’est brisé le dos et ils s’en sont sorti. La pression était énorme pour Matt et il a relevé le défi. Il mérite d’être autre chose que sur la touche et Eric le sait. Il s’en voulait beaucoup, il y a quelques épisodes, d’infliger cela au quaterback qui l’avait mené aux championnats d’Etat.
Aussi quand il met Matt à l’épreuve, durant une scène presque aussi stressante qu’un match, je pense qu’Eric avait déjà en tête d’offrir au jeune homme ce poste qu’il voulait tant. Julie ne faisait que mettre les points sur les i et dire tout haut ce que ruminait Eric. Elle avait la classe Julie dans cet épisode.
Au final, quand Eric lance la balle bien trop loin, c’est surtout pour ne pas avoir de compte à rendre à Matt et garder l’avantage. Mais il a déjà choisi de considérer cela comme autre chose qu’une option.
J’ose espérer que maintenant que Matt retrouve une place de choix dans l’équipe, il interagira un peu plus avec J.D. et l’aidera peut-être à se libérer du joug paternel. Après tout, qui aurait cru que Matt oserait lancer des piques à son coach comme : « Désolé, mes jambes ne sont plus très réactives depuis que je suis sur le banc ».

Car une fois encore, J.D. a bien besoin de sortir de l’ombre de Joe, son père. Celui-ci peut se réjouir du problème cardiaque de Mac McGil puisque cela force Eric à nommer Wade Aikmen, le toutou de McCoy, comme coach remplaçant.
Une intrigue en arrière plan où j’ai cru comprendre que les décisions d’Aikmen concernant J.D. n’étaient pas tout à fait en harmonie avec les projets d’Eric. Pour autant, c’est Aikmen qui a été le premier à donner à Matt une autre place que celle du banc. Peut-être n’est-il finalement qu’un gentil nouveau qui cherche à bien faire son travail et qui se fait martyriser par un vieux de la vieille un brin borné.
Qui n’a pas reconnu ici une formidable allégorie de ma relation avec Joma ?


Un épisode émouvant, transcendant, où la série retrouve tout ce qui la caractérisait. Ça commence à faire beaucoup d’épisodes géniaux. Nul doûte que Gracy Bell et sa grève de la faim n’y sont pas étrangers. Prions pour qu’elle en meure.

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