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Fringe

3.22 - The Day We Died

Pacey et le Cas Chuck Cunnigham

samedi 14 mai 2011, par Conundrum

Il y a de mauvaises langues qui refusent de qualifier Fringe de "série de J.J. Abrams". Prétextant un raccourci faux et rapide de la production de la série, les plus viles vont même jusqu’à dire que la seule idée du grand ami à Tom Cruise et Xenu serait le visuel en 3-D de l’indication des lieux dans la série.

Et bien, ce final de Fringe doit bien les mettre dans l’embarras. Après un début de saison réussie qui n’a cessé de s’améliorer jusqu’à la mi saison, Fringe a connu une sévère perte de vitesse avant de rater lamentablement sa sortie. Et n’y a-t-il pas une meilleure marque de fabrique d’une série « Made in J.J. » que le dénouement fainéant et foiré d’une intrigue qui a su nous captiver à un moment ?

FutureFringe

Si un type des années 80 voyageait dans le temps et venait à notre époque, il verrait une crise financière, un prix instable du pétrole, un accident nucléaire et Hawaii Police d’Etat à la télé. On est bien loin des explosions dans les rues, des villes prises au chaos, ou d’une catastrophe naturelle qui a repoussé les braves gens à vivre dans les tunnels du métro. Pourtant, dès qu’on nous parle du futur dans une série de science-fiction, il se doit, quasiment à coup sur, d’être apocalyptique. Et bien évidemment, Fringe ne sait pas résister à si beau cliché.

Généralement, ce cliché vient avec une belle règle : le futur, c’est comme Chuck Cunnigham, le frère de Richie dans Happy Days. Il est là, il ne sert à rien et puis il disparait sans que personne ne s’en soucie. Oui, parce que le futur, ce n’est pas une prédiction inévitable inscrite dans la pierre, c’est juste un scénario au pire à éviter. On en profite pour un ajouter quelques éléments qu’on trouve cools, c’est un simple "Et si…" qui relève plus de la masturbation scénaristique qu’autre chose. Il était évident que Fringe n’allait pas continuer sa saison suivante avec FutureFringe, il devient donc difficile de s’impliquer devant des événements qui vont vite être effacés. Et c’est la principale faiblesse de l’épisode.

Fringe a toujours agréablement surpris à chaque fois qu’elle nous présente une version différente des personnages tels qu’on les connaît. Le premier épisode flashback dans les années 80, Peter, ne nous apprenait pas grand-chose, mais il était, en plus d’être agréable à suivre, parfaitement ancré dans la trame de la série. Rien de bon n’est sorti du second opus proposé cette saison, à part une scène avec la jeune Olivia et Walternate. Mais même si d’un point de vue scénaristique, les deux épisodes importent peu, d’un point de vue émotionnel, ils ajoutent une profondeur aux personnages. Même si 1985 n’a pas aidé la trame de la saison en ralentissant l’intrigue et en ne cherchait juste à capitaliser sur la réussite de Peter, cependant, il ne laisse pas le goût amer que FutureFringe nous donne.

1985 s’’imbrique dans l’intrigue tout comme les épisodes passés dans l’univers parallèle. Même si la série continue dans notre univers et que le monde Walternate est amené à disparaître, il reste primordial à la série. C’est grâce à PasOlivia que notre Olivia est devenue si vulnérable et si attachante. Dans une moindre mesure, elle a permis à Lance Reddick de faire un peu plus que de la figuration et d’éviter à Kirk Acevedo de pointer trop longtemps au chômage. L’idée de résonance entre les deux univers permet d’apporter un souffle nouveau avec les deux versions de Lee. L’existence même de cet univers étant si central à l’intrigue qu’il est obligé de s’y intéresser. Ce n’est pas le cas avec FutureFringe.

La mort de FutureOlivia n’avance à rien, puisque de retour dans notre temps, elle est encore vivante. Elle est aussi en totale contradiction avec la conclusion de l’épisode animé où Peter affronte le futur tueur d’Olivia dans le subconscient de cette dernière. Le principe même de l’épisode va contre son intérêt.
Epitaph One fonctionnait dans Dollhouse car il faisait office de promesse au téléspectateur. Il apportait une dimension supérieure en étant le futur officiel, et non pas un futur éventuel qui sera évité. Il montrait que les évènements des prochaines saisons allaient provoquer ce futur, mais qu’il y a quand même un espoir pour nos héros. Epitaph Two faisait la même erreur que 1985 en voulant revisiter un univers sans réelle raison puisque l’épisode original suffit à remplir sa mission.

The Day We Died est aussi à mettre en parallèle avec le final de la saison précédente. La réussite de la fin de saison 2 était de ne pas s’achever à Peter qui arrive dans l’autre dimension, mais d’y passer du temps, et nous faire la promesse d’y revenir, en y emprisonnant notre héroïne, la saison suivante. Elle lançait de pistes enthousiasmantes pour la suite. La saison 3 n’a pas su les capitaliser de façon optimum et semble vouloir relancer l’intrigue vers une autre direction avant même d’avoir de répondre à toutes les interrogations du téléspectateur.

Je lisais dans une interview de John Noble et Joshua Jackson que l’intrigue du bébé ne leur plaisait pas trop et qu’ils étaient assez contents de voir la seconde partie de la saison s’en détourner. Et c’est bien là, le problème. On s’implique dans cette histoire tragique avec un triangle amoureux intéressant et l’idée du bébé n’est traité que comme une fonction de l’intrigue (faire activer la machine) plutôt qu’une réelle avancée.

C’est exactement le même problème avec Walternate. On a l’impression que les scénaristes partent à contre-courant avec le personnage. Ce finale nous le montre comme un antagoniste purement maléfique. Or, ses motivations sont compréhensibles. C’est notre Walter qui a volé son fils, c’est notre Walter qui a causé les catastrophes de son monde, c’est notre Walter qui a détruit sa vie. De notre côté, on nous a montré un homme qui a expérimenté sans aucune conscience. Ce finale nous explique juste, au détour d’un échange, qu’au procès de Walter, Walternate est intervenu en sa faveur. La psychologie du personnage en devient plus fascinante, alors pourquoi passer si peu de temps avec lui et le montrer comme un personnage en deux dimensions à chacune de ses apparitions ? Il est incompréhensible de perdre du temps avec Fringe en dessin animé et Anna Torv dans le rôle de Spock, alors qu’il y a du matériel pour le meilleur acteur de sa série.

Fringe You !

Et pour finir en beauté, la scène finale agace plus qu’elle ne motive à revenir la saison prochaine. Peter revient à notre époque et trouve un moyen de faire communiquer les deux mondes. Cela aurait été une fin idéale. On aurait alors construit sur les bases de la saison passée en nous promettant une confrontation entre les deux Walters et surtout les deux Olivias. Mais non, Peter disparaît. Je ne suis pas très fan de l’idée, mais cela ajoute un petit mystère pour l’été. Et là, les Voyeurs nous expliquent ce qu’on vient de voir : Peter n’a jamais existé.

Mon premier souci a été avec les Voyeurs. Nous avons enfin l’explication des First People, un mystère qui semblait être lié aux Voyeurs. Pourtant, ils n’interviennent pas dans cette intrigue. Les scénaristes préfèrent les utiliser pour véhiculer une idée qu’ils n’ont pas su retranscrire dans leur scénario. Encore une fois, ils préfèrent le visuel à la forme. Là encore, si nous n’avions pas perdu de temps inutile avec Sam Weiss, et l’amnésie éclaire de Peter, on aurait peut être pu s’attarder sur l’idée des First People, donner un peu de temps d’antenne à FutureNina au passage pour justifier son salaire, et avoir une confrontation avec les Voyeurs qui semblent, eux aussi voyager dans le temps. Mais non, encore une utilisation qui ajoute un dose superficielle de mystère à un idée bancale.

Parce qu’en soi, l’idée est bancale. Ce n’est pas un What the Fringe ?!? qui montre une envie d’en savoir plus et d’avoir une explication, c’est plus un Fringe You ! au téléspectateur. Sans Peter comment la Machine qui n’est Activée que Par Peter a t elle pu activée ? Sans Peter, Walter, la source principale d’antagonisme entre les deux Walter disparaît. Sans Peter, Olivia n’a pu cette blessure d’avoir été trahie par l’homme qu’elle aime. Sans Peter, PasOlivia n’a plus d’attaches à notre monde.

Je ne suis pas impatient de voir la suite de la série. La pause arrive à un bon moment, je suis juste curieux de voir comment les scénaristes vont se sortir du pétrin dans lequel ils se sont fourrés. Mais je pourrais juste lire la review de Ju pour le savoir. [1] C’est bien dommage d’avoir ruiné en si peu de temps, la confiance qu’ils avaient instauré.


Et pendant ce temps, Astrid aide Broyles a se remettre de l’accident d’Hover Board qui lui a fait perdre un œil.

[1Et WA-BAM !, promesse faite que, la saison prochaine, c’est Ju qui se tape la review du season premiere !

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