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Mad Men

7.04 - The Monolith

That’ 70s Hope

mercredi 14 mai 2014, par Blackie

Quand j’étais jeune et encore idéaliste, je regrettais de ne pas avoir vécu au début des années 70, m’imaginant avec mes fringues psychédéliques et clamant la paix et l’amour de tous, pendant les concerts des plus grands groupes ayant existé.
Heureusement que Mad Men est là pour me rappeler que les hippies avaient surtout un manque d’hygiène effrayant et la faiblesse psychologique idéale pour se faire embarquer dans le culte de Charles Manson, ou pire, aller fumer dans une salle de cinéma. Je l’ai échappée belle !

Le moins qu’on puisse dire, c’est que Weiner ne perd pas de temps avec cette ultime saison. La situation de Don rebondit dans plusieurs directions à chaque épisode, nous rendant de plus en plus incertains sur son avenir. Ce qui risque de me faire dire encore plus de conneries que la dernière fois, mais au moins, votre réactivité me prouve que vous faites attention !

Le niveau d’humilité de Don fut mis à rude épreuve lors de son retour à l’agence, et j’étais franchement étonnée qu’il ravale sa fierté tout le long de ces pénibles moments. Étonnée, mais ravie, car c’est son orgueil qui l’a toujours empêché de se remettre en question, et donc de rattraper tout ce qui foirait dans sa vie. Alors quand Don craque aussi vite, à la première tache humiliante, il m’a déçue.

Mais c’était sans compter sur Freddie Rumsen, Sponsor du Jour ! Don avait ignoré les appels à l’aide de Lane, et le fantôme qui traine dans son bureau lui murmure qu’il suit le même chemin. Mais lui a la chance se retrouver épaulé par quelqu’un reconnaissant les signaux d’alarme : Freddie, ce pauvre type bien gentil qu’on a très peu revu depuis son triste renvoi.

Pour avoir touché le fond, puis l’avoir lentement remonté, il sait mieux que quiconque par quoi Don est en train de passer. Il sait qu’il faut lui ouvrir les yeux, même si les mots font mal. Que ses mensonges éloignent les gens plus qu’ils ne les rapprochent. Qu’il est en train de se tuer à petit feu. Que fumer dans une salle de cinéma est un crime contre l’humanité. Don a besoin d’explications clairs, comme un gamin à qui il faut apprendre et encourager en même temps.
Entre Freddie et Sally, il a peut-être des chances d’en sortir plus fort.

L’espace créatif remplacé par un ordinateur géant est une métaphore idéale à la réalisation de Don sur son statut obsolète. Tout le monde est remplaçable, lui y compris, et c’est à lui de s’adapter aux autres.
En même temps, si l’agence savait qu’à la seconde où ils installeront Ping-Pong sur ce truc, plus personne n’en foutera une, ils feraient moins les fiers !

Petite parenthèse sur Jim Cutler, dont je n’ai pas pu parler l’épisode précédent : j’aime beaucoup l’interprétation apaisante qu’apporte Harry Hamlin. Maintenant que Ted est sur la côte ouest (reviens Teeeed !), Cutler prend sa place d’autre voix, celle qui n’a pas tout le background des anciens de Sterling-Cooper.
Lui et Chaough sont clairement ouverts, à l’écoute, et réfléchissent avant de se braquer. Ce qui l’a amené à voir le surmenage de Joan, et donner raison à ce gros con d’Harry concernant un ordinateur. Si Don était allé chez GCC il y a des années quand ils sont venus le chercher, il serait surement plus zen aujourd’hui.

Au milieu de tout ça, c’est la première fois que ce qu’on donne à Peggy me frustre. Parce que c’est aussi tout ce qu’elle a à faire, d’être frustrée. Par Ted. Par Lou. Don. Son équipe. Ses résidents. Tout le monde ! Son histoire stagne au lieu d’avancer, et pour un personnage aussi essentiel, ne rien lui donner à trois épisodes de la mi-saison m’inquiète. Sa relation avec Don est le cœur de la série, et il n’y a pas meilleur moment pour y revenir, maintenant que son ancien mentor travaille sous ses ordres.

L’autre moitié de l’épisode fut consacrée aux Sterling et leur tentative de faire revenir Margaret à la civilisation, et accessoirement son môme. J’apprécie le thème soulevé de la fuite des responsabilités. Et lors d’un marathon de la série, il sera intéressant de passer de la dépiction des Beatniks aux Hippies face à des personnages restant fondamentalement les mêmes face à des époques changeant si rapidement. Je crois d’ailleurs que Roger est coincé à l’âge de 60 ans depuis le Pilote.

Mais cette thématique mise à part, le temps passé au camp hippie m’a paru trop long. On ne semble pas trop savoir quoi donner à Roger, qui est tellement seul et sans but qu’il a du ramener son vieil ami de force à l’agence. A mon avis, c’est Pete qui lui manque de plus, le mépris alimente bien la vie !


Les constantes mentions de Bob Benson, tel un boogeyman n’appartenant qu’à Pete, me font beaucoup rire. Si la saison n’avait pas déjà été entièrement tournée, l’annulation de The Crazy Ones m’aurait fait espérer revoir son beau sourire de lèche-bottes.

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