Le FAI, ou Fond d'Aide à l'Innovation Audiovisuelle, lancé par le CNC vient de rendre son verdict.
Il s'agit, pour ceux qui l'ignorent, d'octroyer des sommes d'argents pour permettre à des auteurs de travailler sur des projets de fictions à caractère innovant.

Parmi les heureux élus, on retrouve de tout. Cela va de l'habituelle fiction sociale située en banlieue déshéritée et qui n'a d'innovante que le nom, aux projets certes intéressants mais qui apparaîssent à mille lieux de ce qui pourrait prochainement être fait à la télé française (à moins de voir émerger un mécène prêt à claquer un maximum d'argent dans un programme assez peu grand public).

Vous trouverez la liste sur le site du CNC (cliquez sur "Projets retenus par la commission") et vous pourrez vous faire vous même une idée.

Je vous invite également à télécharger le dossier d'inscription et découvrir le contenu des dossiers à remettre au CNC et les qualifications requisent pour postuler. Surprenant.

Cependant, l'un des membres du FLT (Sullivan pour ne pas le nommer), a repéré un étrange projet :

Blondes désenchantées (6 x 52’)
Jimmy Levy

Montant de l'aide accordée : 20 000 €


Résumé :
Les désenchantements d’une génération de femmes trentenaires, douées pour les artifices et masquées par leur blondeur, racontés au travers d’une énigme où le corps assassiné d’un homme, qu’elles ont toutes aimé, disparait mystérieusement. Comédie cruelle où les points de vue successifs, contradictoires et labyrinthiques des cinq héroïnes nous plongent dans l’univers cynique et sans pitié de la trentaine, passage obligé entre les illusions perdues de l’adolescence et le compte à rebours du déclin qui s’annonce.

Il y a fort à parier que ce résumé vous rappellera quelque chose.
En effet, le synopsis est assez approchant (hum ! hum !) de celui d'une série à succès aussi bien aux USA qu'en France, à savoir Desperate Housewives.

On peut dès lors s'interroger sur les compétences du CNC qui octroie la modique somme de 20.000€ à monsieur Levy pour... pour ça.
Les membres de la commission qui a examiné le dossier sont-il au courant de ce qui se fait dans le monde de la fiction ? Le jury est-il suffisamment compétent pour juger du caractère innovant d'un projet ?
A la vue de cela, on pourrait en déduire que non. Car si c'était le cas, nous nous retrouverions face à un cas de piston avéré (mais bon, ce n'est pas non plus comme si cela n'existait pas déjà...).


Toujours est-il que je ressens le besoin de dénoncer quelque chose qui ne sent pas très bon de là où je suis placé.

Alors que certains auteurs subissent le parcours du combattant pour qu'on veuille bien examiner leurs idées, on adjuge des sommes d'argents à des projets très fortement inspirés (hum ! hum!) de fictions préexistantes ou à des projets où l'on a du mal à trouver un quelconque caractère innovant.
Sincèrement, de qui se moque-t-on ?

Ce qui avait l'air d'une bonne initiative à l'origine semble se transformer en une vulgaire farce. A notre détriment, une fois encore...