Mettez le scénariste de « David Nolande » (série honorable) au fourneau.
Prenez une dose de fantastique et une dose de mythologie égyptienne.
Ajoutez-y un casting sympathique (Claire Keim, Guillaume Cramoisan, Antoine Duléry…).
Parsemez l’ensemble avec un soupçon de bonne réputation.
Vous obtenez…une bouillie indigeste…
Comme quoi le talent en cuisine, c’est essentiel !

Si Joël Houssin présente son bébé comme une série prévue sur 3 saisons, M6 l’annonce comme la saga de l’été, une étiquette qui ne présage rien de bon. Personnellement, je trouve que « feuilleton incohérent et sans fin » correspond mieux au résultat.

Les grands scénaristes n’hésitent pas à transgresser les règles d’écriture pour donner plus de piquant à leur art. Dans le cas présent, il aurait mieux fallu s’y tenir.
« Eternelle » hésite entre la série et le feuilleton, développant une intrigue principale 80 % du temps et basculant pour le reste sur des intrigues secondaires qui débarquent de nulle part (franchement, à quoi sert l’histoire du paysan serial killer et qu’est-ce qu’il vient faire là ?) et disparaissent aussi vite (Yann a un fils en début de série, mais Yann oublie son fils pendant le reste de la série !). Du coup, les épisodes n’ont pas vraiment de sens ni de forme.
Summum du manque flagrant de structure, la série (ou saison) se finit sur... en fait, elle ne se finit pas. Elle laisse juste l’impression que M6 a perdu les épisodes suivants. Tentative ratée de cliffhanger ?

Passons à la caractérisation…euh… étant donné que les personnages sont soit inconsistants, soit inutiles… on va oublier ce point ! Décernons tout de même la palme du personnage le plus aberrant à Iksan, le médecin de l’OMS qui devient le gardien chargé de détruire l’amnésique et qui aime les grands discours !

Au moins, dirons certains, la série a le mérite de s’attaquer au genre Fantastique, peu représenté dans la fiction française. Mais, là encore, il y a confusion : Fantastique n’implique pas Délirant [1]. Prenons l’exemple de nos médecins de l’OMS : l’OMS est certes une importante organisation et doit avoir certains moyens à sa disposition, mais bon, les espèces de Men in Black sont quand même ridicules, et on ne parle même pas de Chinois (si si ! ils l’appellent comme ça !), tout en noir sur sa grosse moto noire, qui n’est là que pour suivre les vilains médecins qui mentent !

S’il n’y a pas de fond, il n’y a pas non plus de forme, ou plutôt il y en a trop et de mauvaise qualité. La réalisation est surchargée, et les effets visuels plus que pénibles (la prochaine fois que je vois à l’écran les pupilles d’une héroïne en gros plan, je zappe !). Sérieusement, rien que pour la caméra tourbillonnante de la scène du baiser dans le sixième épisode, le réalisateur mériterait d’être envoyé sur le plateau de « Plus Belle La Vie » pour le reste de sa carrière.

Allez, une petite note positive : les acteurs qui, vu le scénario et la réalisation, ne s’en sortent pas mal (on se demande comment)… sauf pour Asil Rais qui, avec son personnage d’Iksan, partait avec un lourd handicap.

Bref, il faut vraiment le vouloir pour regarder la saison entière (motivation personnelle : la saison est presque à elle seule un guide des ‘A ne pas faire’ dans une série… et j’adore critiquer !).
La curiosité me pousse à me demander comment cette histoire va se finir s’il y a une nouvelle saison… mais ma raison répond que, si il n’y en a pas, c’est mieux !