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Crazy Ex-Girlfriend - Le changement, c’est (pas) maintenant

Oh, Nathaniel, It’s On: Acceptez-vous la revue des termes et conditions de notre contrat ?

Par Conundrum, le 31 janvier 2018
Publié le
31 janvier 2018
Saison 3
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Pour la première fois depuis le début de la saison, je ne me suis pas rué sur l’épisode de la semaine de Crazy Ex-Girlfriend. A ma décharge, Star Trek Discovery est devenue vraiment bonne, et le lancement de la saison 2 de One Day At A Time a réduit ma productivité de 40%.

Mais pour être honnête, cette réticence à me remettre à la série venait aussi de la crainte de la déception.

Taboulé Rasoir

Faire table rase d’une partie d’une grande partie de ce qui faisait l’intérêt de la série, à savoir la prise de conscience par Rebecca qu’elle est atteinte d’un trouble non diagnostiqué, n’était pas sans risque. La série se devait certes d’évoluer et de confronter Rebecca à ses problèmes, mais elle prenait alors un risque majeur en changeant son mode opératoire, montrer le quotidien d’une femme atteinte d’un trouble borderline, et en altérant profondément l’ADN de la série.
Et cette nouvelle mouture demande à la signature d’un nouveau pacte de visionnage.

Alias avait totalement dynamité sa série en saison 2 avec Phase One, la destruction était excitante, et même si la série a donné d’excellents souvenirs (dont un lié à la glace au café), la série a rompu une partie du charme qui la caractérisait. Une modification majeure de la série est la conclusion d’un arc, et si elle vient avec un nouveau début, c’est aussi une occasion de décrocher et quitter la série.
Crazy Ex-Girlfriend se doit de changer pour valider tout le chemin parcouru par Rebecca. La dernière partie de la saison doit donc proposer quelque chose de neuf et nous convaincre de rester. Et un peu comme Alias, la nouvelle mouture proposée a de bons moments, mais après trois épisodes, l’investissement dans la série, malgré toutes ses qualités, est moins fort.

Non, mais c’était bien ! (Ou le pire compliment à faire pour une série)

Cet épisode m’a un peu déstabilisé. D’un côté, la forme était parfaite. L’épisode commence par un rappel de la forte amitié qui lie les quatre femmes, Heather partage la vedette avec Rebecca (c’est toujours un bon point), et s’il n’y aucune raison valide d’utiliser une version courte d’un générique, cet épisode est une magistrale exception du parfait emploi de cette pratique. L’épisode a aussi la bonne idée de ne pas proposer trop de morceaux musicaux.

En effet, à un moment où elle doit expliquer sa nouvelle identité, elle n’a pas à se reposer sur des artifices avec des morceaux trop faibles. Ici, il y a une reprise bien menée, et une chanson, qui a défaut d’avoir un thème intéressant (oui, Rebecca et Nathaniel ont vraiment envie de coucher ensemble, on a bien compris !) utilise un style musical nouveau, le tango. L’épisode passe très vite et il était très bien. En tant qu’unitaire.
Dans l’évolution de la série, il pose légèrement problème.

The (Re) Crazy Ex-Girlfriend

Il est très appréciable de voir la série jouer avec son titre. Crazy Ex -Girlfriend était l’utilisation d’un sobriquet sexiste qui s’appliquait de manière un peu piquante à une Rebecca adulte qui décide de suivre le petit ami d’une Rebecca adolescente. Il ne s’agissait pas d’une vérité, mais de la raison utilisée pour le déni de son mal être.
Puis, la série a joué la carte à fond, en montrant une femme instable essayer de se venger de l’homme qui l’a trahie. Si c’était encore une fois pour de mauvaises raisons, elle avait une légitimité dans son propos au vu l’attitude de Josh. Et cette semaine, elle applique littéralement cette situation.

Elle n’est plus l’ex de Josh, mais de Nathaniel. Elle n’est pas folle, mais elle a un trouble qu’elle traite. Pour faire simple, le sexisme et la violence du terme est retourné de manière positive. Elle a choisi d’être l’ex parce qu’elle préfère se soigner. Le problème est que cet épisode montre Rebecca agir comme par le passé. Sa réaction à une attaque de Nathaniel (par son attitude et sa photo au parc aquatique destinées par son propre aveu à agacer Rebecca) est disproportionnée, elle recadre la vérité pour lui plaire, implique volontairement ses proches qui n’ont rien demandé en mettant leurs emplois en danger, ignore une amie en détresse, est sauvée de nulle part et ne se remet pas en cause en fin d’épisode.

Pire encore, elle se propose d’être la mère biologique de l’enfant de Darryl sans en informer son psy. D’un côté, elle est assez lucide pour ne pas entamer une relation pendant sa thérapie, mais n’a aucun souci à devenir la mère (biologique) d’un enfant qu’elle n’élèvera pas. Encore une fois, sans en informer son psy.
Du coup, je ne comprends pas trop où la série veut en venir. D’un côté, il est important qu’on ne guérisse pas soudainement après le diagnostic d’un trouble. Il est aussi primordial de montrer qu’on peut retomber dans ses anciens travers pendant une phase de traitement. Maintenant, j’ai besoin que la série aborde ces points, que Rebecca soit confrontée aux répercussions de ses actes. Il nous reste encore quelques épisodes avant la fin de saison, mais si la série se contente de nous proposer la même série qu’avant le diagnostic de Rebecca, il y aura une sensation de gâchis.

Je reste optimiste mais je ne signe pas encore la mise à jour de mon pacte de visionnage avec la série pour le moment.

Conundrum
P.S. La semaine prochaine, Nico, reprend les rennes pour la dernière ligne droite de la série, où il pourra expliquer pourquoi Nathaniel et lui sont juste amis.