La semaine dernière, Crazy Ex-Girlfriend s’intéressait aux schémas que tout un chacun est capable de reproduire à l’envi et à la nécessité, parfois, de casser ce type de structures pour avancer. Conclu sur une vraie fausse fin à suspense (dans les faits, il était assez facile d’imaginer ce que Rebecca venait dire à Nathaniel), l’épisode ouvrait la voie à une étape supplémentaire, qui tient en une petite question : « Et maintenant, que vont-ils faire ? ».
Car oui, Rebecca est venue annoncer à Nathaniel que le timing pour leur histoire n’est pas le bon. Et la séquence au cours de laquelle l’avocate annonce son choix de rompre est bien racontée.
L’honnêteté à la fois touchante et drôle de l’héroïne, sa capacité à énoncer ce qu’elle doit faire sans nier ce dont elle a également envie donnent une bonne entrée en matière à l’épisode. La réaction de Nathaniel est elle aussi bien mise en scène. A partir de cette séquence et d’un même constat, les deux personnages vont prendre deux directions différentes.
Un rapprochement très bien venu
Consciente de ce qu’elle ne doit plus faire, Rebecca entame dans la foulée un travail de réflexion. Le but : trouver de nouveaux objectifs, loin du travail et loin de l’objet de son affection. Nathaniel est confronté à la même situation. Tout comme et White Josh, de façon un peu différente.
Tous, au fond, se retrouvent un peu comme des vendeurs de sapins de Noël avec du stock sur les bras en plein mois de février. Globalement, ils ne savent pas trop quoi faire avec tout ce qu’ils ont. Ils doivent gérer des envies, des émotions qu’ils ne sont pas en situation d’exprimer.
C’est ce que met joliment en scène Without Love You Can Save The World, chanson aussi drôle qu’ironique. C’est aussi ce qu’explore l’intrigue qui réunit Nathaniel et White Josh.
L’idée de réunir ces deux personnages est futée : ils traversent une période délicate, ils ont un rapport à l’apparence complexe (c’est ce qui attire les regards sur eux mais ils ne sont pas que des beaux gosses)… et ils se voilent tous les deux la face sur leur situation amoureuse actuelle.
Rebecca, Marty, Ally… et des questions
Leur intrigue, très bien déclinée, trouve son point d’orgue à travers l’excellente chanson Fit Hot Guys Have Problems Too (1) [1]), qui conclut avec humour et efficacité le récit.
En fin d’épisode, chacun d’eux prend une direction différente. Nathaniel choisit de passer la soirée avec une connaissance, là où White Josh ne semble pas tenté de tourner trop vite la page Darryl.
Dans le même temps, Rebecca décide de venir en aide à Valencia, empêtrée dans son travail de Wedding planneress. Il y a évidemment quelque chose de très ironique à embarquer l’héroïne dans la préparation d’un mariage. Comme il est judicieux de faire revenir des visages qu’elle a croisés par le passé, puisque le futur marié est Marty, apparu dans le 2e episode de la série (mais aussi le 16e). Cependant, tout ne marche pas.
En plaçant Rebecca face à un dilemme (soutenir Valencia qui a besoin d’argent ou dire à Marty que Ally, sa future femme, a déjà un amant ?), l’épisode s’appuie sur les fondements moraux du personnage de Rebecca et progresse bien. Mais l’histoire ne parvient pas complètement à convaincre, à cause d’une conclusion bien moins amenée.
La fin plutôt que le chemin ?
Confrontée à la réalité de la relation Marty/Ally, Rebecca choisit de tout révéler aux futurs mariés. Cela montre bien que l’amour n’est pas pour l’héroïne qu’une "simple" obsession, c’est aussi un repère moral. Cela dit, cette décision n’a pas de véritable conséquence sur le travail de Valencia ou la relation qui les unit. En fait, tout cela ne sert qu’à diriger Rebecca vers Darryl, toujours en galère de conception pour avoir un deuxième enfant.
C’est assez peu habile : les deux histoires se réunissent comme les deux bouts d’une ficelle que l’on nouerait pour faire un paquet cadeau fabriqué à la va-vite. Si cela traduit très bien le fait que Rebecca navigue à vue et que c’est cohérent avec ce qu’elle traverse, il aurait sans doute été possible de traduire cela tout en concluant plus solidement les intrigues des deux personnages. Ici, c’est un peu comme si la fin justifiait à elle seule le chemin.
La trajectoire de Darryl dans cet épisode se révèle, dans le même ordre d’idées, est un peu anecdotique, assez pratique et pas très marquante. De la même façon, l’intrigue de Josh est assez accessoire (2) [2]. Encore une fois, l’évolution de l’ex-futur Monsieur Bunch pose question.
Les nombreux zigzags de Josh
La semaine dernière, comme Jéjé l’avait souligné, sa réaction après avoir compris que Rebecca l’avait sorti de sa routine était aussi inattendue que bienvenue. Là, c’est autrement plus convenu. Après Josh le Barman au Furoncle, voici Josh Le GoGo Dancer Pompier : c’est un peu court pour avancer, tout ça. Il va vraiment falloir que les choses se bougent de son côté.
Au final, l’épisode possède quelques séquences vraiment réussies, sa thématique est intéressante mais il n’est pas suffisamment abouti pour complètement convaincre. Ce qui est un peu frustrant car le début de l’épisode était très prometteur. Il est surtout porté par ses deux chansons mais Crazy Ex-Girlfriend a incontestablement franchi un pallier cette saison. Du coup, c’est difficile de ne se satisfaire que de cela.
