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Dossier - Présentation des Emmy Awards 2006, deuxième partie

Awards 2006 (2/3): Les acteurs et les actrices (comédie et drame)

Par Blackie, Conundrum, Feyrtys, Jéjé, Joma, Lyssa, le 22 août 2006
Publié le
22 août 2006
Saison Emmy
Episode Emmy
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Elles sont cinq à concourir pour la meilleure comédie et cinq autres pour le meilleur drame ! Devinez qui, de Two and A Half Men ou de Arrested Development, a les faveurs de la rédaction !

Découvrez quels épisodes 24 a soumis aux juges et demandez-vous pourquoi, oui, pourquoi, House est nominé alors que Hugh Laurie a été snobé !

SERIES - ACTEURS - ACTRICES

Les actrices

Elles sont belles, talentueuses (pour la plupart), plus toutes jeunes, et à pErDUSA, on les aime beaucoup ! Découvrez les actrices nominées pour les catégories drame et comédie, en tant que rôle principal, dans l’épisode qu’elles ont soumis au jugement des Emmys et faites vos pronostics !

Drame : Geena Davis - Mariska Hargitay - Frances Conroy - Allison Janney - Kyra Sedgwick

Comédie : Julia Louis Dreyfus - Lisa Kudrow - Debra Messing - Stockard Channing - Jane Kaczmarek

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Geena Davis - Commander in Chief - 1.01 - Pilot

L’épisode en (presque) 47mots : Le Président des USA déclare sur son lit de mort qu’il ne veut pas que la vice-présidente (Geena) assure son remplacement. Celle-là hésite pendant tout l’épisode. Elle finit par se braquer avec le vil président de la chambre (Sutherland), qui convoite le poste vacant. Elle accepte alors la Présidence dans un discours qu’elle finit par improviser parce que le vil Sutherland a trafiqué son prompteur.

Pourquoi cet épisode ? : Celui-là ou un autre !
Avec un rôle pareil, très mal écrit et placé dans des situations grotesques, les chances de briller pour une actrice, peu importe l’épisode, sont limitées.
Mais, plus que médiocre, Davis réussit à être vraiment mauvaise : elle ne joue que sur un seul registre pendant les 42 minutes, raide comme un piquet et la bouche en cul de poule (transgénique vue la quantité de collagène) pour montrer qu’elle est une femme forte et déterminée. C’est à peine si on ne voit pas dans certaines scènes le balai dépasser de sa jupe.

Ses chances ? : Faibles, heureusement !
Certes, sur son seul nom, elle a réussi à obtenir le Golden Globe et à passer les demi finales et l’épreuve des jurys restreints pour les Emmys.
Mais maintenant, elle est en compétition frontale, dans une série - tellement plus réussie - sur le même sujet, avec Alison Janney, vieille briscarde des Emmys, qui propose elle un épisode fort et une performance émouvante.

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Mariska Hargitay - Law & Order : SVU - 7.03 - 911

L’épisode en (presque) 47 mots : Le standard du 911 est joint par une petite fille de 9 ans qui explique qu’elle est séquestrée et qu’elle n’a pas mangé depuis deux jours. L’appel est transféré à Olivia Benson (Hargitay) de l’Unité Spéciale des Victimes. Kidnapping par un pédophile ou mauvaise blague ? L’intuition et l’empathie de l’inspectrice sont mises à l’épreuve à mesure que la conversation se prolonge et qu’une issue fatale se profile.

Pourquoi cet épisode ? : Son thème et sa structure (dans la longue conversation téléphonique, on ne voit que Benson) permettent clairement à Hargitay d’exprimer une grande gamme d’émotions ; l’épisode sert bien son rôle d’échantillon de la qualité de l’actrice.
Mais on est loin d’un "épisode à Emmys" caricatural. Benson n’est pas à l’extérieur de la brigade à s’occuper, accablée mais courageuse, d’un parent atteint d’Alzheimer (oui, Janey, on n’a pas oublié ton épisode atroce de The West Wing). "911" est un vrai épisode de SVU : l’enquête, l’enquête et rien que l’enquête !

Ses chances ? : Plutôt bonnes, si l’Académie décide de ne pas se tourner vers sa chouchoute (oui, Janey, c’est encore pour toi !).
Hargitay est excellente dans un épisode passionnant qui se suffit à lui même tout en restant dans l’esprit de la série.
Sûrement la candidate la plus sérieuse avec Kyra Sedgwick !

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Frances Conroy - Six Feet Under - 5.12 - Everyone’s Waiting

L’épisode en (presque) 47mots : Le series finale de Six Feet Under, l’épisode le plus émouvant de la série. La vie de chaque personnage se conclut, dont celle de Ruth Fisher, jouée par l’impeccable Frances Conroy, récompensée par un Golden Globes en 2004.

Pourquoi cet épisode ? : J’ai envie de dire, pourquoi pas tous les épisodes de toute la série ? Frances Conroy a donné vie à la plus complexe et la plus aimable (malgré ses défauts) des mères de famille de la télévision. Elle seule a su montrer la frustration de Ruth d’être enfermée dans son rôle de mère et d’épouse parfaites, qui contrôle tout autour d’elle et tout en elle. Dans cet épisode en particulier, Frances Conroy réussit à montrer un nouveau visage à Ruth : celui de l’accomplissement d’elle-même, du bonheur et de l’équilibre enfin atteints. Et elle le fait fichtrement bien.

Ses chances ? : Je ne les connais pas mais j’ai très envie qu’elle gagne ! Allison Janney a déjà été récompensée pour sa performance dans The West Wing, et cette dernière saison n’a certainement pas été sa meilleure. Mariska Hargitay, malgré sa performance dans l’épisode qu’elle a choisi, est loin d’être aussi impressionnante que Frances Conroy. Kyra Sedgwick est une excellente actrice, mais soyons honnête, il faudra qu’elle attende d’avoir des rôles à la mesure de son talent si elle veut pouvoir prétendre à cette récompense. Je ne parlerai sûrement pas de Geena Davis, par respect pour les autres actrices de la catégorie. Donc, Go Frances !

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Allison Janney - The West Wing - 7.21 - Institutional Memory

L’épisode en (presque) 47mots : L’administration Bartlet arrive à sa fin. Pour C.J., il est temps de penser à l’avenir.

Pourquoi cet épisode ? : Je n’ai jamais accroché à C.J. en tant que Chief of Staff et à part sa routine de boulot, on ne l’aura pas vu faire grand chose. Les épisodes où elle doit gérer la fuite à la Maison Blanche ne lui auront pas donner de scènes mémorables, donc Institutional Memory était le choix logique. Il nous rappelle pourquoi on aime C.J., Chief of Staff ou non, et permet de conclure parfaitement l’arc C.J. Craig, afin de s’attaquer au passage de bâton entre Bartlet et son remplacant..

Ses chances ? : Passons outre le fait qu’elle ait une place réservée chaque année, et basons nous uniquement sur cet épisode. Allison Janney est très douée, et après tout ce n’est pas de sa faute si l’Académie l’a nominée pour toutes les saisons de la série. Non seulement, pour moi, la promotion de C.J. me paraît peu probable, mais elle affaiblit le personnage. Heureusement, dans cet épisode, C.J. n’est pas ‘que’ chef d’équipe, elle est aussi touchante et névrosée quand elle fait le point sur sa vie personnelle. Bref, Allison ressort la C.J. des débuts de The West Wing pour quelques scènes, et nous montre que si C.J. a mûri d’un point de vue professionnel, elle n’a pas tant changé que cela, au fond.

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Kiera Sedgwick - The Closer - 1.06 - Fantasy Date

L’épisode en (presque) 47 mots : Alors qu’elle cherche de nouvelles preuves sur le lieu d’un crime, l’inspectrice Brenda Johnson manque de se faire violer. Elle parvient à maîtriser son agresseur et découvre peu après qu’il avait seulement répondu à une petite annonce de la propriétaire des lieux dans laquelle elle avait exprimé des fantasmes de sexe violent.

Pourquoi cet épisode ? : Pour une fois, Brenda ne maîtrise pas totalement la situation. Segdwick a donc autre chose à faire que prendre l’accent du sud et jouer à la flic qui joue les naïves (façon que son personnage a de faire craquer tous les suspects !) Son jeu pourtant sombre dans l’outrance et la caricature, probablement parce que le personnage est une coquille vide. Rien ne sonne juste chez Brenda dans cet épisode.

Ses chances ? : Très bonnes, malheureusement !
Il y a un an et demi, on assistait aux Golden Globes au comeback de Teri Hatcher, qui triomphait de son image de has-been. Sedgwick représente elle, avec l’énorme succès de la série, l’émancipation possible du statut de « femme de » (Kevin Bacon, en l’occurrence). C’est formidable, elle a maintenant sa carrière à elle. Quel bel exemple pour toutes les femmes et quelle leçon d’espoir pour Kate Capshaw et Ryan Philippe ! (Pour toi, Katie, c’est mort ! Has been et femme de Tom Cruise, tu cumules un peu quand même). Et c’est pour ça qu’elle va gagner !

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Julia Louis Dreyfus - The New Adventures of Old Christine - 1.02 - SuperTramp

L’épisode en (presque) 47 mots : Après trois ans d’abstinence, Christine décide de se trouver un homme pour une nuit, une seule.

Pourquoi cet épisode ? : Louis Dreyfus est toujours au centre de toutes les intrigues de tous les épisodes de la série, mais là, c’est carrément ‘Louis Dreyfus seule sur scène’ ! Les rôles secondaires n’ont chacun que quelques phrases et la plupart de temps c’est juste une réplique pour faire avancer l’intrigue.

Ses chances ? : Aucune, sauf si les votants tiennent vraiment à montrer que la Malédiction Seinfeld continue !
Tous les acteurs de Old Christine réussissent à être meilleurs qu’elle. A côté d’elle, Fran Dresher semblerait sortir d’un film de Bresson ! Elle en fait dix fois trop tout le temps et ne parait jamais être vraiment dans son rôle : elle donne juste l’impression d’être en extase permanente parce qu’elle a réussi à avoir une nouvelle série !

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Lisa Kudrow - The Comeback - 1.13 - Valerie Does Another Classic Leno

L’épisode en (presque) 47 mots : Valerie Cherish retourne au Tonight Show après 10 ans d’absence, à l’occasion de la première de The Comeback. Elle est bien décidée à dire ce qu’elle pense des méthodes des producteurs et des monteurs d’émissions de télé réalité.

Pourquoi cet épisode ? : Quand Valerie voit les premières minutes de son émission et qu’elle réalise que tous ses efforts pour se montrer sous son meilleur jour aux caméras ont été vains, elle oublie un temps qu’elle est filmée et réagit de façon plus sincère que d’habitude. Kudrow a donc un registre plus varié d’émotions à jouer dans cet épisode.
Mais de toute façon, elle était également géniale dans les douze autres en actrice désespérée de ne pas paraître désespérée.

Ses chances ? : Très bonnes.
Pas une fois dans l’épisode, on ne peut penser à autre chose que son personnage. Il faut se forcer pour se rappeler qu’elle joué d’autres rôles, que, oui, elle a passé dix ans à incarner un des six amis. C’est l’opposé absolu de Julia Louis Dreyfus qui semble avoir tatoué sur son front : « Oui, c’est moi qui jouait dans Seinfeld ! ».
Si Kudrow avait proposé l’épisode précédent, celui où Valérie chante ‘I will survive’, la victoire était assurée. Mais en plus d’être une actrice exceptionnelle, elle est une concurrente fair-play ! C’est pas la classe absolue ?

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Debra Messing - Will & Grace - 8.24/25 - The Finale

L’épisode en (presque) 47 mots : Euh... Alors, euh... C’est le finale. Will et Grace étaient fâchés. Mais comme c’est la fin de la série, ils sont un peu obligés de se réconcilier pour l’audience. Et euh... Voilà.

Pourquoi cet épisode ? Quitte à nominer Debra Messing au lieu de la bien meilleure Megan Mullally, autant le faire pour le finale de la série. Ainsi peut-on la récompenser de revêtir divers costumes là où la bien meilleure Megan Mullally se contente d’être toujours aussi rayonnante. Et vraiment, je m’excuse, je ne vois pas d’autres raisons à sa nomination, si ce ne sont ses très enviables cheveux. Mmh, finalement, soyons fous, un Emmy pour les cheveux de Debra Messing !

Ses chances ? Impossible d’imaginer que la Vieille Christine puisse gagner avec de telles concurrentes. Face à Lisa Kudrow et Stockard Channing, toutes deux très bonnes dans leurs rôles respectifs, on peut également oser espérer que Debra Messing n’a finalement que peu de chance de remporter un Emmy... Bien que Grace soit un personnage agréable, bien que Messing n’ait pas fait un mauvais travail dans ce final, l’une comme l’autre semblent trop faibles pour ce niveau de compétition. Le seul élément qui, peut-être, pourrait faire basculer l’Emmy de leur côté serait les sept saisons qui précèdent l’annulation de la série, là où Out of Pratice et The Comeback n’en étaient qu’à leur première.

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Stockard Channing - Out of Practice - 1.03 - And I’ll Cry if I Want To

L’épisode en (presque) 47 mots : Lorsque l’hôpital découvre la relation de Stewart et de Crystal, Lydia essaie de sauver la face en mettant sur pied une grande fête à laquelle elle convie tous ses collègues.

Pourquoi cet épisode ? Stockard Channing a ici le rôle principal, les autres personnages n’étant que des satellites gravitant autour d’elle pour empirer sa situation ! C’est l’occasion pour l’actrice de porter tout l’épisode sur ses épaules, d’en être la leader et surtout de développer un peu plus l’éventail de son jeu.

Ses chances ? Très bonnes. Non seulement Stockard Channing est déjà reconnue par la profession, mais en plus est-elle ici d’une perfection à toutes épreuves ! Le fait que l’épisode soit centré sur son personnage pouvait être un atout comme un désavantage, le tout dépendant de la qualité de son interprétation. Au final, impossible de détacher son regard de l’actrice tant sa palette de jeu est variée et parfaitement en adéquation avec le décor. Personnage principal un jour, on la voudrait personnage principal toujours.

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Jane Kaczmarek - Malcolm In The Middle - 7.16 - Lois Strikes Back

L’épisode en (presque) 47mots : Lois se venge de 4 jeunes filles qui ont ridiculisé son fils.

Pourquoi cet épisode ? : Parce que c’est le ’Jane Kaczmarek Show’. Elle est non seulement dans quasiment toutes les scènes de l’épisode, mais en plus d’être drôle, elle montre, qu’au fond, Lois est une bonne mère.

Ses chances : Plutôt faibles malheureusement. Jane fait la même chose depuis 7 ans sans que l’Académie ne la reconnaisse plus que cela. Même s’il s’agit de la dernière saison de la série, il n’y a pas trop de raison que cela change. En tout cas, cet épisode m’a rappelé à quelle point elle était talentueuse, et que du Malcolm bien écrit, c’est très drôle comme série. Et c’est déjà pas mal...


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LES ACTEURS

Ils sont pas tous très beaux (sauf peut-être Christopher et Kiefer, ça dépend des goûts de chacun), mais talentueux ça c’est sûr (enfin si on oublie Charlie Sheen), plus tout jeunes eux non plus, et à pErDUSA, on les aime beaucoup ! Découvrez les acteurs nominés pour les catégories drame et comédie, en tant que rôle principal, dans l’épisode qu’ils ont soumis au jugement des Emmys et faites vos pronostics !

Comédie : Kevin James - Steve Carell - Larry David - Charlie Sheen - Tony Shalhoub

Drame : Peter Krause - Kiefer Sutherland - Martin Sheen - Christopher Meloni - Denis Leary

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Kevin James - The King Of Queens - 8.01 - Pole Lox

L’épisode en presque 47 mots : Dans le season premiere d’Un Gars du Queens, Carrie (Leah Remini) décide de suivre les conseils de Teri Hatcher et de prendre des cours de ‘pole dancing’. Elle installe une rampe dans la chambre à coucher et prépare un show à son mari. Mais Carrie a beau être mignonne, elle n’est vraiment pas douée.

Pourquoi cet épisode : Pour sa résolution. Doug (Kevin James) décide de confronter sa femme, et de lui montrer ce qu’est vraiment le pole dancing. Pole Lox est épisode standard de King of Queens (comprendre sympathique), mais qui permet montrer les talents de Kevin James dans le comique visuel avec un final qui montre toute la dextérité de l’acteur.

Ses chances : Le nouveau réglement des Emmys devait permettre d’amener du sang neuf dans les nominations. Tout de suite, nous étions en droit de penser à Lauren Graham, Edward James Olmos ou Veronica Mars. On a eu Kevin James à la place. A première vue, il y a de quoi être déçu, Kevin James n’a pas la répartie d’une Lorelai Gilmore, ni la gravité d’un commandant Adama et ne porte pas la mini jupe aussi bien que Veronica Mars. Et pourtant...Kevin James est un type drôle qui est resté trop longtemps dans l’ombre de Ray Romano. Sa série est une série dont on parle peu, et c’est bien dommage. Kevin James, c’est du comique solide et efficace qui mérite plus sa place qu’un Tony Shalhoub ou un Charlie Sheen. Si l’Academie recherche du traditionnel, Kevin a toutes ses chances, mais si elle doit récompenser le plus talentueux du lot, il ne fait pas le poids face à Steve Carrell.

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Steve Carell - The Office - 2.12 - The Injury

L’épisode en (presque) 47mots : Michael Scott (Steve Carell) se brûle le pied avec son grill Foreman©, ce qui lui donne l’occasion d’être encore plus capricieux et narcissique que d’habitude. Espérant obtenir la compassion de tous ses employés, mais se retrouvant seul à cause de son attitude, Michaël en fait des tonnes, râle, se lamente, essaye de faire passer sa brûlure légère pour un handicap, et finalement se fait voler la vedette par Dwight, qui termine à l’hôpital avec une commotion cérébrale.

Pourquoi cet épisode ? : Michael Scott y apparaît dans toute sa splendeur : c’est un personnage infantile, souvent odieux, mais surtout très seul et en mal de reconnaissance. L’étendue du jeu de Steve Carell y est plutôt bien montrée, même s’il manque ce côté profondément touchant que l’on trouve dans The Boose Cruise ou dans Casino Night.

Ses chances ? : Steve Carell a obtenu un Golden Globe en 2006 pour sa performance dans The Office. Ses chances devraient être grandes de gagner un Emmy, si le monde était juste. Or, c’est bien connu, il ne l’est pas, surtout à Hollywood. Pourquoi faire gagner un acteur comique qui possède autant de subtilité que Steve Carell, alors que vous pouvez faire gagner Charlie Sheen, acteur inconsistant, qui joue pauvrement dans une mauvaise sitcom ? Hein, je vous le demande, pourquoi ?

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Larry David - Curb your enthusiasm - 5.08 - The Ski Lift

L’épisode en (presque) 47 mots : Larry cherche toujours un moyen pour éviter de donner l’un de ses reins à son ami Richard Lewis. Il décide de se lier d’amitié avec l’homme en charge de la liste des donneurs et de l’inviter avec sa fille à un week end au ski.

Pourquoi cet épisode ? De la cinquième saison, c’est l’un de ceux où Larry David (le personnage) est le plus exécrable et le plus irrévérencieux ! Pour ceux qui ne regardent pas, c’est une bonne chose (enfin, pas de ne pas regarder hein, c’est une bonne chose que David soit ignoble !) : la série tire son humour des situations embarrassantes qu’il cause et des comportements odieux qu’il utilise pour en sortir. Et quand il essaye de se faire passer pour un Juif Orthodoxe dans cet épisode, on peut être sûr que le désastre va être immense.

Ses chances ? Plutôt faibles.
Même si l’on peut être assez admiratif de ses qualités d’improvisation, son jeu est trop limité pour qu’il ait une chance dans ce genre de compétition.

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Charlie Sheen - Two And A Half Men - 3.17 - The Unfortunate Little Schnauzer

L’épisode en (presque) 47mots : Charlie est nominé pour meilleur compositeur de jingle.

Pourquoi cet épisode ? : Mon Oncle Charlie est une série très simple. Elle ne joue que sur l’antagonisme entre Charlie, coureur de jupons un peu flemmard, et son frère, chiropracteur névrosé qui n’est pas très doué socialement. Sauf dans cet épisode, où Charlie est dépeint avec un peu plus de profondeur. De plus, Charlie est sur tout les fronts, il est même au centre de la seconde storyline de l’épisode.

Ses chances ? : Très fortes....si les votants le confondent avec son père. Il a peut être hérité de la gueule de son père, mais Charlie n’a pas hérité de son talent. Sheen n’est vraiment pas doué pour la comédie. Si Cryer en fait des tonnes, lui, ne délivre le minimum syndical. Entouré d’un bon casting et de bons scénaristes dans Spin City, ca passait. N’ayant ni l’un, ni l’autre dans Two And Half Men, il faudrait peut être demander des tuyaux de jeu à Pôpa, parce que quand le meilleur acteur de la série est un môme de 12 ans, on ne mérite pas sa place aux cotés de Steve Carrell !

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Tony Shalhoub - Monk - 4.11 - Mr Monk bumps his head

L’épisode en (presque) 47 mots : Mr Monk se cogne la tête.

Pourquoi cet épisode : Parce Mr Monk se coupe les cheveux était un sujet trop sensible, et c’est ce que les scénaristes ont prévu pour les sweeps cette année.

Ses chances : Evidemment, Monk se cogne la tête, et perd la mémoire et ça, ça permet à Tony Shaloub de jouer dans un tout autre registre. Ou pas. Monk est excellente série des années 70 coincée dans les années 2000. Et oui, Tony Shalhoub donne une belle performance. Alors quand, en saison un, Tony est nominé, c’est mignon. En saison deux, ça passe. En trois, c’est un peu lassant. Mais alors en saison quatre, on a envie qu’il laisse sa place au gars qui a inventé la blague ’Qu’est ce qu’une tomate avec une cape ? ’.

Autre chose ? : Tiens, c’est bizarre qu’avec un épisode comme celui ci, l’impeccable Laurie Metcalfe n’ait pas eu de nomination pour meilleure guest.

Il faut partir, maintenant, Monsieur ! : la réponse à l’énigme était : Une super tomate.

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DRAME

Peter Krause - Six Feet Under - 5.04 - Time Flies

L’épisode en (presque) 47mots : Nate Fisher fête ses 40 ans et se demande ce qu’il a fait de sa vie. Il réalise que le temps s’envole quand on oublie d’être soi-même et qu’on se conforme aux désirs des autres. Pour se venger de cette injustice, il s’acharne sur un pauvre oiseau qui rentre par hasard dans sa maison. La vie est dure pour les oiseaux de nos jours.

Pourquoi cet épisode ? : Nate, même s’il est le personnage principal de la série, s’est souvent fait voler la vedette par les autres personnages de Six Feet Under. Dans cet épisode, Peter Krause a l’occasion de prendre sa revanche et montre un panel d’émotions impressionnant : lassitude, fausse joie, colère... Et il est parfait, comme à son habitude.
Il s’agissait probablement de l’épisode le plus facile d’accès pour la sélection, contrairement au 5.09 - Ecotone, où l’acteur y donnait une performance plus impressionnante mais plus ancrée dans l’histoire complexe de la série.

Ses chances ? : Dans sa catégorie, seul Denis Leary semble être une véritable concurrence. Nous avons tous beaucoup de respect pour le talent de Martin Sheen, mais enfin, ce ne sont pas ses 10 minutes d’apparition dans la dernière saison de The West Wing qui peuvent faire le poids en face de la splendide performance de Peter Krause dans la saison 5 de Six Feet Under.

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Kiefer Sutherland - 24 - 5.01 - Day 5 : 7:00-8:00am

L’épisode en 47 mots (ou presque) : Jack Bauer se voit contraint d’abandonner sa nouvelle vie et de revenir à Los Angeles lorsque des terroristes attaquent ses proches.

Pourquoi cet épisode ? : Généralement, dans les dernières saisons de 24, Jack doit empêcher une assassinat de Président ou un attentat. Dans cet épisode, Jack ne doit pas sauver L.A. ou le Monde (bien que pour énormément de personnes, les deux sont synonymes). Dans le season premiere, Jack doit essayer de sauver ses proches. Les enjeux sont plus personnels.

Ses chances ? La série a été très populaire cette année, tant d’un point de vue d’audience que critique. En même temps, The Kief’ fait la même chose depuis cinq ans. Il court, il parle vite, il hurle, il chuchote, il ne mange pas, il sort plusieurs ‘Time is running out’ ou une variation. Dans cet épisode, il fait la même chose, mais il est 3,2% plus torturé qu’à l’habitude. Donc, il a 3,2% de plus de chances de gagner l’Emmy que les années précédentes.

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Martin Sheen - The West Wing - 7.22 - Tomorrow

L’épisode en (presque) 47 mots : C’est le dernier jour de l’administration Bartlet, et l’ont suis les dernières déambulations du staff présidentiel et du président lui-même qui doit prendre une décision importante pour Toby.

Pourquoi cet épisode : Bonne question ! Cette saison n’a jamais été concentrée sur la maison blanche mais sur la course à la présidence, et Bartlet (comme Sheen) n’a pas eu grand chose à faire. Pour la course aux Emmys il fallait donc montrer Bartlet dans une situation exceptionnelle, on avait le choix entre son départ et la mort de Leo, c’est le premier choix qui l’a emporté.

Ses Chances : Dur à dire. La compétition est assez ouverte. La performance de Sheen est très bonne, laissant parfaitement transparaître l’émotion retenue de ces moments d’adieux. De plus, l’épisode est bon. Le fait de suivre aussi l’installation de Santos en plus du départ de Bartlet, donne une certaine retenue. Pas besoin de s’appesantir sur cette fin d’ère, la vie continue.
Ce qui tendrait à me prouver que le choix de cet épisode était le bon, mais en face, il y a aussi du beau monde. Leary et Krause font preuve du même talent, et sur toute la longueur de la saison. (je n’ai pas vu Meloni) quant à The Kief même s’il est loin d’égaler ceux cités, l’engouement pour 24 pourrait faire la différence. Bref je suis bien incapable de faire le moindre pronostic.

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Christopher Meloni - Law & Order : SVU - 7.04 - Ripped

L’épisode en (presque) 47 mots : L’arrestation du fils d’un de ses anciens partenaires conduit Stabler (Meloni) à explorer les raisons de ses pulsions de violence et sa relation avec son propre père.

Pourquoi cet épisode ? Stabler est dans cet épisode dans une situation émotionnelle très forte. Sa longue introspection pendant laquelle il passe de la colère aux pleurs, du déni à la confession est du matériel à récompenses. Mais ce développement du personnage est une conséquence logique de la lente dégradation de Stabler amorcée depuis presque deux saisons. Il n’arrive pas comme ça, comme un cheveu sur la soupe, juste pour donner l’occasion à son acteur de briller un peu !

Ses Chances : Elles existent !
Sa nomination surprise prouve que l’Académie aime les performances d’acteur spectaculaires. (Sûrement plus que les rôles plus subtils et les jeux plus en finesse, comme en témoignent les absences de Jenna Fisher et John Krasinski de The Office, par exemple). Meloni est très bon dans le genre, même s’il est vrai que l’on pouvait avoir l’impression que Kristen Bell allait débarquer dans l’épisode avec un petit panneau « Emmy Moment ! ».

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Denis Leary - Rescue Me - 2.13 - Justice

L’épisode en (presque) 47 mots : L’épisode débute à la veillée funèbre de Connor et se termine par l’assassinat du chauffard qui l’a renversé. Entre temps, Tommy aura réussi à rester sobre, Janet sera partie, Laura aura quitté la caserne, Chief aura mis sa femme malade d’Alzeihmer en institution et Lou aura réalisé qu’il s’est fait avoir par une croqueuse de diamants. Rescue Me ne s’est vraiment pas trompé de catégorie.

Pourquoi cet épisode ? Parce que l’on ne voit pas tous les jours des héros de série survivre à leur enfant de 9 ans. Et peut être aussi parce que Leary est excellent !

Ses chances ? Pas si bonnes.
Rescue Me fait partie de ces séries à petites audiences que les Emmys ont du mal à faire venir sur le devant de la scène.
Il est probable que de nombreux votants la découvriront avec cet épisode. La noirceur de son ton risque d’en rebuter plus d’un, surtout que les seuls moments humoristiques moquent la foi et l’église catholiques !
De plus, si c’est un épisode particulier pour le personnage de Leary, il est loin de faire partie de tous les plans. Toutes les intrigues de la saison y ont leur place.
Cependant, Denis pourrait rallier les votes de ceux qui veulent voir les Emmys célébrer autre chose que les grosses machines des networks. Est-ce que ce sera suffisant ?


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LES SERIES

COMEDIE

THE OFFICE- CURB YOUR ENTHUSIASM - TWO AND A HALF MEN - SCRUBS - ARRESTED DEVELOPMENT

DRAME

GREY’S ANATOMY - THE WEST WING - 24 - HOUSE - THE SOPRANOS

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THE OFFICE

2.01 - The Dundies - 2.10 - Christmas Party - 2.11 - Booze Cruise - 2.12 - The Injury
2.13 - The Secret - 2.16 - Valentine’s Day

Les épisodes en (plus ou moins de) 47mots : On a de tout dans ces épisodes ; une cérémonie de récompenses bien plus drôle que Jon Stewart aux Oscars, un Noël raté, une "croisière de la picole", un pied cuisiné, un secret pas très longtemps gardé et un voyage à New York des plus mémorables !

Pourquoi ces épisodes ? : Je pense que dans un monde rempli de gens de bon goût, The Christmas Party et son jeu du Bad Santa devrait largement suffire à convaincre une académie de voter pour élire The Office la meilleure comédie de l’année. Mais il en fallait 6 !
Je pense que les Dundies et la Boose Cruise sont d’excellents épisodes, mais ils ne sont pas que drôles : ils sont aussi émouvants, et peut-être que c’est trop de signaux différents à gérer pour des gens qui veulent élire la comédie la plus hilarante du moment...

Les chances de la série ? : The Office est une comédie qui s’apprécie encore plus sur la longueur et au fur et à mesure qu’on découvre les employés. D’Angela à Oscar en passant par Toby, les seconds rôles apportent un charme peu commun aux comédies, qui s’appuient souvent sur un groupe plus réduit de personnages. Le monde de The Office, en plus d’être attachant, est hilarant, à condition d’y entrer. Je la range au même niveau qu’Arrested Development, mais maintenant qu’elle a été annulée, j’avoue que je préfèrerais que The Office bénéficie des retombées médiatiques d’une éventuelle victoire. Mais par pitié, tout sauf Two and A Half Men...

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CURB YOUR ENTHUSIASM

5.01 - The Larry David Sandwich - 5.03 - The Christ Nail - 5.05 - Lewis Needs a Kidney - 5.08 - The Ski Lift - 5.09 The Korean Bookie - 5.10 The End

Les six épisodes en (plus de) 47 mots : Occupé toute la saison par la recherche de ses origines et par savoir s’il doit donner ou non l’un de reins à un ami, Larry David parvient tout de même à s’attirer les foudres de Ted Danson (5.01), du mari de sa domestique (5.03), d’une famille de juifs orthodoxes (5.08 et de son ange gardien (5.10). Il flanque aussi par terre un mariage (5.09) et joue son rein à « am-stram-gram » (5.05).

Pourquoi ces épisodes ? Cette sélection forme un tout cohérent, dont l’ensemble des intrigues converge vers l’issue ‘fatale’ du dernier épisode. Cette unité qui s’en dégage peut même donner l’impression que ces six épisodes composent l’entière saison de Curb your enthusiasm... (On n’en est pas loin, ils en représentent les deux tiers...)
Dans chacun d’entre eux, Larry David fait du Larry David : si on aime, il n’y a pas de quoi être déçu, si on n’accroche pas, ce n’est pas avec cette fournée que l’on changera d’avis.

Les chances de la série ? Très faibles.
Depuis sa deuxième saison, la série a toujours été nominée... et n’a jamais gagnée.
De plus, aucun épisode fort, entendre atrocement outrageant, ne se dégage de la sélection, aucun n’arrive à la cheville de The Survivor (aka ‘la real tv vs. la Shoah’) de la saison passée. Même le finale de cette saison, qui était potentiellement l’ultime épisode de la série (Curb n’est renouvelée que depuis quelques jours) est moins délirant que la finale de la saison dernière.

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TWO AND A HALF MEN

3.02 - Principal Gallagher’s Lesbian Lover - 3.06 - Hi, Mr. Horned One -3.07 - Sleep Tight Puddin’ Pop - 3.09 - Madame and Her Special Friend - 3.12 - That Special Tug - 3.13 - Santa’s Village of the Damned

Les épisodes en (presque) 47mots : Le principal problème quand un père voit son fils d’une dizaine d’années prendre son petit déjeûner avec une femme en sous vêtement est, évidemment, le fait qu’elle fume. Le plus dur quand on est dans une relation, c’est quand sa copine refuse qu’on la trompe. L’inconvénient quand on couche en une nuit avec 13 femmes, c’est qu’elles font généralement partie d’un culte satanique. Quand on est mauvais acteur, on n’envoie pas d’épisodes avec son père. La comparaison ne pourra jamais être flatteuse. Surtout quand son père est Martin Sheen. Quand on couche avec dame du troisième âge, et que ton frère couche avec tout ce qui bouge, il faut pas s’étonner que son fils de onze ans risque de se faire renvoyer de l’école pour ‘harcèlement sexuel’.

Pourquoi ces épisodes ? : Bonne question. Non, je vous la pose, pourquoi ces épisodes ?

Les chances de la série ? : Impossible à établir. Je ne comprends pas pourquoi la série est une des meilleurs audiences de CBS. Je ne comprends pas pour Charlie Sheen trouve encore du travail à Hollywood. Je ne comprends pas comment le panel qui choisit les nominés ont trouvé la série drôle. Alors, je pense que Mon Oncle Charlie tombe dans la case ‘différence culturelle’. Mais je ne juge pas, loin de là. Certes, je ne comprends pas l’intérêt de la sitcom, mais je n’irai pas demander à un américain de me l’expliquer de peur qu’il me ressorte que Zodiaque est une des meilleures audiences chez nous.

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SCRUBS

5.04 - My Jiggly Ball - 5.07 - My Way Home - 5.08 - My Big Bird - 5.09 - My Half Acre - 5.14 - My Own Personal Hell - 5.20 - My Lunch

Les 6 épisodes en (presque) 45 mots : Elliot revient au Sacred Heart, Cox part et revient, J.D a une petite amie puis n’en a plus... Seuls, Turk et Carla avancent véritablement en répondant à leurs angoisses de devenir parents et en décidant une bonne fois pour toutes de se mettre à la tâche.

Pourquoi ces épisodes ? Comme nous sommes dans Scrubs, les personnages n’ont pas franchement évolués. Après être partis 14 fois chacun, ils seront revenus 15 fois chacun. Ceci dit, les divers gags n’en sont pas moins drôles, surtout avec l’arrivée de Mandy Moore dans le rôle de Julie à partir du 5.09. L’ingéniosité n’en est pas moins absente, avec le passage pour J.D. de personnage principal à personnage secondaire. Enfin, les thèmes restent toujours aussi bien choisis, notamment sur le besoin des transplantations et le développement du Dr Cox qui en découle. Les épisodes sont finalement des moments charniers de la saison, du 100ème au retour d’Elliot, en passant par la crise de Perry.

Les chances de la série ? Plutôt bonnes ! Concrètement, Two and a Half Men ne devrait, que dis-je !, ne doit pas être un grand concurrent pour Scrubs. Le seul sérieux pourrait être Arrested Development. Ceci étant, le panel d’épisodes est relativement bon puisque varié et représentatif de Scrubs : si les choses ne changent pas franchement, la série reste drôle et humble, avec un éternel goût de sucré/salé. Ajoutez un acteur principal qui gagne de plus en plus de notoriété et de reconnaissance et vous tenez un potentiel vainqueur !

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ARRESTED DEVELOPMENT

3.05 - Mr. F - 3.06 - The Ocean Walker - 3.08 - Making a Stand - 3.09 - S.O.B.s - 3.12 - Exit Strategy - 3.13 - Development Arrested

Les 6 épisodes en (presque) 47 mots : Michael demande Rita en mariage avant de réaliser qu’elle est certes millionnaire mais surtout mentalement retardée. Il décide alors de tout annuler pour la laisser retourner dans son pays et trouver quelqu’un qui lui convient davantage. Parallèlement, l’entreprise est de plus en plus confrontée aux investigations du gouvernement américain.

Pourquoi ces épisodes ? Parce qu’ils offrent une vue d’ensemble de ce qu’est Arrested Development, avec une guest star de renommée en prime. Situations à lectures multiples, développement de la cellule familiale, toutéliage sur toutéliage et initiatives osées et inattendues... Les six épisodes nominés contiennent chacun une expression irréfutable de l’intelligence d’Arrested Development,.

Les chances de la série ? Complètement incertaines. Arrested Developmenta été annulée faute d’audience, ce qui n’aide habituellement pas à décrocher un Emmy. Ceci étant, il est arrivé à plusieurs reprises que la cérémonie, dans un éclair de lucidité, se rende compte que telle série est définitivement la meilleure des nominées et l’élise ainsi, la sortant du même coup de l’ombre. Or, s’il en est une qui mérite bien ce traitement, il s’agit Arrested Development. Et s’il est une rédaction qui a un espoir fou quant au courage des Emmys à l’élire, c’est bien nous. On y croit, on y croit !

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DRAME


GREY’S ANATOMY

2.05 - Bring the Pain - 2.06 - Into You Like a Train - 2.09 - Thanks for the Memories - 2.15 - Break on Through - 2.16 - It’s the End of the World - 2.17 As We Know It

Les six épisodes en (plus de) 47 mots : Avec ces six épisodes qui voient McDreamy choisir sa femme (2.05), un train dérailler (2.06), Izzie préparer le dîner de Thanksgiving (2.09), les infirmières tenir un piquet de grève (2.15), Christina Ricci ne servir à rien (2.16) et un missile de bazuka faire exploser Garry Hobson (2.17), Meredith aura appris qu’ « il faut combattre la douleur malgré tout, car sinon, on ne peut s’en sortir et la vie en apporte toujours plus », que « dans l’obscurité, même s’il y a la peur, il y a aussi l’espoir », qu’« à la fin de la journée, le fait que l’on soit encore debout est une raison suffisante pour célébrer », que « lorsque l’on voit une ligne, on a envie de la traverser, pour le frisson d’échanger le familier contre l’inattendu », et sera demandé « si c’était mon dernier jour, qu’aimerais-je faire ».

Pourquoi ces épisodes ? Même si j’ai changé d’avis sur la série (c’est arrivé aux deux tiers de cette saison...) et que j’ai pris beaucoup de plaisir à redécouvrir les quatre premiers de la sélection, je ne trouve toujours rien à sauver dans le double épisode post SuperBowl. A choisir des épisodes choc, je trouve le triptyque final beaucoup plus réussi et bien plus dans l’esprit de la série : pas de bombe, pas de Meredith qui pourrait exploser, pas de McDreamy en danger de mort qui opère le père, en danger de mort, du bébé, en danger de mort, du Dr Bailey et pas de tout le monde s’en sort.
Evidemment, la situation critique est une aubaine pour les acteurs qui voient leurs personnages adopter des comportements extrêmes, ils peuvent donc tous avoir leur petit ‘Emmy Moment’. C’est aussi l’épisode de l’année le plus regardé toute série confondue.
Il était donc inenvisageable qu’il ne soit pas proposé aux votants.
Les quatre autres constituent d’excellents morceaux choisis, chacun dosant d’une façon différente de l’autre les ingrédients caractéristiques de Grey’s Anatomy : badinage constant entre les héros, cas de patients émouvants, humour potache... et permettent à des téléspectateurs novices de se rendre compte de son ton particulier. (Espérons qu’ils n’aient pas besoin comme moi de voir 30 épisodes pour commencer à l’apprécier !)

Les chances de la série ? Excellentes !
Sa seule rivale sérieuse est 24. Trois avantages pour Grey :
1) Des cinq nominées, c’est la plus regardée et la plus populaire.
2) C’est la série la plus récente en lice. (Il est probable que les critiques sévères sur le manque de renouvellement des Emmys jouent un rôle dans le choix des vainqueurs.)
3) Sa sélection d’épisodes est remarquable : il y en a pour tous les goûts ! De plus, les fanatiques d’histoires de bombes prêtes à ravager un immeuble entier à moins qu’un héros, un vrai, ait les gonades de prendre les choses en charge, n’ont plus seulement 24 à se mettre sous la dent !

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THE WEST WING

7.05 - Here today- 7.08 - Undecided- 7.13 -The Cold- 7.17 - Election Day part 2- 7.18 - Requiem - 7.22 - Tomorrow

Les épisodes en (presque) 47 mots : Toby doit démissionner de la Maison Blanche (705). La Chine et le Kazakhstan sont prêts à entrer en guerre (708). Les USA envoient toujours plus de troupes pour calmer le jeu en Asie Centrale, et Vinnick comme Santos comprennent que la politique de Bartlet conditionnera leur présidence (7.13). Le jour de l’élection, Santos doit gérer la mort de Leo (717). L’enterrement de Leo (718). Le dernier jour de l’administration Bartlet (722).

Pourquoi ces épisodes : Ils offrent un panel complet de ce qu’a été The West Wing dans sa dernière année, que ce soit sur la campagne avec en point d’orgue l’élection, ou sur les deux principales intrigues de la Maison Blanche : la fuite sur la navette militaire, conséquence de la mise au ban de Toby, et la crise Kazakh. De plus l’émotion se dégage de la sélection avec le finale de la série, et surtout la mort de Leo, qui fait écho à celle de John Spencer.

Les chances de la série ? Bonnes, très bonnes à mon avis.
On a, je pense, une très bonne sélection de la saison, même si, l’épisode du débat (7.07) aurait sans doute mérité sa place. Néanmoins on a de véritable morceaux de bravoure ; le moment où, dans le 713, Vinnick comprend que la coûteuse stratégie de Bartlet en Asie l’empêchera d’appliquer son programme s’il est élu, ou même celui de son adversaire, restera un très grand moment. La démission de Toby sera aussi bien gérée avec la note finale qui ne sera donnée que dans le 722. Rien que pour sa dernière fois en compétition, il serait bon que TWW rafle l’Emmy.

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24

5.01 - Day 5 : 7:00-8:00am - 5.02 - Day 5 : 8:00-9:00am - 5.03 - Day 5 : 9:00-10:00am - 5.04 - Day 5 : 10:00-11:00am - 5.05 - Day 5 : 11:00am-12:00pm - 5.06 - Day 5 : 12:00-1:00pm

Les six épisodes en (plus de) 47 mots : La convention des terroristes internationaux a lieu pour la cinquième année consécutive... à Los Angeles ! L’ancien Président David Palmer, au courant que des membres de l’administration Logan sont de mèche avec la convention, décide de prévenir, non la CTU, non les services secrets, non, même pas Jack Bauer, mais sa copine la First Lady, qui en plus de n’avoir aucun pouvoir est mentalement instable.
Jack revient alors des ‘morts’ pour neutraliser une prise d’otages dans un aéroport, avouer son amour pour Audrey, démasquer la 17ème taupe de la CTU et révéler les activités terroristes du bras droit du Président. En 6 épisodes.

Pourquoi ces épisodes ? Parce que les producteurs de 24 présentent toujours les 6 premiers de la saison aux Emmys. Et qu’en plus, cette année, les quinze premières minutes du premiere ressemblent à un mariage de Dynasty et Elisha Cuthbert n’arrive que plus tard dans la saison.

Les chances de la série ? Très bonnes.
La saison a été chaudement accueillie aux US. De plus, du simple point de vue de la sélection, la sixième heure conclut de façon assez satisfaisante les intrigues lancées dans le season premiere. Avec ces seuls six premiers épisodes, 24 peut sembler être un ensemble cohérent, les rebondissements illogiques et les actions répétitives de Jack (c’est-à-dire les tortures) sont gardés pour le reste de la saison. Enfin, la sensibilité libérale d’Hollywood est caressée dans le bon sens puisque l’on apprend que le méchant conspirateur de la Maison Blanche voulait, avec l’aide de terroristes, envoyer des armes de destruction massive en Asie pour avoir un prétexte d’envahir la région et d’assurer l’avenir énergétique de son pays. Ca équilibre avec subtilité le comportement bronsono-dirty-esque de notre ami Jack !

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HOUSE

2.02 - Autopsy - 2.08 - The Mistake - 2.12 - Distractions - 2.15 - Clueless - 2.19 - House vs. God - 2.24 - No Reason

Les épisodes en (presque) 47 mots : House reçoit une leçon sur la vie par une petite fille cancéreuse (2.02), perd ses étudiants à cause d’une erreur commise par Chase (2.12), goûte aux hallucinogènes et aux prostituées (2.15), combat un match contre Dieu (2.19), puis se lance dans des réflexions hautement philosophiques en devenant lui-même un patient (2.24).

Pourquoi ces épisodes ? Parce qu’ils sont assez représentatifs de cette saison, entre des loners corrects et des épisodes impliquant plus personnellement House. L’accent est d’ailleurs mis sur ce dernier et son changement de comportement progressif. A croire que le choix a été effectué afin de donner l’Emmy à Hugh Laurie et non à la série, puisque les rares excellents épisodes à part le 2.19 et 2.24, qui concernent l’évolution de ses partenaires, ont été occultés.

Les chances de la série ? Assez correctes, étant donné que la formule tant appréciée l’an dernier n’a pas changé d’un iota. La série démontre qu’elle n’ose prendre le risque de sortir de son schéma qu’en fins de saisons, mais le pseudo intellectualisme du finale a toutes les chances de caresser le jury dans le sens du poil. Le reste n’est qu’une pâle copie de CSI à l’hôpital, et l’Academy aime bien CSI. Mais face à Grey’s Anatomy, the West Wing et 24, je ne parierais pas sur sa victoire.

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THE SOPRANOS

6.01 - Members Only - 6.02 - Join the Club - 6.04 - Fleshy Part of the Thigh - 6.04 - Mr. - Mrs. John Sacrimoni Request - 6.06 - Live Free or Die - 6.09 - The Ride

Les six épisodes en (plus de) 47 mots : Antonia tombe dans le coma dès le début de la saison. Se pose très rapidement le problème de sa succession dans le rôle de la Reine de la Nuit qu’elle devait tenir pour la Flûte Enchantée mise en scène par Carmelito. Le choix évident voudrait que Christophia, sa doublure éternelle, la remplace. Mais des rumeurs font état de la possible arrivée dans la troupe de Paula Melfi, la soprano coloratura la plus célèbre du New Jersey.

Pourquoi ces épisodes ? Plus sérieusement, personne ne regarde les Soprano à pErDUSA. Et s’il est apparu envisageable à certains de se sacrifier pour la cause et de regarder un épisode de Monk ou des épisodes de Mon Oncle Charlie, six épisodes des Soprano, c’était vraiment trop.

Les chances de la série ? Correctes.
Cette saison 6 est apparemment la moins réussie de la série. En tout cas, son finale a laissé beaucoup de fans sur leur faim... L’attente de presque deux ans entre les deux dernières saisons aura peut être fait grimper leurs espérances un peu trop haut. En sera-t-il de même en qui concerne les votants de l’Académie pour une série qui a réussi à mettre fin à la suprématie de The West Wing en 2004 en obtenant l’Emmy de la meilleure série dramatique ?

Blackie, Conundrum, Feyrtys, Jéjé, Joma, Lyssa