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The Good Wife - Avis sur le premier épisode de la saison 6, suite directe du précédent

The Line: Blond is the New Orange Is the New Black

Par Conundrum, le 23 septembre 2014
Publié le
23 septembre 2014
Saison 6
Episode 1
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Dimanche soir sur CBS, une femme a eu un poste prestigieux parce que son prédécesseur est mort. Une autre femme, sur la même chaine, le même soir, s’est vue proposer de se lancer dans une course électorale parce quelle était la meilleure candidate pour le poste.
Sur CBS, le dimanche soir, c’est maintenant la soirée des épouses au pouvoir, mais il n’y en a qu’une qui est vraiment bonne.

The Good Wife revient donc pour une sixième saison, et ce n’était pas trop tôt.

Cet épisode de reprise commence où le dernier de la saison précédente s’est achevé. C’est un peu une manière de dire à son public "Ne vous inquiétez pas, la saison 5, on sait que vous l’avez aimée et on continue sur notre lancée !". Et c’est vrai. En partie.

Peut-être que dans l’univers de The Good Wife, la fin de la saison 5 est le début de la saison 6, mais chez nous trois long mois se sont écoulés. Et en trois mois, les questions et craintes ont eu le temps de se faire une place dans notre esprit. Des inquiétudes telles que "Est-ce que la saison 6 est le début de la fin ?", " Est-ce que The Good Wife ne va pas trop se reposer sur des moments chocs au risque de perdre son identité ?" , et surtout "Est-ce que la série peut survivre sous la forme présente en saison 5 ? ". Les quarante-deux minutes qui suivent, à défaut de pouvoir répondre catégoriquement à ses questions, nous rassurent grandement.

Cet épisode était bigrement efficace. Entre la mort de Will, la division des cabinets, et les tensions entre Cary et Alicia des derniers épisodes, l’effervescence de la série allait de pair avec une certaine insatiabilité. Et pour calmer le jeu, les King ont trouvé une excellente excuse : mettre Cary en danger. Et ce n’est pas un cas de la semaine, une erreur ou une idée pour occuper Matt Czuchry. C’est une vraie crise qui rallie les femmes de la série.

Encore une fois, The Good Wife nous entraine sur une route inattendue. La scène de prégénérique où Cary est au téléphone rappelle très bien la situation dans laquelle les principaux protagonistes se trouvent, elle nous laisse aussi supposer, à tort, que l’épisode va se centrer sur Cary et les confrontations avec Alicia, Diane et Kalinda. Son arrestation voit les trois les femmes se rallier à sa cause, certaines (Diane) avec moins de facilité que d’autres (Kalinda). Les deux cabinets sont toujours là, les tensions aussi, mais cette crise permet de calmer le jeu et de revoir, pour une fois, la plupart des partis retravailler dans un but commun. Et c’est très agréable à revoir.

Les luttes entre les cabinets étaient très réussies, mais on aimait The Good Wife avant sa saison 5, quand tout le monde s’entendait à peu près bien. Et ce n’est pas parce qu’un but commun est clairement défini (faire sortir Cary de prison) que les tensions sont apaisées. Diane hésite avant de représenter Cary, son ancien protégé, de crainte de voir son image ternie. Et ce n’est que quand Robyn annonce qu’elle a emprunté de l’argent à ses parents parce que ce qu’il aurait fait pour elle qu’Alicia se met en danger financièrement pour son partenaire. Et le pire dans tout cela est que, même l’association entre les trois femmes ne permet pas d’atteindre ce but. A l’issue de l’épisode, Alicia est écartée de la conduite de la défense [1], Kalinda est bloquée dans son investigation par Bishop et Diane ne réussit pas à sortir Cary de prison malgré l’intégralité de sa caution.

The Good Wife nous a habitués des cas où la finalité pour le téléspectateur n’est pas la justice mais la victoire. Les rouages et les manigances sont plus intéressants que le résultat. En mettant Cary dans la position de la victime , on investit le public dans la résolution de l’intrigue. Et quand je dis victime, je ne parle que d’un point de vue narratif, la série ne montre que rarement l’innocence ou la culpabilité d’un accusé. Et là encore, on aime Cary, on suppose/veut qu’il soit innocent, mais une preuve potentielle de sa culpabilité existe. Et malgré tout, le personnage a notre sympathie, et lorsque la caution a été réunie, nous sommes en droit de nous dire que, ça y est, Cary va être libéré avant la fin de l’épisode. Et c’est la dernière surprise des King : alors que le verdict surprise tombe, nous n’avons pas le temps d’accuser le coup que l’épisode est déjà fini. Comme Cary, il faudra attendre une semaine.

Cet épisode n’était absolument pas ce que j’attendais du retour de The Good Wife. Et j’ai adoré. C’est bien foutu, imprévisible, drôle et inquiétant. On explore les ramifications et le danger de défendre des hommes dangereux. Cary est réellement en danger. Ce n’est pas un danger de sweeps, ce n’est pas un danger de bande-annonce et ce n’est pas un danger qui va disparaitre en quarante-deux minutes. C’est un danger des mains du couple qui a tué Will Garner. La scène où Cary se fait attaquer en prison était à l’image de la série. C’est logique, on peut même le supposer, mais elle est traite de manière forte et totalement inattendue.

Matt Czuchry et Christine Baranski se retrouvent avec beaucoup de matériel. Le premier est remarquable et la deuxième est, comme à son habitude, magistrale. Cette nouvelle saison promet de leur donner une part plus importante, et c’est à la fois bienvenu et bien mérité. Même l’intrigue politique d’Eli, qui a quelque fois été la distraction de l’épisode plus qu’une intrigue forte et solide, était bien amenée.

Non, il n’y a pas, elle est toujours aussi bonne cette Brave Épouse.

Conundrum
Notes

[1Et se prend une vilaine défaite par un Finn qui est présenté comme un sérieux rival