Critique des meilleures nouvelles séries télé (et des autres)
Regarde critique sur les séries TV actuelles

The Good Wife - Retour sur les derniers rebondissements dans l’intrigue de Cary

Hail Mary: Un Mal Nécessaire

Par Conundrum, le 9 janvier 2015
Publié le
9 janvier 2015
Saison 6
Episode 11
Facebook Twitter
Il y a des critiques qu’on ne publie pas. Quelque fois parce que nous sommes pas satisfait du résultat, ou que nous ne trouvons pas un angle pertinent pour parler d’un épisode qui nous a plu. J’avais prévu de parler de l’épisode précédent de The Good Wife.

La série nous a habitué aux épisodes où l’on nous montre que le verdict d’un procès n’est pas totalement motivé par la recherche de la justice, mais plutôt qui sort victorieux d’un jeu de tennis légal.

Toute l’intrigue de Cary sur cette première partie de saison a été traitée sous cet angle. On ne s’attarde pas vraiment sur son innocence, car on sait que ça n’exonère pas un accusé. On nous a montré les attaques et les contre-attaques entre le substitut du procureur et la défense.
The Trial était une agréable nouveauté dans sa manière de montrer la résolution de l’intrigue en insistant sur l’impact d’éléments extérieurs anodins comme une querelle de couple ou l’achat de tickets de concert sur le dénouement d’un procès. En plus de cela, l’épisode semblait honorer l’atmosphère de danger de la série avec la seule issue possible et plausible : Cary doit plaider coupable.

C’était une excellent épisode, et il y a avait beaucoup à dire.

Oui, mais voilà, c’est dans ce genre d’épisodes que nous sommes confrontés à un des problèmes de la critique épisodique.
Aussi excellent que cet opus l’était, on sait aussi très bien que Cary ne peut pas aller en prison. Pas parce qu’il est innocent, ça c’est juste un détail, mais parce que la série ne peut par perdre son premier rôle masculin deux fois en un an. L’alternative de voir Cary en prison pendant quatre saisons (ou seulement deux pour bonne conduite) aurait trop modifié l’ADN de The Good Wife pour être viable. Surtout que les premiers épisodes de la saison ont déjà montré Cary derrière les barreaux, il aurait été alors difficile de ne pas faire redite.
La rentrée de janvier se devait de trouver un moyen d’exonérer Cary. Jugé uniquement sur les mérites de sa quarantaine de minutes, c’était une réussite. Ancré au sein de la saison, je me voyais obligé d’attendre Hail Mary pour émettre un avis final. Libérer Cary est un passage obligé qui dénature rétroactivement la force et l’impact d’un des meilleurs épisodes de la série, mais c’est un mal nécessaire.

Et l’épisode commence de manière très inquiétante. Encore une fois, Kalinda trouve un élément à la dernière minute que personne n’a vu. Pire encore, comme si la situation n’était pas assez tendue, on nous ressort le pire travers utilisé dans 99% des épisodes d’Ally McBeal, le fameux « Mais le procès est aujourd’hui ! ».
Même si c’était mon premier épisode de The Good Wife, la jolie musique bien stressante m’aurait fait comprendre que la situation est pressante, il n’y avait pas moyen d’enfoncer des portes ouvertes, surtout que, encore une fois, Alicia est éloignée de l’intrigue. Elle est utilisée en début d’épisode pour rappeler que la série politique et la série judiciaire avec tout le monde sauf Julianna Margulies ne font qu’un [1]. On sait que sa carrière est importante et que la série tend de plus en plus dans cette direction, mais pour le dernier jour de liberté de Cary, on méritait quand même d’avoir notre héroïne plus impliquée dans l’intrigue centrale de cet épisode.

Surtout que son intrigue secondaire n’était pas idéalement traitée à mes yeux.

En général, les touches d’humour dans The Good Wife sont bienvenues, mais on aurait pu se passer d’un Chris Elliott stone pour profiter plus longtemps d’un débat Finn - Alicia. Surtout que les tensions entre les hommes qui entourent Alicia, à savoir Finn - Peter et Jonathan - Eli étaient bien plus intéressantes que Chris qui rigole comme un débile. Pour un épisode où le temps presse, si on doit justifier l’absence d’Alicia aux côtés de Cary, mieux vaut donner le meilleur, quitte à abandonner le moment (pas si) drôle de l’épisode. L’intrigue politique de cet épisode apportait des pistes intéressantes que les scénaristes n’ont pas exploitées au mieux.

Mais on sait pertinemment qu’on ne regarde The Good Wife cette semaine pour Alicia mais pour Cary et l’avantage d’exiler Margulies dans sa propre intrigue est de donner plus de matériel, et du bon en plus de cela, au reste de la distribution. Même si on se doute que Cary ne finira pas en prison, toutes les scènes avec Matt Czuchry étaient parfaites.
De manière plus surprenante, passé la découverte en début d’épisode, le personnage de Kalinda se trouve enfin dans une intrigue qui le met en valeur. Si la première partie de la saison a vu Cary en danger, avec cet épisode, c’est Kalinda qui semble prendre ce rôle. D’un côté endettée auprès de Bishop, de l’autre, en danger d’un point de vue judiciaire, il est agréable de voir une Kalinda qui ne maîtrise pas la situation. Et c’est ce que l’intrigue avec son mari ou sa sexualité vacillante n’ont jamais réussi à mettre en avant.

Mais surtout, on découvre que dans les deux cas, c’est un tour du sort qui joue contre elle. Elle signe un accord avec Bishop qui n’a plus à honorer sa part du contrat puisque Cary n’est pas emprisonné. Diane utilise la preuve falsifiée alors qu’une autre, légale en tout point, était disponible. Au final, l’ironie du sort de l’intrigue de Kalinda et le jeu de Czuchry rattrapent le début bancal et la justification de cet épisode et permettent surtout de ne pas trop abîmer le capital sympathie de la série.

Hail Mary réussit quand même à ne pas laisser un goût amer dans la bouche d’intrigue bouclée hâtivement et de s’être joué du téléspectateur. Il réussit même à relancer l’intrigue principale de la série de manière intelligente. Sous cet angle, c’est une réussite.

J’ai quand même un regret, Christine Baranski n’a toujours pas grand chose à faire. Je commence tellement à désespérer qu’elle ait une intrigue digne de son nom que je serai même preneur de Diane qui se demande où est passé son chien, Justice, keyllerisé en saison 1 !

Conundrum
Notes

[1Je dois avouer qu’elle est aussi utilisée habilement lors de sa gaffe avec Cary.