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Ma Saison à Moi - La Saison à Jéjé - Edition 2006/2007

Saison à Jéjé: Edition 2006/2007

Par Jéjé, le 5 août 2007
Par Jéjé
Publié le
5 août 2007
Saison La
Episode La
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Évidemment, si mes passions dans la vie étaient les super-héros, les vaisseaux spatiaux et les adolescentes attardées qui n’arrivent pas à couper le cordon avec leurs parents, j’aurais trouvé cette saison décevante.
Cette année, il fallait plutôt aimer l’école, la mode, les danseurs et la boue !
C’est bien tombé.

La meilleure saison de la meilleure série

Je n’avais jamais été autant impressionné, autant captivé, autant ébahi par une série télé. Jamais.
J’ai l’impression que pour la première fois une série a enfin utilisé la spécificité de son format, c’est-à-dire la grande durée mise à la disposition de l’histoire, à la hauteur de ses potentialités.
L’épisode n’est plus l’unité de base de la narration, c’est la saison entière. Dans The Wire, il est difficile d’associer des événements particuliers à des épisodes précis ; on ne peut pas en distinguer des plus faibles que d’autres, des plus marquants, des plus importants…
Cet écoulement du temps moins fragmenté, moins formaté, apporte au développement des intrigues, à l’évolution des personnages, aux pistes de réflexion des amplitudes jamais égalées.


La quatrième saison (celle diffusée cette année) complexifie encore sa chronique de l’économie parallèle des quartiers pauvres de Baltimore en s’ouvrant sur le thème de l’éducation. Le monde de l’enseignement public fait ainsi son apparition dans la série aux côtés de ceux de la rue, de la police et de la mairie. Le nombre de personnages et de points de vue n’a jamais été aussi grand et pourtant la narration n’a jamais été aussi fluide, c’est fascinant.

Avec cette saison, on perçoit que la « série télé » peut être une forme adaptée à un fond aussi ambitieux que ceux de la grande littérature.
Et rien que pour ça, 2006/2007 restera un moment marquant de l’histoire télévisuelle.

Voilà. C’est tout.

Allez, les séries plus classiques, et « même » les émissions de real-tv, ont apporté un paquet de bons moments.

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Ma saison des « Han... Trop bon »

… quand Tim Riggins va voir Jason pour la première fois à l’hôpital (Friday Night Lights)
… quand Tyra explose à coups de machin de cheminée le mec de sa mère (Friday Night Lights)
… quand Coach Taylor demande à Matt s’il veut une bière (Friday Night Lights)
… quand Coach Taylor fait tomber exprès la poubelle devant sa femme dans le jardin (Friday Night Lights)
… quand c’est le match dans la boue (Friday Night Lights)
… quand Jason et Lyla discutent de Clay Aiken dans le magasin de disques (Friday Night Lights)
… quand Landry se retrouve avec toutes les filles dans sa voiture dans le finale (Friday Night Lights)
… quand le débat sur le racisme organisé par Tami dégénère complètement (Friday Night Lights)

Attendez, y’a eu autre chose que FNL cette année ? J’essaie de me rappeler et j’y reviendrai au cours de ma saison à moi.

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Ma saison en rose

Will ? Jack ?
Vous êtes vraiment partis ?
Sans eux, on pouvait penser que c’était la fin des soirées fabuleuses sur les networks.
Pourtant ABC a pris le relais.
Avec une histoire de fille moche qui va montrer à son patron coureur de jupons que la vraie beauté se trouve aussi chez les actrices qui s’enlaidissent pour un rôle.
Si Ugly Betty a un discours plutôt fadasse sur la place et l’image des femmes dans la société, elle s’en sort nettement mieux avec nos amies les minorités flamboyantes.
Il y a bien Mark, l’assistant gay bien peste de Willemina, mais il n’apporte pas grand chose de neuf sous le soleil. Par contre, Justin et Alexis se placent comme des personnages inédits. Un gamin de 10 ans, fan d’American Next Top Model et de comédies musicales et un transsexuel revanchard et vindicatif à 8 heures du soir sur la chaîne de Disney, ça fait plaisir !
Le dimanche soir, toujours chez Disney, Kevin, l’un des frères de Brothers & Sisters, ne fait pas qu’emballer un ex de Samantha Jones, il sort aussi avec des mecs crédibles en homos. Sur les networks, c’est quelque chose d’assez rare, on était plutôt habitué aux couples melrosiens ou dawsoniens, où si l’on ne savait pas que les deux hommes sur l’écran étaient sensés être gay, on aurait plutôt pensé qu’il s’agissait de deux potes de l’armée.
Hors ABC, c’est du côté des sitcoms pas drôles qu’il faut chercher « nos amis ».
D’abord dans The Class sur CBS, où le gay hérite – il faut le faire – du personnage le moins drôle de la série.
Et dans The War at Home, la série de la FOX avec Michael Rappaport, il y a tout un arc où l’ado arabe voisin de la famille fait son coming-out. Ce n’était pas aussi insultant et mal géré que ç’aurait pu l’être, mais l’humour graveleux de la série et la nullité totale du jeu du voisin et de Rappaport annulent tout intérêt à ces épisodes.
Et je tiens publiquement à m’excuser auprès de Feyrtys et de Drum pour les avoir forcer à regarder ça avec moi ! (Ce qui stratégiquement n’était pas la meilleure des choses pour les convaincre de regarder ensuite The Wire…)

Les premiers rôles gays étaient plutôt à chercher du côté de la real-tv. Pas sur les networks cependant, car même avec double dose dans The Amazing Race – All Stars, Survivor - Cook Islands et Big Brother 8, les gars n’ont pas brillé (à part Oswald et Danny (TAR) et Brad (S-CI)) et se sont pour la plupart comportés comme des « bitches » geignardes. (Mention spéciale à Anthony de Survivor : Fiji).
La niche providentielle se trouve sur Bravo. Comment ne pas trouver son bonheur avec des émissions qui vont s’attacher à trouver le prochain grand 1) couturier (Project Runway) 2) coiffeur (Shear Genius) et 3) décorateur d’intérieur (Top Design) ?

Je ne parle pas ici de So You Think You Can Dance et My Life on the D-List. Pour ces deux poids lourds de ma saison, on va attendre un peu.

« Han... Trop bon »
… quand Mark se déguise en Betty à Halloween (Ugly Betty)
… quand Oswald et Danny imitent Tim Gunn et son légendaire « Where is André ? » (The Amazing Race)
… quand Justin se déguise en marin et chante ‘On the town’ (Ugly Betty)

« Oh, Pitié »
… quand NBC se sent obligé de faire des déclarations sur la sexualité du meilleur ami de Claire (Heroes)
… quand Isaiah Washington ouvre la bouche.

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Mortel !

Il y a un truc que je supporte de moins en moins dans les séries, c’est l’utilisation de la mort d’un personnage secondaire pour se faire un peu de buzz, sans que ça n’ait de répercussion sur l’intrigue.
Petit panorama de cette année.
— Eden dans Heroes. Ca ne fait pas très sérieux de tuer un personnage que l’on a mis une demi saison à développer pour le remplacer le reste des épisodes par un autre très similaire.
— Le Président Logan dans 24. Vraiment ? Faire revenir le couple phare de la saison dernière juste pour buter l’un des deux (ou pas, au fait, on n’a jamais eu de nouvelles du personnage après son départ en ambulance) ? Il est vrai qu’il avait été tellement utile pour l’intrigue l’année dernière d’éliminer Palmer et Michelle au bout de 15 minutes du season premiere.
— Kat dans Battlestar Galactica. Epaissir un personnage très secondaire le temps de 40 minutes juste pour le buter à la fin, ça remplit bien un épisode, mais ça montre surtout que la série est complètement à bout de souffle.
— La belle-mère de Meredith dans Grey’s Anatomy. Après la mère et le chien, il ne restait plus grand monde autour de Meredith à éliminer. C’était belle-maman ou Isaiah Washington. Shonda Rhimes a fait une fois de plus le mauvais choix.

Le plus beau désastre reste la mort du shériff Lamb dans Veronica Mars. Non seulement Rob Thomas ne l’avait pas annoncée (aucun intérêt publicitaire), mais surtout il se débarrasse, hors champ et dans une scène anecdotique, du seul personnage qui nous reliait encore un peu à l’univers noir et corrompu de Neptune. Dans ce cas là, on passe de la « mort qui ne sert à rien » à « celle qui enfonce encore un peu plus une série agonisante ».

« Han... Trop bon »
… quand je m’aperçois que le papa de Claire, c’est Steven Carrington 2.0
… quand on voit Kyle Chandler au purgatoire de Grey’s Anatomy ! Il ne sert à rien mais c’était une bonne surprise !

« Oh, Pitié »
… quand Hiro transperce comme du beurre Sylar en trois secondes de combat et décrédibilise de façon définitive la série entière.
… à chaque fois qu’il se passe quelque chose dans 24
… quand Starbuck revient dans le season finale alors que l’on croyait en avoir finit une bonne fois pour toute avec la Mireille Matthieu blonde de l’espace !
… quand l’identité des quatre Cylons est révélée ! Tori, l’assistante de la Présidente depuis dix épisodes, un Cylon, quel plan génial !
… quand cette connasse d’Izzie ouvre la bouche pour se lancer dans des speechs lénifiants sur la vie !

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With ou without you

Kathy Griffin est la personne qui me fait le plus rire à la télévision américaine.
Petit rappel : elle s’est fait un petit nom avec ses numéros de stand-up où elle trashe les célébrités et en jouant pendant quelques années dans Suddenly Susan. Elle est maintenant sur Bravo dans une émission de real-tv qui la suit dans sa dure vie de star de seconde zone.
Dans la troisième saison de My Life on The D-List, elle s’est débarrassée de son mari, a engagé deux assistants supplémentaires (they’re my best friends… the best friends money can buy) et écume les scènes les plus variées (d’un network de téléshopping aux pubs en Irlande en passant par la cérémonie des Gay Porn Awards) où elle enchaîne les commentaires les plus drôles car les plus ‘inappropriate’…

Non, elle n’est pas dans un pub irlandais !


Le problème, c’est qu’il n’y a qu’une saison par an de six ou sept épisodes. Résultat, je suis obligé de traquer la moindre de ses apparitions ailleurs. Comme elle est une bonne cliente des émissions de talk-shows, celle que l’on peut appeler pour remplacer au pied levé le moindre désistement et qui dira toujours deux ou trois trucs marrants, j’arrive à avoir quelques fois ma dose.
Il faut voir son entretien d’une heure avec Larry King, où pendant une heure le pauvre vieux ne saisit aucune blague, aucune référence d’une Kathy déchaînée.
Ou bien dans The View, avec Barbara Walters, qui elle comprend les blagues mais se crispe à chaque fois.

Pour pallier le manque de Kathy Griffin à la télé, il y avait heureusement Julia Louis-Dreyffus et ses aventures de Vieille Christine. J’avais dit beaucoup de mal d’elle l’année dernière, je n’arrive pas à me l’expliquer. J’ai revu la saison 1, c’est très bon. La saison 2 est encore meilleure. Ce n’est peut être la série la plus révolutionnaire de la télé, mais au moins elle est de qualité constante. Je rigole de bon cœur plusieurs fois à chaque épisode. Fait plutôt rare dans le rayon des comédies actuelles.
Un épisode sur deux de The Office était complètement plat, les deux premiers tiers de la saison de Scrubs sont à jeter à la poubelle et les trois premiers épisodes de 30 Rock sont pas géniaux. (OK, là, je suis un peu de mauvaise foi, la deuxième moitié de la saison est une réussite absolue !)
Sa seule rivale dans la régularité, c’est How I Met Your Mother. Navrante sur toute la ligne (à l’exception – facile ? – de To Robin Sparkles et du torse de Neil Patrick Harris).

« Han... Trop bon »
...
Non, ça suffit, j’arrête ça !

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Je garde mon paquet de HBO, même contre deux de Showtime

On le sent bien, HBO est en train de s’essouffler. Après Six Feet Under, ce fut au tour des Soprano de tirer sa révérence cette année. Quant à The Wire, ce sera terminé en 2008 après une ultime saison de dix épisodes.
Et le renouvèlement n’est pas encore à la hauteur. Ce ne sont pas Entourage, qui s’enfonce dans la médiocrité la plus crasse, et Flight of the Conchords, qui vont assurer la relève. (Je n’ai pas regardé Big Love après le pilote, mais je vais m’y mettre bientôt !) Et si John from Cincinatti est assez fascinant, il est peu probable qu’on n’en voit plus d’une saison.

C’est peut être pour ça alors que je persiste avec les séries de Showtime.
Je me dis qu’à force d’essayer, ils arriveront à mettre à l’antenne des séries ambitieuses, originales et réussies.
Sleeper Cell était remarquable, mais mis à part elle, je n’ai encore jamais réussi à m’enthousiasmer entièrement pour quoique ce soit diffusé sur le network de Big Brother After Dark.
Brotherhood est une version fade des Sopranos, la série phare de HBO.
The Tudors n’est qu’une tentative ratée de modernisation des sagas historiques. Tiens, mais la réusssite en la matière n’aurait-elle pas été diffusée quelques mois auparavant sur… HBO ?
Dexter, qui se vautre dans le mélange des genres, ne vaut que pour la performance exceptionnelle de Michael C. Hall, révélé sur… HBO !
Toujours aussi creuse et faussement déjantée, Weeds reste la même en deuxième saison. Grande originalité, l’interprétation du thème du générique est différente à chaque épisode. Pour The Wire, c’est seulement chaque saison.

C’est pas encore cette saison que Showtime aura fait autre chose que du sous-HBO.

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Alors vous croyez que vous savez dansez ?

Chaque année, j’arrive toujours à trouver au minimum une nouvelle (souvent deux ou trois) émissions de real-tv qui me rend complètement accro.

Christine : I used to care about things that were bigger than American Idol.
Matthew : Like when you cared about The Amazing Race ?
Christine : Before that.
Matthew : Oh, when you cared about Survivor ?

(The New Adventures of Old Christine – 2.17)

Mais cette saison, la pêche fut maigre !
Je me suis bien amusé de temps en temps devant Shear Genius mais rien d’extraordinaire, je n’ai pas supporté plus de deux épisodes de Top Design, un seul pour Pussycat Dolls, je ne me suis même pas résolu à regarder Pirate Master, qui est pourtant la nouvelle émission du créateur de Survivor et de The Apprentice.
J’ai eu un espoir avec American’s Next Top Model, mais comment m’enflammer complètement pour une émission de la CW qui fait plus de spectateurs que Friday Night Lights à la même heure ?
Du côté des anciens, j’ai gardé mon enthousiasme pour les seuls Survivor et Project Runway !
La real-tv avait vécu ! J’allais devoir retourner chercher le frisson uniquement chez les séries télé .(Et au vu des pilotes de la saison prochaine, ça ne s’annonçait pas une tâche facile !)

They are your girls.

Et puis, c’est comme tout.

These are your guys.

C’est lorsque l’on arrête de chercher que l’on trouve.

This is So You Think You Can Dance.

C’est pas compliqué, c’est American Idol avec à la place des danseurs, et uniquement des gens doués ! C’est juste formidable !
Cerise sur le gâteau, les Américains votent plutôt bien et éliminent (presque) toujours les bonnes personnes.
Go Neil, Go Danny, Go Lacey, Go Pasha !

GO SABRAAAAA !!!
(Chut Feyrtys, c’est ma saison à moi !)

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Il est temps de finir avec des listes

Les séries dont j’aurais du parler (en bien), mais franchement c’est plus facile de se moquer de Battlestar Galactica
1. Kidnapped
2. The Shield
3. Law & Order
4. Boston Legal
5. The OC
6. Men inTrees

Les séries que je n’aurais jamais rattrapées si j’étais scientologue
1. The Sopranos
Quatre saisons et demie en un mois, je me demande encore comment j’ai fait pour passer à côté. Enfin si, je sais, j’aime pas les trucs qui concerne la Mafia et tout ce qui touche de près ou de loin la mythologie des gangsters… Je ne savais pas que les Soprano était une série sur les femmes ! Viva Carmela, Livia et Meadow Soprano ! Et Jennifer Melfi !
2. Frasier
Quatre saisons et demie en un an, je suis un peu plus lent, certes, mais j’adore aussi ! Viva les psys snobs et élitistes !

Les séries que j’ai laissées tomber pour faire de la place pour les Soprano
1. Entourage
2. The 4400
3. Rescue Me
4. Army Wives
5. House (j’avais un gros retard, c’est plutôt pas mal cette saison, mais Greg ne fait pas le poids face à Tony)

Les meilleures comédies musicales avec une ancienne des Golden Girls et l’ex d’Aaron Sorkin dans la distribution originale
1. Wicked (I hope you’re happy, i hope you’re happy now !!)
2. Heu...

Ils parlent avec un drôle d’accent dans ces séries, et pourtant c’est vachement bien
1. Footballers Wives
(Et la preuve que ça vaut vraiment le coup, un acteur de quelle série Kathy Griffin rencontre-t-elle quand elle part faire un tour à Londres ?)
2. Hotel Babylon
3. Sinchronicity
4. Spooks
5. Dr Who
6. Skin

Les meilleures épreuves dans Survivor : Cook Islands

1. L’épreuve des poteaux (Ep 6), avec Candice, le gentille petite blonde qui explose la tronche des nanas sensés devoir la déloger de son poste.


2. L’épreuve d’immunté post-mutinerie (Ep 9), où l’équipe des quatre gentils humilie celle des traites.
3. L’épreuve de la boue (Ep 13), avec ces plans fabuleux sur les candidats qui se parcourent le corps des mains pour faire tomber un maximum de boue dans leur seau.

Les meilleurs numéros de So You Think You Can Dance (clairement, vous ne pouviez pas y échapper !)
1. Neil et Sara – Disco
2. Danny et Anya – Jive
3. Pasha et Melanie – Cha-Cha
4. Tout le monde sur Hairspray
5. Lacey et Kameron - Hustle

Jéjé
P.S. Deux, trois, pas de bourrée, développé écarté…