Saison à Tigrou: Edition 2006/2007
Ce à quoi on aurait sans doute pu rétorquer assez logiquement « Et le loup est un homme pour le loup donc l’homme est un homme pour l’homme finalement alors pourquoi en faire tout un plat ? ».
Je trouve que, bien qu’elle ait été pensée bien avant l’apparition du petit écran, cette idée résume à merveille la saison télévisuelle américaine qui vient de s’achever.
Ou peut-être que j’avais simplement la flemme de concevoir une vraie intro et que j’essaye de noyer le poisson (qui est un requin pour le poisson) avec une citation qui n’a rien à voir… C’est pas comme si vous pouviez savoir ce qu’il se passe dans ma tête !

Bref, bienvenus dans Ma Saison à Moi édition 2006-2007 : L’année du déclin qui décline au fur et à mesure. Un texte engagé qui essayera de vous faire comprendre pourquoi, selon moi, la télévision américaine est de moins en moins intéressante chaque année. Ou qui parlera de trucs n’ayant rien à voir.
On verra bien. C’est pas comme si je pouvais savoir ce que j’allais raconter dans les pages suivantes au moment d’écrire l’intro !
Allez, c’est parti. Mais avant de commencez, sachez que ce que j’écris, je le pense. Dans 50% des cas au moins.
Citation : La naïve
There’s no weakness in forgiveness.
Les 7 épisodes géniaux de l’année
Pourquoi 7 épisodes, vous demanderez vous ? La réponse est simple, et en trois points :
A – Parce que j’en avais trop pour faire un Top 5.
B – Parce que j’en avais pas assez pour faire un Top 10.
C – Parce que s’il y avait 8 nains, 6 samouraïs ou 9 tomes d’Harry Potter, ça se saurait.
Episode génial n°1 : Rome – 2.07 – Death Mask
La confrontation ultime d’Attia et Servilia.
Le mariage d’Antony et Octavia.
La photographie magnifique.
Polly Walker.
L’intrigue de cet épisode revisite l’Histoire de façon habile et surprenante, tout en dosant à la perfection amour, haine et calculs politiques. Le résultat est à l’image de la 2eme saison de Rome : épique et passionnant.
Episode génial n°2 : Ugly Betty – 1.15 - Brothers
Des intrigues tirées par les cheveux brûlés au briquet de Betty…
Un fond plus subversif qu’on ne le croirait…
Un combat d’auto-tamponneuses complètement culte…
Des gags débiles…
Justin…
… Betty au meilleur de sa forme !

Episode meilleur n°3 : Gilmore Girls – 7.22 - Bon Voyage
Après une dernière saison très très inégale, ce Series Finale tient toutes ses promesses : Toutes les intrigues et les personnages y trouvent une conclusion satisfaisante (bien que presque toujours prévisible) et on quitte la série avec le sourire aux lèvres, content que tout finisse pour le mieux dans le monde merveilleusement niais de Stars Hollow.
Et puis en plus, Logan n’apparaît même pas dans l’épisode !
Episode meilleur n°4 : Veronica Mars – 3.09 - Spit & Eggs
Des surprises, des révélations qui se tiennent, un peu d’humour et une fin d’épisode pleine de tension : Cet épisode offre une résolution très réussie à l’arc bancal du début de la saison, et nous fait réaliser, après coup, que Rob Thomas maîtrisait mieux son intrigue qu’on ne le pensait… Dommage que la suite de la saison n’ait pas confirmé son impression !
Episode meilleur n°5 : Weeds – 2.12 - Pittsburgh
Un finale explosif qui marie à la perfection humour et enjeux dramatiques pour se conclure sur un jouissif cliffhanger en poupée russe qui restera dans les annales.
Après s’être pas mal cherché en première saison, Weeds a trouvé son ton cette année, et Showtime tient indéniablement l’une des meilleures séries du moment.
Comme dirait Shane : « There are motherfucking snakes on the motherfucking plane ».
Episode génial n°6 : Friday Night Lights - 1.22 – State
Ouai, bon c’était pas mal… Les filles qui font leur road trip avec Landry, Coach Taylor qui doit choisir entre sa carrière et son équipe, Connie Britton enceinte, les Panthers en finale avec Explosion in the sky en fond… Un épisode qui se regarde !
Episode genial n°7 : Desperate Housewives – 3.07 - Bang
Bang, ou comment une série très surestimée peut renaître de ses cendres le temps d’un épisode (mais un épisode seulement) pour nous offrir un petit chef d’œuvre.
Bien construit, bien réalisé et, surtout, extrêmement bien joué (l’épisode offre à Felicity Huffman sa meilleure scène de toute la série, et de loin), Bang est un épisode intense, une poussée d’adrénaline au milieu de la soapedy plan plan qu’est devenue Desperate Housewives.
A voir même si vous n’aimez pas la série.
Bon, 7 épisodes géniaux, vous devez commencer à vous dire que ça fait beaucoup pour une année de déclin toute pourrie. Et, en surface, vous avez raison. Mais il suffit de regarder le sort de ces séries pour se rendre compte qu’il y a quelque chose qui cloche à la télévision :
Rome : Annulé !
Gilmore Girls : Annulé !
Veronica Mars : Annulé ! Et en plus son héroïne va jouer dans Lost !
Friday Night Lights : Regardé par 12,5 personnes dans le monde entier ! Autant dire presque annulé !
Desperate Housewives : Ca ne sera jamais annulé… Mais le showrunner, qui a écrit le meilleur épisode de la série, a été remercié par Marc Cherry en fin de l’année pour « désaccord créatif » alors c’est nul quand même !
Ugly Betty : Ca passe sur ABC donc ça sera nul en saison 2 ! J’aurais préféré que ça soit annulé !
Weeds : Le seul contre exemple de la liste. Mais ça ne signifie pas pour autant que ce que j’ai dit ci-dessus est annulé ! Et puis la drogue c’est mal d’abord.
Citation : La Micheal Scott
You know how all… waitresses… look alike.
La série bien réalisée de l’année
Comme tout le monde, je me suis laissé séduire par Friday Night Lights, la nouvelle série originale et tendance sur pErDUSA et nul part ailleurs de l’année.
Mais ce qui me fait vraiment apprécier la série, ce ne sont ni les intrigues tirées de Dawson (Bouh ! Ma copine me trompe avec mon meilleur ami ! C’est trop affreux !), ni les lycéens de 45 ans qui ne se lavent pas les cheveux, ni Kyle – trouve toi un vrai boulot – Chandler, ni même Connie – mèle toi de ton cul – Britton.
Non, ce que j’aime par dessus tout dans la série, ce n’est pas le fond qu’on a déjà vu 1000 fois dans des teens show : c’est la forme.
Pas de plans fixes dans Friday Night Lights, la caméra bouge en permanence, et si cette technique peut sembler un peu prétentieuse et superflue dans les premiers épisodes, on s’aperçoit vite qu’elle a été pensée pour s’adapter parfaitement à la série.
Cette caméra dynamique permet en effet au réalisateur de souligner les jeux de regard entre les personnages, de développer sans lourdeur certaines intrigues secondaires l’espace d’une ou deux secondes de plan volés (la liaison entre la mère de Tira et Buddy, par exemple, a été très bien traitée de cette façon).
Résultat : la réalisation donne aux intrigues déjà vues de Friday Night Lights une certaine fraîcheur qui permet de s’attacher immédiatement à la série.
Ah, et puis la bande originale de la série est indéniablement la meilleure de l’année : en quelques notes, Explosion in the sky nous plonge immédiatement dans l’ambiance de Dillon. Shonda Rimes et les Snow Patrol, vous pouvez aller vous rhabiller.
Ma révélation à moi de l’année
La télé réalité, c’est nul. Mais les séries télé aussi dans 99% des cas ces temps-ci de toutes façons. Finalement autant aller au cinéma.

La saison à la Whedon Team
Jane Espenson a écrit un épisode tout pourri dans une saison toute pourrie de Battlestar Galactica.
Marti Noxon a planté la série au casting le plus prometteur de l’année et, une fois virée, a co-écrit l’épisode le plus ridicule de toute l’histoire de Grey’s Anatomy.
Tim Minear a créé une série toute nulle annulée, comme d’habitude, au bout de 5 épisodes. Cette fois, personne ne s’est plaint.
Nathan Fillon et Amy Acker ont joué des second rôles dans la série toute nulle. Le premier rôle était tenu par une automobile.
Mere Smith a écrit de super épisodes dans Rome. C’est l’exception qui confirme la règle.
Alyson Hannigan est apparue régulièrement à l’écran dans un mauvais rôle qu’elle a mal interprété, pendant que David Boreanaz jouait aux osselets dans un sous CSI. C’est triste à dire, mais ils s’en sortent mieux que leurs anciens collègues de Buffy.
Drew Goddard a continué à faire de son mieux dans Lost, c’est à dire à limiter les dégâts. Il prépare aussi des films avec Whedon le loser et JJ le scientologue, qui ont réalisé respectivement Serenity et Mission Impossible 3, deux des films les plus rentables de l’histoire du cinéma : le succès au box office semble assuré.
Steven S. Deknight est toujours coincé sur Smallville. Ses anciens collègues l’envient : au moins lui il est bien payé.
Finalement, seul Joss Whedon achève une année très productive. Il a « réalisé » un épisode de The Office (série qui, on le sait, laisse une liberté inouïe au réalisateur) et écrit un épisode tout nul de Buffy en bande-dessinée. Il s’est aussi fait virer plusieurs fois et a donné plein d’interviews pour expliquer pourquoi « Alien 4 c’est vraiment la faute de Jean-Pierre Jeunet si c’est nul ». Avec des semaines aussi chargées, pas étonnant qu’il n’ait pas le temps de créer une nouvelle série télé !
Le film adapté d’une série de l’année : Les Simpsons.
Homer qui plante un clou. Bart qui fait du skate board en tenue d’Adam. Un cochon. Marge qui parle. Homer qui replante un clou.
Y a pas à dire, cet épisode à 6 € 50 était vraiment bien !
Citation : La vengeresse
Gods below, I am Servilia, of the most ancient and sacred Junii, of whose bones the seven hills of Rome are built. I summon you to listen. Curse this woman ! Send her bitterness and despair for all her life. Let her taste nothing but ashes and iron. Gods of the Underworld, all that I have left I give to you in sacrifice if you will make it so.
La reconversion difficile du casting de Six Feet Under
Pas facile de trouver un rôle à la hauteur de son talent quand on a joué pendant 5 ans dans la meilleure série de tous les temps… Les acteurs de Six Feet Under en ont fait les frais cette année !
Rachel Griffith a fait confiance à Marti Noxon pour sa reconversion. Résultat, c’est elle qui s’en sort le moins bien : son rôle dans Brothers & Sisters, série au demeurant pas désagréable à regarder, est absolument pitoyable. Voir une mère de famille de plus de 40 ans se lamenter pendant vingt épisodes parce que son père a trompé sa mère ou que sa demi-sœur s’est tapée son mari, c’est déjà pénible en temps normal, mais quand cette mère de famille a le visage et la voix de Brenda, c’est carrément insupportable.
Jeremy Sisto lui, s’en sort un peu mieux. Il a joué dans Kidnapped, série regardée chaque semaine par 12,7 américains et Jéjé, et annulée après 10 épisodes. Mais au moins il paraît que c’était bien.
Quant à Michael C. Hall, tout le monde semble penser qu’il a décroché le gros lot avec Dexter. La série marche assez bien sur Showtime et les critiques sont unanimes pour saluer sa performance.
Mais s’il s’en sort mieux que ses collègues, son rôle a quand même des possibilités d’évolution assez limitées. Jouer Dexter consiste en effet à parler d’une voix monocorde en exprimant le moins d’émotions possible, à l’exception de quelques scènes comiques où le personnage laisse transparaître quelques sentiments fugitifs (et où Michael C. Hall laisse transparaître un peu de son talent).
Dexter lui aura permis de faire oublier David, c’est sûr, et il l’interprète très bien. Reste à voir si les scénaristes seront faire évoluer suffisamment le personnage pour que Michael C. Hall ne se retrouve pas à faire la même chose chaque semaine, comme c’était un peu le cas en saison 1.
Quant à Lauren Ambrose et Peter Krause, ils ont pris leurs temps pour trouver le rôle de leur reconversion… Il faudra donc attendre la saison prochaine pour voir si leur patience a payé, mais leurs nouvelles séries semblent prometteuses !
Citation : La “Sexual tension you can cut with a knife” :
- Antony.
Cleopatra.
Le moment réac’ et homophobe de l’année : le Series Finale de The O.C.
On a beaucoup parlé des écarts de langage de Isaiah Washington cette année. Tout le monde, de la direction d’ABC au casting de Grey’s Anatomy en passant par Shonda Rimes, s’en est indigné à la moindre occasion. Heureusement, tout est bien qui finit bien puisque le méchant Isaiah a été viré, ce qui va grandement contribuer à faire progresser la tolérance et le respect dans le monde, j’en suis sûr. La morale est sauve et le sujet est clos.
Par contre, on a très peu parlé du Finale de The O.C. qui, dans son genre, fait quand même pas mal non plus !
Rappel des faits : les Cohen veulent récupérer leur ancienne maison, dans laquelle ils ont été si heureux autrefois, et hors de laquelle il paraît inimaginable qu’ils puissent jamais trouver le bonheurs à nouveaux. Malheureusement, elle est habitée par un couple homosexuel qui, parce qu’il est très méchant, refuse de déménager pour leur revendre.
Heureusement, après 40 minutes de harcèlement, le méchant couple se rappelle de sa place inférieure dans la hiérarchie des êtres humains et décide de céder sa maison à une vraie famille (avec un papa, une maman et des enfants) qui la mérite plus que lui : "You had a baby here, you had a wedding. … This is your house. We’re just living in it."
A partir de là, le méchant couple devient un gentil couple : il s’est remis de lui même à sa place en se rappelant que, quand même, déjà que les gens normaux le toléraient, il ne faudrait pas abuser en se considérant comme leur égal ! Avec un peu de chance, la vraie famille lui fera même l’honneur de l’inviter de temps en temps à dîner… Quelle chance il a ce couple de vivre au milieu de gens si tolérants !
Josh Schwartz est il un gros homophobe réac’ ? J’en doute. Cette intrigue était sans doute d’avantage une maladresse.
Pourtant, ce genre de maladresse dans le script d’une série me dérange bien plus que les opinions qu’un acteur exprime en privé hors caméra.
Mais bon, c’était sans doute moins facile de passer à la télé en tapant sur The O.C. qu’en s’acharnant encore et encore sur Washington…
Le moment musical de l’année que Ju aurait mis dans son top 10 s’il était intelligent et qu’il regardait Ugly Betty :
Justin chante Good Morning Baltimore dans Ugly Betty.
Citation : La “What the f… ??? ” :
It’s Alexis Now.
Les 7 épisodes nuls de l’année, qui sont tellement nuls qu’ils ne méritent pas plus d’une ligne chacun.
Grey’s Anatomy : 3.17 - Some Kind of Miracle
Marti Noxon et Shonda Rimes qui s’associent le temps d’un épisode ? No comment.

Veronica Mars : 3.16 - Un-American Graffiti
En plein campagne présidentielle, Veronica Mars vire sarkoziste dans cet épisode où les gentils décident de renvoyer un méchant musulman dans son pays parce qu’il a distribué des tracts antiguerre en Irak devant un supermarché.
Parce que bon, comme le dit la morale de l’épisode : « La liberté d’expression c’est bien gentil, mais s’il n’aime pas l’Amérique, il n’a qu’à la quitter ».
Brothers & Sisters : 1.20 – Bad News
Où comment une série moralisante à souhait parvient à transformer un banal baiser extra-conjugal en une enquête à flashback digne de CSI pour déterminer « qui des deux embrasseurs est le plus coupable des deux ? ».
Heroes : 1.23 - How to Stop an Exploding Man
Il m’en faut peu pour être heureux quand je regarde une série ayant les « ambitions » de Heroes. Mais il m’en faut quand même un minimum.
Ce finale est un gigantesque pétard mouillé qui prouve, 22 épisodes plus tard, que j’avais raison en trouvant le premier épisode tout pourri. Merci Tim Kring, ca m’apprendra a laisser sa chance à une série.
Battlestar Galactica : 3.09 – Unfinished Business
Des héros qui se boxent pendant 40 minutes. Des flashbacks tout pourris qui nous révèlent des choses dont on a rien à foutre sur la vie sexuelle des personnages (Wow, Starbuck a couché avec Lee mais elle a épousé un autre homme le lendemain pour bien être sûre d’être malheureuse ! Trop profond !). Pas de politique. Pas de Cylons. Le début de la fin pour Battlestar Galactica.
Studio 60 : 1.07 - Nevada, Part 1
Aaron Sorkin a vraiment réponse a tout. La preuve avec cet épisode :
Dis Papa pourquoi t’es méchant avec moi ?
Because your brother is in Afghanistan !!!
Pourquoi tu méprise mon boulot de mauvais acteur comique dans une mauvaise emission à sketch ?
Because your brother is in Afghanistan !!!
Pourquoi la télé réalité c’est mal ?
Because your brother is in Afghanistan !!!
Pourquoi les gens réalisent pas qu’Amanda Peet est enceinte alors qu’elle a triplé de volume depuis le début de la série ?
Because your brother is in Afghanistan !!!
Quelle rhétorique de génie il a cet Aaron Sorkin…
Lost : 3.22 & 3.23 - Through the Looking Glass
Tout le monde s’est extasié devant ce Season Finale « trop génial de la mort qui tue qui révolutionne à jamais la série et l’univers de la télévision ». Mais moi, un épisode de 80 minutes dont l’intérêt n’apparaît que dans les 30 dernières secondes, j’appelle ça une grosse daube. Pas vous ?
Bonus final : La télé vous ment !
