Saison à Feyrtys: Edition 2006-2007
Comme les Emmys approchent et que je suis toujours déçue par les nominés et les résultats, j’ai décidé cette année de mettre en place les Feymmys. Je vais pouvoir récompenser mes séries préférées, mes acteurs favoris et inventer des catégories spéciales pour pouvoir parler de toutes les séries et émissions que j’ai regardées cette année.
Meilleure Comédie : Si je laisse de côté les trois saisons d’Arrested Development que j’ai revues cette année, je dirais que la meilleure comédie de l’année est The Office. Mais pas parce qu’elle a été inoubliable, non, cette troisième saison est certainement la moins bonne depuis les débuts de la série, mais simplement parce que la compétition n’était pas à la hauteur. Certes, 30 Rock est devenue culte, et Tina Fey est mon nouveau modèle, mais ses débuts ont été très fastidieux et la série dans son ensemble peine à conclure ses épisodes et ses storylines. J’ai un faible prononcé pour The New Adventures of Old Christine, qui me fait beaucoup rire, mais elle ne peut pas vraiment rentrer en compétition avec l’attachement inconditionnel que j’ai pour The Office.
Meilleur Acteur/ Comédie : Cela ne fait aucun doute pour moi, le meilleur acteur de comédie de cette année est Alec Baldwin. Dès les premiers épisodes de 30 Rock, pourtant médiocres, il a été le seul à me faire rire. Son timing est impeccable, sa façon de déclamer stoïquement ses lignes de texte font de lui un brillant acteur comique. Steve Carell n’est pas loin sur le podium, et il a prouvé toute cette année qu’il est toujours à la hauteur pour incarner le rôle, pas si facile que ça, de Michael Scott. Mais celui qui m’a le plus marquée est Alec Baldwin, et de loin. Impressionnée serait même le mot exact.
Meilleure Actrice / Comédie : Je dirais Tina Fey, même si elle n’était pas très convaincante au début de 30 Rock, et ne s’est vraiment améliorée que lorsqu’elle s’est donnée un vrai rôle dans sa série. Les personnages féminins drôles ne sont pas si courants à la télévision. C’est comme si on hésitait à faire rire avec une femme, comme si ça manquait de sex-appeal. Heureusement, il y a eu The O.C. cette année, et les femmes drôles ET sexy de Josh Schwartz. Mais pour elles, j’ai créé un catégorie "Meilleure Représentante du Girl Power". Pour m’en tenir aux comédies et strictement aux comédies, j’hésite donc entre Tina Fey, Jenna Fischer de The Office et Julia Louis-Dreyfus de la Vieille Christine, mais cette dernière a obtenu beaucoup trop de récompenses, et j’aimerais bien mettre quelqu’un de moins chanceux. Je vais donc voter pour Tina Fey.
Meilleur Second Rôle Masculin / Comédie : Il est scientologue, c’est dommage, je lui aurais bien décerné le Feymmy du meilleur second rôle. Je parle d’Ethan Suplee, le frère d’Earl dans la série du même nom (avec My Name is devant). Oui, faut pas déconner non plus, les Feymmys ont un certain standing. Je peux oublier qu’Alec Baldwin a très mal parlé à sa fille au téléphone, mais pas qu’Ethan Suplee pense qu’une âme extra-terrestre incomplète m’empêche d’être heureuse. Pourtant, lui et Jason Lee font un excellent boulot dans leur série, c’est vraiment dommage.
Comment ça ? Hollywood est rempli de scientologues et pointer du doigt deux d’entre eux parce qu’ils sont connus c’est de l’hypocrisie ? Sûrement un peu oui. Mais c’est Ma Saison à Moi, pas Ma Saison à Tolérance & Co.
Bon alors, à qui je donne le prix du meilleur second rôle dans une comédie ? Il n’a pas vraiment un rôle secondaire, plutôt un rôle tertiaire, mais Stanley (joué par Leslie David Baker) de The Office me fait rire à chaque fois qu’il est à l’écran.
Meilleur Second Rôle Féminin / Comédie : Facile ! Wanda Sykes, Barb dans les Aventures de la Vieille Christine. Barb prend de l’importance au cours de la saison 2 et avec raison : Wanda Sykes est tout simplement excellente.
Meilleur Drama : Là encore, facile. Friday Night Lights. La meilleure série de cette année, toute catégorie confondue. Je n’ai pas vu The Wire, d’accord, le choix est donc biaisé, mais je suis prête à donner à The Wire le "Feymmy de la série que je dois rattraper de toute urgence". Je fais entièrement confiance à Jéjé. Mais en attendant, je peux dire que FNL fut la révélation de l’année, le petit bijou que je n’attendais plus, la série parfaite de bout en bout, du casting jusqu’à la réalisation, en passant par les dialogues et les thèmes développés.
Dans la même catégorie, il ne faut pas oublier la deuxième saison de Rome, presque aussi excellente que la première ; la première saison de Dexter, une série hors-norme portée par le génial Michael C. Hall ; la dernière saison de Deadwood et la sixième saison de The Shield dont j’ai déjà trop parlé. On peut dire que mes dramas préférés ont été à la hauteur cette année. Ils ont même assuré grave.
Meilleur Acteur / Drama : Kyle Chandler m’a proprement épatée dans FNL, et pas seulement parce qu’il a un charme fou. Michael Chiklis interprète un Vic Mackey d’une force et d’une détermination incroyables dans The Shield.
Michael C. Hall aurait du être récompensé mille fois pour son travail dans Six Feet Under, et Dexter n’échappe pas à la règle. Cependant, parmi tous ces acteurs, celui qui m’aura le plus marqué est James Purefoy, qui a donné vie à un Marc Antoine magistral dans la seconde saison de Rome. L’acteur anglais a fait de ce personnage quasi mythique un hédoniste, un homme avec ses faiblesses, son penchant pour les femmes et pour la vie en général. Rien que pour la scène où il apprend la mort de Cléopâtre, James Purefoy mérite tous les Emmys de la planète.
Meilleure Actrice / Drama : Connie Britton ! Connie Britton ! Connie Britton ! Connie Britton ! L’actrice interprète avec brio ,dans Friday Night Lights, le rôle de Tami Taylor, a.k.a la femme idéale : intelligente, drôle, décidée, aimante, sensible et, cerise sur le gâteau, incroyablement sexy. Cette année, les Feymmys, comme les Emmys, se doivent de récompenser le talent insoupçonné de Connie Britton.
Meilleur Second Rôle Masculin / Drama : Tous les seconds rôles de Friday Night Lights mériteraient de recevoir une récompense. Mais ce Feymmy là doit revenir à Walton Goggins qui joue Shane Vendrell, le redneck qui se prend pour un homme. L’acteur a été particulièrement impressionnant cette année dans The Shield. Et a fini par sortir de l’ombre de Michael Chiklis.
Meilleur Second Rôle Féminin / Drama : Chloë Sevigny dans Big Love. Sans hésitation. Jeanne Tripplehorn tiens la barre haute dans la série de HBO, mais je trouve Chloë Sevigny meilleure à chaque épisode.

Meilleure Dramédie : Entre la très bonne saison de Boston Legal et l’excellentissime dernière saison de The O.C., mon coeur balance. Je vais voter pour la série que j’ai le plus envie de revoir : The O.C. J’ai adoré Boston Legal et ses personnages loufoques, ses thèmes engagés, mais rien ne m’a fait plus plaisir cette année que l’épisode « alternatif » de The O.C. Et rien ne m’a fait plus plaisir que de voir Taylor, Summer, Julie et MiniJul défendre à leur tour le Girl Power avec autant de classe. La série va me manquer, c’est sûr.
Meilleur Acteur / Dramédie : Sans hésitation non plus, James Spader. Sans lui, je pense qu’Alan Shore serait au mieux attendrissant, au pire pathétique. Il est tout le contraire dans Boston Legal. James Spader donne des allures de gentleman maniéré à Alan Shore et réussit à le rendre, contre toute attente, absolument irrésistible.
Meilleure Actrice / Dramédie : Lauren Graham mérite sept Emmys, un par saison de Gilmore Girls. Et sept Golden Globes aussi. Mais il faudra qu’elle se contente d’un Feymmy. (Ce qui est bien plus glorieux, si vous voulez mon avis.)
Sally Field, vue Brothers & Sisters, s’en sort plutôt bien de son côté, tout comme Candice Bergen dans Boston Legal, mais elles ne font pas le poids face à la chouchoute de tout pErDUSA. Malgré deux dernières saisons très décevantes de Gilmore Girls, Lauren Graham mérite d’être reconnue comme la grande actrice qu’elle est.
Meilleure émission de real-tv : En compétition, de quoi faire avoir à Joma une crise cardiaque : Survivor-Cook Island ; Survivor- Fiji ; Beauty and the Geek ; Project Runway ; America’s Next Top Model ; Top Chef ; So You Think You Can Dance ; American Idol ; The Amazing Race-All Stars.
Du très bon (Survivor-Cook Island, Beauty and the Geek, Project Runway) et du très mauvais (American Idol, Survivor-Fiji).
L’année de la real-tv a été pleine de surprises pour moi, et pas seulement des désagréables. La saison 13 de Survivor a été une de mes saisons préférées cette année, tout genre d’émissions confondus. Je l’ai suivie avec beaucoup de plaisir et d’enthousiasme. La saison 14 a été une catastrophe de bout en bout, pour nous rappeler que l’émission ne tient qu’à la qualité de son casting.
C’est pour cette raison que je vais récompenser Project Runway et sa troisième saison dépassant tous mes espoirs plutôt que Survivor, qui est capable du pire comme du meilleur. Project Runway est l’exemple même de ce que devrait être la real-tv : un mélange entre documentaire et jeu.
Série la plus mignonne de l’année : Là encore, la compétition est sérieuse. Des séries « mignonnes », il y en a plus qu’on en voudrait.
Ugly Betty a fait son apparition et avec elle, le "moche-mais-beau-de-l’intérieur" qui finit par lasser ; Grey’s Anatomy continue entre le mignon romantique et le drame mal géré, et je préfère carrément quand la série se contente de vouloir être drôle et légère ; Smallville est toujours aussi mignonne avec ses héros à la plastique irréprochable et ses intrigues sorties des meilleurs (pires ?) soaps.
Pour moi cependant, la série qui a su allier légèreté et petites tragédies cette année est Men In Trees. Je pensais détester Anne Heche à jamais depuis son rôle incroyablement crispant dans Ally McBeal, mais la série m’a réconciliée avec l’actrice et je me félicite de sa liaison maintenant officielle avec James Tupper, l’acteur le plus yummy à l’écran cette année. Plus yummy que Helo, Anders et le Green Arrow. Et plus yummy que McSteamy et McDreamy réunis.

Série la plus décevante de l’année : Beaucoup de concurrence pour ce titre... Veronica Mars, Battlestar Galactica, le douloureusement mauvais Studio 60, la moitié déplorable de la dernière saison de Gilmore Girls...
Je vais quand même donner ce Feymmy à BSG, parce que j’étais fan de la série jusqu’à l’introduction du Carré Amoureux Maudit et jusqu’à ce que je me rende compte que Ron D. Moore et David Eick ne savent pas où ils vont et ne l’ont jamais su. La déception est d’autant plus grande que j’étais à 100% derrière le choix fait en fin de saison deux. Et que celui ci n’aura donné qu’un seul excellent épisode... La saison quatre sera-t-elle celle du retour au coeur des qualités de la série ? Il faut l’espérer.
Plus mauvaise série de l’année : Nip/Tuck. Je ne pensais pas qu’il était possible de faire pire que "Pine d’Huître n’a pas d’organe", la quatrième saison de la série de FX m’a prouvé le contraire.
Série qui a raté son season finale : Heroes. Pas besoin d’en rajouter, le season finale de la série que j’ai pourtant suivi avec beaucoup de plaisir toute l’année a prouvé là que son créateur ne maîtrisait ni les résolutions de ses storylines, ni ses cliffhangers. C’est dommage pour une série construire autour de ces deux mécanismes.
Série qui a réussi son series finale : Veronica Mars. Le series finale de Veronica Mars m’a rendue triste, amère, mais satisfaite. Et c’est assez rare pour lui décerner une récompense.
Personnage le plus insupportable de la création : Je suis vraiment navrée de devoir le donner à un personnage féminin, mais pourtant, la grande gagnante de cette catégorie est Starbuck. La pilote-vedette de BSG est devenue une caricature d’elle-même, et le sur-jeu permanent de Katee Sackhoff n’aide pas. Capricieuse, manipulatrice, immature, Starbuck donne envie d’hurler de très violents « SHUT THE FUCK UP » dès qu’elle ouvre la bouche. Pas loin derrière elle, il y a Meredith Grey, mais Meredith la Bleue a eu quelques bonnes scènes cette année, en particulier avec sa mère (abusive, comme celle de Starbuck !).
Feymmy de la série « je ne sais même pas pourquoi je regarde » : J’ai le choix entre : Entourage, MediuM, Desperate Housewives et Brothers and Sisters. Et je n’ai aucune réponse, pour aucune d’entre elles. Mais je vais voter pour Entourage, parce que la série est de plus en plus creuse et m’inspire un mélange de pitié et d’indifférence.
Feymmy de la série qui coule, qui coule : Heroes. Les mauvais acteurs et les enfants d’abord ! Heroes, c’était un peu le Titanic de cette année. La croisière a bien commencé, tout le monde (ou presque) était heureux d’être à bord, on faisait la fête, on se croyait les rois du monde, on trouvait le capitaine charmant et l’équipage ne manquait pas de talent. Quelques fuites étaient apparues de-ci de-là au cours de la traversée, mais on colmatait le tout dans la bonne humeur et la confiance absolue que tout irait bien. Puis, alors qu’on pensait jeter l’ancre dans un port exotique avec un resort cinq étoiles, on a fait route vers Dunkerque. Et avant d’arriver, le paquebot a commencé à sombrer et le capitaine nous a demandé de rester calme tout en nous expliquant qu’il n’y avait pas de canots de sauvetage à bord. Le naufrage fut difficile et reste un de mes pires souvenirs de cette année télévisuelle.
Feymmy de la série qui a réussi à colmater les fuites : Lost. Incroyable. Lost avait pourtant sombré au plus profond des abysses, mais par un effet de manche que je n’attendais pas, la série a réussi à remonter à la surface et même à me donner envie de voir la suite.
Feymmy de la série que je dois rattraper de toute urgence : The Wire. C’est dingue. Les critiques sont unanimes, Jéjé me le répète chaque jour comme un mantra, et pourtant, je n’arrive pas à me décider à regarder le meilleur drama de cette année. C’est le problème de faire des séries qui ne pas « faciles » à regarder, contrairement à Ugly Betty ou à Smallville. The Wire n’est certainement pas « difficile » à regarder non plus, elle demande simplement un engagement total de la part du téléspectateur. Elle demande que pendant une heure, on accepte de rentrer dans un monde complexe, intense, rempli de personnages abrupts. Mais il me faut juste un peu de temps, The Wire finira bien par faire son chemin.
Feymmy de la découverte DVD de l’année : Oz. Comment j’ai pu passer à côté de cette série magistrale ? Je m’en auto-flagelle encore.
Ju, dans Sa Saison à Lui, a écrit : On peut vraiment parler d’année à la con quand il ne nous reste plus que des Evangeline Lilly et des Alyson Hannigan pour défendre le Girl Power...
Je serais tentée d’être d’accord avec lui, mais je ne peux me résoudre à penser que l’industrie de la télévision est encore si frileuse à l’idée de mettre à l’écran des personnages de femmes indépendantes, intelligentes, décidées, qui ne passent leurs journées à penser aux hommes (Grey’s Anatomy anyone ?), qui ont une sexualité épanouie et qui ne se réduisent pas à un seul rôle (mère OU putain, pour résumer).
Pourtant, force est de constater que ces rôles là ne sont pas si présents à l’écran. La Présidente des Colonies dans Battlestar Galactica est une bonne représentante, mais un peu esseulée au milieu des cylons obsédées par les enfants (*attention spolier* la seule qui semblait avoir un peu d’ambition, D’Anna, a été éliminée*fin spoiler*) et les femmes dociles de la flotte.
Josh Schwartz avait réussi à donner vie à des personnages féminins tels que je les aime, quoiqu’un peu trop parfaites à mon goût (elles ne pourraient pas être un peu moins belles, Summer, Taylor, Julie et compagnie ? Juste pour donner une chance aux filles normales !).
Ugly Betty est certes indépendante et intelligente, mais sa vie tourne autour des hommes, littéralement. Son père, son boss, l’homme dont elle est amoureuse. Wilhemina est obsédée par sa carrière mais cela est présenté comme sont côté le plus maléfique. Nice.
Je ne parlerais pas de la vision des femmes dans Studio 60, de peur d’insulter Aaron Sorkin et de le traiter de vieux misogyne. Et puis non, je vais le faire : Aaron Sorkin est un vieux misogyne qui pense qu’une femme est par définition hystérique, instable, qu’elle drague en plein rendez-vous professionnel en parlant de son Q.I. et qu’une fois enceinte, elle devient une machine à hormones qui est encore plus hystérique et instable que d’habitude. Ah oui et j’oubliais le pompon : d’après Sorkin, une femme doit trouver romantique le fait qu’un ancien junkie replonge dans la drogue après une dispute avec la femme qu’il aime. Aaron, je te préférais quand tu prenais de la coke.
Bref, depuis le départ de Veronica Mars, de Lorelai et de Rory, à qui peut-on repasser le flambeau du Girl Power ?
Je pense à Liz Lemon, aux femmes de Friday Night Lights, au docteur Bailey dans Grey’s Anatomy, et à la Présidente des Colonies. Mais la liste me semble bien courte. Il me fallait faire un choix...
Meilleure Représentante du Girl Power : Pour cette année, je me dois de décerner le Feymmy de la meilleure représentante du Girl Power à Taylor dans The O.C. Parce qu’on aurait bien besoin de plus de personnages comme elle... Et que comme disait Ju, elle va nous manquer... Surtout au milieu des Meredith Grey de ce monde, des Lana, des Nikki/Jessica, des Kate et des Juliet...