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Ma Saison à Moi - Critique de l'épisode La de la saison La

Saison à Ju: Edition 2006/2007

Par Ju, le 1er juillet 2007
Par Ju
Publié le
1er juillet 2007
Saison La
Episode La
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J’aimerais commencer cette chronique par une révélation fracassante qui risque bien de vous gâcher la lecture de toutes les chroniques qui vont suivre cet été. Pause dramatique. Pause dramatique un peu plus longue. Révélation : voyez-vous la saison qui s’achève a réussi à décevoir à peu près tout le monde d’une façon ou d’une autre. Voilà, vous savez tout, plus la peine de lire les Saisons à Eux de mes camarades (surtout que, bon, Beauty & the Geek et Ugly Betty, on s’en tape), autant porter dès maintenant toute votre attention sur ce qui suit. Ma saison, à moi.

Une Comédie, et des "Comédies"

Qui dit saison décevante ne veut pas forcément dire que tout était complètement raté, et pour vous en convaincre, autant commencer par une comédie drôle : My Name is Earl .
Je n’étais pas particulièrement fan de la première saison. Autant j’avais trouvé les premiers épisodes amusants, autant la deuxième partie était beaucoup plus poussive, empêtrée dans une formule qui avait du mal à se renouveler (l’excellent épisode du Passage à l’An 2000 mis à part). Heureusement, les défauts de la saison 1 ont été complètement gommés cette année : ça passe par un contexte de base « oublié » avec mémé sur le bord de la route (Earl a gagné à la loterie ? Vraiment ?), par une continuité accrue entre les épisodes (pas encore d’un niveau Bluthien, mais ils y travaillent), et surtout par une plus grande place laissée aux expérimentations. Entre l’épisode à la « Cops », celui avec les scènes en pâte à modeler ou celui où les personnages se relaient à la voix off, il y a de quoi faire, et surtout se marrer.

Le Top 10 des Meilleurs Episodes de l’Année
Numéro 10 : My Name is Earl - 2.11 - South of the Border, Part Dos
Tout est toujours plus drôle en espagnol. Y compris Eye of the Tiger et Time After Time.

Car oui, la série n’oublie pas d’être très drôle. Elle. Pas comme une autre « comédie » du jeudi soir de NBC, qui se passe dans un bureau avec Steve Carell et son duo de sidekicks : Jim & Pam. Je parle de The Office , au cas où les deux demeurés du fond n’auraient pas encore compris, The Office dont j’ai vu les trois saisons cette année, en plus de la version anglaise. Et j’ai quelques remarques.
- Oui, la série originale ne possède qu’un seul épisode vraiment drôle.
- Oui, c’est bien quand même, surtout la fin.
- Oui, Tim et Dawn sont aussi « mignons tout plein » que Jim et Pam.
- Non, la saison 3 de la version américaine n’est pas très réussie.
En fait, j’ai eu du mal avec la deuxième moitié de saison, pour une raison qui m’est apparue évidente lors du final (je suis un peu lent, des fois). Non, ce n’est pas l’affreux épisode avec une chauve-souris réalisé par Joss Whedon. C’est plutôt parce que le cœur de la série a été arraché l’an dernier, et que les scénaristes ont passé un an à le piétiner avant de le remettre en place. La relation entre Jim et Pam, ce n’est pas que du shipperisme, c’est aussi ce qui transforme ce bureau en autre chose qu’une scène où Michael, Dwight et maintenant Andy peuvent exprimer leur incompétence en terme de relations humaines. Alors oui, voir Pam prendre de l’assurance de son côté, et Jim être un gros con du sien, c’est très bien, mais ce n’est pas très rigolo.

Tout ça pour en revenir à mon idée initiale : si vous cherchez une série très drôle où les personnages sortent les pires atrocités avec une candeur étonnante sans pour autant oublier d’avoir du cœur ou d’évoluer, ne cherchez plus, c’est Earl qu’il vous faut, et c’est ma comédie de l’année.

Par contre, si vous cherchez une série très drôle où des personnages débiles se sortent de situations extraordinaires par des solutions incohérentes et grotesques, ne cherchez plus non plus, c’est Prison Break qu’il vous faut.
Moi, en tout cas, j’adhère complètement. Ok, il faut réussir à atteindre un point où vous n’attendez rien d’autre de la série que des rebondissements imprévisibles, souvent très bêtes, et un suspens très efficace, mais une fois que c’est fait vous passerez de très bons moments. Moi en tout cas, j’ai vraiment hâte de voir la troisième saison.
Parce que tout est toujours plus drôle en espagnol, et surtout les prisons panaméennes.

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De la Nécessité du Showrunner

Si j’étais Aaron Sorkin, je pourrais vous définir le terme showrunner de la façon suivante :
« Dans le monde impitoyable des séries télévisées, chers lecteurs ignares, le showrunner est celui qui est à la tête de tous les aspects du processus créatif de cette Chose Improbable que les patrons de chaînes appellent affectueusement son Produit. La guerre c’est mal. Dieu est nul. »
Le tout en marchant dans de long couloirs très joliment éclairés, bien entendu. L’important, pour les gens dont le nom de famille n’est pas Sorkin, c’est que le showrunner est le premier impliqué dans les scénarii, c’est lui qui donne son identité à la série, c’est le boss, et logiquement, quand il disparaît pour aller faire d’autres choses, disons tourner un film à la con avec Tom Cruise, tout se casse la gueule.
Ca, c’est pour la théorie.

Notre ami Josh Schwartz la soutient plutôt bien. Lors de la première saison de The O.C. , la série était son bébé, il était très présent, partout, et nous on aimait. Puis il s’est barré, la série est devenue ce qu’elle est devenue, je ne vais pas revenir là-dessus, mais plutôt constater ce qu’il se passe quand le chef réapparaît.
Josh, Stephanie, même si votre nouvelle série, Gossip Girl, a l’air bien nulle et que les extraits que j’en ai vu le sont tout autant, vous pouvez être sûrs que je serais là, à la rentrée, devant le pilote, à la soutenir à fond. En effet, le retour de Josh Schwartz à sa série a entraîné une chose et une seule : The O.C. s’est achevée sur sa meilleure saison. Le mélange humour/soap de la première saison a été remplacé par une combinaison humour/drame parfaitement maîtrisée. Les nouveaux personnages étaient enthousiasmants et prenaient juste la place qu’il fallait, les anciens meilleurs que jamais, les intrigues impeccables.
Une saison géniale, de très bons moments, Julie et Summer, vous allez vraiment me manquer.

Le Top 10 des Meilleurs Episodes de l’Année
Numéro 9 : The O.C. - 4.07 - The Chrismukk-huh ?
Du générique alternatif à l’intrigue complètement décalée, cet épisode de Bizarro.C. est un petit bijou de second degré qui sait nous toucher pile quand il faut. Un peu à l’image de toute la saison.

Question : si Josh a réussi à réparer The O.C. en saison 4, il est évident que Rob Thomas va réussir à réparer Veronica Mars l’an prochain, non ?
Quoi ? La série a été annulée après avoir été complètement dénaturée par la CW ? Mais c’est impossible, ils n’auraient jamais fait ça, voyons. Imposer des mini-arcs, une simplification drastique de l’intrigue, réduire le budget, supprimer deux épisodes et transformer une série autrefois bien sombre en un immonde bonbon tout « girlie », ce n’est pas du tout leur genre...
La saison 3 de Veronica Mars, c’est ça : une saison bâtarde qui ne ressemble plus vraiment à la série, qui aura eu bien du mal à nous présenter son univers, puis à l’exploiter et enfin à le rendre intéressant (pas sûr que j’aurais fait ça dans cet ordre, mais à Neptune, Rob est roi), pour finalement être annulée douloureusement en même temps que tous les rêves de grandeur de ce pauvre Rob Thomas. Mais pas avant d’avoir pondu un excellent double épisode final, hein, faut bien nous laisser quelque chose à regretter (en dehors de Kristen Bell, c’est évident).

Dernier survivant de l’espèce des Showrunners Charismatiques qui Savent Ecrire, David Kelley m’a régalé cette année avec les trois premières saisons de Boston Legal . Des saisons vues dans le désordre le plus complet, certes, mais ce n’est pas comme si la série n’était pas déjà un énorme foutoir et que ça changeait grand-chose aux apparitions et aux disparitions d’acteurs dans le générique. De toute façon, tout ceci n’a que très peu d’importance, puisque tout ce qui nous intéresse peut se résumer en deux mots : « Denny ». « Crane ».
(Et en « Alan » et « Shore » aussi, mais ça en jette nettement moins.)

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Une Autre Espèce en Voie de Disparition

Je parle bien évidemment des femmes fortes à la télé.
Oh, et jolies.
Adieu Summer, Julie et Veronica, donc, mais adieu aussi aux filles Gilmore. On peut vraiment parler d’année à la con quand il ne nous reste plus que des Evangeline Lilly et des Alyson Hannigan pour défendre le Girl Power...

Donc oui, Gilmore Girls c’est fini, je garderai de très bons souvenirs de la série, et de... bons souvenirs de sa dernière saison. Je suis assez indulgent, mais il faut dire que le pauvre David Rosenthal n’a vraiment pas eu de chance, martyrisé par les caprices d’une autre femme forte (décidemment) et chiante (j’ai vraiment écrit ça ?), à savoir Amy Sherman Palladino. Déjà, ce n’est jamais facile d’arriver en cours de route, mais alors reprendre le flambeau d’une série en fin de vie, très marquée par l’empreinte de ses créateurs, et qui vient de vivre une saison complètement ratée, ça l’est encore moins.
Malgré tout ça, David s’en sort plutôt pas mal. En gros, il ne se vautre complètement que sur la moitié de saison, ce qui est assez raisonnable. Si les premiers épisodes sont bons (Rosenthal réussit là où Amy a toujours échoué : il rend Rory humaine), tout le milieu de saison est plombé par l’insupportable Christopher qui détruit tout sur son passage. L’avantage, c’est qu’on peut regarder les épisodes plus vite, et ne pas zapper que les scènes de Sookie. La série relève heureusement la tête tous ses derniers épisodes, histoire de nous rappeler pourquoi Lauren, Alexis et Kelly nous manqueront l’an prochain.

Le Top 10 des Meilleurs Episodes de l’Année
Numéro 8 : Gilmore Girls - 7.22 - Bon Voyage
Pour vous donner une idée de mon état, sans pour autant perdre le peu de dignité qu’il me reste : je n’avais pas été aussi ému devant une série depuis le final de Six Feet Under. C’est beau, oui, et la boucle est belle est bien bouclée par rapport au début de la série.

Maigre consolation face à la perte de toutes ces femmes fortes, mais consolation quand même, l’arrivée cette année de Liz Lemon sur nos écrans.
Qui ça ?
On voit bien que vous ne lisez pas assez pErDUSA.
Liz Lemon est l’illustration parfaite des avantages qu’obtient tout lecteur du site. Parce qu’avant d’être un rédacteur vedette de pErDUSA, je suis son plus fidèle lecteur. C’est bien simple, je lis tout. Sauf les reviews de Blackie, parce que je ne regarde pas sa série. Et celles de Lyssa, parce qu’elle regarde apparemment la sienne avec 6 mois de retard. Donc oui, sans pErDUSA, jamais je n’aurais eu l’idée de regarder 30 Rock , une série avec des acteurs inconnus et/ou qui me laissaient indifférents et dont je n’entendais pas vraiment parler. Et comme j’aurais eu tort ! Non seulement cette série, qui met en scène la plus jolie de toutes les geekettes est drôle, mais en plus... non, c’est tout, c’est une série drôle avec une jolie geekette, qui s’appelle Liz Lemon. Que demander de plus, une deuxième saison ? C’est fait ! Un season finale réussi ? Non, ça, c’est pour l’an prochain, par le Marteau de Thor !

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Les Transitions, ça ne sert à Rien

Pas que les autres transitions de cette chronique relèvent toutes du chef-d’oeuvre, mais vous allez voir que celles de ce paragraphe sont particulièrement lamentables.

En parlant de lamentable (Transition n°1 : Le « En Parlant de » Artificiel), j’ai enfin percé tous les mystères de Lost . Ou, si je devais reformuler, j’ai enfin compris pourquoi Lindelof et Cuse (les deux responsables du bordel laissé par JJ Abrams) ont décidé d’introduire Michelle Rodriguez dans la saison 2 : après elle, tout acteur parait beaucoup plus talentueux, et tout personnage bien mieux développé !
Chère Michelle, Elizabeth Mitchell et Michael Emerson te remercient !
Si à un détail près les 10 premiers épisodes de la saison sont dans la moyenne faible de la série (en gros, c’est pas reluisant), j’ai trouvé la deuxième moitié beaucoup plus agréable à suivre, et elle réussit même à nous offrir quelques intrigues bien menées, trois excellents épisodes, et un final très réussi. Et les épisodes finaux très réussis, cette année, c’était une denrée plutôt rare.

Le Top 10 des Meilleurs Episodes de l’Année
Numéro 7 : Lost - 3.08 - Flashes Before Your Eyes
L’épisode qui m’a redonné foi en la série. Avant que cette foi ne soit écrabouillée par l’épisode suivant et ses Tatouages Magiques. Une intrigue de SF bien traitée, de bons dialogues signés Drew Goddard, des personnages aux relations soignées, des choses auxquelles Lost ne nous avait pas trop habitué et qui font du bien de temps en temps, histoire de tenir le coup.

Puisque je suis dans les îles désertes (Transition n°2 : Le Lien Très Foireux), autant parler des deux saisons de Survivor de cette année. La meilleure que j’ai eu l’occasion de voir, et la pire d’entre elles. D’un côté, Cook Island, ses rebondissements géniaux, et ses candidats sympathiques, dans la merde jusqu’au cou, qu’on a envie de voir aller jusqu’au bout. Et ils y parviennent. De l’autre, Fiji avec sa belle brochette d’abrutis notoires, cons comme des balais, racistes et imbus d’eux même qui vivent dans le luxe et qui s’accrochent, qui s’accrochent, qui s’accrochent. Dans les deux cas, des réactions bien différentes de la part des téléspectateurs.
Survivor, ou comment nous montrer de grandes choses pour mieux nous décevoir par la suite.

Et c’est un peu ce qu’a fait Jaaaaaaaane Espenson (Transition n°3 : Celle que Tout le Monde Voit Venir), cette année, en ne se montrant pas du tout à la hauteur de sa réputation whedonienne. Déjà, Jaaaane a écrit un très mauvais épisode de Battlestar Galactica (comme tout le monde, vous allez me dire), mais, et c’est plus grave, elle m’a aussi fait regarder une « comédie » de six épisodes avec Andy Richter : Andy Barker, PI . Une comédie pas drôle et globalement sans intérêt. Et six épisodes, parfois, ça paraît long.

Parfois, d’ailleurs, même quatre épisodes paraissent une éternité (Transition n°4 : Je n’Essaye Même Plus), comme pour Drive . C’était vraiment pas très bien. Du tout. Il y avait pourtant Nathan Fillion au volant, Tim Minear à la barre et Amy Acker... à pied, je suppose, mais c’était quand même très naze. Heureusement pour ma santé mentale, la combinaison « FOX + Minear = 4 épisodes » a encore été vérifiée. Merci, la Science !

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Mais il a bientôt fini avec ses transitions ?!?

Vous vous souvenez, il y a deux minutes, lorsque je vous parlais de séries qui paraissent longues malgré leurs 4 ou 6 épisodes ? (Transition n°5 : Non, Mais Elle Est Chouette Celle Là).
Ce n’est pas vraiment le cas de The Shield . J’adore vraiment la série de Michael Chiklis, mais dix épisodes tous les 14 mois, c’est peu. Alors ok, après ça se permet de former un tout super cohérent où chaque minute est maîtrisée et où tous les arcs sont passionnants, mais... c’est peu.

Le Top 10 des Meilleurs Episodes de l’Année
Numéro 6 : The Shield - 6.09 - Recoil
Amateurs de Toutéliage, cet épisode est fait pour vous. Ce n’est pas un, mais deux toutéliages magnifiquement enchaînés que nous offrent les scénaristes de cet épisode formidable. Du coup, alors que jusque là j’avais réussi à tenir ma règle du « Un Seul Episode de The Shield à La Fois Malgré la Diffusion de Canal + » je n’ai pas eu d’autre choix que de voir directement le final. Et ça aussi, c’est encore de la faute de Shane.

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Les Coulisses du Pouvoir

J’aurais pu facilement enchaîner avec la série suivante en vous parlant de son nombre d’épisodes, mais j’ai eu peur de pousser le bouchon. Donc les « Coulisses du Pouvoir », c’est très bien, même si c’est un peu prétentieux.
La morale de Rome , dont j’ai vu les deux saisons cette année, c’est qu’en mêlant sexe, violence, complot et jupettes, on ne peut jamais se planter.
Même si j’ai eu un peu de mal à rentrer dans la série, une fois qu’on comprend qui est qui, qui veut quoi, pourquoi quand machin couche avec truc c’est encore plus dégueulasse que ce qu’on pensait, et qu’on arrête de se demander où est Astérix, Rome devient vraiment fascinante, et termine sa saison sur 5 épisodes magistraux. La deuxième saison reprend très fort, semble peiner un peu par moments à suivre la réalité historique (la saison 2 couvre, en gros, une quinzaine d’années en dix épisodes), abuse peut-être un peu des viols et de la torture, mais s’achève à nouveau de façon exceptionnelle.
Une très grande série... Quel dommage que HBO en ait eu marre de dépenser autant d’argent, moi je n’y voyais aucun inconvénient... comme pour Carnivale , d’ailleurs, dont l’annulation est encore plus frustrante que celle de Rome, et dont je préfère du coup ne plus parler.

Le Top 10 des Meilleurs Episodes de l’Année
Numéro 5 : Rome - 2.01 - Passover
Après un final de première saison aussi fantastique, la relève était difficile à prendre. Et pourtant ils l’ont fait. Sans perdre une minute, la série nous replonge dans son univers et nous montre les premiers instants qui ont suivi la mort de César de façon intelligente, superbement réalisée, tout en prenant soin de lancer l’arc de la saison : l’opposition entre Octave et Marc-Antoine.

De nos jours, la politique dans l’empire le plus puissant du monde repose moins sur le sexe, les guerres et les luttes de pouvoir, mais plus sur... si, en fait, c’est quasiment pareil. Cette année, j’ai vu les saisons 4, 5, 6 et 7 de The West Wing , et la série est digne de sa réputation. Malgré la transition douloureuse et plutôt ratée entre l’ère Sorkin et l’ère Pas-Sorkin (époque qu’on peut appeler « la saison 5 »), la série sait se réinventer pour se transformer au final en tout à fait autre chose. On passe d’un excellent show politique avec de très bons dialogues et d’excellents acteurs à un autre excellent show politique qui n’a rien à voir, avec de bons dialogues et d’excellents acteurs. Si on peut regretter les absences relatives de Martin Sheen et Richard Schiff lors de la dernière saison, on peut se consoler, un peu avec Alan Alda... et même Jimmy Smits, qui apportent à la série l’énergie dont elle avait besoin pour se renouveler.
Oh, et Rob Lowe est quand même un gros con, et Aaron Sorkin n’aurait jamais du partir si il avait toujours envie d’écrire la même chose avec les mêmes acteurs.

Car c’est la conclusion que je retire de sa dernière série, Studio 60 on the Sunset Strip . Je ne sais pas trop ce qui lui a pris, à Aaron. Elle démarrait pourtant bien sa série. Le casting était chouette (ça fait toujours plaisir de revoir Matthew Perry et Timothy Busfield), même si du coup j’étais un peu confusionné par le Vieux Bradley Whitford du Studio et le Moins Vieux Bradley Whitford de la Maison Blanche.
Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, après quelques épisodes, mais la série m’est devenue insupportable. C’est peut être à cause des blagues lourdes. Ou de l’insupportable triangle amoureux entre Harriet, Matt et Dieu. Ou du fait qu’on a un peu de mal à se sentir concerné parce qu’il arrive dans les coulisses de leur show puisqu’à aucun moment on nous montre en quoi il est aussi audacieux qu’on voudrait nous le faire croire. Le fait est que la série a été annulée, et heureusement vu qu’Aaron semble avoir un peu pété les plombs sur la fin de saison avec son arc en 5 épisodes qui parlent de tout sauf du sujet de la série de façon très, très lente, et très prétentieuse comme seul lui sait le faire quand il n’a pas pris ses bons médicaments, avec parfois un éclair de génie histoire de rendre le tout très énervant.
Studio 60, ou une grosse déception dans une saison qui en est remplie.

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Pourquoi ? Mais POURQUOI ?

Autant j’avais été un grand fan de la cinquième saison de Scrubs , malgré ses délires incontrôlables et ses grossesses à répétition, autant je n’ai aucune intention de défendre la saison 6. Elle est nulle, les personnages sont énervants (JD en tête) et font dans la caricature (Cox en tête), les gags tombent à plat et les moments dramatiques encore plus à plat. Il y a bien une remontée de qualité notable lors du dernier tiers de la saison, mais tous mes espoirs ont été balayés par l’effroyable double épisode final. Une lente agonie, difficile à supporter.
Il y a bien un petit quelque chose à retenir, au milieu de tout ça, quand même...

Le Top 10 des Meilleurs Episodes de l’Année
Numéro 4 : Scrubs - 6.06 - My Musical
Sans aucun doute l’épisode que j’ai le plus vu et revu de la saison. Cet épisode musical est un bijou en lui-même, et une plaie puisqu’il a bouffé toute l’énergie des 21 autres épisodes. Du très bon Scrubs et trois tubes indispensables que j’ai peur d’avoir trop écoutés pour pouvoir un jour les sortir de ma tête.

Mais de quels morceaux je parle, exactement ?
Découvrez le grâce au « Top 10 des Meilleurs Moments Musicaux de la Saison » ou « Comment Perdre Beaucoup de Temps sur Youtube ».
10) 30 Rock : Cleveland (et ça, en passant)
9) Veronica Mars : Bad Day
8) Lost : Downtown
7) Scrubs : Everything Comes Down to Poo
6) The Colbert Report : He’s Singin’ in Korean
5) Scrubs : I’m Dominican
4) My Name is Earl : Time After Time
3) Scrubs : Guy Love
2) Gilmore Girls : I Will Always Love You
1) How I Met Your Mother : Robin Sparkles

Hé oui, la première place revient à « Let’s Go to the Mall », chanson qui est la seule explication au fait que je continue à regarder How I Met Your Mother malgré tous ses défauts et le fait que la série me tienne à peine éveillé. Cette année peut se résumer en une phrase : Robin a piqué la vedette à Barney. Et quand ça s’explique par Robin Sparkles, c’est tout de suite plus compréhensible.

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La Plus Grosse Déception de L’Année

Je n’ai pas grand-chose de plus à dire sur Heroes que ce que j’ai déjà écrit. Par contre, je peux quand même ajouter que son season finale a été ma plus grosse déception geekienne de l’année. Avec l’effroyable Spider-Man 3.
Ce final est une honte, un beau foirage, un grand n’importe quoi qui ne tient même pas debout, la façon la plus spectaculaire qu’il m’a été donné de voir de détruire a posteriori toute une saison. Je pourrais passer des heures à faire la liste de tout ce qui ne va pas mais... non, en fait je le ferais peut être, plus tard. Reste une première saison réussie et très sympathique, mais un peu beaucoup gâchée par ce dernier épisode qui laisse entrevoir toutes les limites d’une série où le showrunner, incapable d’écrire quoi que ce soit, ferait mieux d’uniquement se reposer sur le talent de ses scénaristes.

Le Top 10 des Meilleurs Episodes de l’Année
Numéro 3 : Heroes - 1.17 - Company Man
Le meilleur season finale de la série arrive un peu après la mi-saison. Des flashbacks stylisés, un huit clos efficace, de très beaux effets spéciaux et une histoire qui avance d’un coup pour une série qui arrive enfin à faire dans l’émotion. C’est signé Bryan Fuller. Pas Tim Kring. Comme par hasard.

Je ne sais pas si il faut y voir un rapport avec Heroes ou non, mais cette année j’ai enfin vu Profit . Oui, je sais, j’aurais mis le temps, mais ça valait le coup. Il faut dire qu’elle donne grave envie d’être méchant, cette série, et que Adrian « Flying Man » Pasdar y est très bon. « Anyone who thinks controlling people is a science is dead wrong. Pause. It’s art. » Brrrr ... A part ça, les gens avaient de drôles de cheveux dans les années 90, et des effets spéciaux bien bidons.
Quand je serais grand, donc, je veux le talent de Profit pour contrôler les gens, et le succès de Stephen Colbert dans... le contrôle des gens. Il est trop fort, Stephen, et il fait faire à ses fans n’importe quoi, comme donner son nom à un pont en Hongrie, ou obtenir du maire d’une ville canadienne qu’il déclare son anniversaire comme le Jour de Stephen Colbert.
C’est pour ça, et bien d’autres choses que Joma et moi, incompris que nous sommes, adorons The Colbert Report et The Daily Show . La série mère a peut-être sa couverture des élections primaires et ses Senior Correspondents (Samantha Bee en tête), mais le second... chante en coréen.

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Une Série Qui A Un Plan. Un Plan Décevant.

Je crois qu’à ce niveau on peut parler de Malédiction de la Saison 3. Battlestar Galactica était une série intelligente, sombre sans être déprimante, qui n’avait connu que trois mauvais épisodes sur ses deux premières saisons. Et là, d’un coup, sans prévenir, Ron Moore a cassé son jouet. Carré Amoureux Maudit, Gropollo, épisodes bouche-trou à la pelle, Cylons invisibles, procès dont on entend beaucoup parler sans jamais le voir venir, scrapbook, faites votre choix, il y a du ratage pour tout le monde. Si tout n’est pas à jeter, bien sûr, la deuxième moitié de saison reste quand même carrément indigeste, et on a vraiment du mal à s’investir dans la survie d’un peuple qu’on a plutôt envie de voir étouffer dans l’espace.
Le dernier épisode ne vient malheureusement pas arranger quoi que ce soit, bien au contraire. Là où certains ont aimé et y ont vu le renouveau qu’il fallait à la série et une ambition narrative extraordinaire, je n’y ai vu qu’un truc improvisé et très, très mal amené.
Seule lueur d’espoir à l’horizon : la saison 4 sera la dernière. En espérant que Ron arrête de faire n’importe quoi, arrête de se chercher des excuses, et se reprenne. Allez, on y croit.

Le Top 10 des Meilleurs Episodes de l’Année
Numéro 2 : Battlestar Galactica - 3.04 - Exodus Part II
Chute. Libre. Dans. L’Atmosphère. Geekasme.

Un peu de hors sujet très discret ne peut pas faire de mal : Alexandre Astier, tu déchires grave.

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Clear Eyes, Full Hearts, Can’t Lose !

Il était une fois une petite ville du Texas où les gens prient beaucoup et adulent leur équipe lycéenne de football américain. Une ville ordinaire peuplée de gens ordinaires qui ne brillent que par une chose : ils sont extraordinairement beaux. Mais alors tous.
Enfin... au moins ceux qui sont au générique.

Bref, de quoi je parlais. Oui, Texas, Dieu, football américain, en bref, que des trucs qui donnent vachement envie de regarder Friday Night Lights . Et pourtant... s’il ne fallait voir qu’une seule série cette année, c’est bien celle là. Voilà, je sais, on ne vous en a peut-être parlé que toutes les semaines sur le site pendant toute la saison, mais la répétition est une des bases de la pédagogie. Et si ça marche sur de sales gamins, ça peut aussi marcher sur vous. Donc, pour résumer, une dernière fois, FNL c’est d’excellents acteurs, une excellente réalisation, d’excellents dialogues, et une excellente bande originale. Rien à jeter. Rien.
On me dit que la série a été renouvelée pour une deuxième saison, mais personnellement je n’y croirais pas tant que je ne l’aurais pas vue... Oui, je suis très méfiant, mais ça ne se fait pas de jouer avec les sentiments des gens comme ça.

Le Top 10 des Meilleurs Episodes de l’Année
Numéro 1 : Friday Night Lights - 1.20 - Mud Bowl
Comment avoir le souffle coupé, les yeux rivés à l’écran, envie de vomir, de pleurer et d’hurler de joie, tout en même temps, et pendant dix minutes d’affilées. Brillant, violent, jouissif et horrible à la fois. L’épisode le plus puissant de l’année.

Ju
P.S. Texas Forever...