Critique des meilleures nouvelles séries télé (et des autres)
Regarde critique sur les séries TV actuelles

Ma Semaine à Nous - Critique de l'épisode Semaine de la saison Semaine

N°41: Semaine du 08 au 14 octobre

Par la Rédaction, le 14 octobre 2007
Publié le
14 octobre 2007
Saison Semaine
Episode Semaine
Facebook Twitter
Il se passe de drôles de choses en ce moment à pErDUSA. Tout le monde chante des morceaux de la comédie musicale Wicked ; Ju s’est mis à The Wire et a regardé l’intégrale des épisodes diffusés en un temps record ; Blackie avoue son faible jusque là caché pour les gars de It’s Always Sunny in Philadelphia et prend la défense de Supernatural ; Conundrum n’aime toujours pas Dirty Sexy Money et le dit envers et contre tous (ou presque) ; Joma regarde des teen shows... Ah ça non, ça ne change pas beaucoup de ses habitudes. Quand même, attendez-vous à ce que toute la rédaction de pErDUSA ne parle plus que de The Wire dans un avenir prochain. Le virus commence tout juste à se propager...

La honte d’aimer ?
Blackie contre l’élitisme

On parle de plus en plus des séries qu’on aime en les classant dans deux catégories majeures : les Guilty Pleasures et les Respectables. Les premières peuvent avoir droit à la moquerie, les secondes doivent forcer le respect de tous. J’adhère à ce système idiot, je l’applique, et pourtant il finit par m’exaspérer car les critères de sélection ne semblent plus se situer au niveau de la qualité la plus objective possible, mais plutôt au niveau de prétention générale.

Heroes en est l’exemple le plus flamboyant actuellement. Ses forces sont indéniables, mais ont occulté comme par magie ses faiblesses, pourtant du même calibre. Pourquoi ? Parce qu’elle s’est toujours prise très au sérieux et est tellement convaincue de sa supériorité que le public a fini par le croire. Le démarrage de sa seconde saison mériterait une annulation directe et des cris outragés de tous côtés, mais sa popularité restera probablement vivante encore longtemps. La critiquer est mal vu, tout comme c’est encore le cas pour Lost, 24 et surtout Battlestar Galactica. Une fois que tu es entré chez les Respectables, tu y restes. Et il en est de même pour les Guilty Pleasures, coincés à jamais dans leur statut.

Etre produite par certaines chaînes câblées ou de grands networks renforce également beaucoup l’indulgence générale. Si une série vient de la CW, elle est automatiquement taxée de "série pour jeunes", ce qui se traduit donc par "idiote, rigolote, pas sérieuse, mauvaise" etc. Exactement comme pour la WB à l’époque où elle avait pourtant d’incroyables séries (aujourd’hui encore Buffy a droit à des remarques la bêtifiant, ce qui ne serait pas le cas si elle était estampillée HBO), mais en pire et en plus justifié.

Mon gros problème, c’est qu’il faut automatiquement avoir un peu honte de regarder leurs programmes et surtout, d’en dire du bien. Une série comme Supernatural n’a pas franchement démarré de façon spectaculaire et honnêtement nivelait vers le bas. A l’aube de sa saison 3, elle a tout de même réussi à étendre considérablement son univers et à renouveler son principe de base, redonnant ainsi un bon coup de fraîcheur, sans pour autant oublier tout ce qui a été établi précédemment. Kripke est peut-être loin du nouveau Whedon, mais il est assez intelligent pour tenter encore et toujours de corriger ses défauts, bien qu’ils soient nombreux, en bref il essaie de progresser. Cela, sans crier au monde entier qu’il détient la meilleure série fantastique depuis la nuit des temps. On appelle cela de l’humilité et une bonne dose d’efforts, ce qui devrait être exigé de la part de tous les showrunners. Rien que pour cela, Supernatural récolte un peu de mon respect.

Puis-je donc parler en bien de Supernatural, sans arborer un certain second degré au cas où l’on me pointerait du doigt en riant ? Dois-je vraiment me sentir coupable de la mentionner sous un jour positif ? A l’heure actuelle, un épisode de Supernatural est-il sincèrement plus mauvais qu’un épisode de Heroes ? Je ne trouve pas du tout, mais c’est bien celle qui s’enfonce qui a droit aux louanges imméritées. Parce que nous, le public, perdons tout sens critique dès qu’une série nous cri haut et fort qu’elle est géniale et que forcément, cela ne peut être que la vérité et cela restera comme ça.
Désolée, mais on m’a toujours appris qu’il n’y a que les vrais imbéciles ne pouvant pas changer d’avis.


All in the Game
Ju ne regarde plus que The Wire

Contrairement à une croyance populaire, The Wire n’est pas la plus grande série de tous les Temps. Avant de vous expliquer pourquoi vous devriez quand même, en dépit de cette terrible vérité, donner une chance à la série, une petite présentation s’impose pour que personne ne puisse dire qu’il ne sait pas de quoi on parle.
Lancée en 2002 sur HBO, The Wire dépeint à l’origine la guerre entre la police et les dealers de l’ouest de Baltimore. Chaque saison aborde ensuite l’influence du trafic de drogue sur une nouvelle facette de la ville : les dealers, la police, les politiciens, les enfants, tous participent au « jeu », tous ont un rôle bien défini dans une intrigue qui s’enrichit peu à peu de nouvelles nuances, sans pour autant y perdre en clarté.
L’ambiance est exceptionnelle, l’écriture d’une maîtrise totale, les scénarii sans concession, David Simon et Ed Burns savent de quoi ils parlent et n’ont pas peur de taper là où ça fait mal. C’est du très grand HBO, et pourtant… tout le monde ou presque semble ignorer la série.

Le principal problème de The Wire est qu’elle souffre de sa réputation.
La série est en effet considérée par beaucoup comme étant trop complexe, trop dense, trop difficile à regarder pour le « téléspectateur lambda »… Ce n’est peut-être pas tout à fait faux, mais j’ai une bonne nouvelle : si vous lisez ces lignes, c’est que vous n’entrez pas vraiment dans cette catégorie.

Oui, la série demande un certain effort d’attention, tout n’est pas montré, tout n’est pas expliqué tout de suite, jamais le téléspectateur n’est pris pour un con à qui il faut tout répéter trois fois pour qu’il imprime.
Pour être tout à fait honnête, le pilote lui-même est un tel merdier incompréhensible qu’il faut attendre d’avoir regardé l’épisode suivant pour enfin saisir ce à quoi on vient d’assister. Ce qui implique de donner une vraie chance à la série. Donc oui, d’un certain point de vue, The Wire n’est pas la plus grande série de tous les Temps.

Mais putain, qu’est ce que c’est bon.

Une fois le cap des premiers épisodes passé, la récompense en vaut bien la peine. La première saison ne ressemble à vraiment rien d’autre, on a rarement vu une atmosphère aussi bien retranscrite, des personnages aussi authentiques, une histoire aussi bien développée sur 13 épisodes. Une fois les principaux acteurs du jeu mis en place, on ne peut être que passionné par la partie à laquelle on assiste, et il est de plus en plus difficile, à mesure que l’on avance dans la série, de quitter cet univers si particulier.

La cinquième et dernière saison débarque dans un peu plus de deux mois sur HBO. Rendez-vous service, rattrapez votre retard d’ici là.


Le Ramadan est fini, qui a dit qu’il fallait continuer à être gentil ?
Conundrum n’aime pas Dirty Sexy Money et n’a pas peur de le dire

Si, si, j’ai toujours dit que Six Feet Under était une bonne série et que Samaire Armstrong était un gros boulet dans The O.C. !

L’information la plus consternante concernant Samaire Armstrong n’est pas son entrée en cure de désintoxication mais plutôt la découverte qu’elle est vraiment très mauvaise dans Dirty Sexy Money.

Il y a un gros déséquilibre entre le manque d’ambition des scénaristes de cette série et le calibre de sa distribution. Malheureusement, Jill Clayburn et Donald Sutherland font le minimum syndical et William Badlwin est transparent. Samaire Armstrong, elle, est désespérante. Passée plutôt inaperçue dans les deux premiers épisodes de la série vu le peu d’antenne consacré à son personnage, cette semaine, son intrigue avait le devant de la scène et j’ai eu beaucoup de mal à rappeler que c’était la même actrice qui nous avait impressionné lors de la belle période de The O.C.

La force de Dirty Sexy Money est son casting. Le talent de ses interprètes est censé nous faire oublier la maigreur des scénarii et non pas nous donner des munitions contre la série. Je suis peut-être dur avec la série mais elle représente parfaitement le problème de la plupart des séries mises à l’antenne depuis quelque temps.

Dirty Sexy Money ne m’aurait pas dérangé si la seule alternative dans les dramas familiaux n’était uniquement Brothers and Sisters. Nous avons besoin de Once and Again ou même de Six Feet Under, une série que je respecte mais n’aime pas, pour contrebalancer ces séries qui devraient être des "guilty pleasures" et non pas la norme. Je n’aime pas cette vague de séries formatées et trop légères. Monk ne devrait pas être nominée aux Emmys, les acteurs de Grey’s Anatomy devraient se présenter aux Daytime Emmys, et Sally Fields ,dans Brothers and Sisters, ne fait rien d’exceptionnel pour une actrice .

Et il en va de même pour les séries fantastiques. Après tout, comme Blackie le souligne si bien, un épisode d’Heroes vaut bien un épisode de Supernatural. Aucune de ces deux séries n’a l’intelligence d’un Buffy, ou d’un Angel. On peut évidemment les apprécier, mais à une juste mesure. Il est triste de devoir se contenter de "juste" Heroes, de "juste" Dirty Sexy Money ou de "juste" Bionic Woman.


Down in the Hole
On vous l’avait dit, Ju ne regarde plus QUE The Wire !

Parfois, quand on a un message important à faire passer, genre « The Wire c’est trop bon, motherfucker », on ne peut pas se contenter d’utiliser les sentiments de ses lecteurs et de les flatter eux et leur élitisme, il faut également faire appel à leur raison. Voici donc, pour votre plus grand plaisir, encore plus de raisons de regarder The Wire.

Première raison, bien terre à terre, et pas des moindres, la série passe sur HBO. Et qui dit HBO dit liberté de ton, de sujets, etc… mais surtout violence et sexe : homme/femme, homme/homme, femme/femme, homme/femmes, il y en a pour tous les goûts ou presque, les amateurs de cul, de cul, et de cul seront forcément ravis.

La deuxième raison de regarder The Wire est ce qu’on appelle une « raison de vie ou de mort ». En effet, la série vous permettra de survivre dans la jungle urbaine de Baltimore (la première leçon à retenir étant qu’il faut mieux ne pas vivre du tout à Baltimore), à reconnaître ses codes, ses coins de rue à éviter, et surtout à étendre vos connaissances linguistiques avec de l’argot bien tordu et du vocabulaire technique sur le monde de la drogue, idéal dès lors qu’on aborde…

…. la troisième raison de regarder The Wire à savoir comment monter vous-même votre propre commerce de drogue. Vous y découvrirez tout le processus de vente et des relations avec vos « clients », comment engager et entraîner vos soldats de façon à étendre votre territoire, comment faire disparaître les corps, en plus de compléments super utiles sur l’approvisionnement et le blanchiment d’argent. En bref, une mine d’informations pour tout entrepreneur qui se respecte, en plus de mises à jour régulières sur les dernières techniques de surveillance de la police.

La quatrième raison de regarder The Wire tient en un seul mot : Omar.
Ou plutôt « Omah ! », puisque c’est ce que vous crierez à chaque fois qu’il apparaîtra à l’écran.

La cinquième et dernière raison de regarder The Wire est la plus importante de toute. Grâce à la série, vous obtiendrez un alibi intellectuel imparable, cette chose merveilleuse qui vous permet de dire du bien de tout ce que vous voulez, aussi mauvais que ce soit, tout simplement parce que vous pouvez terminer votre argumentation par un élégant « Ouais, mais moi je regarde The Wire ».
Attention, ce dernier point est temporaire, seuls les premiers à regarder la série auront la chance de pouvoir en bénéficier, et je ne peux que vous conseiller de ne pas trop attendre avant de vous jeter dessus.


Teen Snow
Joma a hâte de pouvoir retourner skier ; en attendant il regarde Whistler

Tiens, c’est marrant je n’ai jamais parlé de Whistler l’an dernier. J’ai du me dire qu’un teen show canadien sur des snowboarders ça ne devait pas intéresser grand monde. Ou alors, la fin d’EDUSA et la naissance de pErDUSA arrivées au même moment que la diffusion de la saison 1 a du accaparer mon attention. Pourtant, dieu sait que j’ADORE les teens shows !
Comme dit plus haut, Whistler se passe dans la station de ski de… Whistler. Beck McKay, champion olympique du cru, est retrouvé mort aux pieds d’une falaise après un ride de snowboard (’tain j’me la pète avec du jeunisme). Son frère Quinn ne croit pas à la thèse de l’accident et va tenter de chercher la vérité. Autour de lui gravitent ses parents qui tiennent un pub dans la station, l’ex de son frère, et la famille Varland, riche propriétaire du principal hôtel.
Ne vous méprenez pas, Whistler ce n’est pas Veronica Mars chez les Canucks. Même s’il y a bien résolution de l’intrigue du meurtre en saison 1, celle-ci sert essentiellement de fil rouge. Non, la série est un teen soap, un vrai, comme les aime Jéjé, sans clin d’œil à chaque épisode de la part des scénaristes ou d’humour second degré à chaque scène. Qui plus est, les intrigues des grands ne font pas pièce rapportée par rapport à celles des adolescents, du moins en saison 1.
Les deux premiers épisodes de la saison 2 qui vient de commencer nous replongent dans les pentes enneîgées des montagnes canadiennes. Le premier épisode est une mise en jambe qui nous permet de retrouver Whistler tranquillement, sa station, sa neige, ses djeunz, ses adultes. Le second nous donne les pistes (oui je sais, trop facile) pour les prochaines intrigues. Je ne vais pas les énumérer, déjà parce qu’il s’agit d’un soap et donc il n’y a rien de révolutionnaire, l’exemple le plus marquant est Quinn qui se retrouve en compétition avec un nouveau membre de l’équipe de snowboard qui est une vraie tête à claques gonflé à l’arrogance.
Rien de bien nouveau donc. Whistler n’est pas The Wire, je laisse à Ju et Jéjé le monopole du bon goût, mais l’amateur de soap qui est en moi est vraiment content de retrouver la série de Kelly Senecal cette année.


Pourquoi Charlie Day devrait écrire un Musical
Blackie trouve que le temps est ensoleillé à Philadelphie...

"I’m gonna rise up, gonna kick a little ass
Gonna kick some ass in the USA
Gonna climb a mountain, gonna sew a flag, gonna fly on an eagle
I’m gonna kick some butt, gonna drive a big truck
I’m gonna rule this world
I’m gonna kick some ass
I’m gonna rise up, gonna kick a little ass
Rock, flag, and eagle !"

Paroles de Nightman

“Dayman (ah ah aaah)
Fighter of the Nightman (ah ah aaah)
Champion of the sun (ah ah aaah)
You’re a master of karate and friendship for everyone
Dayman”



la Rédaction
P.S. Pour venir parler avec nous des séries qui vous donnent un alibi intellectuel ou celles qu’il faut toujours défendre contre des accusations de stupidité profonde, venez sur le forum et son sujet dédié à Ma Semaine à Nous.