Critique des meilleures nouvelles séries télé (et des autres)
Regarde critique sur les séries TV actuelles

Ma Semaine à Nous - Critique de l'épisode Semaine de la saison Semaine

N°42: Semaine du 15 au 21 octobre

Par la Rédaction, le 21 octobre 2007
Publié le
21 octobre 2007
Saison Semaine
Episode Semaine
Facebook Twitter
Cette semaine, Blackie et Feyrtys n’ont pas d’autre choix que de parler de Mad Men. La meilleure série de ces derniers mois mérite bien ça (et la présence de la talentueuse Christina Hendricks à la une de cette semaine, rien n’est trop beau). De l’autre côté de l’Océan Atlantique, Tigrou découvre le visionnage de ses séries préférées (enfin pas vraiment) via le site des chaînes qui les diffusent. Conundrum est en vacances, sans Internet, mais il a pris le temps de dire avant de partir à quel point Bon Jovi est nul. On remercie sa dévotion. De son côté, Joma soutient à 100% la candidature de Stephen Colbert aux élections présidentielles américaines. US citizens, you’re on notice !

Don’t think twice it’s alright
Blackie aime les hommes un peu timbrés, surtout ceux de Mad Men

Si vous ne vous êtes toujours pas mis devant Mad Men, n’y réfléchissez pas à deux fois pour vous faire une intégrale dès maintenant. Cette série est un bijou à ne pas rater et quand la majorité de la rédaction reste bouche bée, ce n’est pas sans raison. C’est LA meilleure nouveauté de la saison, el numero uno, et qu’elle ait démarré en période estivale n’y change rien.

Il m’est très difficile de réaliser que la saison vient de s’achever et que je ne reverrai pas d’ombre tomber d’un gratte-ciel pendant plusieurs mois. Tant de choses se sont produites, tant de choses restent en suspens… A l’image de leur campagne pour Nixon, les employés de Sterling Cooper ont fait beaucoup d’efforts pour sortir de leur détresse mais n’ont fini que perdants.

Après avoir passé des mois à fuir ses familles, celle de son passé et celle de son présent, Don semble avoir enfin fait la paix avec lui-même et décidé de rester avec ceux qu’il aime. Malheureusement, c’est au même moment que Betty ouvre enfin les yeux sur son mariage. Une Betty qui m’a largement impressionnée en manipulant son traître de psychologue, avant de réaliser par elle-même d’où venait sa tristesse. Concernant Peggy, on est beaucoup à s’être fait berner autant qu’elle. Sauf Feyrtys, notre Chef qui sait toujours tout et devant laquelle je m’incline pour lui avoir bêtement répondu des « Mais non, elle a pris exprès la pilule… Puis elle a grossit de partout, t’as vu son menton ? » Comme je suis naïve ! Sa prise de poids paraissait si logique après sa rupture avec Pete et si indispensable aux évènements suivants que la surprise finale fut de taille. Je m’incline aussi devant vous, mesdames et messieurs les scénaristes, pour avoir aussi magistralement orchestré cette révélation. Des trois, Peggy me semble être dorénavant la plus coincée dans une impasse.
Quant aux autres, leurs actes désespérés ont vu plusieurs conséquences et ils semblent sombrer encore plus profondément. Est-ce qu’Harry va continuer à déambuler en slip dans les bureaux ? Pete va-t-il se servir de son fusil contre sa femme et sa belle-famille ? Après les hétéros et homos de tous sexes, reste-t-il encore des gens à attirer pour Joan ? On n’est pas prêts de s’ennuyer chez Sterling Cooper.

C’est une superbe illustration de la fin des années 1950 que nous avons eu là, celle qui marque la fissure des rêves de perfection. Une étape douloureuse par laquelle il faut passer pour arriver à une certaine liberté. Une expérience intemporelle, finalement, que les hommes et les femmes de Madison Avenue nous ont rappellé avec une finesse sans égale. Vivement l’été prochain. En attendant, j’espère qu’AMC aura la bonne idée de poursuivre la production de séries d’aussi bonne qualité.


Ne sont pas Sting & The Police qui veulent !
Drum aimerait bien que Saturday Night Live ne perde pas de temps avec Jon Bon Jovi

Il y a quelques années, j’avais perdu foi en Ally McBeal. Puis, en saison 4, un ancien de Saturday Night Live a rejoint la distribution : Robert Downey Jr. Son arrivée a dynamisé la série et David E. Kelley a produit la meilleure saison que la série a connue.

Puis Robert Downey Jr est parti.

Et Jon Bon Jovi et arrivé. 22 épisodes plus tard, DEK euthanasie sa série. Jon Bon Jovi ne fait pas de la bonne musique, ce qui est gênant pour un musicien, et ça ne fait pas de lui un acteur. Alors pourquoi après avoir ruiné Ally McBeal est-il invité de Saturday Night Live cette semaine ? Est-il obligé de ruiner tous les bons programmes qui ont eu un jour Robert Downey Jr au générique ?

L’émission commençait plutôt bien. Un sketch avec Amy Poehler, bien que centré sur Bon Jovi, est toujours drôle. Puis, il y a eu le monologue où l’on découvre que Jon Bon Jovi est le meilleur acteur de son groupe quand Richie Sambora oublie l’une de ses deux lignes de dialogue. Ensuite, ils chantent.

Suivent deux sketchs sympathiques (merci Jon Hader !), on se moque un peu de Al Gore (merci Darrell Hammond), un "digital short" bien jeté d’Andy Samberg qui frappe le chanteur (MERCI ANDY !!!) et un "Week End Update" assez réussi. Rien d’exceptionnel, mais peu de Bon Jovi, et ça c’est pas un mal.

Les invités musicaux, les Foo Fighters, chantent leur premier, et fait rarissime dans l’émission, unique morceau. Pourquoi ? Pour un sketch médiocre avec Jon Bon Jovi en alien et pour que Jack Nicholson (?!?!) présente une deuxième chanson de Jon Bon Jovi !

Il n’y a que vingt SNL par an, et les deux premiers n’étaient pas exceptionnels, alors il serait judicieux qu’on évite de les gaspiller avec du Jon Bon Jovi !


Mes séries légales à moi
Tigrou découvre la technologie

Lundi soir, j’ai regardé les derniers épisodes de Desperate Housewives et de Brothers & Sisters. En streaming. Sur Internet. Sans payer. Et dans la plus totale légalité !

Comment j’ai fait ? Je suis tout simplement allé sur le site d’ABC !

Avant que certains ici ne se fassent de faux espoirs, je préfère préciser que je vis actuellement aux Etats-Unis et que, a priori, le “Full Episode Player” d’ABC ne marche que là-bas. (Trafiquer votre connexion pour faire croire à ABC que vous êtes aux Etats-Unis quand vous n’y êtes pas, n’étant a priori pas plus légal que de télécharger directement l’épisode…)

Maintenant, concernant le fonctionnement du FEP et la qualité des vidéos, j’ai été très agréablement surpris.

J’avais testé l’Episode Player d’ABC Family cet été (qui marchait en France, lui, je ne sais pas si ça a changé depuis) pour regarder Greek et, si le principe était intéressant, la qualité des vidéos avait de quoi rebuter : un streaming tout moche, une fenêtre minuscule qu’on ne pouvait pas agrandir, des ralentissements nombreux…
De plus, impossible de choisir son episode, il fallait forcemment regarder le dernier diffusé : impossible donc de se servir de l’Episode Player (problématique, par exemple, quand on revient de vacances).
Bref, l’intention était louable, mais le résultat final semblait difficilement à même d’endiguer le téléchargement illégal.

Le FEP d’ABC de cette rentrée est, lui, beaucoup plus réussi.

Première bonne surprise : on n’est pas limité au dernier épisode diffusé ! Pour Desperate Housewives et Brothers & Sisters, les trois premiers épisodes de la saison étaient disponibles. Pratique pour rattraper son retard, ou pour commencer après quelques semaines une série dont tout le monde parle.

Deuxième bonne surprise : la qualité des vidéos est tres bonne. Le chargement se fait en moins de 30 secondes, même avec une connexion pourrie comme la mienne, et l’image est tout à fait regardable (on est loin d’un rendu TV ou DVD et qu’il faut s’éloigner un peu de l’écran pour ne pas remarquer certains flous mais ça reste très correct). Et surtout, on peut choisir la taille de sa vidéo et même la mettre en “presque” plein ecran (je n’ai pas réussi à faire disparaître les barres d’icone du player). Sauf pour Brothers & Sisters, où le mode plein ecran n’etait pas proposé, allez savoir pourquoi… en même temps comme je regarde Brothers & Sisters en faisant la cuisine, parce que la série ne mérite pas mon attention à plein temps, ce n’est pas bien grave.

Quand à la contrepartie (bah oui, vous vous doutez bien qu’ABC ne met pas ces vidéos sur son site par bonté d’âme), elle est loin d’être excessive : quatre petites pubs de trente secondes s’intercallent dans l’episode en lieu des “commercials”. A peu près autant de pubs que quand vous voulez regarder une bande annonce sur Allociné donc, sauf que votre épisode dure vingt fois plus longtemps ! Et puis, on subirait en moyenne vingt minutes de pubs pour quarante minutes d’épisode si on regardait sa série à la télé américaine, on réalise qu’on fait une bonne affaire au final.

Ce "Full Episode Player" est donc une très bonne surprise, grâce aux qualités que j’ai énumérées ci-dessus, mais aussi parce qu’il diffuse des épisodes de séries sur Internet tout en respectant leur modèle économique d’origine (gratuité du visionnage et revenus reposant sur la publicité). Parce que mine de rien, payer deux euros son episode, surtout quand c’est un épisode de Heroes, ca refroidit pas mal !

Mon seul doute concerne en fait la viabilité économique de ce système… Si la diffusion des épisodes en ligne se développe, les revenus générés par quatre pubs de trente secondes par épisode seront-ils suffisant pour assurer la rentabilité du modèle ? J’ai du mal à y croire, mais si c’est le cas, les "Full Episode Players" et le téléchargement légal en général ont un bel avenir devant eux.

Tant pis pour ceux qui se font envoyer leurs épisodes en France par une tante américaine !


A PRESIDENT WITH BALLS ?
Joma, chef de campagne pour Stephen Colbert

He did it !!!
Cela traînait dans l’air depuis quelques temps, sans doute depuis la venue du candidat républicain Mick Huckabee qui lui avait proposé d’être son vice-président... Ou pas, allez savoir avec ce diable de Colbert.
En tout cas Stephen Colbert a annoncé sa nomination à la course pour la présidence des Etats-Unis dans l’état de Caroline du Sud qui l’a vu naître.
Coup marketing bien pensé ; il est en pleine campagne de promotion de : I am America (and so can you !), son dernier livre (ou bien simple bouffonnerie). En tout cas, ce dernier éclat de Stephen Colbert ne laisse pas indifférent.
Dans un sens, on pourrait presque croire que Stephen fait un plagiat du film Man of the year avec Robin Williams, où là aussi, un présentateur d’une émission de satire politique se présentait à la présidence des USA. Un film qu’une partie de la rédaction de pErDUSA vous recommande par ailleurs.
Mais ce n’est bien sûr pas la première fois qu’un comique se lance dans une course à la présidence, aux USA comme en France d’ailleurs. Et il est même toujours bon, à mon avis, que le processus démocratique soit tourné en dérision quand les instances officielles (les politiques) en oublient le but final qui n’est pas leur pouvoir personnel mais bien celui de la nation… Mais je m’égare, mes considérations naïves de la politique n’ayant pas vraiment leur place ici.

Il ne fait aucun doute que Stephen Colbert est devenu une icône populaire depuis le lancement du Colbert Report. Il a remis au goût du jour un mot tombé dans l’oubli (Truthiness). Il s’est payé la tête de Georges W Bush et des médias à la solde de la présidence lors du White House Correspondent Diner en 2006. Il a eu une glace nommée en son honneur (d’ailleurs si je vais un jour aux USA, la première chose que je fais c’est de me ruer au rayon glace d’un supermarché pour acheter de l’Americone Dream de Ben&Jerry’s (et accessoirement du Cookie Dough). Il a une petite ville canadienne qui a désormais un Stephen Colbert Day. Et il a failli avoir un pont en Hongrie à son nom. Ce qui veut dire que son nom est déjà largement connu, bien plus que certains candidats républicains ou démocrates.
Il est capable de mobiliser son audience au travers de ses sites Internet pour tout ce qui concerne la campagne.
A l’heure actuelle personne n’est encore capable de dire quel impact aura Colbert sur la campagne ; l’annonce de sa participation n’ayant eu lieu que dans le Colbert Report du mercredi 17 octobre. Il faudra déjà qu’il arrive à avoir les 35000 dollars pour être sur la liste républicaine, oui, oui, vous avez bien lu la somme. Et les 2500 dollars, ou 3000 signatures de votant de Caroline du sud pour être sur la liste démocrate, puisqu’il veut se présenter avec les deux formations.
Néanmoins, soyez sûrs que pErDUSA suivra tout ça de prêt et vous tiendra informé pour savoir si Stephen Colbert est comme on dit en VO : a great candidate or the greatest candidate ?


God Bless the Rejuvenator
Feyrtys, elle aussi, en pince pour les hommes (et les femmes) un peu timbrés de Mad Men

Qui aurait cru que la meilleure série de l’été 2007 viendrait d’une chaîne dont personne n’avait entendu parler ? AMC (American Movie Classics) a diffusé une série sublime, qui prend des risques et qui sort des sentiers battus. Autrement dit, une série comme il devrait y en avoir beaucoup plus, surtout en cette rentrée moribonde et conformiste jusqu’à l’écoeurement.

Mad Men se déroule en 1960, à New York, dans l’agence de publicité Sterling Cooper. La première chose à dire est qu’à aucun moment, nous n’avons l’impression de regarder une reconstitution de cette époque. Mad Men réussit à nous immerger totalement dans l’Amérique du début des années 60, par son attention aux détails (les costumes sont somptueux), et par sa volonté de ne pas tomber dans le ton détestable de la nostalgie.
En plus, la série bénéficie du meilleur générique de l’année, devant celui de Dexter ou de Friday Night Lights, d’après moi. Dans ce générique réalisé façon collage, tous les thèmes de la série se recoupent : un homme en costume entre dans son bureau, comme il le fait problablement tous les jours, quand soudain tout autour de lui s’écroule. Il chute au ralenti du haut de son gratte-ciel, de sa Tour d’Ivoire, le long des panneaux publicitaires qu’il a lui-même créé et qui vantent le rêve américain, qui se servent du désir et du plaisir sexuel pour vendre de l’alcool ou des produits de luxe, et qui continuent cependant à prôner les valeurs traditionnelles de famille et de mariage. Sa chute semble enfin se terminer lorsque la silhouette se rapproche du sol, mais un dernier plan sur cet homme assis, serein (ou pensif ?), dans un canapé, en train de fumer, nous fait comprendre que cette chute n’était pas réelle… Mais probablement la messagère des changements à venir dans une société réticente à toute évolution.

Plusieurs thèmes de la série sont abordés dans ce générique (la perte de contrôle, la chute du modèle patriarcal traditionnel, les débuts de la libération de la femme, les mensonges diffusés par la publicité…) mais le thème essentiel de Mad Men, est, de mon point de vue, cette schizophrénie dont semblent souffrir tous les personnages. Tout va mal, le monde tel que les personnages de cette série le connaissent est en train de s’écrouler (ou simplement de changer), mais tout le monde veut garder les apparences sauves, et ils développent tous au moins deux personnalités. Que ce soit pour se conformer à ce que la société attend d’eux, pour sauvegarder leur statut, pour sauvegarder leur mariage, pour sauvegarder leur santé mentale, les personnages de Mad Men se sont pas ce qu’ils paraissent, ou en tout cas, jamais entièrement.

On se laisse porter par un monde étranger et quotidien à la fois, par des personnages éloignés et très proches de nous, et par une atmosphère oppressante, poétique et brillamment mise en scène.

Aucun de ces personnages n’est un cliché, aucune situation n’est attendue ou stéréotypée : on ne sait pas à quoi s’attendre lorsque l’on regarde Mad Men, et c’est si rare à la télévision américaine en ce moment qu’il faut l’applaudir.

la Rédaction
P.S. N’oubliez pas de venir partager avec nous vos avis sur les séries qui vous donnent envie de parler d’elles, sur le forum et son sujet dédié à Ma Semaine à Nous.