Entre les premiers épisodes de dernières saisons respectives de Fringe et 30 Rock qui ont décidé de sortir par la grande porte, et ces comédies qui rattrapent d’un coup leur absence prolongée des grilles des network US, en moins d’un mois, j’ai dépassé le cap du vingtième épisode inédit de série que je n’ai pas eu le temps de voir.
Le pire dans tout ça ? Je n’ai toujours pas vu une seule seconde de la nouvelle saison de The Good Wife, je ne sais toujours pas si Homeland s’est enfin décidé à choisir entre le NulouGénial, je n’ai pas passé beaucoup de temps avec Amy Poehler, mais je suis à jour sur une série de Shonda La Merveilleuse.
Et ça, ça me fait mal au bide.
J’espérais à moitié que Scandal allait se casser la gueule en début de saison 2 et que les sept épisodes de la saison 1 n’était qu’une erreur ou un écart de conduite de ma part, mais non. En deux épisodes, Scandal confirme mes pires craintes : j’aime vraiment une série de Shonda la Merveilleuse. Et je sais exactement pourquoi cette série me plait.
Si une sitcom a des rires enregistrés et un générique, indépendamment de sa qualité, elle a toute mon attention pendant au moins deux saisons. Scandal est l’équivalent drama d’une bonne sitcom des années 90, cette magnifique période où on savait qu’on regardait une comédie parce qu’il y avait des acteurs qui surjouaient en public et un drama parce qu’il durait 45 minutes. Scandal a un côté rétro avec un bon dosage d’intrigues indépendantes moralement ambiguës et un arc sur toute la saison qui me rappelle un peu The Practice.
Surtout que, si le reste de la saison est de la qualité des deux opus diffusés récemment, la série a travaillé les défauts de la première saison. En premier lieu, l’arc de la saison a non seulement été très bien amené le printemps dernier, mais il donne enfin une raison de s’intéresser à Quinn Perkins. Le mystère de « Qui est Quinn Perkins ? » est bien évidemment lié à Olivia Pope. Mais Shonda n’étire pas son intrigue en longueur, dès le season premiere, on a notre réponse. Là, où Shonda impressionne, c’est qu’elle réussit à faire avancer très très vite son intrigue, tout en donnant du matériel à l’un des personnages les plus faibles de la saison une. Le « Qui est Quinn Perkins ? » n’est plus un simple mystère, mais une véritable quête d’identité.
Dans cet épisode, Quinn recontacte son père, mais celui-ci lui en veut terriblement. La colère qu’il ressent envers sa fille est tout à fait compréhensible et ne disparaît pas après 45 minutes d’épisode et une explication légitime. Quinn doit totalement se redéfinir en faisant le deuil de sa vie passée. Ce qui n’est pas une chose aisée car, non seulement, son secret a été dévoilé de façon très publique, mais surtout qu’Olivia lui cache une partie de la vérité. Si le fait que tout tourne autour d’Olivia me gênait un peu en saison 1, j’aime que ces épisodes mettent en avant la difficulté d’un personnage principal à lui faire confiance. Dans le premier épisode, le reste de l’équipe se demandait s’il devait faire confiance à Quinn. Cette semaine, Quinn enrage contre une Olivia trop secrète.
Ce qui en saison 1 était trop acquis, s’avère être judicieux en saison 2. L’autre grand bénéficiaire est Joshua Malina. Olivia sait tout et connaît tout le monde. L’issue du procès du premier épisode n’était heureusement pas qu’une simplicité scénaristique. Elle redéfinit sa relation avec Joshua Malina mais surtout donne à ce dernier une vraie raison d’être. L’année passée, il était à la fois le bon ami, et le Coyote de Olivia "Bip-Bip" Pope, à savoir cet ennemi qu’il est si facile de battre. Mais, voilà, avec cet acte pour sauver Quinn, Olivia s’est fait un ennemi d’un homme bon et intelligent. Le voir sur la trace de Quinn et Olivia en fin d’épisode est une excellente promesse pour la suite de la série.
Maintenant, attardons nous sur le principal mystère au centre de la série « Mais qu’est il donc arrivé à la bouche de Kerry Washington ? ». On le rappelle, c’est très mal de critiquer le physique d’une femme dans un mili… O.K., mon préambule du bilan de la saison 1 est valable aussi ici. Alors pour répondre à Jéjé sur le forum, la bouche me choque moins parce que Washington a un jeu un plus calme et posé que l’année dernière. Le côté ultra-dramatique nécessaire pour lire les dialogues ultra-importants de Shonda la Merveilleuse est revu à la baisse et du coup, je suis mon choqué par sa bouche d’Alien.
Ceci étant dit, elle me fait de plus en plus penser aux bonhommes tout grands et tout blancs de Prometheus. Je ne sais pas si sa peau a naturellement cet aspect photoshopé, mais elle garde son air d’extra terrestre peu expressif, Kerry.
