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Les Moments du Mois - Trois moments séries qui nous ont marqués au mois de mai

2016: Mai 2016 en 3 Moments Séries

Par la Rédaction, le 1er juin 2016
Publié le
1er juin 2016
Saison Mai
Episode Mai
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Les Moments du Mois, c’est la chronique mensuelle de pErDUSA où l’introduction chiante à écrire va être systématiquement remplacée par des pensées sans intérêt dont il est, quand même, super agréable de se libérer l’esprit.

Aujourd’hui, une pensée sans intérêt consacrée au "Night’s King" de Game of Thrones :

Ils sont sérieux ? Le méchant dans Game of Thrones s’appelle le "Roi de la Nuit" ? Est-ce que ça veut dire qu’il est marié à la "Reine de la Nuit" ? Et... ça veut dire qu’on est censé prendre au sérieux un couple que se fait appeler "le Roi et la Reine de la Nuit" ?

C’était la pensée sans intérêt du mois.

En mai on a écrit sur la dernière saison de Banshee, sur les vingt ans d’un épisode de Law & Order, et sur les deux saisons de Grace and Frankie.

On a aussi regardé d’autres choses...

1 The 100

Saison 3 – Episode 16 – Perverse Instantiation, Part Two

19 mai / I never thought I’d see you again
Par Jéjé

Allez, Feyrtys, arrête ta lecture ici et reprends The 100.
Fais-moi confiance.
Vraiment.

Je sais que j’ai pu te décevoir quand j’ai écrit, au moment de l’épisode controversé qui a vu la mort de Lexa, que je n’arrivais pas à « m’investir dans la polémique et que j’avais adoré le dit épisode". Je me suis surpris moi-même à me retrouver dans les rangs de Ju alors qu’il s’est souvent moqué des contradictions qu’engendrait ma passion pour le test de Bechdel et mes goûts, voire mes choix, en matière de séries.
Je sais que même si j’ai tenté de comprendre la réaction des fans les plus amèrement déçu-e-s par ce qui était arrivé à ce personnage devenu emblématique du trope fâcheux [Bury Your Gays], que j’ai découvert grâce à ton billet du mois de mars, je n’y ai jamais adhéré complètement.

Mais franchement, reprends The 100.

J’imagine qu’avec la photo et le titre de l’article, tu es déjà bien spoilée, mais je me rassure en pensant que ces informations vont pouvoir te redonner confiance en la série et en ses scénaristes.

Regarde ce finale.

Parce que…

Parce que Lexa y est de retour et qu’il met habilement l’accent sur l’importance de sa relation avec Clarke au cours de la série.
Parce qu’avec cet épisode formidable, sa mort n’est plus ce rebondissement perçu comme une preuve de la paresse néfaste des scénaristes, mais un événement-pivot, intimement lié à l’arc principal (très réussi) de la saison et à sa résolution, qui prépare le départ flamboyant à venir du personnage.
Et parce que c’est un finale épique.

La polémique, probablement justifiée à l’époque, confirme que c’est rarement une bonne idée pour les scénaristes de jouer avec les attentes des fans de leur série. Elle aura eu le mérite de mettre en lumière le traitement souvent problématique des rares personnages lesbiens des séries télé américaines mais il ne faudrait pas qu’elle fasse oublier que The 100 est une très très chouette série (même, voire encore plus, en saison 3).

Une très très chouette série, qui plus est, peuplée de personnages de femmes complexes et de premier plan, dont l’héroïne est bisexuelle et dont les efforts faits au niveau de la représentation des minorités dépassent, et de très loin, la quasi totalité de la production actuelle.

Ça, ou je suis trop crédule et très facilement manipulable.

2 Penny Dreadful

Saison 3 – Episode 4 – A Blade of Grass

22 mai / Eva et ses Yeux Carrés font le Show
Par Ju

Il y a une scène fascinante à la fin du (très bon) premier épisode de la saison 3 de Penny Dreadful où, pendant quelques minutes, Eva Green nous récite de la poésie, le regard (carré) perdu sur les toits londoniens, la clope à la bouche. Un moment magique qui m’a fait penser que je serais sans doute prêt à regarder une série qui ne consisterait qu’à ça. Elle s’appellerait « Eva et ses Poèmes », il n’y aurait aucune histoire, à peine un décor, juste Eva Green et sa poésie.

Trois semaines plus tard, Penny Dreadful m’a piqué mon idée.

« A Blade of Grass » est un bottle episode (un « cubisode » ?) où, pendant cinquante minutes, Eva Green est enfermée dans une pièce capitonnée. En guise de poésie, les dialogues sophistiqués et très peu naturels (je dis ça avec beaucoup d’affection) de John Logan, le créateur de la série.

En général, je suis vraiment amateur des épisodes en huis clos. L’avantage de ce type d’épisode sur un épisode classique, c’est qu’il y a souvent un vrai effort de fait pour que chaque scène et chaque ligne de dialogue ait une vraie importance. Paradoxalement, il y a souvent moins de remplissage dans un bottle episode que dans un épisode traditionnel, comme si les scénaristes voulaient s’excuser du procédé en s’appliquant tout particulièrement sur leur script.
Je suis fan, donc. Alors vous imaginez bien qu’un épisode bouchonné mettant en scène Eva Green… Avec ses trois acteurs, quasiment sans aucune histoire, « A Blade of Grass » est un vrais succès sur le fond comme sur la forme, porté par une Eva Green déchainée, sans aucune pudeur, qui dévore chaque scène avec un charisme incroyable.

3 Law & Order : Special Victim Units

Saison 17 – Épisode 23 – Heartfelt Passages

26 mai / In the end we’re just all passing through
Par Feyrtys

Pour un procedural, SVU maîtrise parfaitement l’équilibre entre les vies intimes de ses personnages et les intrigues policières et légales, comme on l’a encore vu dans ce season finale en deux parties. Au cours d’une saison, au détour d’une courte conversation, on apprend à connaître et à s’attacher aux détectives, avocats, ADA, sans que leurs vies personnelles ne viennent empiéter sur le thème principal de la série : écouter les victimes, enquêter, condamner. Même si, contrairement à L&O et comme le dit Drum dans son excellent article sur la saison 17, SVU a depuis quelques saisons cette particularité de donner une plus grande place à l’intimité de ses personnages.

SVU est tout sauf une série froide ; c’est avant tout une série humaine, au sein de laquelle des professionnels évoluent dans un monde cruel et souvent désespérant, mais sans jamais devenir des pions interchangeables, ni perdre une once de ce qui fait d’eux des êtres humains, avec leur forces, leurs failles et leurs familles parfois over-the-top. Comme le casting évolue au fil des saisons, SVU nous apprend à vivre les départs des personnages principaux ou secondaires de façon sereine. Quoi qu’il arrive, on le sait, le cœur de la série reste le même et assure notre fidélité. Dans un exemple opposé, mais non sans similarité, les docteurs du Seattle Grace n’ont rien de très professionnels et leurs vies intimes empiètent allègrement sur celles de leurs patients, mais Grey’s Anatomy a elle aussi su parfaitement garder son identité au fil des saisons et rendre les changements de casting presque anecdotiques. Je me rends compte que ce sont deux séries que j’admire, ce n’est peut-être pas pour rien.

Les départs et les arrivées dans SVU sont donc une évolution naturelle de la série et non un ressort dramatique artificiel (n’est-ce pas, Game of Thrones). Mais il arrive, comme c’est le cas dans ce season finale, qu’un départ soit plus tragique que les autres. La série réussit alors à se recentrer un temps sur ses personnages et offrir des scènes toutes plus émouvantes les unes que les autres, en partie parce qu’elle a su nous donner des indices, au cours de la saison, sur le respect mutuel et l’attachement qui se sont développés entre tous ces personnages, comme c’est le cas entre Olivia Benson et Tucker, le détective de l’IAB de qui elle s’est rapprochée.

- We have a good thing going here, the three of us.

- Yeah we do.

- So… It might be nice to get away for a while. How do you feel about Paris ?

- Paris… I like it.

Nous aussi Olivia, nous aussi.

la Rédaction