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Terriers - Critique du premier épisode de la série

Terriers: C’est pas la maison des lapins ?

Par Jéjé, le 13 septembre 2010
Par Jéjé
Publié le
13 septembre 2010
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Ce que je voulais pour ma première review de la saison, c’était un truc facile, soit en langage perdusien, pouvoir dire du mal ! Je voulais ironiser sur la coiffure des actrices, leurs poids, leurs lèvres, me scandaliser des grosses ficelles utilisées, reprendre des lignes entières de dialogues ineptes et ricaner...
Mais le sort en a décidé autrement.

Pourtant, quand Ju m’a parlé de Terriers, je me suis dit qu’avec un titre pareil, c’était du tout cuit ! Une suite de Cavemen, la "grande" sitcom de ABC, gros potentiel...

Je n’ai pas tout de suite pensé à la race de chiens, emblème des équipes de sports de la fac de Boston, ni aux tanks de l’armée britannique, ce qui vous indique mon niveau en civilisation anglo-saxonne. Moi, j’ai pensé à la maison des lapins et des blaireaux.

Puis, je suis allé faire un petit tour sur le site de FX.

Qu’est-ce que c’est ?

Ceci n’est pas un montage

C’est écrit en petit en bas à gauche.
"Hank, un ancien flic, et Brett, son meilleur ami, sont les membres d’une agence de détectives non déclarée, une affaire trop petite pour couler."
Et il y a un bouledogue au volant d’une voiture.
Et le nom de l’agence, c’est Terriers Investigators.

Sérieusement. Entre ça, un remake de Nikita par les gars des Experts et un teen-show au pays des cheerlearders avec des gens de High School Musical, Iris, Ju, c’est moi qui gagne, hein ?

C’est avec qui ?

Des vrais champions.
Donald Logue, le père dans Parents à tout prix.
Michael Raymond-James, le psychopathe de la saison 1 de True Blood.
Laura Allen des 4400.
Et un chien.
UN CHIEN !

J’ai gagné, hein ?

Et c’est bien ?

C’est super bien.
Je suis dégoûté.

Ça tient évidemment, mais pas seulement, au couple que forment Hank et Brett. D’habitude, dans les "buddy"-movies (est-ce qu’on peut dire buddy-dramas ?), l’intérêt tient à la confrontation entre deux personnalités, deux approches de la vie, deux tempéraments diamétralement opposés et à la complicité qui va naître malgré ces antagonismes.
Ici, les deux personnages, amis de longue date, partagent une vision assez commune des choses. Et s’ils sont en réduits à faire des enquêtes de toute petite envergure dans leur voiture, ils ne sont pas dépeints comme de traditionnels "loosers", un type de personnages peu captivant (surtout quand ils sont deux).
Ils en sont juste à un moment pas simple de leur vie : Hank se remet de son alcoolisme, de la perte de son boulot et de son divorce, Brett tente de s’affranchir du statut d’ "éternel adolescent". Et surtout ce sont des types futés.
Dans leur humour, déjà !
Et surtout dans leurs actions...

Au cours de cette première affaire, ils ne font aucune bourde patente et se débrouillent au mieux de leurs moyens. Pas d’étincelles, pas d’initiative faussement héroïque à la limite de l’inconscience, mais de l’inventivité et du panache.
Ce qui rend leur décision finale d’autant plus courageuse.
Parce qu’en plus, ce pilote a la bonne idée de les lancer sur une première affaire à potentiel de “bonne trame de fond pour saison entière”.

On regarde Hellcats ou Nikita ce soir ?

Rien de tout ça ne fonctionnerait si on devait ressentir la moindre artificialité dans la représentation de cette relation, si le jeu d’un des acteurs était un peu faible que l’autre, si les dialogues ne conservaient pas leur vivacité tout au long de l’épisode, si les situations de leur vie personnelle ne sonnaient pas justes...
Il n’y a pas à s’inquiéter : Shawn Ryan, vaguement connu pour avoir créé et mené à bien The Shield sur sept saisons, et Ted Griffin, scénariste de Ocean’s Eleven, s’y connaissent en matière de distribution, de personnages et de conduite d’intrigue. Car il faut le préciser, l’affaire criminelle n’est en rien un prétexte anodin qui mettrait simplement en situation un duo comique [1], elle fait partie de la réussite de l’ensemble et fonctionne aussi bien que le reste !

Quant aux chiens, dans le pilote, on ne voit qu’un bouledogue. Qui ne parle pas. Dont on n’entend pas les pensées, non plus... Mais surtout qui ne fait pas n’importe quoi… Je suis plutôt confiant à cette idée qu’il puisse y avoir un chien de façon régulière à l’écran. Un fox-terrier peut-être à un moment donné…

Non, franchement, c’est pas mal du tout.

Bon ok, je suis complètement enthousiaste…

Alors terminons sur une note négative.
Terriers a eu un démarrage calamiteux du point de vue des audiences. Justified et Sons of Anarchy, sur la même chaîne, ont en moyenne deux fois plus de spectateurs et des bien plus jeunes.

Monde cruel !

Jéjé
P.S. J’ai pas osé le moindre jeux de mots avec les chiens, étant sûr de faire moins bien que les titres de la presse américaine.

’Hellcats’, ’Terriers’ : Good dogs, bad kitties - Miami Herald (C’est mon préféré !)
Good Bark and Some Bite – Wall Street Journal
New FX buddy drama (ah si, ça se dit !) ’Terriers’ doesn’t offer much reason to sit, stay – Sun-Sentinel (Pfff !)
Terriers’ review : An old dog with some new tricks – Zap2it.com
Terriers Review : FX Produces Mutt Not A Purebred - CMR (re-Pfff !)
Notes

[1J’ai quand même hâte de retrouver Castle et Beckett