Critique des meilleures nouvelles séries télé (et des autres)
Regarde critique sur les séries TV actuelles

The Good Fight - Et Diane lançait des haches…

The One with the Celebrity Divorce: 5 Bonnes Raisons d’Arrêter The Good Fight

Par Sebargio, le 24 avril 2019
Publié le
24 avril 2019
Saison 3
Episode 6
Facebook Twitter
Il fut un temps où The Good Wife était une série géniale. Puis elle s’est arrêtée. Et nous étions tristes. Puis nous avons appris que CBS lançait un Spin Off centré sur Diane Lockhart. Et nous avons été heureux. Pendant un certain temps du moins…

Mais que s’est-il passé dans la tête des King ?

Les diverses critiques ici même en sont la preuve, The Good Fight a été très appréciée pendant très longtemps.
J’ai, personnellement, un souvenir excellent de la première saison et un plutôt bon de la saison 2.

Mais cette année, plus rien ne va ou presque… Le premier épisode était chouette (c’est toujours chouette de retrouver des personnages qu’on aime bien), celui dans lequel Luca devient un meme était également sympathique mais le reste est une catastrophe.
Un accident industriel.

À cela plusieurs raisons plus ou moins importantes mais qui mises bout à bout plombent totalement la série et la rendent totalement irregardable.
Oui.
À ce point.

1 Roland Blum

Incarné par un Michael Sheen en roue libre, ce personnage est une catastrophe. Ersatz testostéroné d’Elsbeth Tascioni, on comprend bien ce que les King ont essayé de faire, un élément perturbateur, un antagoniste, un caillou dans la chaussure de Boseman, Reddick and Lockhart, un avocat excentrique, sans morale ni foi ni loi et pour qui la fin justifie toujours les moyens...
Mais c’est totalement foiré.
Un ratage intégral.
C’est même insupportable, une horreur à voir à l’écran.
Rarement un personnage ne m’a donné envie de lui donner des baffes à longueur d’épisode.
Il tire tout vers le bas. Le comportement et les réactions du personnage, supposément drôles et provocantes [1], ne sont pas du tout crédibles et en décalage complet avec le reste d’une série qui se veut réaliste et contemporaine.
Et son intrigue (si on peut appeler ça une intrigue) n’a aucun intérêt.

2 La réalisation

Qui s’est dit « Tiens, on va tourner au format cinématographique la 3ème saison, ça va être génial ? » Qui ? Qu’il se dénonce.
Non, mais sans rire. D’une part, ça ne sert à rien, d’autre part, la série n’en fait rien…
Peut-être à se prendre au sérieux. Parce que le cinéma c’est plus sérieux qu’une série ?
Et le 4ème mur ? On en parle deux secondes. C’est quoi cette nouvelle manie ? Pour l’instant, nous n’avons n’y avons eu droit que deux fois.
Lors du 5ème épisode, pendant l’émeute avec les « gilets rouges » (gros soupir) avec Jay nous parlant directement alors que les combats font rage derrière lui et cette semaine avec Marissa nous parlant adossée au mur des toilettes pendant qu’elle attend que Blum ait fini de faire ce qu’il a à faire (horrible... et je promets que je n’exagère pas dans ma description de la scène).
Si celui de Jay pouvait passer, celui de Marissa est "indescriptiblement" nul et ne sert à rien.
Et comme cette saison a tendance à multiplier la répétition des mauvaises idées, j’ai peur que lors des prochaines semaines nous ayons le droit à des monologues face caméra de Diane, Luca, Maia, Boseman, Liz, Julius ou pire : Blum…

3 Chansons et dessins animés

Ce qui avait été une surprise sympa vers la fin de la saison 2 et devenu une plaie en saison 3.
Ça arrive systématiquement comme un cheveu sur la soupe, ça casse le rythme de la série mais surtout le plus gros problème est que c’est devenu systématique. Pourquoi ? La démonstration par l’exemple que quelque chose qui peut être chouette une fois devient indigeste à force de répétitions. Et voilà comment on se retrouve avec des petites chansons pop guillerettes à vocation pédagogique et humoristique sur la politique US… C’est horrible. En plus, cerise sur le gâteau, cela fait quelques épisodes que les membres du cast se mettent à chanter comme ça, sans raison apparente. Par pitié : STOP !

4 Diane ne sert à rien

The Good Fight était censé être une série centrée sur Diane.
Et on sait que l’élection de Trump a quelque peu bousculé les plans des Kings mais à quoi sert-elle ? Depuis le début de la saison, Diane s’est fait virer de son club secret d’arts martiaux et s’est découvert une passion pour le lancer de hache. Oui oui. Chaque nouvel épisode est l’occasion pour elle de lancer des haches sur une cible. C’est passionnant. Ça donne énormément de profondeur à son personnage.
On n’attend plus que ça désormais, c’est LE moment que tout le monde attend (à égalité avec la chanson animée).
Et cette semaine, péripétie, cascade et coup de théâtre : Diane achète ses propres haches. Lorsqu’elle entre dans le magasin pour les acheter, le suspens est insoutenable.
Va-t’elle choisir les premières qu’on va lui proposer ? (Spoiler alert : oui).
Oh, et elle participe à des réunions secrètes, qui ne sont pas sponsorisées par Tupperware, pour faire chuter Trump. Diane ne servait pas à grand chose non plus lors des deux premières saisons mais là, on touche vraiment le fond.

5 L’obsession Trump

Et c’est peut-être ça le pire. Les King sont tellement obsédés par Trump qu’ils en oublient tout le reste. À tel point que tout le travail d’avocat passe en second plan. Le temps passé dans un tribunal cette année est réduit à sa portion congrue. Tout le reste est "politique".
Leur série n’est plus qu’un instrument grossier de propagande. Grossier n’est évidemment pas à comprendre dans le sens de vulgaire. Mais c’est pas fin, c’est pas subtil. À un point que c’est totalement contre-productif. Le message politique de la série se plante systématiquement dans les grandes largeurs. Trump, Trump, Trump, toujours Trump et encore Trump jusqu’à la saturation. Depuis trois ans, la série n’arrive à développer qu’un seul argument : « Il est méchant et il est raciste ». Non seulement c’est ridiculement peu mais c’est aussi absolument pas convaincant. Il n’y a aucune réflexion, on est dans l’opposition primaire. Et ça, ça n’a jamais changé un vote... Ce qui est pourtant l’objectif que s’est fixé la série.
Vous voulez de la subtilité et un message politique malin et actuel : regardez la cinquième saison de Madam Secretary. Tout y est fait avec finesse et intelligence. Que ce soit le changement climatique et les migrations induites, le harcèlement sexuel, la montée des nationalismes ou les campagnes anti-vaccinations… C’est beaucoup plus percutant et porteur que les coups de massue premier degré des Kings.

Et lorsque la série nous explique calmement que les femmes et les PoC ne sont pas sous-payées mais que ce sont les hommes et les blancs qui sont surpayés, j’ai envie de faire subir à ma télé le même traitement qu’aux objets du générique.
Parce qu’en fait il n’y a plus qu’une chose qui vaille le coup dans The Good Fight, c’est son générique avec ces explosions magnifiques au ralenti et synchronisées avec la musique…

Sebargio
Notes

[1Qui font de lui une sorte de réchauffé périmé de Denny Crane (note de Jéjé)