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24
8.07 - Day 8 : 10:00 PM 11:00 PM
De la mécanique bien huilée
mercredi 10 février 2010, par
L’intrigue qui sert à tout parce qu’elle sert à rien
Comme je l’avais déjà dit dans la review précédente, une intrigue qui n’a aucun rapport avec un complot, des méchants étrangers ou un attentat terroriste, se déroule en parallèle cette année. D’abord un peu moqueur, je suis prêt à affirmer que cette intrigue est aujourd’hui indispensable à la saison. Voir Dana Starbuck se démener avec son ancien petit copain, l’aider à commettre un casse et être distraite en réunion à cause d’un policier battu (à mort ?), est un vrai plaisir.
Pour la simple raison que cela aère le récit considérablement. Non seulement, les séquences sont réussies (la tension est à son comble au moment du casse), mais en plus, Katee Sackhoff fait du très bon boulot. Non pas que le registre lui soit inconnu, mais j’avais peur qu’elle devienne très vite un gros boulet. Or, le personnage de Dana Walsh ne parvient pas à être agacent. Elle prend de mauvaises décisions, ment à tout bout de champ, et va surement finir par causer du tort à la sécurité nationale avec ses soucis, mais jamais on a envie de la baffer. Il s’agit de quelqu’un de bien pris au milieu d’une situation impossible.
Bien sûr, cette intrigue a le potentiel de devenir insupportable d’ici trois épisodes et on se retrouvera peut-être à vouloir buter Sackhoff d’ici là (après tout, ce ne serait pas la première fois). Je vois mal comment les aventures de Dana Walsh pourraient durer 24 h. Mais en attendant, l’intrigue est rondement menée.
Président Hassan : prix Nobel de la paix
Je me demande si la similitude avec David Palmer (et donc Barack Obama) en début de saison était un moyen détourné pour les scénaristes républicains (aux dernières nouvelles) qui écrivent la série de dire qu’on refile vraiment le Prix Nobel de la Paix à n’importe qui.
De président droit dans ses bottes et pas salaud avec sa maîtresse, Hassan est devenu, en quelques heures, un demi-despote imposant la Terreur dans son pays pour lutter contre le terrorisme. Paranoïaque, il croit que tous ceux qui l’entourent veulent sa perte et agit comme un inconscient. Si d’un côté, l’intrigue politique est indispensable à 24 – rappelez-vous l’horrible saison 4, qui en était exempt dans ses 2/3 - il est dommage de constater qu’elle plonge, pour changer, dans la facilité. On retrouve des scènes 100 fois vues (le président fait croire à son garde du corps qu’il lui fait confiance pour finalement se retourner contre lui dès qu’il a quitté la pièce… au secours). C’est sûr que c’est plus difficile de montrer deux dirigeants de pays longtemps en conflits tentant de trouver un compromis pour que cesse les massacres. De vraies scènes politiques où personne ne serait le méchant et où le seul enjeu serait un débouché sur la paix : voilà un défi que la série devrait tenter de relever.
J’aimerais croire que les scénaristes n’iront pas trop loin avec Hassan. Qu’ils n’en feront pas un cliché complet qui torture sa fille parce qu’elle couche avec un garde-du-corps. Mais je les connais ces scénaristes : ils se complaisent dans l’excès. A tous les coups, une fois que les vilains russes auront été arrêtés, Hassan décidera de lancer un attentat parce qu’il se sera disputé avec la présidente, un quart d’heure plus tôt.
Pétage de câbles
Je vous aurais bien parlé de ce qui se passe avant la crise de nerfs de Renée, mais j’avoue que j’ai un peu oublié, tant la scène où elle tue son violeur m’a bouleversé. Pas dans le sens où vous pouvez l’entendre généralement. Je veux dire que j’ai été traversé par plusieurs émotions en quelques secondes et ça faisait un sacré moment que je n’avais pas ressenti ça devant une série.
D’abord la colère, attendue. Renée se fait frapper au visage par son tortionnaire et elle ne rend pas les coups. Je suis outré, je crie son nom pour qu’elle se réveille (c’est marrant de regarder une série avec moi, demandez à Blackie). Un couteau sorti de nulle part. Je m’attends à ce qu’elle se relève et nous fasse une scène classique de lame dans le lard où elle regarde son ennemi dans les yeux tandis que la vie s’échappe de lui. Mais première surprise, elle plante le couteau dans l’œil. J’ouvre la bouche d’effroi. Mais je n’ai pas le temps de m’en remettre que Renée le plante, encore et encore en poussant des cris. Un peu choqué, je ne suis pour autant pas surpris et en voyant accourir Jack, je le vois déjà calmer Renée et la consoler.
Mais elle nous plante aussi Jack. Là, je me plaque une main sur la bouche, incrédule. Jack ne s’était jamais fait avoir, mais le voilà qui tombe en arrière, fatalement touché. Renée a perdu les pédales et commence à peine à réaliser son geste. Le héros est à terre, que va-t-on faire ?
Un premier garde surgit, découvre le corps de son boss, vise Renée. Le montage est millimétré, la tension à son comble. Jack s’arrache le couteau du ventre et l’envoie se loger dans la gorge du soldat. Première sensation : Jack rocks. Avant de sombrer, il est parvenu à sauver Renée. Mais en fait non, Jack se relève comme une fleur et commence à canarder tout le monde, comme s’il n’avait rien. Et là, j’explose de rire. Le deuxième garde est à terre et moi je suis hilare. Cinq minutes plus tard, Jack se met un petit pansement et c’est reparti pour un tour.
Ah, quelle grosse blague cette série ! Elle ne changera jamais.
N’empêche, c’est efficace. Et le court moment de répit accordé à Jack et Renée m’a fait d’autant plus apprécié leur relation. Je ne sais pas quels ennuis attendent la jeune femme mais j’espère que les scénaristes n’ont pas l’intention de se débarrasser d’elle tout de suite : son duo avec Bauer fonctionne trop bien. J’avais d’ailleurs peur que les auteurs sombrent entièrement dans la connerie en fin d’épisode. Après m’avoir fait croire que Renée allait être découverte par un vilain russe, je l’ai imaginée en train de tirer par erreur sur un agent de la CTU. Ils en auraient été bien capables. Heureusement, ils n’ont pas transformé Renée la femme brisée en Renée la tueuse psychopathe.
Maintenant, j’espère que les 14 000 coups de couteaux administrés à Vladimir n’auront que peu de conséquences et que Renée repartira sauver le Monde d’ici une heure.
Pendant ce temps, Kim Bauer est sur le point d’accoucher d’un bébé mutant, et tout le monde s’en fout.