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The Crazy Ones

1.01 - The Crazy Ones

Non DEK, c’était pas assez bien pour que je trouve un titre à ma review !

dimanche 29 septembre 2013, par Conundrum

David E. Kelley m’a beaucoup marqué. Les gens, qui comme moi, ont fait leur culture séries dans les années 90 ont dû être soumis à son « quatre à la suite » Picket Fences, Chicago Hope, The Practice et Ally McBeal.

Ces quatre séries forgent la force d’un « Created by David E. Kelley ». Bien sûr, ces même séries nous ont aussi traumatisé, parce que l’homme a la force d’être brillant et affligeant. On ne sait jamais quel dosage on va avoir.

Avec les années, on se lasse du type dont les The Weddings Bells ou The Brotherhood of Poland n’arrivent pas à nous passionner. Et un jour arrive la dernière saison de The Practice où David E. Kelley, DEK, pour vous et moi, réalise notre plus grand rêve : se débarrasser de tous les personnages qui nous posent problème, y compris les premiers rôles masculins et féminins de la série. Et The Practice évolue alors vers Boston Legal, sa dernière série, qui contrairement à la plupart de ses œuvres, s’améliore avec l’âge au point de valider l’admiration qu’on a pour l’homme.

Un « Created by David E. Kelley » me fait craindre le pire, me prépare à l’ennui et à la déception, mais il y a une infime partie de moi qui espère. C’est dans cet état d’esprit que j’ai regardé The Crazy Ones.

C’est quoi ?

[The Crazy Ones est une série de 30 minutes (avec coupure publicitaires, le pilote n’arrive même pas au cap des 20 minutes) de David E. Kelley diffusée sur CBS. Et ce n’est pas totalement aberrant pour l’auteur principalement connu pour ses dramas car il est le co-créateur de Docteur Doogie [1], qui avait le même format.

Pour faire simple c’est exactement comme Mad Men, mais...

C’est avec qui ?

...avec Mrs Doubtfire dans le rôle de Don Draper ! Oui, alors autant j’ai beaucoup de patience avec DEK, autant Robin Williams est le type dont la carrière aurait dû s’arrêter dans les années 90.

Et pour aggraver le tout, le premier rôle féminin est tenu par Sarah Michelle Gellar. C’est sûrement une chic madame, mais elle n’est pas connue pour ses talents de comique. Buffy était un rôle sur mesure pour elle, mais je ne suis pas sur qu’elle soit apte à jouer dans une série écrite par DEK avec Robin Williams comme partenaire.

Heureusement, le reste de la distribution rattrape le tout. Deux de nos acteurs préférés complètent le casting. James Wolk, le mec grave ‘zarb qui fait du pied à Pete dans Mad Men, et Hamish Linklater, le frère de Julia Louis Dreyfuss dans The New Adventures of Old Christine, rehaussent le niveau.

Amanda Setton, une victime du terrible trouble obsessionnel compulsif de Mindy Kalling qui l’empêche d’avoir un casting stable dans The Mindy Project, complète la distribution. Malheureusement pour elle, le trouble de Kalling a été diagnostiqué pour la première fois chez l’auteur de The Crazy Ones et a été nommé après lui, la Kelleyrisation. Son agent devrait quand même commencer à lire les scripts des pilotes pour la saison prochaine.

Ca parle de quoi ?

La série met en scène un duo de père excentrique / fille sérieuse qui dirige une agence de pub.

Et c’est bien ?

Globalement, non. Il y a trop de choses qui ne marchent pas dans le pilote. Je pensais que Robin Williams allait être le principal problème, mais c’est Sarah Michelle Gellar qui n’est clairement pas à sa place dans la série.

En effet, elle est clairement le personnage central de la série. Elle dirige l’entreprise, et doit gérer son père. On lui demande d’être à la fois une femme sérieuse, mais aussi d’être drôle. C’est une tâche ardue, mais lorsqu’elle est censée nous faire rire dans la conclusion de l’épisode au restaurant, on se dit juste que Willow et le Scooby Gang n’aurait jamais dû la ressusciter après sa mort. Gellar fait beaucoup de peine à voir. Mais si elle est au centre de la série, Robin Williams devient alors un personnage secondaire. Et cela redéfinit un peu nos attentes car il devient le type excentrique qu’on sort de sa cage juste quand on en a besoin. Et du coup, même s’il en fait des tonnes, sur l’échelle de Robin Williams, il doit être au plus faible.

C’est un bonne surprise du pilote : Robin Williams n’est pas aussi pénible que prévu. Nous n’attendons pas la même chose d’un rôle principal et d’un personnage périphérique. Le savoir au centre de la série laissait supposer qu’il allait être présent dans toutes les scènes, et le format 20 minutes laissait craindre qu’on allait avoir un concentré hystérique des pires prises de l’acteur. Il n’y a aucune alchimie entre lui et Gellar, c’est un sérieux problème dont la série devra s’occuper, mais son duo avec James Wolk marche très bien. Le bêtisier de fin d’épisode le prouve, le courant passe entre les deux acteurs et c’est un angle d’attaque qui vend très bien les talents comiques de Williams. Il n’y a pas de dimension sérieux/excentrique comme dans Gellar/Williams. Les deux hommes joue la même carte, mais dans un registre retenu. Ils décochent les rares sourires de l’épisode.

Linklater est un acteur solide et je ne suis pas inquiet quant à sa participation à la série. Il babysitte Gellar la plupart du temps, mais ses talents comiques sont rodés et j’ai hâte de le voir en action. Quant à Setton, elle a ce rôle de personnage féminin périphérique que DEK colle mais ne sait jamais trop quoi faire avec. C’est la Rashida Jones de Boston Public ou la Brittany Snow de Harry’s Law.

Mais le plus gros problème de The Crazy Ones est qu’on ne sait pas ce que David E. Kelley veut faire avec cette série. La scène de pré-générique est censée donner le ton, mais on a l’impression de voir une ouverture faible d’un quinzième épisode. Je pensais que, comme avec ses plaidoiries d’avocats dans ses séries judiciaire, DEK allait utiliser la publicité pour dire parler, avec humour, de sujets de sociétés. Mais là, on a juste comme message : « au lieu de vendre des produits avec du sexe, utilisons des valeurs plus familiales ». Et tout ça pour vendre un Big Mac ?!?
La structure 20 minutes ne me gêne pas, le rythme plus lent que prévu est une bonne chose, mais je ne sais pas si Kelley a la main pour écrire une comédie drôle avec un peu de profondeur.

C’est une petite déception, car je ne m’attendais pas à quelque chose d’exceptionnel. Je vais encore donner sa chance à la série pour voir si David E. Kelley change la donne et s’habitue au format d’écriture. J’espère juste qu’il a encore des choses intéressantes à dire.


[1de l’époque où Neil Patrick Harris était vraiment cool !

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