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Da Vinci’s Demons
1.01 - Pilot
Fuck me again, Leonardo !
lundi 15 avril 2013, par
Tellement ridicule, en fait, qu’on ne peut pas s’empêcher d’en regarder le premier épisode.
Et après avoir passé une heure en compagnie de Leonardo da Vinci, le Beau Gosse Rebelle de la Renaissance, j’ai la réponse à la question qui vous brûle déjà les lèvres : "Ridicule à quel point ?"
Qu’est-ce que c’est ?
Contrairement à ce que je pensais, Da Vinci’s Demons n’est pas une série où Léonard de Vinci combat littéralement des démons. Malheureusement, il ne s’agit donc pas d’une série perpétuant cette nouvelle tradition qui consiste à placer un personnage historique ayant réellement existé dans des situations surnaturelles, comme Abraham Lincoln le Chasseur de Vampires, ou Jon Snow le Tueur de Zombies des Neiges.
Da Vinci’s Demons est tout simplement la nouvelle série de Starz (hé hé hé) dont le pilote a été diffusé le même jour que le tout dernier épisode de Spartacus. Elle a été créée par David S. Goyer, scénaristes pas trop doué à qui on doit FlashForward, et qui a écrit et réalisé ce premier épisode.
De quoi ça parle ?
Da Vinci’s Demons, c’est l’histoire de Léonard de Vinci, ici « Léo », un fouteur de merde génial, ambidextre orgueilleux, aventurier et grand séducteur, un héros de la Renaissance qui manie aussi bien l’épée que les pinceaux.

Il y a aussi de sombres histoires politiques entre les républiques de Florence, Milan, Naples et Rome, des histoires de conspirations à relents surnaturels, des oiseaux-robots, et des feux d’artifices artistiquement mis en parallèle avec des scènes de sexe.
Parce que, après s’être instruit sur toutes les choses merveilleuses que le vrai De Vinci a réalisé au cours de sa vie, tous ses tableaux, tous ses dessins, toutes ses inventions, David Goyer s’est dit que ce dont on avait vraiment besoin, c’est de le voir se taper de la bourgeoise.
Il y a aussi une scène avec le Pape tout nu.
C’est avec qui ?
Leo de Vinci est interprété par Tom Riley, Laura Haddock joue Lucrezia Donati, maitresse de Lorenzo Medici (Elliot Cowan). Hera Hilmar est Vanessa la modèle topless, Eros Vlahos est Nico le cerf-volant humain.
En dehors de Laura Pulver (Irene Adler dans Sherlock, créditée au générique, mais qui n’apparait pas dans ce premier épisode), plein d’acteurs dont je n’avais jamais entendu parler. J’en déduis donc que, dans la grande tradition de Starz (hé hé hé), ils sont tous issus de l’industrie du porno.
Et c’est bien ?
Bah non, voyons !
C’est ridicule !
Ridicule à quel point ?
Je vous l’ai dit : la seule chose qui m’a donné envie de regarder Da Vinci’s Demons, c’est qu’elle avait l’air complètement stupide. Appelez ça de la conscience professionnelle ou du masochisme, mais le fait est que je n’avais pas le choix, il fallait que je m’en assure personnellement.
Résultat ?
Malgré ma préparation psychologique, malgré le titre de la série, malgré son pitch, et malgré les photos promos de Léonard de Vinci posant lascivement avec ses pinceaux, j’ai quand même réussi à me retrouver mort de honte devant la scène où ce brave Leo, l’air béat, admire son fidèle assistant accroché trente mètres plus haut à un cerf-volant géant.
En faisant cette tête.

Ici, et dans toutes les scènes censées représenter Florence à la Renaissance, les effets spéciaux sont tellement atroces qu’il m’a été difficile de penser à autre chose. Et si, en mec sympa, je me réjouis que les « talentueux techniciens » responsables de Spartacus n’aient vraisemblablement pas été mis au chômage, je dois quand même avouer que tous ces fonds verts évidents, ces villes en images de synthèses, en plus des costumes et des décors dignes d’Hercule et Xena, ça commence à faire beaucoup.
Si encore, c’était du kitsch assumé à la Xena...
Mais non, Da Vinci’s Demons est une série qui se prend terriblement au sérieux.
Tout est au premier degré. Goyer pense sincèrement que ses flashbacks troubles sur l’enfance de Leonard sont captivants et que son Turc Magique est mystérieux. On est vraiment censé s’intéresser à cette énième représentation des manigances politiques italiennes, on est vraiment supposé être intrigué par les trahisons et les meurtres qui s’enchainent, et être choqué de voir le Pape tout nu.
Le problème (en dehors du fait que l’épisode enchaine les clichés), c’est que le mélange des genres est bien trop important pour que la série arrive à se trouver un ton cohérent. Du coup, on ne sait jamais à quoi s’attendre d’une scène à l’autre. On passe d’un assassinat en pleine église à un mauvais acteur qui vole sur fond vert. On enchaine une gentillette scène de croquis d’oiseaux, qui pourrait attiser l’imagination des enfants, avec une scène de cul où on peut entendre la réplique formidable qui a donné son titre à cette critique. On passe des manipulations de « Leo » s’improvisant ingénieur de guerre (dans une histoire qui, au passage, pourrait avoir de l’intérêt) à une scène où un oiseau-robot allume un feu d’artifice sur une musique grandiloquente.
Une musique qu’on entend quinze fois pendant l’épisode. Toujours la même. Le seul thème de la série. Un morceau pompeux qui revient sans cesse, qui insiste lourdement, comme pour essayer de nous convaincre qu’on est quand même vachement émerveillé par tout ce qu’on voit.
Sauf qu’on n’est pas dupe.
Tout ce qu’on a vu, nous, c’est le sexe du Pape.
Pas de quoi s’émerveiller.

Donc voilà, je ne vois aucune raison objective de regarder les épisodes suivants.
Mais en même temps...
A la base, j’étais parti sur cette série à cause d’une curiosité malsaine, d’une part, mais aussi dans l’espoir de trouver un remplaçant à Banshee, dans le genre série violente, sexy et pas trop conne, idéale pour se réveiller le samedi midi. Et je pense qu’il ne manque pas énormément de choses à Da Vinci’s Demons pour remplir ces trois critères. Presque.
A la limite, si la série pouvait se prendre un peu moins au sérieux et tomber complètement dans le divertissement pur et dur, elle pourrait devenir agréable. Mais qu’on ne me demande pas de m’intéresser aux luttes de pouvoir du Pape, ou à une quelconque conspiration mystique. Ça non.
Plus de combats à l’épée, plus de cul, moins de dialogues.
Et un Pape qui reste habillé.
Voir en ligne : “Da Vinci’s Demons”, série pas biographique : la critique