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Friday Night Lights
2.13 - Humble Pie
Jeanne, Serge, Al Bundy et Homer Simpson
samedi 2 février 2008, par
A lady’s man
J’adore le personnage de Tyra, surtout quand elle prend les choses en main et qu’elle montre le côté très compétitif de sa personnalité. Ah, Tyra pendant le match de foot entre filles de la saison dernière… Là, on la retrouve au sommet de sa forme dans un match de volley-ball. Pas mon sport préféré (même si j’ai été, comme toutes les filles de ma génération, une fan inconditionnelle de Jeanne et Serge), ni un sport très intéressant à mettre en scène (sauf avec des personnages qui bondissent dans tous les sens en criant "service canon"), mais un sport qui donne à Tyra et à Tami de très bonnes scènes ensemble. J’aurais préféré voir Tami dans son bureau avec des élèves, mais bon, c’est toujours mieux que rien. Et puis Tami est formidable dans le rôle d’une coach. Tout autant que son mari.
Alors pourquoi Tyra se retrouve en équipe de volley-ball ? Parce qu’elle est grande et qu’elle est dans une période "marre des mecs", c’est aussi simple que ça (c’est peut-être un peu trop simple, mais ça fonctionne).
On est toutes passées par une période "marre des mecs", surtout au lycée, mais la Tyra, elle exagère tout de même. Elle a brisé le cœur de Landry, MON Landry, et elle se permet de devenir jalouse quand une gentille geekette se rapproche de lui ? Une gentille geekette qui n’a rien demandé à personne, et encore moins de devoir entrer en compétition avec une magnifique blonde d’1m80 !
Je trouve ça marrant que Tyra soit jalouse d’une fille à point différente d’elle, mais je trouve ça un peu déplacé de sa part après ce tout qu’elle a fait subir à Landry, MON Landry. Ceci dit, j’ai beau ne pas aimer cette réaction, je la trouve parfaitement cohérente avec le personnage de Tyra, qui depuis le début de la série, hésite entre une vie toute tracée passée avec des losers (merci maman Collette) et une vie plus imprévisible, en dehors du carcan familial, où elle accomplirait enfin tout ce dont elle capable, y compris s’engager avec un homme qui croit en elle. Le fait est qu’elle n’arrive pas à se détacher complètement de Landry, parce que ce serait renoncer à cette possibilité d’avoir une vie meilleure.
Landry a le beau rôle, et il s’en amuse un peu je crois. Il n’aurait pas amené sa "copine" dans le restaurant où travaille Tyra après la petite scène de jalousie à la cafétéria sinon. J’espère juste que la gentille geekette va se rendre compte très vite que Landry n’a d’yeux que pour Tyra !
En attendant, Tami se prend au jeu de l’entraîneuse avec bonheur et conviction. Elle fait du bon boulot, sous les yeux admiratifs d’Eric et le regard perplexe de Julie (jalouse que sa maman passe du temps avec d’autres filles qu’elle ?). C’était quand même mignon de les voir ainsi derrière Tami.
Bon maintenant, ce serait encore plus sympa de revoir Tami dans son bureau !
A dumbass brother
Tim ramasse d’ailleurs très bien les ballons de volley-ball ; il devrait songer à une reconversion. Ca lui va mieux que voleur de cash à un type sous amphétamines, et ça lui va encore mieux que frère cadet d’un débile profond à tendances suicidaires. Je sais, c’est difficile de renier sa famille quand on n’a plus que ça, mais là, Billy gagne quand même le pompon… Depuis quand se permet-on de faire son malin face à trois types louches armés jusqu’aux dents ? Depuis quand cela semble-t-il approprié de menacer le dit-dealer que l’on a volé un peu plus tôt ?
Billy est vraiment le type le plus con de la Terre. Tim a tout intérêt à se trouver une nouvelle famille…
Bon, j’espère que cette histoire d’argent volé est bel et bien terminée. Ce n’était pas une bonne idée, mais ça a au moins permis à Tim et à Lyla de revenir sur leur histoire. C’était plutôt bien fait et plutôt intelligent. Tim est toujours plus ou moins amoureux de Lyla, ou peut-être, de ce qu’elle représente : une porte de sortie vers un avenir meilleur (tiens, ça me rappelle Tyra et Landry). Je n’arrive pas à savoir s’il est vraiment amoureux d’elle ou s’il confond amour et idéalisation. De son côté, Lyla est passée à autre chose. Tim est toujours important pour elle, mais elle ne semble plus avoir aucun sentiment pour lui. En tout cas, j’espère qu’elle était sincère dans sa déclaration, ça m’embêterait qu’elle retombe dans ses bras après lui avoir dit aussi clairement que rien n’était plus possible entre eux deux. Non, les filles ne sont pas des girouettes, contrairement au mythe largement répandu.
Lyla est vraiment passée à autre chose, la preuve : elle n’est plus versée dans les folles parties de jambes en l’air, elle préfère le mini-golf maintenant. Oh so sexy.
Ah ça, c’est le gros problème d’être une Crazy Christian. On abandonne les vrais plaisirs de la vie pour une suite de loisirs tous plus emmerdants les uns que les autres, dans l’espoir de finir par mourir d’ennui.
Franchement, qui aurait envie d’aller faire du mini-golf avec un type aussi gluant que cet apprenti pasteur se prenant pour un grand orateur ? Il y a quelque chose qui me glace le sang dans ce genre de sermons… Quelque chose qui me met fondamentalement mal à l’aise. Le pire, c’est quand le public se met à chanter, à danser, à lever les yeux au ciel et à attendre ainsi une espèce d’orgasme de la prière. Ça me fait plus peur que tous les films d’horreur ou à suspens de la création.
Et le nouveau copain de Lyla ne fait pas exception. Ce n’est pas que je le déteste, c’est que vraiment, il me met mal à l’aise. Je le trouve gluant, c’est ça, gluant. Le faux sourire de l’acteur n’aide pas non plus à arranger le personnage. Mais j’espère vraiment qu’il va se révéler bien moins gentil et bien moins compréhensif qu’il ne le laisse paraître.
A car salesman
Enfin, Jason est de retour ! Je commençais à désespérer. Bon, son intrigue n’est pas des plus passionnantes ni des plus originales, mais ça se suit… Et puis j’ai savouré toutes les scènes entre Herc et Jason.
Jason, qui a besoin d’argent, trouve un boulot de vendeur de voitures à la concession de Buddy Garrity…
Buddy, le dernier vrai samaritain de Dillon ! Ça pourrait paraître un peu exagéré, cette propension à aider tout le monde, mais Brad Leland montre le côté sincère et généreux de Buddy avec énormément de talent. On y croit. Il y a certainement un peu de rédemption dans ce geste également… Après tout, Buddy ne s’est pas montré très compréhensif avec Jason l’année dernière, quand ce dernier voulait épouser sa fille… Une façon de se racheter ? En même temps, je ne suis pas certaine que vendeur de voitures à Dillon, Texas, soit une très grande faveur en soi.
Si j’ai aimé les échanges entre Buddy et Jason, j’aurais en revanche pu me passer du discours "super-vendeur" de l’ex-star des Panthers… Je me suis sentie mal pour le pauvre type qui n’étais pas venu pour ça et qui repart avec une horreur motorisée dix fois trop grosse et un prêt sur cinq ans. La vie est trop courte ? Certes, mais ce n’est pas une raison pour acheter une bagnole, par pitié. Même si le discours n’était pas sincère (Jason ne souhaitait qu’une chose, réussir à vendre sa première voiture, alors se servir de son accident ne pouvait que l’aider), il faisait quand même mal aux oreilles. Un peu facile et un peu inutile. Mais ça fait plaisir de voir Jason, alors je vais arrêter de me plaindre.
A fucked-up situation
La plus belle scène de l’épisode revient à Smash, qui apprend qu’il ferait mieux de réfléchir avant d’agir et surtout, avant d’ouvrir la bouche. Mais où est Waverly ? Rien de tout cela ne serait arrivé si Waverly avait été à ses côtés pour l’aider à mettre cette situation en perspective et à prendre un peu de recul. On ne part à l’attaque du racisme primaire d’une petite ville du Texas en ayant des discours aussi immatures que "c’est lui qu’a commencé et il fait rien que raconter des mensonges !".
Et surtout, on réfléchit aux conséquences de ce que l’on est en train de dire…
Mais ça n’a jamais été le fort de Smash. Donc tout ça est parfaitement bien traité et tout à fait logique avec le personnage. Tout comme sa réaction à la fin de l’épisode, quand Eric Taylor lui annonce qu’il a été suspendu pour plusieurs matchs. Le désespoir se lit sur les yeux de Smash et j’ai trouvé que ça renforçait l’injustice générale de la situation. Gaius Charles fait du très bon boulot lui aussi, et d’une seconde à l’autre, Smash peut passer de jeune coq arrogant à petit garçon perdu. Le personnage n’en est que plus passionnant.
Plus que deux épisodes…