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Friday Night Lights

3.12 - Underdogs

Comment en est-on arrivé là ?

samedi 28 février 2009, par tomemoria

Ce qui suit n’est pas vraiment une review. C’est plus une introspection qui cherche à comprendre la relation entre Friday Night Lights et moi, son grand fan. Pourtant, ça commençait comme une review. Du moins, ça essayait. J’ai choisi de laisser les quelques lignes que j’avais commencé à rédiger sur l’épisode. Je m’y mettais avec le moins d’enthousiasme possible, quand ça a dérapé. Je ne sais pas si ce sera plus intéressant à lire que ce que j’aurais pu essayer de dire sur l’épisode. Ça doit être un brin narcissique. Je cherche juste à comprendre pourquoi la série ne me manque pas. Et ne me manquera jamais.

La tentative de review

L’ambiance est très sombre dans le pré-générique. Rétrospectivement, on sent peser sur l’équipe la défaite à venir. On assiste à la mise en place des éléments qui vont mener J.D. à un jeu désastreux pour la finale. Une discussion entre Tami et le principal adjoint se déroule à l’extérieur du gymnase, où la ville en liesse applaudit ses champions. Cette discussion, que seul Eric semble remarquer, scelle le destin des Dillon Panthers. Témoin du lestage d’un de ses étudiants, Tami se doit de signaler l’incident aux services de protection de l’enfant.
Comme à son habitude, la série sait rendre compte des doutes de ses personnages. Après avoir passé le week-end avec J.D. et Katie, Tami a l’impression de leur planter un couteau dans le dos. Elle ne les laisse pas régler leur problème en famille, en adultes. Mais c’est son travail. Si l’incident venait à se répéter ou devenait plus grave, ce serait dramatique pour elle. En tant que principal, elle se doit de contacter des services aptes à gérer la situation. Pour autant, son angoisse et celle d’Eric sont absolument compréhensibles. Ils ne peuvent pas prévenir les McCoy de ce qu’ils sont en train de faire, pas même ceux qu’ils ont hébergé. C’est une sorte de trahison. Mais c’est aussi la meilleure des solutions.

Vous savez quoi, ce début de review me fait penser à la première lettre de motivation de Tyra pour la fac. Celle qui n’a aucune âme, qui ne veut rien dire, qui brode pendant des lignes. Quelque chose cloche entre cet épisode et moi. Je crois même que quelque chose cloche entre Friday Night Lights et moi. Et c’est d’autant plus pénible que les deux derniers épisodes diffusés en 2009 étaient très bons.

La prise de conscience

Quelque chose a changé. Je ne sais pas très bien quoi. C’est difficile de définir exactement ce qui nous unit aux séries télé. Il y a certainement quelque chose comme un vide à combler ou je ne sais quoi. Je ne veux pas faire de psychologie de comptoir mais simplement essayer de comprendre pourquoi cette review a mis tant de temps à arriver alors que l’épisode était si bon.

Il y a pourtant des choses pertinentes à évoquer dans cette review. Je pourrais essayer de comprendre pourquoi Katie McCoy a fait table rase des exactions de son mari. Je pourrais parler de Tyra et de sa lettre de motivation. Je pourrais parler du baiser qu’elle échange avec Landry. Je pourrais expliquer ce que Lorraine ressent, de mon point de vue, lorsqu’elle discute avec Julie dans les gradins.

J’aimerais tellement pouvoir faire tout ça.

J’aimerais être amoureux de cette série comme je l’ai été il n’y a pas si longtemps. J’aimerais retrouver la même énergie qui m’animait devant les match de foot. Je voudrais pouvoir ressentir l’angoisse et la plénitude qu’éprouvent Tami et Eric, la nuit à l’extérieur de l’hôtel où ils ne trouvent pas le sommeil.

Mais je n’y arrive plus. Une partie de moi se demande si j’ai laissé ces reviews en suspens parce que je ne voulais pas quitter la série. Peut-être voulais-je avoir ces deux dernières reviews à faire pour toujours.

Une autre partie croit que ma relation avec Friday Night Lights s’est achevé. Ça n’a pas été une rupture brutale et douloureuse. Ça n’a pas eu lieu d’un coup comme ça peut être le cas ailleurs, quand soudain, une série commet l’irréparable et qu’on ne peut plus revenir en arrière.

Non avec Friday Night Lights, les choses se sont progressivement achevées. J’ai beau l’adorer, j’ai beau la considérer comme une des plus belle série qu’il m’ait été donné de voir, je crois que je m’en suis juste détaché. La série ne me manque pas. Depuis qu’elle s’est arrêté, je n’ai que peu pensé à ses personnages, à leur destinée, à Dillon, aux Panthers…

Cela me peine d’admettre que cette relation privilégiée s’est terminé mais je dois me rendre à l’évidence. Il manque quelque chose entre nous. Je ne ressens plus le besoin de critiquer Friday Night Lights, de parler d’elle à mes amis, de crier que cette série est l’une des plus belles au monde…

En saison 1, je voulais impérativement voir l’épisode suivant. C’était l’une de ses relations où l’on ne peut pas se passer de l’autre, où toutes autres alternatives semblent ternes et sans saveur. Puis est venue la saison 2, le moment où la relation s’est dégradé, où la série s’est mise à changer, à ne plus ressembler à ce qu’elle était au début.

Elle a beau être revenue en arrière, elle a beau avoir fait des efforts, j’ai beau lui avoir pardonné tous ses écarts, même ceux commis récemment, il y a toujours quelque chose qui ne va plus. Quand l’an dernier, j’étais énervé de voir notre relation se dégrader, j’ai eu l’impression cette année que c’était juste un désintérêt croissant. J’ai essayé de me voiler la face, j’ai couvert la série de louanges, j’ai mis en valeur ses bons côtés et ses mauvais. J’ai essayé de continuer à avancer. Et je ne peux nier qu’il y a eu de bons moments. De très bons moments.

J’ai beaucoup pleuré devant cette série. Il suffit de reprendre la dernière scène de Jason ou de Smash, voir même des scènes avec Matt et Lorraine pour que les larmes reviennent. Je ne la déteste pas, loin de là. J’ai beaucoup de respect pour cette série, pour la force qu’elle sait insuffler à ses personnages, pour sa réalisation réaliste et énergique, et pour son incroyable capacité à me prendre par les tripes lorsque les enjeux sont aussi simples que : s’il donne le bon coup de pied, le ballon vole entre les deux poteaux et ils ont perdu, autrement ils gagnent.

Maintenant voilà, cette relation s’arrête. Je veux qu’elle s’arrête. Je veux que Friday Night Lights ne soit pas renouvelée parce que si elle l’était, je sais que je continuerai à la suivre, espérant retrouver ce que je ressentais jadis. Je veux que ce match soit le dernier de la série. Je veux que ce soit le match dont je me rappellerai. C’était une très belle relation, il faut juste accepter sa fin, admettre que c’était fini avant même que je le décide. Essayer de ranimer la flamme serait vain. On ne saurait même pas quoi ranimer.

J’aimerais dire que la série me manquera mais c’est faux. Et je crois que j’avais besoin de le reconnaître avant de pouvoir parler du season finale.

Parce que malgré tout, malgré la fin de notre relation, j’ai encore un travail à faire. Je dois rendre compte de la conclusion de cette série, je dois analyser le dernier épisode pas seulement parce que c’est pour ça que j’ai été engagé sur ce site, il y a six mois, mais parce que j’ai le sentiment que je le dois à la série elle-même.


Me souviendrai-je de deux jeunes jouant au frisbee la veille de leur final ? Me rappellerai-je des McCoy ? Clear Eyes, Full Hearts, Can’t Lose provoquera-t-il quelque chose en moi dans dix ans ? Probablement pas. Néanmoins, je crois que j’aurais toujours la chair de poule dès que j’entendrai les mots « Gracie » et « Bell » réunis… Adieu horrible créature.

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