Accueil > pErDUSA > Critiques > Séries > Friday Night Lights > 2.14 - Leave No One Behind
Friday Night Lights
2.14 - Leave No One Behind
Friday Night Breakdown
samedi 9 février 2008, par
Arrivée à la moitié de l’épisode, j’ai été distraite par une phrase de mon partenaire. "Non mais franchement, me dit-il entre deux scènes, tu m’aurais montré un épisode comme celui-là pour me présenter la série l’année dernière, je n’en aurais certainement pas regardé un deuxième". J’ai été obligée d’acquiescer.
Il manque quelque chose à cette seconde saison. Il manque une chaleur. Il manque cette implication des personnages dans leurs propres vies et dans la vie des personnages qui comptent pour eux. Ils semblent tous vivre en parallèle, sans vraiment se soucier les uns des autres... Jusqu’à la seconde partie de cet épisode, qui renoue avec ce pourquoi j’étais tombée amoureuse de la série : des scènes d’une force incroyable qui vous hantent après les avoir vues.
When you have a bad day…
La scène de la douche froide à elle seule, pour moi et pour beaucoup d’autres, rachète toute l’intrigue bancale dont souffrait Matt depuis ce début de saison. Pour une simple scène d’une minute ou deux, on peut dire que c’est pas mal du tout.
Le sentiment d’abandon est un thème souvent utilisé dans les séries. Il est généralement utilisé sur des adolescents turbulents (avec un beau-père alcoolique sur le dos) comme une excuse pour obtenir facilement une scène de larmes incontrôlées. "Tout le monde finit par me fuir ! Qu’est-ce qui ne va pas chez moi ?" sont des phrases dites et redites et qui avaient fini par perdre leur sens. Après tout, rien de mieux qu’un petit complexe d’abandon pour racheter un personnage aux yeux du public ! Le genre de truc qui me fait rouler des yeux en me bouchant les oreilles.
Mais dans cet épisode, tout est différent. Matt ne cesse pas d’être le garçon profondément aimable qu’il a toujours été, même lorsqu’il se met à faire n’importe quoi, même lorsqu’il boit avec Tim Riggins ou qu’il se rend au club de strip-tease du coin, avec le même N°33... On se dit qu’il vit mal le départ de sa nounou/maîtresse, qu’après une bonne cuite, ça lui passera… Moi, j’étais contente de le voir parler haut et fort, même pour insulter sa prof de dessin. J’ai toujours eu un penchant pour le Matt qui dit ce qu’il pense et qui arrête d’être gentil deux minutes, comme l’année dernière lorsque son père était revenu à Dillon.
Et puis sa grand-mère se retrouve à l’hôpital… Matt est trop saoul pour conduire, un infirmier pense à Eric Taylor avant d’appeler les services sociaux… Et une fois grand-mère Saracen ramenée saine et sauve chez elle, le Coach des Panthers compte bien faire comprendre à son quaterback qu’il doit reprendre les choses en main. Il l’amène de force jusqu’à la salle de bain et l’arrose d’eau froide… Matt se débat, puis finit par s’écrouler, au fond de la baignoire, cassé, épuisé qu’il est de devoir gérer une vie qui ne devrait pas être aussi dure… Et la scène prend une autre dimension.
Les mots d’abandon, de douleurs, lorsqu’ils sont dits par Matt Saracen et qu’Eric Taylor est celui qui les écoute et le regarde avec des yeux compatissants, plein de chaleur, ne sont pas des mots cent fois entendus et cent fois répétés sans talent. Ils deviennent des mots universels. Les acteurs font un boulot phénoménal et plein de retenue, une rareté à l’heure actuelle à la télévision. La mise en scène était simple et sans minauderie. Poignante comme les larmes de Riggins lorsqu’il voit Jason à l’hôpital pour la première fois. Émouvant comme Eric qui sourit lorsqu’il apprend que Tami est enceinte. Bouleversante comme un match sous la pluie, comme une entrée dans le stade de la finale du championnat. Parfaite, en d’autres mots, comme sait si bien le faire cette série.
Sweet Dreams
Ce n’est pas tout. Ce n’est pas tout ! L’épisode nous offre une deuxième scène inoubliable. Comme si je n’avais pas déjà assez retenu mes larmes !
Une seule phrase pour décrire les frissons qui me parcourent à chaque fois que je vois la scène : Smash pleure dans un vestiaire vide. Smash pleure dans un vestiaire vide.
Dire que Gaïus Charles a fait un boulot remarquable dans cette scène est encore trop loin de la vérité. La façon dont il fait passer son personnage d’adolescent trop sûr de lui à petit garçon mort de peur est assez phénoménal et sa performance devrait, s’il y avait une justice, être nominée aux Emmys. Je le trouve, depuis quelques épisodes, encore meilleur que Kyle Chandler. Il est LA révélation de Friday Night Lights, à mon avis.
Non, la vie ne fait pas de cadeau à Smash, mais de le voir aussi perdu et courageux à la fois, aussi aimé et aussi entouré, fait chaud au cœur. Et le brise en mille morceaux par la même occasion. Une caractéristique de l’excellence de la série. Merci FNL.
Permis de jalousie
Tami et Julie semblent repartir sur de meilleures bases, ce qui me fait énormément plaisir. La scène dans laquelle Julie claque la porte de sa chambre, puis la scène dans laquelle Tami supplie un fonctionnaire de lui faire une faveur étaient très touchantes et sonnaient très vrai. Cette relation honnête entre une adolescente et sa mère m’avaient manqué, je suis ravie de la voir à nouveau. On dépasse un peu le basique "je te déteste, tu te n’occupes plus de moi comme avant" et "arrête de te plaindre, petite geignarde privilégiée". Ca fait du bien… Et je n’ai pas grand chose d’autre à ajouter à cela.
Love Story
L’histoire de Landry et de Tyra aurait pu me toucher plus que cela si l’ombre de leur précédente intrigue ne pesait pas si lourd dans ma mémoire. Bien sûr, Tyra est incroyablement sexy (et grande ! elle a pris 10 cm pendant le tournage ou quoi ?) et Landry incroyablement adorable, mais j’ai trouvé le tout trop rapide et trop attendu. J’étais contente lorsque Landry rejette Tyra en lui disant qu’il a envie d’être avec quelqu’un qui n’a pas honte de lui… Mais bien entendu, difficile de s’enlever Tyra de la tête, même quand on a toutes les raisons de le faire.
La scène de rupture avec la gentille geekette était très bien écrite et parfaitement interprétée. La scène du baiser entre Landry et Tyra était mignonne, mais je n’étais pas non plus en train de faire ma shipper dans tous les sens sur le canapé. Pour moi, le couple a été maltraité, abîmé, et tout ça pour les faire finir ensemble de toute façon, comme si rien ne s’était passé. Dommage.
Il n’en reste pas moins que j’adore Landry et que j’adore Tyra, surtout lorsque cette dernière semble confondre amour et compétition. J’espère que nous aurons une résolution intéressante pour ces deux-là.
This is the end
Car oui, soyons honnêtes, le dernier épisode de la saison sera probablement le dernier épisode de la série… Même si des rumeurs circulent d’une possible reprise de FNL par une autre chaîne, j’émet des gros doutes. Pour les séries adorées du public, mais pas de leur network, de telles rumeurs voient le jour systématiquement quand on parle d’annulation.
J’ai bon espoir que comme pour Veronica Mars, le dernier épisode me fasse regretter la série, et que la dernière consiste en un mélange doux-amer… C’est celui-là que je préfère.