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Lost
4.05 - The Constant
Le Docteur Ducon est nul en paradoxe
samedi 1er mars 2008, par
Même si la jeune fille de 14 ans et demi au fond de moi a un vocabulaire limité et une grammaire approximative, il faut bien avouer qu’elle a raison : c’était vraiment superbe.
On commence à le savoir, les épisodes centrés sur Desmond ont beaucoup de chance d’être réussis, et encore plus quand l’épisode en question fait directement suite à Flashes Before Your Eyes, les premières aventures spatio-temporellement décalées de la saison passée. Mais même si c’est le cas, je ne veux rien retirer à The Constant. C’est une belle réussite, tant au niveau de l’écriture que de la réalisation et de l’interprêtation.
Henry Ian Cusick et Sonya Walger, c’est moi qui vous kiffe grave.
RÉSUMÉ RAPIDE… À 43 ÉPISODES DE LA FIN
Alors que l’hélicoptère poursuit encore et toujours sa route vers le Bateau de PasPenny, la conscience de Desmond est remplacée par celle du Desmond de 1996, qui passait par là et s’est dit que ça serait cool de voyager dans son futur. Notre présent. Enfin, notre présent, si on était en 2004. Le présent de la série et de Desmond. Celui de 2004, pas de 1996.
Le personnage préféré d’à peu près tout le monde continue donc ses allers-retours entre son époque et 2004, et sans l’aide des Professeur Farfadet du passé et du présent, la tête de Desmond (et la notre) aurait explosé sous les assauts de la Terrible Migraine des Voyages dans le Temps.
Heureusement, les téléspectateurs et Desmond sont sauvés par son amour pour Penny…
Alors oui, dans le contexte des voyages dans le temps ça n’a pas beaucoup de sens, mais la scène où ils arrivent finalement à se parler est tellement émouvante qu’on va faire comme si de rien n’était.
MAIS C’EST QUOI UN GIGOWATT ?
La grande majorité des critiques que j’ai pu lire sur The Constant sont très positives. Néanmoins, je pense qu’il est intéressant de revenir deux minutes sur le reproche qui a été le plus souvent fait par ses détracteurs. Certaines personnes n’aiment vraiment pas l’idée de voyage dans le temps dans Lost, idée qui, selon eux, fait un peu trop basculer la série dans le domaine de la science-fiction et du fantastique.
Je peux très bien comprendre cette appréhension, j’exprimais d’ailleurs la même inquiétude il y a trois semaines avec les dons de médium de Miles, mais j’ai un peu plus de mal plaindre ceux qui jusque là espérait encore une explication rigoureusement scientifique à toute la série. Pour moi, à partir du moment où un Monstre de Fumée Noire et un Vieux Mec Invisible ont été introduits, on pouvait difficilement s’attendre à une explication rationnelle. Après, évidemment, tout le monde est libre de croire plus facilement aux voyages dans le temps ou aux gens qui parlent au mort, mais dans les deux cas le résultat est le même : le fin mot de l’histoire ne pourra être, au mieux, que pseudo scientifique.
Pour le coup, même si Miles le Médium me dérange, j’accepte plus facilement les voyages dans le temps de Desmond, simplement parce que les scénaristes ont fait très attention, et sont restés aussi sobres que possible avec un outil narratif qui peut, très vite, partir dans tous les sens. Ici, ils ont pris des précautions.
Dans l’univers de Lost, les voyages dans le temps sont difficiles à reproduire, ils ont une portée limitée (rien n’est physiquement transporté, seule la conscience est affectée), et sont relativement aléatoires. De plus, comme on nous l’expliquait dans Flashes Before Your Eyes, l’Univers a la capacité d’autocorrection, et le futur ne peut donc pas être changé. Cela n’explique toujours pas pourquoi l’Univers en voulait personnellement au Hobbit, mais ça a le mérite d’éviter les paradoxes, et de rendre le tout aussi « crédible » que possible.
Enfin, et pour en finir avec l’Espace, le Temps, et tout ce bordel, on est toujours dans le flou en ce qui concerne les anomalies temporelles qui entourent Lildelost. On peut déduire des retards respectifs de l’hélicoptère (une journée), de la fusée (31 minutes) et des ondes radios (nada) que plus le voyage depuis l’île est rapide, moins le décalage est important, mais rien de plus. Pour l’instant.
LES CHOUETTES EXPÉRIENCES DU PROFESSEUR FARFADET
Encore une fois, un respect total à Jeremy Davies qui arrive à s’imposer cette semaine avec deux Professeur Farfadet différents. Le Farfadet du passé est un poil plus cohérent, un poil plus arrogant, et un poil plus poilu que celui du présent, mais dans un cas comme dans l’autre, Davies est excellent.
Bien sûr, les tentatives de Desmond pour convaincre Farfadet qu’il vient du futur, et les réponses sarcastiques de ce dernier, font un peu beaucoup penser aux mêmes scènes dans Retour vers le Futur (Davies ressemblerait même presque au George McFly de Crispin Clover), mais loin de moi l’idée de m’en plaindre.
Une petite pause sur l’expérience du rat, en passant, pour remarquer que la lumière produite par la machine de Farfadet est rose… tout comme la couleur du ciel de Lildelost, juste après que la trappe ait explosé et que Desmond ait voyagé dans le temps pour la première fois. Joli.
ADJUGÉ, AU GROS CON TRES RICHE NUMERO 755
Il pourrait être facile de prendre la scène de la vente aux enchères pour un simple clin d’œil, mais elle pourrait en fait renfermer pas mal d’indices importants pour la trame générale de la saison. Ou pas. Je n’en sais rien. Mais quoi qu’il en soit, je vais en parler, alors autant faire comme si ça allait être important pour la suite.
Dans cette enchère, l’objet en vente est le journal de bord du Black Rock, le bateau rempli d’esclaves et de dynamite bien pratique, échoué au beau milieu de la jungle de Lildelost, dans les « Territoires Foncés ». Rousseau devrait vraiment parler français plus souvent.
Ce journal, retrouvé plus tard en possession de pirates, n’a été ouvert que par les membres de la famille de son ancien propriétaire, un certain Hanso, qui porte comme par hasard le nom de la Fondation Hanso, responsable du financement de ces hippies de la Dharma Initiative. Comme le disait un philosophe presque aussi célèbre que Rousseau, Locke et Hume : « Toutélié ».
C’est donc M. Widmore, un homme qui n’hésite pas une seule seconde à laisser les robinets ouverts pour prouver au Monde son génie démoniaque, qui est entré en possession du journal, le seul objet pouvant selon toute vraisemblance donner une idée de la localisation de Lildelost. Une information bien pratique si on voulait organiser des courses en bateau autour du Monde pour retrouver l’île en question, comme celle au cours de laquelle Desmond s’est échoué, ou lorsqu’il s’agit d’y envoyer un cargo rempli de gens louches et de Parachutistes de l’Impossible...
ULYSSE… REVIENT ?
Une question me vient, là, comme ça.
L’histoire de Desmond qui refuse d’être avec Penny avant d’avoir retrouvé son honneur, qui va se perdre en mer et se retrouve coincé dans une trappe, sur une île au milieu de nulle part pendant trois ans, c’est épique. Et c’est pour cette raison que ça fonctionne aussi bien.
Partant de ça, il est évident que les scénaristes ne vont pas se gêner pour faire durer le plus longtemps possible un de leurs arcs narratifs les plus forts, et la conversation entre Desmond et Penny va dans ce sens en ne faisant rien de plus, en réalité, que de les remotiver pour une quête qui n’est pas prêt de s’achever.
Ce qui m’amène à ma question : qu’est ce qui va bien pouvoir encore lui arriver, à ce pauvre Desmond, pour que son odyssée se poursuive sur encore deux saisons ?
La semaine prochaine, on verra ce que le Concours du Lama Mort, et son taux de participation ridicule, va nous réserver.
Et on parlera un peu de Lost.