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4.07 - Ji Yeon
Le Docteur Ducon est nul en nausées matinales
vendredi 14 mars 2008, par
J’ai plusieurs problèmes avec l’épisode de cette semaine, mais il y en a un qui est à la fois plus gênant et plus général que les autres, alors autant en parler tout de suite. Ce qui m’ennuie, ce n’est pas tant la manipulation assez peu discrète qu’on subit tout au long de l’épisode avec Jin, ni l’introduction dramatique de l’espion de Ben sur le bateau. Non, ce qui regrettable, c’est qu’en faisant revenir les trois quarts des personnages sur la Plage des Cons, la série a perdu tout le sentiment d’urgence qu’elle avait réussi à instaurer en fin de saison 3.
Pour résumer les choses simplement, tout le monde ou presque est de retour sur la plage, attendant impatiemment d’être secouru, et personne ne s’étonne que cinq jours après leur appel de détresse le bateau ne soit toujours pas en vu. Non, personne, pas même le Docteur Ducon qui se prépare tranquillement un petit déjeuner, sans se demander pourquoi il n’a pas de nouvelles du bateau. C’est un statu quo encore plus bancal que le précédent, où une vingtaine de crétins attendent bravement à côté de leurs valises qu’on vienne les chercher.
Et ça commence à me fatiguer.
RÉSUMÉ RAPIDE… À 41 ÉPISODES DE LA FIN
Juliet annonce à Jin que Sun l’a trompé.
Au même moment, tous mes lecteurs s’apprêtent à passer au paragraphe suivant pour éviter d’avoir à lire le résumé d’une intrigue toute droit sortie d’un mauvais soap. Ils ont bien raison, je vais faire pareil, et je vous invite donc à tous faire comme si la phrase que vous êtes en train de lire parlait ne serait-ce qu’un peu de l’épisode. On arrive maintenant à une longueur de remplissage raisonnable, il est grand temps de reprendre le résumé.
Finalement, Sun et Jin s’aiment, et ils décident de rester sur la Plage des Cons.
Pendant ce temps, sur le S.S. PasPenny, Desmond et Sayid font connaissance avec le sympathique équipage. Il y a d’abord le sympathique capitaine, dont la grande passion est de raconter de sympathiques histoires remplies de cadavres et de carcasses d’avions. Il y a ensuite la sympathique standardiste et son sympathique suicide laissant tout le monde indifférent. Enfin, ils rencontrent le sympathique homme d’entretien qui, dans une scène où on peut sentir toute la détermination qui l’anime, se retient avec une grande difficulté de crier sa sympathique réplique fétiche.
WAAAAAAAAAAAAAAAALT !
C’est incontestable, Michael a bien changé.
PENDANT CE TEMPS, DANS LE FUTUR…
Sun est suffisamment enceinte pour rendre notre rédactrice en chef mal à l’aise. Elle accouche d’une petite fille (Sun, pas Feyrtys), et emmène la petite Ji Yeon rendre visite à son papa, au moment même où une voix annonce sur un ton grave que « le rôle de Jin sera interprété cette semaine par une pierre tombale ».
Oui, on est bien dans un mauvais soap.
UN MAUVAIS SOAP… EN CORÉEN
Comme j’en ai un peu parlé dans mon introduction, il y a deux choses énervantes sur lesquelles j’aimerais revenir. Mais avant ça, une petite clarification s’impose. Contrairement à certains, je n’ai pas détesté l’épisode. Contrairement à d’autres, je suis loin de l’avoir aimé.
En fait, il m’a laissé un peu indifférent, globalement insatisfait, et je doute vraiment que ce soit l’objectif que s’étaient fixé les scénaristes en décidant de tuer Jin.
Pourtant, tout n’est pas à jeter.
Les scènes sur le bateau étaient réussies, notamment grâce à l’ambiance pour le moins étrange qui s’en dégage, mais aussi parce qu’on a l’impression d’avancer ne serait-ce qu’un peu dans l’intrigue.
D’une façon différente, Yunjin Kim et Daniel Dae Kim font comme d’habitude de l’excellent boulot dans leurs scènes dramatiques. En général, j’aime beaucoup leurs épisodes (le coréen, c’est joli), mais là, le retournement de situation m’a complètement laissé de marbre, et la mort annoncée de Jin ne m’a rien fait du tout, ce qui gâche quand même pas mal leur scène réussie sous la tente.
Et ça, c’est un peu con, vous l’avouerez.
VIVEMENT L’ARRESTATION D’EVANGELINE LILLY
Deux choses.
La première c’est que, il y a quelques mois, Daniel Dae Kim a été arrêté à Hawaï pour conduite en état d’ivresse. Et si cette histoire vous dit quelque chose, c’est parce que Michelle Rodriguez, Cynthia Watros, et le mec au nom à rallonge qui jouait Eko ont tous été arrêtés, pour la même raison, peu avant la mort de leur personnage.
Il parait maintenant évident qu’il ne s’agit pas d’une coïncidence, mais bien d’une stratégie élaborée par les acteurs pour faire savoir au monde entier, des semaines à l’avance, qu’ils sont bien énervés d’avoir lu leur mort dans le dernier script. Une nouvelle technique de spoiler à base de tequila, il fallait y penser.
La deuxième chose c’est que, a posteriori, les scènes où Jin tente d’acheter un panda en peluche et accoure à l’hôpital relèvent un peu du foutage de gueule. Je comprends bien l’envie de se jouer des téléspectateurs en leur faisant croire que Jin est le dernier des Oceanic 6, mais ça ne fonctionne pas. Après le final de la saison 3, ils ne nous auront plus, et ce n’est pas la peine d’essayer. Maintenant, on pense toujours à regarder la gueule des téléphones portables.
Pire encore, jusqu’à maintenant le seul point commun des Oceanic 6 est qu’ils ont une vie hyper déprimante depuis leur retour. Du coup, l’heureux couple et leur nouveau né auraient fait un peu tâche au milieu de ces archétypes du malheur que sont l’interné, le tueur, le barbu alcoolique, et… la mère au foyer.
Autre point négatif qui vaut le coup d’être noté : la quête du Panda en Peluche dénote carrément face au ton du reste de l’épisode. Sur Lildelost, tout le monde fait la gueule. Sur le bateau, les gens se suicident. Jin, lui, achète une peluche et hurle quand son taxi se barre, dans une scène burlesque complètement à côté de la plaque.
Pour en finir avec cette intrigue, la mort de Jin n’est pas émouvante, et ce n’est certainement pas la faute de Yunjin Kim qui est épatante dans la dernière scène. Non, si on s’en fout autant, de sa pierre tombale, c’est parce qu’au fond Jin n’a qu’un rôle mineur dans la série. Et c’est peut-être aussi beaucoup à cause de ce twist de trop qui nous détourne de l’aspect bouleversant de la situation, au profit d’un bête « On vous a bien eu ! ».
THEY. TOOK. HIS. SON !!!
Oh, tiens, Michael. Quelle surprise. Je ne m’attendais vraiment pas à te trouver sur ce bateau. Oh, ça non. Jamais de la vie. Hmm…
Bon, donc, en gros, Lindelof et Cuse ont annoncé l’été dernier au Comic-Con de San Diego le retour d’Harold Perrineau dans la série. Puis son nom est apparu au générique, toutes les semaines, depuis le début de la saison. Enfin, Ben nous a annoncé à la fin du deuxième épisode qu’il avait un espion sur le bateau, au moment même où partout ailleurs la conscience collective des gens qui regardent Lost s’est élevée, et l’idée que Michael était l’espion en question s’est répandue à toute la population, dans un phénomène laissant encore à ce jour les scientifiques perplexes, même s’ils n’arrivent pas à expliquer comment deux colonies de singes séparées par un océan ont pu apprendre à se servir d’outils à quelques jours d’intervalle.
Mais je digresse.
Là où je veux en venir, c’est qu’on se doutait tous du rôle que Michael allait jouer cette saison. Du coup, ce n’était peut-être pas la meilleure idée d’avoir attendu autant pour nous le confirmer, et d’avoir fait comme si c’était une grosse révélation.
La scène en elle-même est chouette, mais la surprise n’est pas là. Il aurait sans doute mieux valu, je pense, nous le révéler dès le deuxième épisode. On n’y perdait pas grand-chose niveau suspens, et ça aurait permis aux producteurs de ne pas payer Perrineau à rien foutre.
Reste à expliquer comment il peut être là, alors qu’il a quitté Lildelost un mois plus tôt, un bras en écharpe, et avec son fils. La réponse qui me semble la plus probable ne fera pas plaisir à tout le monde, donc je vais attendre un peu pour vous parler de faille spatio-temporelle.
La semaine prochaine, on cherchera à savoir si Aaron est assez grand ou assez intéressant pour être un des Oceanic 6, ou s’il en manque toujours un à l’appel. Genre... Bernard.
Et on parlera un peu de Lost.