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Ma Semaine à Nous
Semaine N°164
Sponsorisée par William & Kate
dimanche 1er mai 2011, par
Ou pas.
Four Guys Walk Into A Room
Iris a choisi son camp : elle regarde HBO
Aujourd’hui, plutôt que d’encore une fois étaler mon amour pour Michael Scott et de vous dire à quel point son départ de The Office m’a fait pleurer, j’ai décidé de vous parler de l’excellent Talking Funny, diffusé par HBO fin avril.
Cette émission réunissait autour d’une table, pendant une heure, Louis CK, Ricky Gervais, Chris Rock et Jerry Seinfeld, des semi-dieux du stand-up, et donnait lieu à une discussion autour de l’humour, et de leur approche de celui-ci.
Un rapide présentation pour ceux qui ignoreraient qui sont ces personnes, en se basant des exemples accessibles, dont la date de diffusion ne dépasse donc pas les deux ans.
Louis C.K doit être familier à la plupart d’entre vous pour sa récente (et hilarante) série Louie, diffusée sur FX durant l’été dernier, et dont on avait beaucoup, beaucoup parlé, dans une ligne du deuxième tableau récapitulatif de Noël.
Ricky Gervais est le type étrange qu’on a vu pendant quelques secondes au début d’un épisode de The Office il y a quelques semaines, et qui a fait des blagues pas drôles et vraiment trop méchantes aux Golden Globes. Bouh, Ricky !
Chris Rock était le narrateur et créateur de Everybody Hates Chris, série inspirée de sa jeunesse et qui restera dans l’histoire comme Ce Truc Sans Ray Romano.
Depuis 1990, Jerry Seinfeld est Jerry Seinfeld, dans tout un tas de séries. Si vous ne le connaissez pas, et que vous avez pensé que j’étais sérieuse en critiquant le travail de Ricky Gervais aux Oscars, vous me décevez sincèrement.

Cette émission dont le pitch pourrait ne pas vous convaincre, pour peu que vous ne soyez pas déjà acquis à la cause de ses participants ou à celle du stand up en général, ou que vous n’ayez pas d’humour, est pourtant l’une des plus intéressantes tables rondes auxquelles on ait pu assister depuis longtemps [1] et, plus important peut-être, une heure de télévision qui apporte un point de vue réellement passionnant sur l’humour et ses mécanismes en général.
Au travers du point de vue de ces quatre hommes, on couvre une très large vision de la manière dont les blagues peuvent être abordées et traitées, et dieu soit loué, puisque ce n’est pas français, on nous épargne les sempiternelles citations de Desproges. Les comédiens ne tombent pas d’accord sur tous les points qu’ils abordent, mais on sent le respect que chacun a pour ses confrères, respect qu’au terme de cette heure on partage forcément.
En tant que grosse fan de Louis C.K (dont je vous recommande particulièrement le dernier spectacle, Hilarious, disponible via vos réseaux habituels, ou n’importe quel extrait trouvable sur Youtube) et de Ricky Gervais, j’étais principalement intéressée par ce qu’ils allaient avoir à dire, mais Talking Funny m’a agréablement surprise quand j’ai réalisé la qualité de la discussion, quel que soit son intervenant.
Les sensibilités qu’on devine au détour de leur conversation sont plus que touchantes, tout en n’alourdissant rien.
On rigole beaucoup, et on peut enfin vraiment se la péter parce que non seulement c’est HBO, mais qu’en plus on ne l’a pas regardé pour voir la petite fille bizarre du mariage princier.
It’s More Than You’ve Imagined
Les Liens de la Semaine
C’est pas pErDUSA, mais c’est bien quand même !
Chaque semaine, en quelques clics, retrouvez ici les meilleurs entretiens, analyses, critiques, ou trucs cools, qu’on a déniché sur le Net toujours sur les trois mêmes sites.
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Bisous Bisous
La France vue par les Séries vues par Jéjé
The Middle - 2.19

It’s not TV, it’s...
Tigrou fait pire qu’Iris : il ne choisit pas.
HBO ou AMC ? Une série de vampires adaptée d’une série de bouquins, ou une série de zombie adaptée d’une série de comic books ? « Fuck » ou « F-biiii-k » ?
Aujourd’hui, plus personne ne se rappelle comment le débat a vraiment commencé. Pourtant, il sème depuis quelques semaines la discorde sur pErDUSA, obligeant chaque rédacteur à se remettre en question ou, à défaut, à écrire de longs textes pour se défendre de tout sectarisme, graphiques Excel à l’appui.
De mon coté, ne craignant aucune transgression, j’ai tranché à ma façon. En ce moment, je ne regarde ni HBO, ni AMC, ni meme FX : je mate des web series.
Enfin, pour être honnête, je mate surtout UNE webserie, que j’ai découverte très récemment et à laquelle je suis devenu accro : duder. (avec un point et sans majuscule).
duder. (avec un point et sans majuscule) est une mini-série pleine de charme et complètement gratuite, postée par une bande de dudes sur http://www.duder.com/
Pour donner une idée aux fans de FX : c’est un peu It’s always sunny in Philadelphia, en moins méchant et avec des personnages attachants… et sans budget.
Pour donner une idée aux fans de HBO : c’est un peu comme Flight of the conchords, sans les chansons et sans l’accent néozélandais. Sans budget aussi.
Enfin, pour donner une idée aux fans d’AMC, c’est un peu comme Mad Men sans Don Draper, sans drama, sans les années 60. Et sans doute avec un peu moins de budget.
Le plus malins d’entre vous l’auront peut-être deviné en lisant le dernier paragraphe : la série est fauchée, et ça se voit. Les scripts s’adaptent aux déménagements des membres de l’équipe, les personnages secondaires disparaissent quand leurs interprètes trouvent un boulot qui paye, la même musique revient en boucle d’un épisode à l’autre…
Mais ce manque de moyen apparent est compensé par un capital sympathie impressionnants : les personnages sont drôles et attachants, les situations absurdes et bien trouvées, les trois acteurs principaux franchement bons (malgré quelques fous rire mal dissimulés dans les premiers épisodes) et la continuité pas si mal gérée que ça.
Passés les tâtonnements des premiers épisodes (drôles mais assez foutraques), la série trouve vite son ton, à la fois déjanté et suffisamment contrasté pour qu’on ait l’impression de suivre les « aventures » d’une vraie bande de pote… De deux vrais bandes de potes, en fait, ceux qu’on découvre à l’écran, et ceux – tout aussi sympathiques - qu’on devine derrière la caméra, en train d’ajuster leur style et leur intrigues à chaque épisode.
Surtout, malgré son humour très libre, la série n’est jamais méchante ou cynique. Au contraire, l’ensemble est assez tendre, ce qui permet de passer un bon moment même lorsque les épisodes sont moins drôles (ce qui est suffisamment rare dans une comédie de nos jours pour être signalé).
Pas convaincus ? Jetez un œil au dernier épisode, The Facebook Faux Pas.
[1] Bien sûr, je n’ai vu que celles organisées par allociné, je suis donc loin d’être une experte en la matière.