Accueil > pErDUSA > Chroniques > Archives > Mégalopolis > Drum & Dumber
Mégalopolis
Drum & Dumber
Mars 2008
samedi 15 mars 2008, par
DRUM AND DUMBER
Oui, j’ai suivi Celebrity Apprentice une bonne partie de sa saison. Depuis, j’ai arrêté. Mais le fait est que, devant un choix de séries innovantes et réussies, j’ai préféré reprendre The Apprentice. Je pense que c’est parce que The Apprentice est un produit qui m’est familier, j’en connais les règles, le principe, et ses acteurs. Ce n’est pas une émission de qualité, mais elle ne demande aucun investissement de ma part. C’est triste à dire, mais je ne veux plus faire l’effort de m’investir dans un nouveau programme. Je n’ai pas été habitué à cela. Une série doit me plaire avant même ses débuts, elle doit avoir un élément qui accroche. Je veux un engagement préalable, un acteur que j’apprécie, un scénariste que j’aime, et/ou un générique que je peux chantonner.

Le problème vient du fait que ma génération a été trop privilégiée. A la belle époque du câble et du satellite, en ayant le combo Série Club, Jimmy, 13ème rue et Téva, il y avait au moins une bonne série à regarder par soir. Les inédits de Friends, de Seinfeld ou de The Practice partageaient l’antenne avec les classiques US oubliés des chaînes jusque-là, tel que Cheers, Saturday Night Live ou Law and Order. Le tout, en version originale bien évidemment. Il y avait aussi le fait que The WB et NBC étaient sources de nouveaux programmes innovants. NBC savait faire des comédies au mieux réussies, au pire, efficaces, et semblait de jamais pouvoir en perdre la recette. The WB exploitait les richesses d’un genre rarement utilisé par ses concurrentes, le teen drama. Depuis, NBC est devenue la chaîne de K2000 et The WB a, après avoir presque tué le genre, mis la clé sous la porte.
Cependant, je ne crois pas au vieil adage ‘c’était mieux avant’ qui fait couler le sang des oreilles. Je pense que je ne suis plus en phase avec ce que la télévision peut produire. J’aime mes dramédies à petite dose, j’aime mes comédies avec des décors colorés et des rires enregistrés, et j’aime mes dramas qui font réfléchir formatés pour les networks US, pas pour le câble. C’est peut-être la real TV, c’est peut-être l’explosion des formula shows, c’est peut-être le mélange des genres, et c’est sûrement la concurrence accrue du câble et d’internet, mais la télévision a changé radicalement. Ce qui est à la fois normal et sain. Les séries des années 80 n’ont rien à voir avec celles de la décennie suivante.
Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de séries de qualité à la télévision. Loin de là. C’est juste qu’elles ne m’attirent pas. C’est sûrement dommage, et je suis persuadé que je passe à côté de beaucoup de choses. Pour accompagner Lost, Boston Legal, 30 Rock et toutes ces séries que j’aime encore suivre, je devrais regarder Breaking Bad, Mad Men, et reprendre In Treatment. Mais à la place, je préfère revoir The West Wing, Gilmore Girls ou Frasier.
Et vu qu’il serait mal placé et hypocrite de parler de séries que je ne regarde pas, quand tout pErDUSA débat autour de la meilleure saison de The Wire, je les écoute sagement, et réfléchis à quelle intégrale de série de ses dix dernières années que je pourrais me refaire.
MON NOM EST ’DRUM
The New Adventures of Old Christine
‘Vous voyez le genre de type qui condamne les séries sur des a priori et réalise qu’il n’a plus grand chose à regarder ? C’était moi ! Dès qu’un pilote ne me plaisait pas, je ne regardais pas la suite. Je suis alors passé à côté de The Office pendant une saison et demie. Le karma. C’est ainsi que j’ai réalisé que je devais changer. J’ai donc fait une liste de toutes les séries que j’ai jugé hâtivement par le passé et ai décidé de leur donner une seconde chance. J’essaie juste d’être un meilleur pErDUSIEN. Mon nom est ‘Drum’

C’est assez ironique vu ce que je viens décrire, mais Old Christine faisait partie des séries que j’étais censé aimer dès le départ. Elle n’a pas de générique, et tout ce que je connaissais de Kari Lizer était que son nom me rappelait une bonne blague d’Arrested Development mais j’aime beaucoup Julia Louis Dreyfuss. J’aurais du aimer Old Christine. Sauf que c’était loin d’être le cas. Après quelques épisodes, j’ai arrêté la série. Je la trouvais bas de gamme et Julia surjouait son rôle.
J’ai repris en fin de saison deux. Je ne sais plus trop pourquoi, mais le fait est que la série …n’avait pas changé. Mais, elle me faisait rire. Je suis peut-être moins snob, ou la grève a baissé mon niveau de tolérance, mais les nouvelles aventures de la vieille Christine m’ont donné envie de revoir ses anciennes aventures. Et les premiers épisodes de la série sont même plutôt réussis.
Dans Old Christine, les enfants ne sont pas des machines à répliques plus intelligentes que leurs parents. Les enfants sont ce qu’ils devraient être : débiles. Mignons, mais débiles. Richie est probablement mon personnage préféré, on le voit rarement, mais l’acteur joue parfaitement son rôle d’enfant. Et c’est là où réside la force de la série. Lorsque je dis que je suis formaté à regarder mes séries, cela signifie que j’attends que les acteurs de sitcoms exagèrent leurs rôles. Surjouer du matériel peu inspiré a donné à beaucoup de sitcoms des années 90 une illusion de rythme. L’une des réussites de Old Christine est que le décalage de rythme entre Julia Louis Dreyfuss dont le personnage est perpétuellement excité et la retenue de son entourage. Le trio Wanda Sykes, Hamish Linklater et Clark Gregg est l’antithèse des acteurs de sitcoms qui ont tué le genre. Ils laissent les dialogues des scénaristes faire leurs effets.
Après avoir compris et adhéré au rythme de la série, je suis heureux de la revoir sous un autre œil. Je suis même content et impatient de la retrouver. Donc, mea culpa, Old Christine est une bonne série et elle l’était depuis le début.
DE MEILLEURS LOOSERS
J’aime beaucoup Lost. Je suis impatient de voir chaque nouvel épisode, et j’ai été agréablement surpris : la série supporte bien un second visionnage. Non, vraiment, Lost, c’est bien.
Et maintenant, voici la raison pour laquelle ce petit billet est sur pErDUSA, le site des gens qui sont vraiment trop méchants avec les séries et qu’ils sont trop débiles parce qu’ils regardent des séries qu’ils n’aiment pas et franchement, c’est de l’acharnement, pfff, et pour eux tout est nul ! et non pas sur le skyblog de kikoololmdrj’MlesCri : imaginez Lost avec de bons acteurs.

On pourrait garder Henri Ian Cusick, Elizabeth Mitchell et Yunjin Kim, mais on purge le reste de la distribution. Matthew Fox pleure super bien, avec de vraies larmes en bonus, mais ça ne fait pas de lui un bon acteur. C’est juste Charlie Salinger qui a pris l’avion, et comme tout le monde dans sa famille, n’a pas eu trop de chance. Quelques fois, je me demande ce que Michael Keaton aurait fait avec ce rôle. La plupart des acteurs de Lost sont efficaces dans leurs rôles, ils ne sont pas mauvais, et ne donnent jamais l’impression d’une erreur de casting, mais ils ne sont pas mémorables. Le terme ‘acteur de série télé’ dans son sens le plus péjoratif me vient à l’esprit.
A défaut d’avoir du matériel qui rivalise en qualité avec celui de The Sopranos, Lost bénéficie d’une structure particulièrement favorable aux acteurs. Les flashbacks hors de l’île peuvent aussi casser la monotonie d’un rôle ou de mettre en avant la versatilité de son interprète. C’est une grande partie l’interprétation d’Henri Ian Cusick qui rend de bons épisodes de Lost, excellents. On peut me répondre que tout le monde n’a pas la chance d’avoir une intrigue aussi fournie et épique que celle de Desmond. Mais vu ce qu’on a vu en trois ans du talent de Josh Holloway, je suis bien content que ce ne soit pas Sawyer qui hérite du matériel.
Quand je vois ce que Kyle Chandler, Glenn Close et Rose Byrne apportent à Friday Night Lights et Damages, Lost pourrait vraiment être une excellente série si d’excellentes performances contrebalançaient les faiblesses scénaristiques. En attendant, l’éternel insatisfait que je suis (ou pErDUSIEN, c’est la même chose) se contentera volontiers d’une saison 4 de bonne facture.
Aussi : J’ai beaucoup aimé The Return Of Jezebel James et c’est tout ce que j’ai à dire à ce sujet.