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Penny Dreadful

2.01 - Penny Dreadful

Une Série Qu’on Aimerait Aimer

vendredi 8 mai 2015, par Ju

Non, je ne sais pas pourquoi on n’a jamais parlé de Penny Dreadful sur pErDUSA. C’est une série avec du sang, du sexe, des monstres, Eva Green, et des gens qui parlent avec des accents anglais. Rien qu’avec ça, au moins un intérêt de tous les membres de la rédaction doit être couvert.

Et pourtant, pas un mot n’a été écrit sur la série.
Pas un avis donné, pas une scène illustrée d’une jolie photo, rien.

Je n’ai pas d’explication, c’est très mystérieux.

Qu’est-ce que c’est ?

Penny Dreadful est une série co-produite par Showtime et des... anglais... je crois... et dont la saison 2 vient tout juste de commencer.

Donc oui, il est tout à fait normal d’avoir attendu maintenant pour vous en parler. Et non pas, genre, il y a un an, quand on l’a regardée. Ça n’aurait pas de sens !

De quoi ça parle ?

Penny Dreadful, c’est l’histoire d’un groupe de durs à cuire qui chassent les démons à Londres, à la fin du XIXème siècle. Et par « démons », il faut comprendre « pot-pourri de monstres littéraires tombés dans le domaine public ».

Pour faire plaisir au Gang, on peut classer nos héros comme dans l’Agence Tous Risques.
Nos chasseurs de la dernière chance, du dernier moment sont donc : le mystérieux Sir Malcolm (The Brain) qui gère l’opération pour retrouver sa fille, son mystérieux majordome Sembene (The Muscle), le mystérieux Ethan Chandler (The Looks), la très mystérieuse Vanessa Ives (The Wild Card, bitches  !), et Victor (The Useless Chick).

Victor n’a rien de mystérieux, lui. Il n’a pas non plus de nom de famille qui pourrait gâcher une belle surprise à ceux qui désireraient découvrir Penny Dreadful à l’aveugle. Non, ce n’est pas la peine de parler plus longuement de Victor.

Et enfin, dans les épisodes pairs, il y a aussi systématiquement le Dorian Gray d’Oscar Wilde.
Parce que, encore une fois, vive le domaine public.

C’est avec qui ?

C’est avec Eva Green.
Qui est formidable.

C’est aussi avec les yeux carrés d’Eva Green.
Qui sont formidables.

Eva Green et ses yeux jouent donc Vanessa Ives. Ils sont accompagnés de Timothy Dalton (Bond, James Bond), Billie Piper (Doctor Who), Reeve Carney (« Spider-man, Turn Off the Dark ») et Josh Hartnett (Halloween 20 ans après... 40 jours et 40 nuits... Pearl Harbor... The Faculty !).

Ça veut dire quoi, "Penny Dreadful" ?

Le titre de la série est expliqué vers la fin de la première saison, et non, il ne s’agit pas du nom de l’héroïne de la série « Penny Dreadful, la Tueuse de Vampires ». Malheureusement.

La vraie explication est plutôt intéressante, je vous conseille donc d’attendre que la série en parle. Sinon, Wikipédia est votre ami.

Et c’est bien ?

Comme indiqué dans le titre de cette critique, et c’est peut-être la raison pour laquelle on n’en a jamais parlé, Penny Dreadful est une série que j’aimerais pouvoir aimer plus que ça.

Les ingrédients d’une bonne série sont bien présents : le cadre de l’intrigue possède beaucoup de potentiel, les acteurs sont souvent excellents, c’est joli à regarder. Mais les défauts étaient un peu trop nombreux en première saison pour que j’accroche complètement.

Je reproche surtout à Penny Dreadful son manque de générosité vis-à-vis de l’histoire racontée.
Ce que je veux dire par là, c’est que si vous regardez le premier épisode de la série, et que vous enchainez directement sur le dernier épisode de la saison 1, vous comprendrez tout. L’histoire aura du sens. Vous ne serez pas du tout perdu. Le premier épisode commence par une chasse aux vampires pour retrouver la fille de Sir Malcolm... le dernier épisode se termine sur une chasse aux vampires pour retrouver la fille de Sir Malcolm.

Entre les deux, on y gagne simplement une meilleure compréhension des personnages, de ce qui les motivent, et de qui ils sont. Un tout petit peu de substance dans un très joli paquet cadeau, mais pas grand-chose de plus.

On peut voir dans l’intrigue de la saison 1 une grande cohérence d’écriture, une belle boucle, si chère à une narration qui se veut sophistiquée. Ou alors, on peut y voir une difficulté certaine à gérer correctement un arc scénaristique sur la durée. J’ai tendance à penser qu’il y a les deux, mais pas forcément dans des proportions idéales.

Cependant, si cet enchainement « pilote / final » fonctionnerait sur le plan formel, il serait dommage de se priver de certaines séquences assez formidables qui peuplent cette première saison. Un an après l’avoir vue, j’en garde d’excellents souvenirs (tout en essayant d’oublier les intrigues de Caliban, qui m’ont généralement ennuyé).

Parmi ces moments, la découverte de la vie par la Créature et sa balade au marché m’ont beaucoup marqué. Dans le même épisode, la séance de spiritisme chez Madame Kali était absolument formidable, portée par une Eva Green déchainée, à la fois grotesque, charismatique et fascinante. Dans un registre un peu différent, les flashbacks sur la vie de Vanessa étaient une vraie réussite, glaçante.

Donc oui, Penny Dreadful est une série qui vaut le coup d’être découverte, rien pour ces moments de bravoure. En contrepartie, elle est restée assez inégale sur sa première saison, et ses personnages, pour la plupart assez froids, n’aident pas particulièrement à l’immersion.

Elle passe le test de Bechdel cette série ?

Pas trop, non. A l’image de The Wire, et contrairement à The Blacklist, Penny Dreadful n’a pas pour habitude de laisser à deux personnages féminins l’occasion de discuter de tout ce dont elles ont envie (sauf d’un homme, ça leur est interdit !).

Heureusement, cette terrible injustice est rectifiée dès le premier épisode de la deuxième saison, puisqu’on a le droit à une longue scène où des femmes discutent entre elles d’une autre femme, après que l’une d’elle ait pris un bain dans le sang d’une autre, autre femme. Et à la fin de la scène, une troisième autre femme se réjouit du meurtre d’une quatrième femme par la première femme.

Une belle victoire pour le féminisme.

Plus sérieusement, Penny Dreadful a un rapport assez particulier aux femmes et à leur sexualité. Un rapport qu’on peut prendre soit comme une représentation honnête de l’époque à laquelle se déroule la série, soit comme une représentation malheureuse de l’époque actuelle.

Et sinon, elle commence bien cette saison 2 ?

Ça commence doucement. Les personnages reprennent leur place, Victor met tout l’épisode à finir son boulot de la saison dernière, Caliban cherche un nouveau travail, et Vanessa est attaquée par des femmes nues démoniaques bien flippantes. Une reprise honnête.

Là où la série revit c’est dans la paire de scènes avec Madame Kali, vraiment bien foutues.

La première saison souffrait un peu d’avoir pour seuls antagonistes des vampires (qui ne parlaient pas) et, heu, Lucifer (qui ne parlait qu’à travers les autres personnages). Avoir une vraie ennemie, interprétée avec autant de force par Helen McCrory, fait énormément de bien à ce premier épisode et donne un axe intriguant pour la saison 2.

Mais je vous en reparle, dans trois ou quatre ans.

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