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Pushing Daisies
2.02 - Circus, Circus
Even John Wayne Gacy Jr. was funnier
vendredi 14 novembre 2008, par
Je ne crains que 3 choses.
Le vide intersidéral que je remarque et qui semble vouloir m’aspirer, et sucer toutes les vagues bribes d’humanité survivant en moi, à chaque fois que je plonge mes yeux dans ceux d’un fan de Prison Break, McCaulay "Is-It-Really-Human" Culkin, dont la simple évocation suffit à provoquer chez moi chair de poule, regards furtifs par-dessus mon épaule, et rechargement de fusil à pompe, et finalement, plus que tout au monde, les clowns.
Et cette semaine, l’épisode était centré sur, eh bien je vous le donne dans le mille, des clowns. Mais peu importe, cela ne me fera pas taire et telle une Joseph Goebbels du XXIème siècle, je me battrais pour que la vérité éclate au grand jour.
Vraiment, Bryan, tenter de m’intimider, ce n’était pas une bonne idée. They call me one eye.
Let’s all drink to the death of a clown !
Les Kinks l’avaient compris il y a déjà des années, un bon clown est un clown mort.
Circus Circus emmène Emerson, Ned et l’excroissance pseudo-humaine de Ned, appelée Charlotte par ceux qui ne Savent pas, à la recherche d’une jeune fugueuse, Nikki, à la mère encore plus froide que ce bon vieux Walt Disney, ha-ha-ha (Oui, parce que la légende veut qu’il se soit fait cryogéniser, ha-ha, vous avez saisi, hein ? ..... Bande d’ingrats.)
Mais comme celle-ci n’est pas morte, le piemaker est inutile. C’est alors qu’intervient Charlotte qui tente de prouver son utilité en extorquant ignominieusement des informations à la meilleure amie de notre disparue, qui finit par avouer où Nikki se trouve.
Dans ce genre d’instants plus que jamais, on sent qu’une métaphore des pratiques Staliniennes se cache derrière la moustache de Chuck.
Ils se rendent donc au lieu-dit, à savoir chez son petit ami vivant dans une fourgonnette rayée. Et, grande nouvelle, on comprend que l’équivalent pushingdaisien de Robert, 58 ans, routier-funambuliste, est Rocky, 12 ans ou geek vingtenaire à en juger par sa carrure, mime.
Mères, planquez vos filles !
Notre Marc Dutroux en devenir est mort, le visage boursouflé. Une rapide résurrection nous apprend que son âme-soeur s’est fait la malle et l’a quitté pour un clown... Et que Chuck adooore le tour de la cage de verre.
Certains verraient dans cette dernière partie l’occasion d’à nouveau descendre la brunette, j’en profiterais plutôt pour souligner son extrême pauvreté d’esprit, et ce en toute bonne foi.
Ned met fin à la nouvelle vie du mime, et nos vaillants camarades, moins Chuck qu’ils préfèrent laisser au Pie Hole, se rendent au cirque employant les clowns précédemment cités.
Emerson se plaint de la qualité de l’air et un acrobate français nous apprend à quel point les clowns sont peu appréciés en dehors de leur habileté avec leurs mains – pour faire des animaux en ballons, je précise car je vous vois venir.

Après un rapide interrogatoire du directeur du cirque, Ned et Emerson repartent, et finissent par trouver la voiture des clowns dans un lac.
Le médecin légiste arrive sur les lieux, en ressort 15 clowns morts, mais pas de Nikki. L’enquête continue, après un rapide retour au Pie Hole, Chuck et Ned se rendent à la morgue pour interroger Johnny, l’un des cadavres.
Après quelques péripéties, incluant une tentative d’assassinat par lancement de nain homme-canon, il s’avère que Nikki n’était pas morte, mais qu’elle s’était seulement cachée dans une peluche géante pour échapper à l’acrobate français (ciel, si on m’avait dit qu’un jour j’écrirais une phrase comme celle-ci...) qui, apprenant que les clowns comptaient se mettre en grève pour obtenir des assurances, a préféré les tuer pour éviter la faillite au cirque.
Mais bien sûr.
Come on.
Je veux bien croire qu’on puisse ramener des morts à la vie, qu’on puisse être amoureux d’une fille comme Charlotte Charles, que O.J. n’a pas tué sa femme, que les Américains ont marché sur la lune, et que les Gilmore Girls ne se font pas vomir et conservent quand même leur taille de guêpe, mais jamais, non jamais, on arrivera à me faire avaler qu’un français puisse vouloir empêcher une grève.
L’acrobate menace de tuer Nikki, lui pointant un revolver sur la tempe, et Ned sauve la gamine. Emerson la ramène à sa mère, qui s’en prend à sa fille et dit ne plus reconnaître celle-ci. Emerson, très convaincant, les réconcilie, et tout est bien qui finit bien.
Une enquête policière qui, en plus de me faire planter mes ongles dans ma chaise et mourir de peur, m’a beaucoup ennuyée.
Là où on aurait pu avoir un traitement assez intéressant s’il avait plus penché du côté de l’humour noir et du second degré, on a l’impression de se retrouver devant une espèce de caricature bâclée de chacun des personnages du cirque.
En première saison, un gamin sur le point de mourir d’un cancer était rendu hilarant, et là, ils ne sont même pas fichus de me faire sourire une fois avec une intrigue tournant autour d’un cirque. Où est donc passée la folie douce dont j’étais amoureuse l’an dernier ?
He put a record on to make it sounds like someone was home
Rappelez-vous, la semaine dernière, je reprochais à Pushing Daisies de délaisser ce pauvre Emerson Cod, et mettait à jour la terrible xénophobie des scénaristes.
Eh bien cette semaine, probablement par crainte des ennuis désastreux que ma pertinence légendaire aurait pu attirer à la série si ma découverte était parvenue jusqu’aux oreilles de ce bon vieux Jesse Jackson, Pushing Daisies offre à notre détective une place de choix.
Non seulement, ils lui font à nouveau porter sa magnifique chemise disco qui m’obsède littéralement, mais on en apprend un peu plus sur les conditions de la "disparition" de sa fille. Sa mère serait partie avec la petite après avoir divorcé, et coupé tout contact avec Emerson.
Évidemment, c’est très classique, et là encore je suis déçue parce que je m’attendais à une histoire un peu plus créative, mais c’est toujours quelques informations supplémentaires sur lesquelles on ne se questionnera pas une fois la série annulée.
Et en cherchant des excuses pour cette normalité, je suppose que l’on pourrait y voir une sorte de continuité avec le personnage d’Emerson, qui est le plus pieds-à-terre du cast principal, mais comme je ne suis pas du genre à chercher des excuses aux autres, je me contenterai de penser qu’ils n’étaient pas inspirés.
I want to hurt you, take a hot poker and stick it where the Sun don’t shine.. and then I’ll watch you die
Dans Circus, Circus, Charlotte boude parcequ’on ne lui laisse pas assez de liberté, fraternise avec une fille avant de la trahir, et pleure...
Génial, une crise d’adolescence, tout ce qu’il manquait au personnage pour me le rendre sympathique.
Bon, je suis peut-être un tantinet trop dure. Pourquoi ces pleurs ? Parce que, alors qu’elle est seule au Pie Hole, elle reçoit la visite de sa tante Vivian... Mouais.
Elle veut changer, vivre sa propre vie, avoir son indépendance... Les gros clichés.
Vous devez penser que je lui en veux pour rien, mais c’est totalement faux. Une fois de plus, Chuck semble complètement ignorer le bien-être de Ned, qui prend sur lui pour la rendre heureuse, ce qui fait d’elle une égoïste mal coiffée.
Et pour couronner tout ça, sa mère est rousse. She must be evil.
Everybody’s changing and he doesn’t feel the same
On le sait car on nous le rabâche, le plus gros des phobies que l’on a à l’âge adulte trouvent leurs origines dans notre enfance. Et questions traumatismes, celle de Ned rivaliserait presque avec celle de Kuong-Pan, Nike-maker since he was 3.
Meurtres de petits animaux, mort d’un parent proche, abandon et fréquentations telles que Charlotte ne sont que quelques uns des cataclysmes qui ont pavé cette période charnière de sa vie, et pourraient être une explication plausible à ses orientations sexuelles plus qu’étranges ainsi qu’à sa peur du changement et du renouveau. Peur qui tombe plutôt mal, puisque sa dulcinée n’a qu’une envie, passer de son stade de larve gluante à celui de papillon de nuit effrayant et grisâtre. Et je ne fais que reprendre la métaphore utilisée par Ned.
Malgré cela, il semble décidé à tout faire pour que leur relation marche, et est donc prêt à "redécouvrir" Chuck. Il se prennent donc au jeu du "Prétendons-qu’on-a-oublié-l’autre-et-faisons-comme-si-c’était-la-première-fois-qu’on-se-rencontrait". Et je sais, pour y avoir joué tous les matins pendant 6 mois avec mon dernier petit ami à quel point ce jeu peut être amusant.
Dommage qu’il ait été si vieux et si malade, s’il avait vécu plus longtemps on aurait vraiment pu avoir une belle histoire lui et moi.
Je ne supporte plus le couple qu’ils forment, et la niaiserie qui semble couler de chacun de leurs pores. Qui plus est, je vois vraiment mal comment la série pourra bien résoudre leur "problème de contact". Bien sûr, tuer Charlotte serait une possibilité des plus plaisantes, mais je doute que cela puisse se finir comme ça.
You got to give her something to sing about !
Cette semaine, Olive n’a pour ainsi dire aucune intrigue. On a le droit qu’à quelques malheureuses petites scènes, qui prêtent à sourire en montrant une Lilly qui tente de convaincre Olive qu’elle n’a jamais couché avec le père de Chuck, ou Olive qui planque une bouteille dans une Bible, mais on n’apprend rien de nouveau, si ce n’est qu’elle prie beaucoup. Et qu’elle attend une épiphanie qui vient évidemment au cours de l’épisode. Quelque chose comme "Fais face à ce qui te dérange au lieu de tenter de le mettre derrière toi".
L’éloigner du groupe doit sûrement être LA plus grosse erreur qui pouvait être faite. En plus d’enlever une grosse partie de leur potentiel sympathie aux autres personnages, puisque LE joyau qu’est Kristin Chenoweth n’interagit plus avec eux, ils ne lui donnent aucune évolution.
Maintenant, évidemment qu’elle éclaire l’écran chaque fois qu’elle apparaît, mais ce n’est clairement pas suffisant.
A l’image d’Olive, la série semble faire du surplace, et l’ennui gagne les téléspectateurs. Et par "les téléspectateurs", évidemment, je veux dire moi.
Comme s’il m’arrivait de penser aux autres.