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Rick and Morty

1.11 - Introduction à la Série

Retour vers le Futurama

jeudi 22 janvier 2015, par Ju

J’enfonce peut-être une porte ouverte en disant ça, et vous m’excuserez si je ne vous apprends rien, mais le licenciement de Dan Harmon à l’issue de la troisième saison de Community est sans doute une des meilleures choses qui pouvaient arriver aux amateurs de bonnes comédies.

Non pas que la saison 4 de Community avait un quelconque intérêt (elle était encore pire que la très moyenne saison 5 !) mais, pendant son chômage forcé, Harmon a créé avec Justin Roiland une petite série d’animation intitulée « Rick and Morty ».

Et Rick and Morty, c’est plutôt formidable.

Seulement, le problème inhérent à ce genre de séries est qu’il est bien difficile d’en parler de façon plus développée qu’avec un simple « c’est rigolo, intelligent, et très irrévérencieux, regardez ! ». C’est en tout cas l’excuse que j’utilise le plus souvent, car elle est très pratique.
Du coup, j’ai décidé aujourd’hui de vous parler de Rick and Morty à travers trois de ses épisodes les plus représentatifs, sans aucune révélation pouvant vous gâcher le plaisir. Histoire de vous donner envie de découvrir une série qui en vaut vraiment la peine, vous savez, au cas où un simple « c’est rigolo, intelligent, et très irrévérencieux, regardez ! » ne suffirait pas.

1 Pilot

Saison 1 - Episode 1

L’épisode : Depuis qu’il a emménagé avec sa famille, Rick Sanchez a une très mauvaise influence sur la vie de son petit-fils, Morty.

Ce qu’il nous apprend sur la série : Tout. Ce pilote met toutes les choses en place dès sa scène d’ouverture où un Rick complètement saoul annonce à Morty qu’il va détruire toute la planète pour redémarrer à zéro.

Il faut très peu de temps pour s’en rendre compte, et vous le savez peut-être déjà, mais les aventures de Rick and Morty sont très largement inspirées de celles de Doc et Marty dans « Retour vers le Futur ». Sauf qu’il n’y est jamais question de voyage dans le Temps. A la place, la série parle de tous les sujets de science-fiction possibles et imaginables, SAUF de voyage dans le Temps.

Rick est donc un savant (vraiment) fou, capable d’inventer absolument n’importe quoi, qui voyage dans l’univers et les dimensions parallèles en compagnie de son petit-fils Morty. Parce qu’il est un petit peu lent et qu’il n’apprendra rien à l’école, de toute façon.
Rick est aussi un personnage absolument hilarant qui n’en a pas grand-chose à foutre de quoi que ce soit et agit pour son bon plaisir sans jamais se soucier des conséquences. Le miroir déformant avec « Retour vers le Futur » est amusant quelques temps, mais les personnages prennent tellement vite formes qu’ils n’ont pas besoin de la comparaison pour être fascinants.

Le pilote est loin d’être le meilleur épisode de la série, et il a un ton sans doute un peu différent du reste de la saison, mais il est vraiment la pierre fondatrice à tout ce qui va suire. Une fois arrivé vers sa conclusion, quand Rick commence à utiliser « Morty » tous les trois mots comme s’il s’agissait d’un signe de ponctuation, j’étais sous le charme. Mais j’étais loin d’imaginer ce que la suite réussirait à faire avec ce charmant point de départ.

2 Meeseeks and Destroy

Saison 1 - Episode 5

L’épisode : Rick fournit à sa famille une boite qui crée des créatures dont le seul but est de leur faciliter la vie. Pendant ce temps, Morty est autorisé (pour la toute première fois) à choisir leur prochaine aventure.

Ce qu’il nous apprend sur la série : Que Rick and Morty sait aussi bien jouer avec des concepts qu’on a déjà vu ailleurs qu’en créer de toutes pièces.

En une vingtaine de minutes avec cet épisode, la série de Roiland et Harmon arrive à déjouer nos attentes, à plusieurs reprises, offrant toujours un rebondissement là où on en attendait un autre.

L’aventure de Rick et Morty, qui commence très classiquement comme « Jack et le Haricot Magique » prend une tournure totalement différente quand le Géant de l’histoire glisse et se fracasse la tête contre une table. La suite continue, fièrement, à ne jamais aller là où on l’attend, et finit sur une note tellement sombre et tellement drôle (mais sombre, putain !) que s’il ne fallait voir qu’un seul épisode pour se rendre compte de ce dont la série est capable, ça serait celui-là.

Pour ne rien gâcher, du côté de l’intrigue principale, c’est un vrai bonheur. Les Meeseeks, des petits êtres bleus, sympathiques, et serviables, relèvent à ma connaissance d’un concept totalement nouveau. Et même si on se doute bien que quelque chose va dérailler, très vite, quand les Smith commencent à les utiliser pour faciliter leur vie... ça n’arrive pas de la façon dont on l’attendait. Oh, non.

3 Rixty Minutes

Saison 1 - Episode 8

L’épisode : Rick améliore la télévision familiale, ce qui permet à toute la famille de recevoir des programmes en provenance d’une infinité de réalités parallèles.

Ce qu’il nous apprend sur la série : Qu’elle n’a pas besoin d’avoir une histoire ou un scénario pour produire son meilleur épisode.

Très rapidement, assis sur leur canapé, Morty fait remarquer à Rick que la télévision de mondes parallèles a un côté plus relâché, presque improvisé. A mesure qu’on avance dans l’histoire et que les programmes s’enchaînent devant eux, on comprend bien pourquoi : ils sont vraiment improvisés. Les petites pastilles qui défilent devant nos yeux pendant que Rick zappe de chaîne en chaîne en chaîne en chaîne ont clairement été improvisées par Harmon, Roiland et leurs scénaristes, puis animées plus tard. Cela donne un résultat très étrange, très drôle, complètement jmenfoutiste, et parfaitement à sa place dans une série aussi libre que Rick and Morty.

Ça pourrait s’arrêter là, ça pourrait être un gimmick amusant dans une série qui ne se prend pas au sérieux qui possède la liberté d’improviser la moitié de ses dialogues... sauf que ça va plus loin. L’épisode conclut ses deux « intrigues » de façon absolument géniale, inattendue, et très touchante. Et ça, pour une histoire à moitié improvisée, avec des personnages assis devant un canapé ou discutant dans une cuisine, c’est plutôt exceptionnel.

Donc oui, rien que pour cet épisode, mais vraiment pour les dix autres aussi, Rick and Morty est une série à découvrir. Merci à Iris de m’avoir rappelé qu’elle existait, prouvant ainsi que Dan Harmon sait être drôle même avec des concepts encore plus barrés que ceux qu’il s’autorise dans Community.

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