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Les Moments du Mois
Septembre 2014
Septembre 2014 en Quatre Moments Séries
mercredi 1er octobre 2014, par
Du coup, en générale, il s’agit d’épisodes diffusés la semaine dernière.
Vous pourriez vous dire qu’en septembre, avec toutes les nouvelles séries qui débutent, on a eu de quoi écrire plein d’articles... mais pas du tout. On ne juge plus les séries sur leurs pilotes, c’est tellement ringard !
Du coup, on attend qu’au moins trois épisodes aient été diffusés avant de parler des nouveautés.
Du coup, en septembre, on n’a pas écrit grand-chose. À peine un petit article sur une série anglaise, un autre petit article sur une autre série anglaise, et une critique de la Brave Épouse, sauveuse incontestée et incontestable de la télévision américaine.
Et on a aussi regardé...
1 Dallas

22 septembre / And the winner of Survivor Texas is...
Par Jéjé
Judith Ryland (la redoutable ex belle-mère de la nouvelle femme de Bobby) aura été l’atout majeur de la troisième saison de Dallas, 20 ans après.
Chacune de ses apparitions a fait vibrer à l’extrême toutes les cordes de mon âme de fan résolu de soap opera.
Victoire, désespérée ou bien (forcément et la plupart du temps) manipulatrice, menée par le génial cabotinage de Judith Light, elle m’a conduit à applaudir plus d’une fois tout seul devant ma télé.
Mais, quand a débuté le season finale, j’ai commencé à être inquiet.
Personnage assez secondaire incarné par une actrice absente d’un (formidable) générique à l’ancienne, Mrs Ryland avait tout de l’élément que l’on sacrifie sur l’autel des morts "inattendues" de fin saison.
Je me faisais donc du souci pour son destin et pour mon intérêt pour la prochaine saison.
Mon calvaire n’a pris fin dans cet épisode que dans ses toutes dernières minutes, quand John Ross, temporairement vaincu par Bobby et Sue Ellen, finit par leur annoncer son alliance avec un partenaire inattendu et qu’une porte d’ascenseur s’ouvre sur Judith Light, bien vivante et triomphante.
Jubilation extrême.
D’un point de vue purement de plaisir soapesque, évidemment mais aussi parce que ce moment montre que les scénaristes sont vraiment conscients des forces de leur série.
Pour moi, la réussite inattendue de Judith Ryland a permis à Dallas de surmonter la perte de son personnage le plus emblématique (avec la mort de Larry Hagman au cours de la saison 2). Il est probable qu’elle n’avait pas vocation à remplacer J.R. Ewing. Je trouve ainsi impressionnant que les scénaristes aient réussi à anticiper son succès auprès des spectateurs (il faut dire que Judith Light est phénoménale) et que le véritable "teaser" pour la saison prochaine ne soit pas le cliffhanger de l’épisode mais la perspective d’une utilisation plus importante de son personnage [1].
Et je prends comme un clin d’œil aux spectateurs de scénaristes conscients de la plus grosse faiblesse de leur série, le jeu d’acteur calamiteux de Jesse Metcalfe, que le dit cliffhanger laisse espérer que c’est son personnage à lui dont l’histoire est terminée.
Avec de tels scénaristes et cette nouvelle alliance, je ne comprends que TNT n’ait pas encore annoncé que Dallas, 20 ans après était renouvelée pour quatre ou cinq saisons supplémentaires.
2 Sleepy Hollow

29 septembre / Prends l’air méchant, et regarde la caméra, John !
Par Drum
Quand commence vraiment une nouvelle saison ? Est-ce lors de la diffusion du premier inédit ou du premier pilote d’une nouvelle série ? Est-ce lors de la « premiere week » où une salve trop importante de nouveaux épisodes nous agresse après un été particulièrement rude ou lors du dernier season finale d’une série estivale ?
Pour moi, la nouvelle saison commence vraiment lorsqu’il y a un nouveau générique. Que l’on parle d’un générique d’une série existante ou celui d’une nouveauté, la saison n’a vraiment commencée que lorsque l’on regarde en boucle cinq ou six fois de suite un nouveau générique.
Et dans mon planning de visionnage, il y a trop peu de séries qui ont un générique. J’ai beau adoré ceux de Brooklyn Nine Nine, de The Mindy Project (même pas honte !) ou de Parenthood, le maintien du même générique me donne plus l’impression d’être dans la continuité de la saison précédente et de reprendre mes bonnes vieilles habitudes que de fraicheur et de nouveauté. Et cette sensation est amplifiée par le fait que je n’ai commencé aucune nouvelle série.
La semaine dernière, Sleepy Hollow m’a fait très peur : l’épisode d’ouverture de la saison n’avait pas de générique. Pour ceux qui ne connaissent pas la série, Sleepy Hollow a un magnifique générique, un beau « Je vous emmerde ! » aux title cards, ces encarts de quelques secondes avec le titre de la série. Celui de Sleepy Hollow explique avec une belle musique et de jolies images qu’un couple a été séparé dans une ville où il y a vraiment beaucoup de brouillard. Par une succession d’images de maison, de cimetière et de grenouilles sur de vieux livres (oui, oui), on nous explique que beaucoup de temps s’est écoulé et nous voici de nos jours dans le même ville avec toujours autant de brouillard. Et c’est là que le meilleur moment du générique arrive. Pour lister les acteurs, dans cette belle tradition honorée par de séries telles que Beverly Hills ou Babylon 5, les acteurs, un à un, regardent (ou évitent soigneusement) la caméra. Et ouais, le presentation Powerpoint de J.J. Abrams pour Lost ou les photos de vacances d’Olivia Pope en guise de logo de Scandal peuvent aller se rhabiller !
Sachant que la série a ajouté deux acteurs réguliers à sa distribution, j’attendais impatiemment un nouveau générique la semaine passée. Oui, mais voilà, en lieu et place de ce magnifique et long générique, j’ai eu le droit à … une title card ! Stylée certes, mais une title card quand même. Après avoir vu l’épisode, je me doutais que c’était une ruse pour ne pas dévoiler l’un des nombreux rebondissements de cet épisode. Mais c’était quand même avec une légère inquiétude que j’ai lancé l’épisode de la semaine, et me voici rassuré. Walter Bishop regarde bien la caméra lorsque son nom est listé sur mon écran ! Le générique de Sleepy Hollow est toujours présent, et il est mis à jour. Je l’ai enfin eu mon nouveau générique ! La saison 2014-2015 a donc officiellement commencé pour moi !
3 Sons of Anarchy

9 septembre / Jax fait de la cuisine
Par Ju
Intérieur, nuit. Depuis presque dix minutes, une reprise absolument atroce de « Bohemian Rhapsody » accompagne des scènes d’un intérêt divers. Jax, torse nu, plante alors un pic à viande dans le crâne d’un innocent. Générique de fin.
Pas de doute, avec cette scène, la dernière saison de Sons of Anarchy avait officiellement commencé. Et s’il est encore tôt, avec seulement trois épisodes diffusés, pour porter un quelconque jugement sur la saison, il n’est pas trop tôt pour se poser quelques questions sur la façon dont Kurt Sutter a décidé d’entamer la conclusion de sa série.
En trois épisodes, les Sons ont tué de sang-froid plus d’une dizaine de personnes. Des membres de gang rivaux comme de parfaits innocents. Et ils ont tiré un handicapé en fauteuil roulant derrière une moto, dans une scène « hilarante ». La complaisance de Sutter envers la violence dont font preuve ses personnages n’a jamais été aussi évidente, quitte à ce que leurs actions n’aient plus aucun sens.
J’aimerais qu’on m’explique le revirement total de Bobby qui, une saison et demie plus tôt, quittait le Club à cause de la violence totale qui l’accompagnait. Venger Tara, je veux bien, mais pas au point de se lancer dans une guerre des gangs qui risque de détruire SAMCRO à tout moment.
Quant à Jax... son mélange de revanche et de machisme plait sans doute à Sutter, mais tout ce qui comptait pour le personnage, tout au long de la série, c’était quand même de changer le Club. Pas pour lui, mais pour ses deux fils. Ses deux fils, qui sont encore en vie. Sauf que là, encore, revirement complet dans la violence, quitte à entrainer toute sa famille avec lui.
Ou alors... Kurt Sutter va peut-être simplement détruire le Club. Entrainer ses personnages toujours plus loin dans la violence, dans l’horreur, et les tuer un par un. Avec ça, il aura pu faire faire les pires actions à Jax, le montrer comme un homme, un vrai, et se complaire dans ses pires excès... tout en le faisant sortir victorieux, par sa propre mort et celle des autres membres du Club. Car ses deux fils seront libérés, délivrés de SAMCRO.
Ou alors, vous savez, Sutter va juste égorger Abel et Thomas sur une reprise rock de My Way chantée par Katey Sagal.
Un des deux.
4 How To Get Away With Murder

28 septembre / Comment se dépatouiller d’un meurtre ?
Par Tigrou
Elle est quand même forte, cette Shonda Rimes.
Après seulement 40 minutes, je suis prêt à parier que How to get away with murder sera le nouveau Revenge. Le nouveau Damages. Vous savez, ces séries pseudo-policières centrées sur un mystère, qui nous excitent beaucoup en saison 1... et qui n’intéressent plus personne dès la saison 2, tant leur concept n’est pas destiné à fonctionner sur la longueur ?
Avec un peu de chance, si Peter Nowalk (le showrunner issu de l’écurie Shonda Rhimes) ça sera peut-être le nouveau Scandal, qui ne deviendra nul qu’en Saison 3 !
Toutes les preuves à charge sont là, dès le pilote !
Le flash-forward obligatoire pour nous garantir qu’il va se passer quelque chose à un moment (au cas où les 25 twists qui suivent n’auraient pas suffit à nous rassurer sur le sujet)
Les rebondissements qui repoussent les limites de la crédibilité toutes les 5 minutes
Les personnages qui n’ont qu’un trait de personnalité chacun (l’ambitieuse, l’idéaliste, l’underdog, le séducteur, le connard... oui, ce sont les personnages du pilote de Grey’s Anatomy qu’on retrouve en fac de droit) et qui le déclinent à toutes les sauces pendant 40 minutes pour qu’on comprennen bien
Le montage qui frôle l’hystérie du début à la fin
Et, bien sûr, le sacro-saint mystère-vraiment-intriguant-qu’on-résoudra-à-l’épisode-13-pour-se-couvrir-en-cas-d’annulation-avant-de-ramer-pendant-les-9-derniers-épisodes-de-la-saison-pour-trouver-des-trucs-à-raconter.
Devant tant de clichés, il serait tentant de détester la série ! Mais voilà, aussi calibré soit-il, ce pilote est un modèle d’efficacité. On est happé dès la première minute, les personnages et leurs relations sont déjà bien dessinés, les enjeux bien posés, le casting sympathique. Et l’ambiance "thriller étudiant" me plaît beaucoup.
Je ne me fait pas d’illusion sur la durée de vie de la série : ça sera bien pendant 13 épisodes, et puis adieu ! Mais je serai au rendez-vous la semaine prochaine pour savoir Comment on se dépatouille d’un meurtre ?
Elle est quand même forte, cette Shonda Rimes.
[1] On voit peut-être ici l’un des rates avantages d’avoir une saison diffusée en deux parties, même si je ne sais pas vraiment si l’écriture des épisodes bénéficie de la même pause