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True Blood

3.09 - Everything is Broken

Ciel dégagé à Bon Temps

dimanche 22 août 2010, par Blackie

Ah, l’été… C’est la période idéale pour obliger son entourage à regarder Mad Men et pratiquer l’activité préférée de Sookie Stackhouse. Glander au soleil pour parfaire son bronzage, bien sûr !

Cette saison de True Blood, on a beaucoup râlé dessus (surtout moi), pour des raisons complètement différentes de celles de la saison passée. Alors que la saison 2 était trop scindée et ne maîtrisait que l’intrigue piquée à Charlaine Harris, cette troisième a le problème de vouloir nous amener beaucoup trop de nouveaux éléments. Entre l’intrigue inspirée du troisième livre, des éléments des livres suivants et toutes les créations originales d’Alan Ball, on se retrouve dans un gros fouilli qui a beaucoup de mal à être maîtrisé. En voulant emprunter des chemins différents pour arriver aux mêmes résultats qu’Harris, Ball s’est complètement embourbé et a eu de gros soucis de rythmes narratifs, dont les nouveaux personnages ont beaucoup souffert.

Tout cela pour dire que malgré la richesse d’idées apportée à l’univers, cette saison n’a jusqu’ici pas été très satisfaisante. Je suis donc ravie de pouvoir dire qu’à son dernier tiers, enfin, j’ai beaucoup aimé un épisode !

Sookay ! Beeeell ! Jess’ca !

Le précédent était déjà dans la bonne voie, parce qu’il faut bien le dire, il y avait plus de cul. Allez, soyons honnêtes, on aime True Blood quand ça verse dans le sang et le sexe sans complexe, avec une petite dose de ridicule par-dessus (ah, cette référence à Psycho). Mais surtout, Alcide et ses loup-garous-nazis-drogués à la noix se sont barrés et Sookie est revenue à Bon Temps, où elle a fait sa rebeeeell pendant quatre secondes. Maintenant elle a finit de pleurnicher (prends-en de la graine, Tara) et on peut réunir toutes les intrigues au même endroit.
Même si je regrette de ne pas avoir vue Sook dans sa tenue de serveuse depuis trop longtemps, il est agréable de retrouver tout le monde dans le même bled de Louisiane, à traîner au Merlotte’s, interagir entre eux et se mêler des intrigues des autres.

Sans compter que le poids qui pesait sur la série dernièrement semble se lever. Dès le début de l’épisode avec cette scène d’emballage de cadavre, j’ai enfin eu l’impression de retrouver un décalage qui manquait beaucoup trop cette saison. Tout fut trop premier degré, trop lourd dans la façon d’agir des personnages et leurs constantes complaintes. Là, autant dans les paroles de Sookie que dans le contraste entre son côté tout propre en petits chaussons et le cadavre qu’il faut mettre à la poubelle, on reprend un peu les choses à la légère. Moi, j’ai l’impression qu’on m’autorise de nouveau à respirer.

La famille de Sam n’a pas apporté autant d’excitation que prévu, Daw…Tommy ne dépassant finalement pas le statut de petit frère casse-couille. Mais ça a au moins tellement fait chier Sam qu’il se défoule sur Calvin Norris, et hop, l’intrigue encore plus chiante de Jason est un peu moins à part. Puisque tout le monde ramène ses emmerdes à Merlotte’s, Jason fait pareil et secoure Tara de Franklin. Tommy a le béguin pour Jessica, qui gère mal de voir Hoyt avec Summer et s’engueule avec Arlene, qui se confie à Holly, qui aide aussi Tara. Lafayette et Jesus jouent les témoins plutôt occupés par leur soap opéra adorable. Des Bon Tempiens qui vivent dans le même monde, céti pas magnifique !

Ces interactions ont permis d’avoir de très jolies scènes, dont deux incluent Holly. Que ce soit la thérapie de groupe ou le tête-à-tête avec Arlene, elle est pour l’instant une belle addition à ce petit monde grâce à une apparente maturité et j’ai hâte de la connaître un peu plus. Bien sûr, Jessica et Hoyt ne ratent jamais aucune de leurs scènes ensemble. Seul dommage est que cela se soit fini abruptement, par Jess qui pleure encore. On aurait dit que les scénaristes ne savaient pas comment écourter cela pour laisser du temps d’antenne au reste.

Mais j’apprécie que ce reste inclus autant Arlene. Ses angoisses concernant le bébé de René nous replongent avec bonheur dans la saison 1, et avoir revu ce cajun quelques minutes la semaine dernière fut un vrai plaisir. Sa haine grandissante des vampires, qui se concentre sur Jessica, est également très importante. Pas seulement parce que cela intègre un peu plus Jess à cet univers.
On manque de personnages comme Arlene, de simples humains qui ne savent plus comment réagir face à un monde surnaturel grandissant. Chaque nouveau personnage est généralement surnaturel (même si on essaie vainement de nous entretenir un suspense sur leur nature exacte) ou évolue rapidement parmi ces créatures. Les humains peu habitués à les côtoyer deviennent l’exception, c’est pourquoi des personnages comme Arlene ou Andy ne doivent pas trop disparaître. Ce sont eux qui nous encrent dans cette pseudo-réalité.

Equality (Not) Now

Les conséquences de la semaine dernière ont été plutôt bien traitées à Shreveport aussi. L’arrivée de Nan et ses petits soldats auraient facilement pu amener le pire, et je voyais déjà venir avec déception la condamnation d’un Eric qui n’était pas cru. Au lieu de cela tout se passe bien. Un petit peu d’angoisse à Fangtasia pour le fun avant de dire à Eric de se démerder, pour que le combat avec Russell soit à un niveau plus personnel. Donc, bien plus passionnant.

L’Autorité dont on nous rabâchait le nom, sans plus, gagne un rôle et presque un visage. Eric nous apprend même que sa création est récente, d’où un usage de la technologie qui tranche avec les méthodes archaïques du Magister. Je sais pas pour vous, mais moi j’aime bien être éclairée sur le système vampirique. Cela m’évite de n’en avoir rien à cirer quand les personnages font référence à des trucs qui ne veulent rien dire pour moi.

Autre bonheur fut la forte présence de Pam dans sa superbe tenue rose. Cela faisait huit épisodes que Kristin Bauer était créditée en régulière au générique et on ne l’avait pas vue plus de cinq minutes. Elle prouve pourtant qu’elle est une fabuleuse actrice en faisant passer tant de choses sur son visage qu’elle créé un arrière-plan en disant presque aussi long qu’Eric et Nan. Généralement blasée jusqu’aux bouts du verni, on voit Pam passer en un même épisode de la panique à la surprise, pour finir dans la tristesse, ce qui a de quoi déstabiliser. Autant le personnage que sa relation particulière avec Eric ne fait que s’approfondir et en devient carrément touchante dans une très jolie scène intimiste. Pourquoi on ne donne presque rien à faire à des Pam et Jessica, alors que tant de tête-à-claques bouffent les trois-quarts de l’antenne, je ne le comprends toujours pas.

Le seul à mériter beaucoup de place cette saison et à y avoir droit est évidemment Russell. Le sublime, le flamboyant Russell qu’il est impossible de ne pas adorer tant l’interprétation de Denis O’Hare est brillante. Deux preuves incontestables ici : Russell, perché sur son toit à parler à l’urne contenant les restes de Talbot avant de s’envoler comme une fusée. Le genre de scène complètement conne qui s’assume et me donne un sourire jusqu’aux oreilles. Et surtout la scène de clôture, qui est probablement l’une des plus géniales de toute la série. Un discours qui touche dans le mile en critiquant l’hypocrisie humaine. Une cruauté assumée. Du gore teinté d’humour (personne ne tient un bout de colonne avec plus de classe). Et un merdier total pour la politique vampirique. Impossible de ne pas s’éclater devant.
Vive le roi.

Cucul McCruche aime les licornes

Ah, le grand mystère sur la nature de Sookie que Bill est sur le point de lui révéler… ben il attendra le prochain épisode. Apparemment, la balade de Bill au pays des cruches magiques fut une grande révélation. Non seulement trop bouffer la Sook permet à un vampire d’être plus résistant aux UV (de façon permanente peut-être ?), mais elle peut aussi faire passer dans un monde cauchemardesque où des hippies pètent des arcs-en-ciel. Je ne sais pas quels autres miracles elle peut accomplir, mais ce ne sont pas toujours des cadeaux.

Si revoir Claudine gigoter comme une princesse de Disney est toujours aussi douloureux, comme de voir Paquin bouger frénétiquement la tête pour lire dans les pensées, j’apprécie que les vampires de Ball ne connaissent pas du tout l’existence de ces êtres. Au moins il n’y aura pas que Sookie pour servir de véhicule aux longues explications futures.

A côté de cela, on nous présente le fils également télépathe d’Hadley. Même si les tentatives de mélanger plein d’éléments des livres au-delà du troisième ont formé une grosse bouillie, Hunter est plutôt bien intégré. C’est une apparition courte et dans la continuité de l’histoire, puisqu’Hadley refaisait surface et que le mystère des Stackhouse se profile. Ce don qui court dans la famille ne s’arrête pas avec l’héroïne et continue avec la nouvelle génération.

Bon, je suis un petit peu trop positive sur cet épisode. Mais râler une énième fois sur la façon pitoyable dont toute l’histoire sur Hotshot, Crystal et les Norris a été traitée, ça ne ferait pas grand-chose. On le voit tous, c’est nul. C’est bien mignon de vouloir faire étaler le suspense sur leur nature, mais faut pas exagérer, parce qu’il ne se passe rien d’intéressant entre temps. Donc non, je ne vais pas râler, et j’éviterai aussi de me demander quelle était l’utilité de nous ramener Franklin, qu’on savait très bien « vivant », si c’est pour qu’il se fasse dégommer au bout de deux minutes.

C’était pour faire dire à Tara qu’elle n’a pas envie de mourir ? Elle nous fait le coup à chaque saison : elle commence d’abord à se plaindre sur sa vie misérable, connait un moment de répit où elle trouve quand même de quoi râler un peu, tombe encore plus bas, et fini par jouer celle qui se relève fièrement encore plus forte. Dans le dernier épisode, elle trouvera une autre raison de vouloir mourir. J’ai une suggestion pour la saison 4, Alan : laisse-là se pendre !

Voilà, du positif. Je savoure cet épisode divertissant à souhait, comme cela m’a trop manqué. Et je croise les doigts pour que les trois derniers soient au moins du même niveau, que je reste sur une bonne vision et passe les prochains mois à clamer avec mauvaise foi « Arf, elle était plutôt chouette cette saison 3 finalement ».


Et parce qu’on a eu du bel homme dénudé la semaine dernière, cette fois-ci place aux nichons de toutes tailles ! Il est comme ça Alan, il est pour l’égalité des sexes.

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