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Underemployed
1.01 - Pilot
Time of Their Life
mardi 23 octobre 2012, par
Et je me suis demandé si la série aurait un générique.
S’il pourrait être aussi bon que celui de Time of Your Life (c’était le titre original).
Et je me suis dit que I’ve Just Seen A Face collerait vraiment à Underemployed.
Et maintenant, je me rends compte que je vais devoir écrire cette review avec cette chanson dans la tête mais qu’en fait je n’aime pas les Beatles.
Et surtout que ce n’est pas rendre justice à Underemployed que de l’associer à un soap avec Jennifer Love Hewitt.
Tiens, je regarderai bien un épisode de la Vie à Cinq.
C’est quoi ?
Underemployed est une dramédie de 40 minutes diffusée le mardi soir sur MTV, qui trouverait son origine dans les souvenirs personnels de Craig Wright, ancien scénariste de Six Feet Under et de Diry Sexy Money.
Ca parle de quoi ?
De cinq amis, qui, quelques mois après avoir quitté l’université, font face à leurs premières déconvenues de la vie adulte.
C’est juste ça ?
C’est très surprenant mais c’est juste ça.
Ils ne partagent pas un secret qui les lient et les rongent.
Ce ne sont pas des créatures surnaturelles et ils n’ont pas le moindre super-pouvoir.
La série ne se passe pas dans les années 1960.
Leurs parents ne sont pas les personnes les plus importantes et influentes de la ville.
Ils ne vivent pas dans un monde sans l’électricité.
Ils n’habitent pas sur une île après avoir pris le contrôle d’un sous-marin nucléaire en réaction à une conspiration internationale.
C’est une… chronique toute simple.
C’est avec qui ?

Des inconnus.
Dont Diego Boneta, dont le rôle principal dans Rock of Ages n’a pas fait de lui une star internationale du cinéma.
Et la papa d’Angela Chase.
Et c’est bien ?
Underemployed est tout simplement la meilleure nouveauté de la rentrée.
La meilleure [1].
Qu’elle soit diffusée sur MTV n’est pas vraiment surprenant au vu de la triste médiocrité des séries lancées ce dernier mois sur les networks.
Et du fait que la chaîne de Jersey Shore, NexT et Teen Mom a diffusé Awkward et Teen Wolf, deux des séries les plus réjouissantes de l’été.
Il n’y a pas de quoi crier au génie non plus, mais voici un pilote qui peut enfin s’apprécier et faire espérer une bonne série sur la longueur sans qu’il y ait besoin de chercher, de gratter, de fouiller, de se dire que si les personnages sont re-calibrés, que si la série trouve son ton, que si les fioritures de mise en scènes sont atténuées, peut-être qu’éventuellement les choses vont potentiellement pouvoir s’améliorer, seule façon, malheureusement, de ne pas jeter l’éponge cette saison et de ne pas tourner en boucle à répéter qu’ "avant, les séries, c’était mieux".
Sa principale qualité est d’installer son univers et ses personnages dans une ambiance optimiste, qui pour faire court, célèbre les vertus de l’amitié et de l’auto-dérision dans l’adversité, une atmosphère pas vraiment réaliste mais très "âge d’or de la télé" [2].
La série possède ainsi un charme désuet et décalé, qui lui permet d’aborder la crise économique et la confrontation des rêves à la réalité sur un ton qui ne plombe pas la légèreté de son propos et de ses personnages.
Les aspirations des cinq héros évoquées dans les premières minutes, vraiment banales (écrivain, chef de projet dans la pub, chanteuse, mannequin…), auraient pu les rendre insupportables de suffisance et de superficialité en quelques instants. Et pire, donner raison à Iris, quand elle disait cet été que les "actuels twenty-something" seraient moins attachants que ceux des générations précédentes.
Mais Underemployed, d’une façon diamétralement opposée de Girls, refuse de coller à cette affirmation.
Certes, n’avoir comme rêve depuis sa tendre enfance de porter des sous-vêtement pour les campagnes de pub de Clavin Klein n’a rien d’exaltant ni d’héroïque.
Pourtant, Miles, par son humour, son enthousiasme et surtout sa relation à ses amis, devient en 40 minutes aussi "attachant" qu’un Dawson ou qu’un Ephram Brown.
Sur les cinq du groupe, deux autres s’en sortent également très bien : l’aspirante publicitaire, qui se fait embaucher en faisant du chantage malgré elle, et l’apprentie écrivaine, qui découvre sa sexualité. Je me serais bien passé de ses commentaires en voix-off, mais ils ont le mérite de n’être qu’insignifiants.
Les deux derniers, les futurs parents, n’existent pas encore vraiment par eux-même, mais ce pilote me rend confiant sur la capacité de la série a les développer au cours de la saison.
Amusant, charmant, astucieux, ce sont autant d’adjectifs que je ne pensais plus pouvoir utiliser en cette rentrée.
Content qu’Underemployed m’ait donné tort.
Voir en ligne : “Underemployed”, série de MTV : la critique
[1] Il m’a fallut un peu temps pour l’accepter, mais Nashville, c’est vraiment pas terrible. J’attends encore un ou deux épisodes pour confirmer ma déception avant de la rendre publique sur pErDUSA.
[2] Pour pErDUSA, l’âge d’or, c’est les années 1990, entre Hill Street Blues et Les Sopranos.