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White Collar
1.02 - Premières Impressions
Un pilote et s’en va ?
samedi 31 octobre 2009, par
Moins bon, beaucoup moins bon... Je suis déprimé.
C’était la bonne époque
En moins d’une heure la semaine dernière, les scénaristes donnaient naissance à l’un des duos de la télé les plus futés et les plus amusants de ces dernières années sur la base on ne peut plus classique du vieux sage et du chien fou.
En vingt minutes, Burke, un agent du FBI méticuleux et déterminé se retrouve à faire équipe avec Caffrey, le voleur charmeur et roublard qu’il a poursuivi pendant des années. Chacun admire en l’autre des qualités mutuelles d’intelligence et de panache mais s’irrite de la façon dont l’autre mène sa vie. Et c’est en passant le reste de l’épisode à se chamailler qu’ils attrapent un très méchant faussaire.
Si le duo marche aussi bien, c’est que l’alchimie entre les deux acteurs est à son maximum (pour les connaisseurs, on pourrait dire qu’elle ferait hurler non-stop Mary Murphy pendant dix minutes) et que les deux personnages se comportent comme des adultes. Ils sont, par exemple, capables de faire des références à autre chose qu’à la pop culture. Et évoquer la peinture romantique ou la grande littérature russe est devenu un acte quasi révolutionnaire dans une série de divertissement à l’heure actuelle.
Pour ne rien gâcher, Caffrey, le jeune (bon, ok, le trentenaire, Bryce dans Chuck), qui n’a pas qu’un physique (clairement) avantageux, se révèle un dandy moderne. La cravate ruban, le feutre aux allures de borsalino, le gilet de costume, ça pose immédiatement le sex-appeal.
Triste présent
Ce que nous apprend le second épisode, c’est qu’un duo ne fonctionne pas seulement par lui-même. S’il est encore la meilleure chose cette semaine, il fonctionne au final un peu à vide.
On le retrouve dans une histoire de meurtre complètement banale dans le milieu de la mode qui aurait pu être résolue par n’importe quelle équipe de flics. Et ce coup-ci, les seules références que l’on trouve dans les dialogues sont les mêmes que celles de Gossip Girl. (La Fashion Week et les sacs Prada, c’était marrant il y a trois ans. Maintenant, ça fait juste pauvre et peu inspiré.)
L’ensemble des rebondissements est plus qu’attendu et les décisions de nos ex-agents préférés du FBI sont loin d’égaler l’intelligence supposée de leurs esprits. Pourquoi embarquer le témoin numéro de l’affaire dans une seconde opération de repérage alors qu’à ce moment-là tout le monde connaît l’identité du méchant ? Comment s’étonner qu’elle se fasse kidnapper ?
La plus grosse faute de goût à mon sens est d’avoir remplacé le personnage de la jeune agent du FBI par… une jeune agent du FBI. On apprenait dans la pilote que la première était lesbienne. Avec Caffrey, leur relation n’aurait pu se construire que sur le travail, un angle que l’on pouvait imaginer nouveau pour un personnage à qui aucune femme n’est sensée pouvoir résister. Je tirais déjà un certain plaisir de les voir évoluer tous les deux sous le regard de Burke.
Il n’en sera rien. Nathalie Morales est venue tout gâcher (désolé Ju !)
Nous voilà désormais avec le personnage attendu de la femme sexy qui voudrait être prise au sérieux pour ses qualités professionnelles mais qui dans le fond se satisfait d’être désirée par le gars sexy de la série. J’extrapole un peu, vu qu’elle s’est contentée dans cet épisode de se balader en robe dans un cocktail et de courir en mini-short dans Central Park.
Le seul personnage féminin appelé à garder un peu d’intérêt reste la femme de Burke, intégrée a minima dans l’intrigue policière et sans grand succès.
La bonne surprise de l’épisode vient de l’intrigue fil-rouge de Caffrey à la recherche de sa compagne disparue. J’avais un peu l’impression qu’elle n’existait dans le pilote que parce qu’il fallait un brin de feuilleton dans une série actuelle. Elle permet en fait de rappeler la fragilité de l’existence du duo et qu’enquêter avec le FBI n’est pas la priorité de Caffrey.
Il n’empêche que je reste vraiment déçu par cet épisode et un peu inquiet pour la suite. Je me demande à quel point il représente une démarcation voulue par rapport au pilote et une évolution affirmée de la série. J’ai envie de croire qu’au contraire elle cherche encore son ton et surtout qu’elle reviendra rapidement aux bases posées par le pilote. Voir Caffrey avec son chapeau pendant seulement vingt secondes au début de l’épisode est un changement inadmissible. Espérons que White Collar réussisse à trouver ses marques comme l’a fait Burn Notice, qui partait pourtant avec un pilote plus faible.