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:: Chroniques > Editorial ::

Juin 2005

par Jean-Michel Vacheron

Est-on arrivé à la fin d'une époque ?

Une époque où HBO n'annule pas ses séries.

Après l'annulation de La caravane de l'étrange sur HBO au bout de la deuxième saison (actuellement en cours sur Jimmy) alors que la série devait en compter 6, c'est la question à laquelle nous sommes en droit de nous poser. HBO, chaîne payante, était réputée jusque là pour mener ses séries à terme même si celles-ci attiraient un public restreint. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas et le terrible virus nommé "audience" semble avoir contaminé l'un des derniers bastions de la télévision de qualité. Les chercheurs du FLT tentent depuis des années d'enrayer cette contagion mais il faudra du temps et du travail pour enfin mettre au point un vaccin.

Une époque où les séries françaises sont toutes coulées dans le même moule.

Avec Nom de Code: DP et Clara Sheller, France 2 tente de dépoussiérer les séries françaises. Suspence, police et terrorisme sont les ingrédients de Nom de Code : DP qui réussit son pari niveau qualité mais qui le perd niveau succès. A l'opposé, Clara Sheller aura séduit un maximum de téléspectateurs avec ses intrigues clairement empruntées aux séries américaines telles que Ally Mc Beal, Sex and the city et Queer as folk (sans parler des sitcoms). Malheureusement, Clara Sheller en aura oublié un élément essentiel : l'impertinence.

Une époque où les français avalent ce que leurs disent les médias.

Alors que le "non" vient de tomber au référendum et que l'on accuse le gouvernement actuel d'en être la cause, les médias, qui ont clairement affiché leur préférence pour le oui tout au long de la campagne, ne sont-ils pas également à remettre en question ? En effet, ce bourrage de crâne permanent pour le "oui" est-il déjà un argument en soi pour ne pas faire ce que l'on nous dit ? Une sorte de résistance à l'agression pro-oui en quelque sorte ? Une plus grande neutralité n'aurait-elle pas permis de montrer aux gens qu'ils avaient vraiment le choix ?

Une époque où la télé-réalité n'a pas encore franchi la ligne rouge.

Comme le disait 666 dans le précédent édito, la ferme célébrités est revenue à l'antenne. Devant une audience fléchissante et avec certains candidats qui sont très clairement des "monstres de foire" contemporains, TF1 a encore franchi un pallier dans la bassesse en remaniant ses règles du jeu pour augmenter la tension entre ses participants qui ne se rendent même pas compte qu'ils sont manipulés.
Quant à TF6, elle nous achève cette fois avec Miss Swan, une émission de télé-réalité américaine dans laquelle des femmes au physique "ingrat" vont subir une lourde opération de chirurgie esthétique pour participer à un défilé de mode.
Miss Swan fait dans le misérabilisme en nous montrant des candidates qui n'ont pas été gâtées par la vie. Heureusement, la fée "lipposuccion" accompagnée de la fée "psychologue" et de "coach" le magicien sont là pour leur donner le bonheur d'un coup de baguette magique. Et hop ! Le tour est joué !
Cette émission a été lancé, paraît-il, pour redorer l'image de la chirurgie esthétique qui avait été sérieusement égratignée par la série Nip/Tuck. Et bien, après quelques minutes de visionnage, on se rend compte rapidement que le "lifting" est... raté !