En ce moment, et à mon avis pour longtemps, je suis accro du fabuleux
Delirium Cordia de Fantomas.
Fantomas c'est un des nombreux projets lancés par Mike Patton (Tomahawk, Mr Bungle, Faith no more, et bien sur, Fantomas) et mené (comme souvent) avec brio.
Créé en 1999, Delirium Cordia est leurs 3eme album.
On y retrouve dessus des connaissances de Mike Patton : Buzz Osbourne, des Melvins, Trevor Dunn bassiste de Mister Bungle, et batteur Dave Lombardo ex Slayer.
Dès le début et avant même le premier son on se rend compte qu'on a affaire à un disque particulier : 1 seule piste, 74 minutes... On se souvient alors, - si on a eut l’occasion d’écouter Mr Bungle, Tomahawk, ou encore les OVNI musicale que sont les albums solos de Patton – qu’il est de plus en plus difficile de caser sa musique dans un compartiment précis. Et le fait de posséder un label (Ipecac) doit assurément libérer notre homme de toute contrainte
Le CD et la pochette sont eux aussi assez singuliers. Très sobre, complètement noir, un plastic teinté en noir et le livret qui nous annonce un « Surgical sound specimens from the muséum of skin ». En feuilletant ce dernier on a l’occasion de voir toute sorte de photos d’opérations chirurgicales, plutôt glauque, mais très belles.
A l’écoute, il est dur de détailler le rythme, le genre, ou l'ambiance que l’on ressent.
Mais il y a une chose qui frappe tout de suite : c'est la sensation d'être immergé dans un film, dans des lieux et dans une ambiance vraiment précise. On peut oublier toute les musiques que l’on a écouté avant, les refrains n’arriveront jamais, et ce sera 74 minutes d’une surprenante musique expérimentale, unique !
Fantomas nous livre donc un disque qu’il faut apprécier et disséquer comme un film. Et pour cela, il sollicite énormément notre imagination tout en nous guidant. Des sons se posent à partir de rien. Puis arrive une mélodie, mais alors que l’on commence à s’y faire, elle disparaît violement pour nous emmener sur un autre lieu, assister à ce qu’on imagine être un accident, un drame. La suite n’est qu’une succession jouissive de sons posés habilement dans le but de nous amener à la fin de cette histoire.
Apres un disque comme celui-ci, c’est une autre vision de la musique qui nous est proposée. Cela permet, si on en doutait encore, d’apprécier le talent immense de Patton, entouré de vrais artistes. A mon goût un des albums les plus avant-gardiste de sa génération. Un condensé de talent qui mérite qu’on parle de lui.
Pour ceux qui auraient écouté leurs précédent album « Director’s cut », Delirium Cordia se révèle moins violent, mais moins facile d’accès pour un auditeur non avertis
D’ailleurs je ne peut que vous conseiller de commencer par ce « Director’s Cut » qui réalise avec brio des reprise de musiques de films.
Critique de pinkushion Chronique bien plus longue et complète, peut être trop détaillée pour ceux qui n'auraient pas encore écouté l'album ...