sygbab a écrit :Quelle éducation ? Parce qu'au vu du niveau des jeunes de maintenant en matière de maniement de la langue française, de la grammaire et de l'orthographe, je me demande bien ce qu'elle fout l'éducation.
Et bien, vois-tu, l'Education Nationale "fout" ce qu'elle peut, avec les moyens qu'on lui donne. C'est facile de taper toujours au même endroit...
Fin du HS, voici maintenant l'intégralité des moments où le rapport Thélot parle de la télévision. Je vous les mets comme ça, mes commentaires arriveront plus tard
Le Rapport Thélot quand il parle de la nouvelle organisation des filières au lycée, a écrit :-une série lettres-communication, qui serait centrée sur les « lettres et techniques de l'information et de la communication ». On y insisterait sur l'usage de l'outil informatique et sur l'analyse des images rendue nécessaire par l'omniprésence de la télévision, de la publicité et des différents médias dans la culture des jeunes. Ce dernier enseignement ne devrait d'ailleurs pas être présent uniquement dans cette série (même s'il y sera plus approfondi) ; il trouverait également sa place par exemple dans la série « lettres-langues » et celle des « arts » ;
-enfin, une ou des série(s) lettres-arts, où l'accent seraitmis sur un ou plusieurs arts (peinture, théâtre, cinéma, photographie, musique, etc.).
Le Rapport Thélot a écrit :À titre d'exemple, l'accompagnement d'un
professionnel dans les diverses facettes de son métier au cours d'une ou deux journées peut être une expérience enrichissante, concrète et plus facile à organiser que l'habituel « stage en entreprise ». Pour développer efficacement cette connaissance des métiers, l'utilisation systématique des moyens de communication contemporains (télévision, DVD, sites Internet, etc.) est indispensable
Le Rapport Thélot a écrit :l'École devrait former au décryptage et à l'usage des médias, qui devraient par ailleurs mieux remplir leur rôle éducatif.
Le Rapport Thélot a écrit :Enfin, dans l'accomplissement de l'une de ses missions prioritaires, qui est d'assurer la transmission d'une culture, l'École doit tenir compte de la concurrence des médias ; s'il est vrai que la culture scolaire ne se confond pas avec la culture médiatique, nul ne peut cependant contester le fait que la découverte du monde et le façonnement d'une culture commune (fût-elle considérée comme très insuffisante selon les critères scolaires) passent aujourd'hui en partie par la fréquentation des médias.
Le Rapport Thélot a écrit :l faut aussi que l'École développe des partenariats avec tous les acteurs sociaux susceptibles de l'assister dans
l'accomplissement de ses missions : les partenaires médicaux et sociaux, la justice et la police pour ce qui relève de la protection des élèves, les associations et les médias pour ce qui concerne l'éducation, les entreprises pour améliorer l'orientation, la formation et l'insertion professionnelles, les partenaires territoriaux (communes, départements et régions) et les élus, enfin, pour conjuguer les actions sur l';ensemble de ces questions.
Le Rapport Thélot a écrit :Éduquer avec et aux médias
L'hypothèse d'un partenariat possible entre l'École et les médias peut paraître au premier abord paradoxale et incongrue tant la contradiction des ambitions et des logiques de fonctionnement est patente : les entreprises de communication s'nscrivent dans un contexte marchand et concurrentiel où le souci d'attirer les consommateurs et les annonceurs les conduit à privilégier le divertissement par rapport aux autres usages possibles de leur outil ; par contraste, et quels que soient les efforts pédagogiques déployés pour rendre la culture scolaire séduisante, l'École apparaît nécessairement aux jeunes comme un lieu de contrainte et d'exigence. Le grand débat national a du reste fait ressortir l'nquiétude des
enseignants face à la divergence qui leur paraît croissante entre les valeurs de l'École et celles qu'exalte l'univers médiatique ; au point que, loin de considérer les médias comme des partenaires possibles, il pourrait sembler à certains nécessaire d'inciter l'École à adopter une posture de « résistance » afin de garantir la transmission de ce qu'ils considèrent être la culture authentique.
Consciente du problème que pose aux éducateurs (parents et enseignants) la puissance de la fascination des jeunes pour les médias, la Commission estime cependant nécessaire d'éviter la tentation d"édifier un « mur de fortification » pour protéger les jeunes du « vaste monde » auquel ils ont désormais accès avant même d"arriver à l'École par le biais des multiples outils de communication (télévision, radio, Internet, etc.). Et ceci d"autant plus que cette attitude serait particulièrement néfaste pour les enfants des milieux défavorisés.
Il faut en outre souligner que la diversité de l'offre médiatique a pour effet de proposer le pire mais aussi le meilleur : la télévision et le multimédia permettent de produire des programmes d"une qualité et d"une vertu pédagogiques indéniables, qui peuvent constituer un moyen de se cultiver et fournir aux enseignants de nouveaux outils pour ouvrir aux élèves l'accès à la culture. Le multimédia offre aussi l'opportunité pour les enseignants de disposer des ressources pédagogiques complémentaires et intéressantes pour visualiser, simuler, comparer, analyser.
La Commission constate la difficulté de fonder des préconisations sur des
connaissances certaines, du moins en France, concernant les effets de la consommation médiatique sur le devenir intellectuel et moral des jeunes du fait, d'une part, de l'insuffisance des études existantes dans notre pays, et, d'autre part et surtout, de l'évolution régulière des comportements qui résultent de l'innovation technologique et de la fin du contrôle direct des médias par l'État. Elle souhaite néanmoins qu'un vrai partenariat, qui est à construire, se développe entre l'École et les médias, que ce soit au niveau national avec des chaînes de télévision et des
radios ou au niveau régional ou local en impliquant les établissements scolaires.
Concrétisant mais aussi débordant ce partenariat, certaines mesures devraient, aux yeux de la Commission, être prises pour répondre à quelques préoccupations majeures. Elle en suggère cinq dans l'encadré 8.1 dont elle souhaite qu'elles fassent l'objet d'une instruction et, éventuellement, d'une expérimentation, susceptibles de déboucher sur une application au cours des quinze prochaines années.
Le Rapport Thélot a écrit :Encadré 8.1
CINQ MESURES POSSIBLES POUR MIEUX ACCORDER LES EXIGENCES DE L'ÉDUCATION DE LA JEUNESSE ET L'ENVIRONNEMENT MÉDIATIQUE
Dans l'attente d'un approfondissement de la connaissance concernant les effets induits par le développement de la culture médiatique, la Commission se risque à quelques préconisations
qui, sans prétendre aucunement être originales, font valoir la recherche d'un équilibre entre consommation médiatique et travail scolaire au service de l'éducation de la jeunesse.
1. La Commission regrette l'insuffisance des données fiables en France sur la manière dont l'environnement médiatique influe sur le comportement ainsi que sur la personnalité des jeunes et affecte en conséquence le projet éducatif de la Nation mis en oeuvre à travers son École.
Un programme de recherches permanent devrait être lancé, peut-être à l'initiative du CSA ou, selon la Défenseure des enfants, par une instance pluri-médias de classification, en vue de produire des connaissances sûres actualisées à mesure que l'environnement médiatique évolue afin de les porter à l'attention du public.
2. Sans aller jusqu'à s'immiscer dans la vie privée des familles en donnant des conseils, il apparaît cependant souhaitable que l'École développe l'éducation concertée avec les parents sur la question des pratiques médiatiques et de leur articulation avec le travail scolaire. La Commission a préconisé la création d'un conseil de la communauté éducative au sein des établissements (voir chapitre 5) : elle souhaite que, par ce biais ou par d'autres, les professionnels de l'éducation et les parents conduisent une réflexion commune permettant à tous de prendre conscience du fait que la réussite éducative ne dépend pas uniquement de ce que les élèves font à l'École. Dans la perspective évoquée ci-dessus d'un développement de la connaissance relative à l'impact éducatif de la fréquentation des médias, l'Éducation nationale pourrait organiser la diffusion de celle-ci aux enseignants afin qu'ils constituent eux-mêmes un relais auprès des parents.
3. L'École doit développer en son sein l'utilisation du multimédia de manière à faire découvrir les usages éducatifs d'Internet ou de la production audiovisuelle. La Commission estime également que l'analyse des images, la mise en perspective critique de la culture médiatique, l'initiation à la recherche d'une information crédible (mécanismes de production et de présentation de l'information, authenticité des sources, recoupements, etc.) pourraient être davantage pratiquées à l'École, notamment, mais pas seulement, dans le cadre de l'éducation à la citoyenneté. Apprendre aux enfants à « lire » les médias, parler avec eux
des émissions qu'ils regardent spontanément, dévoiler, ainsi qu'on le fait déjà pour la littérature, les modes et les conditions de fabrication des produits audiovisuels représente sans doute lemoyen le plus efficace d'éviter qu'ils n'héritent de ceux-ci l'essentiel de leur vision du monde et de la vie.
L'éducation aux médias pourrait ainsi constituer l'une des manières de rapprocher les élèves des idéaux dont l'École est porteuse (goût de la vérité, esprit critique, respect des autres). La volonté d'instituer une véritable éducation aux médias au sein de l'École se heurterait toutefois à une série d'obstacles dont il faudrait prendre lamesure : formation et recrutement des professeurs, question des droits d'auteur...
4. L'intervention sur l'offre médiatique au nom des exigences de l'éducation réussie est une tâche qui paraît à la fois difficile et incertaine : difficile, en raison du respect de la liberté de création et de diffusion ; incertaine, du fait de l'impossibilité de mesurer précisément l'impact éducatif des programmes. L'action du CSA conduit à définir un cadre normatif, notamment en proposant que les chaînes montrent une signalétique destinée à protéger les enfants des images violentes ou pornographiques. On pourrait cependant envisager un pendant positif de cet encadrement de la liberté de production et de diffusion : les ministères
concernés par la démarche éducative (Éducation nationale, Famille, Jeunesse) pourraient par exemple charger un groupe d'experts de concevoir une « labellisation » des programmes de télévision (déjà suggérée par Madame Blandine Kriegel dans son rapport) qui signalerait à l'attention des parents les programmes qui paraissent les plus enrichissants
et recommandables d'un point de vue éducatif. Le CSA, chargé par la loi de
« veiller à la qualité des programmes », devrait en outre plus qu'il ne le fait aujourd'hui s'autoriser à émettre des préconisations qualitatives auprès des chaînes dans le domaine éducatif.
5. Dans une perspective encore plus volontariste, on pourrait envisager de mettre la télévision au service d'une grande cause éducative : la maîtrise, par toute la population, de l'anglais de communication internationale que la Commission juge faire partie du socle des compétences indispensables à une intégration réussie dans la société du XXIe siècle. Une simple mesure permettrait de faire progresser cette maîtrise beaucoup plus vite que ne le peut l'École seule : l'abolition du doublage à la télévision.
On peut en effet observer que dans les petites communautés linguistiques, là où le doublage est économiquement impraticable, les enfants, du fait de leur exposition à l'anglais oral par la vision répétée de films ou séries américains sous-titrés, acquièrent aisément l'usage de cette langue de communication internationale ; c'est le cas par exemple en Grèce, aux
Pays-Bas, en Finlande ou en Suède. Il serait astucieux de s'inspirer des résultats de cette expérimentation involontaire pour favoriser en France l'acquisition d'un élément important du socle des indispensables, simplement en inscrivant dans le cahier des charges des chaînes de télévision l'obligation de recourir au sous-titrage plutôt qu'au doublage.
Enfin, parmi les personnalités et experts entendus par la Commission, on note la présence de Delphine Cazaux, Directrice des ressources humaines à M6, d'Eric D'Hotelans, Vice-Président du directoire de M6 et de Sophie Jehel, chargée de mission Jeunesse au CSA. Je ferai juste à ce sujet une petite remarque : ne trouvez-vous pas "bizarre" que les seuls experts audiovisuels (à l'exception de la personne du CSA) soient des gens de M6, la chaîne qui passe le Pensionnat de Chavagne?


