JeanmiX a écrit:
Ils ont fait plus gore que certains épisodes d'Oz ?
Gore n'est peut-être pas le mot qui conviendrait, mais tu as droit à tous les petits bruits de chairs qu'on découpe et de cervelle qu'on trifouille en plus des gros plans, et c'est un bon coupe-faim.
Dans la foulée, deux avis:
101 - The Stolen Eagle
Je serais un peu moins enthousiaste et plus mitigé que les avis précédents concernant le pilote.
Le rythme du pilote, je m'y attendais: il convenait de toutes façons d'avoir une exposition assez longue car raconter des épisodes qui n'appartiennent pas à l'histoire récente peut souvent relever du même pari que créer un univers de science-fiction où il y aurait tout à inventer, tout un vocabulaire et des coutumes avec lesquels le spectateur devrait devenir familier.
Cela ne m'a pas plus ennuyée que ça.
Comme Joma, j'aime bien que le côté politique soit développé et qu'il y ait un véritable travail d'assimilation des sources (lol voir Caton vêtu de noir, portant le deuil de la République, c'est un clin d'oeil sympa). J'apprécie aussi le parallélisme qui est ébauché selon lequel, pour me permettre une image crue, si les hommes écrivent l'histoire sur les champs des batailles, c'est aussi entre les cuisses des femmes que se nouent certaines intrigues politiques.
On peut même y trouver plusieurs phrases pleines d'ironie tragique (ou plutôt historique) comme lorsque Brutus dit qu'il se mettra à la politique quand les querelles se régleront avec des poignards au Sénat (cf. assassinat de César, poignardé) ou quand Pompée reçoit la tête de son homme de main pendant qu'il est en train de se faire faire un buste (alors que lui-même perdra la tête)... Tous ces éléments établissent une connivence avec le spectateur qui est vraiment agréable.
Mais avec cet épisode, je ne suis pas "rentrée" dans l'histoire: l'aspect documentaire, qui faisait parfois cruellement défaut à "Empire" (quand on compare par exemple les scènes de batailles avec les légions des deux séries, c'est clair qu'on voit ceux qui ont révisé avant d'écrire et/ou de filmer et ceux qui ont fait du free style, mais bon, la technique de la tortue, ce n'est peut-être pas le genre de détails auxquels tout le monde va s'intéresser, donc passons) mais cela reste justement pour l'instant encore trop "lisse", presque froid, et le fait que l'histoire soit déjà écrite et que l'on sache déjà comment cela va se terminer n'excuse pas tout.
J'espérais que les personnages secondaires, non historiques (le duo Titus Pullo et Lucius Vorenus est pour moi aussi l'une des parties plaisantes de l'épisode), allaient pouvoir ajouter la dimension humaine qui aurait fait que, malgré notre "préscience" des événements à venir, on arriverait à vibrer avec ces personnages qui vont se trahir sous nos yeux (au lieu de ça, le discours d'Octave, qui, au passage, en -52, devrait avoir une dizaine d'années, sur les motivations de César à l'égard du vol de l'aigle m'ont un peu laissée rêveuse et fait bâiller).
J'attendais d'autres développements dans les prochains épisodes qui permettraient à cette série de ne plus être le "docu-fiction" qu'elle semblait avoir vocation d'être.
102 - How Titus Pullo Brought Down the Republic
Les développements ne se sont justement pas faits attendre et ce n'est pas plus mal. Nettement emballée par cet épisode, plus axé sur les personnages anonymes de l'Histoire, avec un titre qui, s'il annonce un peu trop vite la couleur, n'en reste pas moins accrocheur. La façon d'ailleurs dont l'histoire est revisitée pour obliger César à franchir le Rubicon est bien amenée. La traversée du Rubicon est brève comme il se doit mais elle prend quand même un relief certain dans le choix des plans avec l'enfant et la musique de fond.
J'ai beaucoup apprécié Vorenus dans ses différents rôles (mari qui se croit bafoué, père meurtri soucieux de protéger son honneur et celui de sa fille, ses différends avec Pullo lors du banquet puis la façon dont il essaie de se racheter timidement en lui indiquant les meilleurs bordels de la ville, un soldat qui ne sait pas exprimer ses sentiments, serviteur loyal d'une république qu'il trahit malgré lui) et le petit cliff promet des choses intéressantes encore pour lui.
En regardant le pilote, c'était plus quelque chose de ce genre que j'espérais trouver, et j'espère que cela continuera sur cette lancée.